Les Echos - 11.09.2019

(Kiana) #1

Les Echos Mercredi 11 septembre 2019 FRANCE// 05


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EN PARTENARIATAVEC

Alain Ruello
@AlainRuello


Jusque-là, tout va bien. Bien que
revus à la baisse, les chiffres de
l’Insee sur l’emploi au deuxième tri-
mestre publiés mardi confirment
que le marché du travail reste bien
orienté. Les effectifs salariés dans le
secteur privé ont augmenté de
45.800, soit une hausse de 0,2 % par
rapport au premier trimestre.
L’estimation provisoire de début
août en dénombrait 16.200 de plus,
mais elle portait sur un échantillon
d’entreprises restreint. La correc-
tion reste donc dans l’épaisseur du
trait, assure l’institut statistique. En
clair : il ne faut pas y déceler le début
d’un retournement de tendance,
imputable aux effets de la guerre
commerciale sino-américaine ou
du futur Brexit par exemple.
« Ce qui compte, c’est la tendance
sur le long terme. Chaque trimestre,
on crée des emplois. Depuis deux ans,
on a créé un demi-million d’emplois.
On est bien dans une dynamique », a
réagi la ministre du Travail, Muriel
Pénicaud, sur RTL.


« Sans surprise »
Si l’on ajoute les 10.500 créations de
postes dans le secteur public,
l’emploi salarié a augmenté de
56.200 d’avril à juin. C’est n ettement
moins qu’au premier trimestre
(+102.600, chiffre encore révisé à la
hausse de 8.800), mais suffisant
pour porter les effectifs salariés à
25,4 millions au total (+0,2 %), un
niveau qui ne fait qu’augmenter
depuis début 2015.


CONJONCTURE


Les effectifs salariés
ont augmenté de
56.200 au deuxième
trimestre. Un rythme
toujours élevé compte
tenu du niveau de la
croissance, a annoncé
l’Insee mardi.


L’année 2019 est bien
partie pour se solder
par 250.000 créations
d’emplois, 70.
de plus qu’en 2018.


l’ensemble de ces études qu’on
devrait trouver dans ces cinq RAR y
figurent », indique l’ONG.
Des conclusions qui prennent
une résonance particulière après
les accusations formulées la veille
par cette organisation. Lundi, alors
que le gouvernement ouvrait une
vaste consultation publique sur les
distances minimales à respecter
entre habitations et zones d’épan-
dage de pesticides, Générations
Futures avait aussitôt contesté la
pertinence de la méthode retenue
pour évaluer la taille de ces futures
zones « zéro pesticide ».

L’ Efsa mise en cause
L’avis émis sur ce sujet par l’Agence
nationale de sécurité sanitaire
(Anses), à la demande du gouverne-
ment, était fondé sur des données
« vieilles de plus de 30 ans », avait
estimé l’ONG. Mardi, celle-ci a
demandé que l’Autorité euro-
péenne de sécurité des aliments
(Efsa) r efuse tout d ossier ou R AR ne
contenant pas l’intégralité de la pro-
duction scientifique réalisée dans
les délais impartis et à ce que tous
les dossiers autorisés dans l’Union
européenne depuis dix ans soient
révisés.n

Joël Cossardeaux
@JolCossardeaux


En pleine polémique sur l’épandage
des pesticides à proximité des habi-
tations, le constat est des plus
inquiétants. Selon l’ONG Généra-
tions Futures, ces substances
échappent à une bonne partie des
filtres posés par la réglementation
européenne. Ce qui a pour consé-
quence « une sous-estimation de la
dangerosité réelle des pesticides en
Europe », dénonce cette organisa-
tion dans un rapport publié mardi.
La réglementation européenne
impose aux industriels, au moment
où ils sollicitent la réautorisation de
ces substances, de fournir l’e nsem-
ble de la littérature scientifique


ENVIRONNEMENT


Un rapport de l’ONG
Générations futures,
publié mardi, accuse
l’Union européenne,
qui a autorité sur
l’utilisation des
pesticides, d’en sous-
estimer la dangerosité.


Les « carences » des évaluations


des pesticides pointées du doigt


publiée sur leur toxicité sur les dix
années qui précèdent leur démar-
che. Or, le compte est très loin d’y
être. Pour au moins cinq pesticides,
ceux au renouvellement desquels
Générations Futures s’est intéressé
dans son rapport, « 0 % à 51 % des
études publiées qui devraient figurer
dans les dossiers de demande de
réautorisation y figurent dans les
faits, et en moyenne seulement 16 %
de l’ensemble des études qu’on devrait
trouver dans ces cinq dossiers de
demande y figurent », pointe l’ONG.

Même constat de carence s’agis-
sant des rapports d’évaluation pour
les renouvellements d’autorisation
(RAR) qui sont imposés par la
même r églementation euro-
péenne, celle éditée en 2009. « De
0 % à 26 % des études universitaires
qui devraient y figurer sont présen-
tes, et en moyenne seulement 9 % de

Lundi, l’ONG avait
critiqué la méthode
retenue pour évaluer
la taille des zones
« zéro pesticide ».

n’ont aucun avantage financier
à faire faire des heures supplé-
mentaires, dont la rémunéra-
tion est majorée. Contraire-
ment à la précédente mesure
mise en œuvre durant le quin-
quennat Sarkozy, ils ne bénéfi-
cient d’aucune exonération de
leurs cotisations sociales.
S’ajoute à cela le fait qu’en
matière de politique salariale,
l’attention s’est focalisée, début
2019, sur la prime dite
« Macron » désocialisée et
défiscalisée en deçà de trois fois
le SMIC e t jusqu’à 1 .000 e uros, et
que l’entreprise pouvait attri-
buer d e façon u nilatérale. Selon
une estimation réalisée en jan-
vier par le gouvernement, son
montant moyen a atteint
449 euros et elle a bénéficié à
plus de 2 millions de salariés.

7,2 millions de salariés
bénéficiaires
La mesure « heures sup » a
apporté, elle, un gain de pou-
voir d’achat à 7,2 millions de
salariés pour un montant
moyen de 60 euros au
deuxième trimestre, q ui d écroît
avec la taille de l’entreprise (de
72 euros pour les moins de
10 salariés à 31 euros pour les
plus de 2.000 salariés).
Côté budgétaire, à moins d’un
décollage au second semestre,
les dépenses devraient être un
peu moins élevées que prévu. Le
gouvernement avait anticipé
2 milliards d’exonérations de
cotisations salariales. Au total,
sur la première moitié de
l’année, le montant des exoné-
rations salariales aura repré-
senté quelque 800 millions
d’euros (393 millions au pre-
mier trimestre, 411 millions esti-
més à ce stade au deuxième).
L’exonération d’impôt sur le
revenu devrait également coû-
ter moins cher à l’Etat que les
1,5 milliard anticipés.
Le coût de l’exonération
sociale et fiscale d es h eures sup-
plémentaires avait été beau-
coup moins important que
prévu sous Nicolas Sarkozy,
mais pour des raisons conjonc-
turelles. Entrée en vigueur fin
2007, elle avait subi de plein
fouet le retournement lié à la
crise financière.n

Leïla de Comarmond
@leiladeco

C’est une des mesures dont
l’application avait été avancée
pour répondre aux revendica-
tions des « gilets jaunes ».
Depuis le 1er janvier, les heures
supplémentaires ne donnent
plus lieu à cotisations salariales
ni à impôt sur le revenu.
La disposition a eu un impact
financier immédiat pour les
salariés effectuant régulière-
ment d es heures supplémentai-
res. C’était du reste l e but
recherché. Mais on ne peut pas
dire que les entreprises s’e n
soient emparées comme outil
salarial de distribution de pou-
voir d’achat, en tout cas jusqu’à
présent, au vu des données que
vient de publier l’Agence cen-
trale des organismes de Sécu-
rité sociale (Acoss).
Cette dernière a recensé
246 millions d’heures supplé-
mentaires au deuxième trimes-
tre, après 229 millions d’euros
au premier. Elle ne fournit pas
d’éléments précis de comparai-
son avec l’année précédente, les
données dont elle dispose pour
2018 devant être peaufinées
pour le permettre. Mais elle
précise que « ce nombre et l’évo-
lution observée entre les deux tri-
mestres sont du même ordre de
grandeur qu’en 2018 ».
Cette absence de sursaut des
« heures sup » n’est pas forcé-
ment une mauvaise nouvelle,
compte tenu du fait qu’il y a un
risque de substitution au moins
temporaire à des embauches.
Or les statistiques publiées
mardi par l’Insee montrent que
l’emploi salarié a encore pro-
gressé au deuxième trimestre.
Il faut dire que les employeurs

SOCIAL


Le volume d’heures
supplémentaires
n’a pas été dopé au
premier semestre
par l’exonération
de cotisations
et de l’impôt sur
le revenu décidé
en décembre.

« Heures sup » : le


pouvoir d’achat a moins


progressé que prévu


L’emploi reste robuste en France


malgré le ralentissement mondial


Le nombre de créations
d’emplois au deuxième trimestre
reste « robuste et sans surprise »,
résume Vladimir Passeron, chef du
département emploi et revenu
d’activité de l’Insee. Robuste compte
tenu de la croissance du PIB qui est
ressortie à 0,3 % sur cette période,
même si c’est au détriment de la pro-
ductivité du made in France. « Eu
égard au modeste niveau de crois-
sance, ce rythme reste satisfaisant et
illustre l’enrichissement de la crois-
sance française en emplois », con-
firme Yannick L’Horty, professeur
d’économie à l’université Paris-Est-
Marne-la-Vallée, cité par l’AFP.
Le chiffre est sans surprise par
ailleurs, parce que conforme aux
prévisions de la dernière note de
conjoncture de l’Insee de juin. A ce
rythme, le millésime 2019 est bien
parti pour se solder par environ

250.000 créations emplois, 70.00 0
de plus qu’en 2018. Et pour finir par
une n ouvelle baisse, lente mais s ûre,
du taux de chômage, l’Insee pré-
voyant qu’il s e fixe à 8,3 % d e la popu-
lation active, malgré les difficultés
de recrutement dont se plaignent
un très grand nombre d’entreprises.

Autre bonne nouvelle pour le
gouvernement : l’embellie de
l’emploi s’accompagne d’une
hausse de la masse salariale sou-
mise à cotisations, de 1,1 % au
deuxième trimestre, selon l’Acoss.
Et donc d’une amélioration des
recettes des comptes sociaux.n

« La pauvreté n’est pas un statut »,
estime Emmanuel Macron

Emmanuel Macron a retrouvé l’esprit du grand débat
le temps d’un déplacement mardi à Bonneuil-sur-Marne.
Le chef d’Etat s’est exprimé devant les acteurs des Ateliers
sans frontières. Une visite qui a eu lieu le jour de l’annonce
d’une augmentation des crédits pour l’insertion par l’acti-
vité économique, un an après l’annonce du plan pauvreté.
« La pauvreté n’est pas un statut. L’entrepreneuriat n’est pas
réservé aux start-up », a-t-il dit. Il a ajouté vouloir créer
un « service public de l’insertion et de l’emploi ».
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