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MARDI 3 SEPTEMBRE 2019 économie & entreprise| 13
La privatisation de la FDJ
attendue en novembre
L’Etat, qui possède 72 % du capital de l’ancienne
Loterie nationale, en conservera 20 %
L
a Française des jeux (FDJ)
sera sans doute la première
entreprise publique priva
tisée sous le quinquennat d’Em
manuel Macron, avant l’énergéti
cien Engie et surtout Aéroports
de Paris (ADP), qui suscite les dé
bats les plus vifs. Trois cessions
au privé qui ont été inscrites dans
la loi Pacte (Plan d’action pour la
croissance et la transformation
des entreprises), adoptée au prin
temps par le Parlement.
L’opération doit intervenir
avant la fin de 2019, veut croire le
ministre de l’économie et des fi
nances, Bruno Le Maire. « Notre
objectif, c’est que la Française des
jeux puisse être privatisée d’ici la
fin de l’année, sans doute d’ici la fin
du mois de novembre, sauf évi
demment s’il devait y avoir un
écroulement du marché », atil in
diqué, dimanche 1er septembre, à
l’occasion du Grand Rendezvous
CNEWSEurope 1Les Echos.
L’Etat, qui possède 72 % du capi
tal de la FDJ (Loto, paris sportifs,
jeux de grattage...), en conservera
20 %. Il a pris son temps, notam
ment en raison de plusieurs dos
siers sensibles propres à ce sec
teur (blanchiment d’argent sale,
addiction aux jeux, protection
des mineurs...). M. Le Maire juge la
régulation du monopole désor
mais assez solide pour se lancer.
25 millions de joueurs
« Il n’y a pas de raison de traîner
sur la privatisation de la Française
des jeux, du moment qu’un certain
nombre de conditions sont réu
nies », comme la création d’une
autorité de régulation des jeux, a
justifié le ministre, en confirmant
quelques points de l’opération.
Comme prévu, « il y aura une
part réservée au grand public avec
une possibilité d’actions gratuites
pour tous les actionnaires qui ac
cepteraient de détenir plus long
temps leurs actions », a souligné
M. Le Maire, sans préciser ce
quota. Avec ses 25 millions de
joueurs, la FDJ est une entreprise
populaire auprès des Français
et le gouvernement dit qu’il veut
accorder une « place importante
aux particuliers » dans une opéra
tion qui sera aussi suivie de près
par les associations d’anciens
combattants, actionnaires à 14 %.
Le produit de cette privatisation
(jusqu’à 1,5 milliard) doit abonder
un fonds de 10 milliards d’euros.
Une manne placée et dont les in
térêts financeront les innova
tions de rupture, mais qui doivent
aussi contribuer à la réduction de
la dette publique.
Quatrième loterie mondiale et
numéro deux européenne, la FDJ a
engrangé 15,8 milliards d’euros de
mises en 2018, dont 10,7 milliards
ont été redistribués aux joueurs
sous forme de gains (+ 22 % en qua
tre ans). Alors que son introduc
tion en Bourse est proche, elle affi
che de très bons résultats.
Le premier semestre a été floris
sant dans tous ses segments d’ac
tivité avec une hausse de 7,2 % des
mises par rapport à la même pé
riode de 2018, soit 8,42 milliards,
tandis que le chiffre d’affaires a
crû de 5,2 % (à 944 millions). Ce bi
lan a conduit le gouvernement à
renouveler le mandat de la PDG
du groupe, Stéphane Pallez, qui se
disait en juillet « confiante en une
nouvelle année de croissance ».
Les investisseurs attendent
beaucoup du plan stratégique
2025 que Mme Pallez a fait adopter il
y a deux mois par son conseil d’ad
ministration. Il s’appuiera, selon
elle, « sur les réussites de la stratégie
2020 » en les prolongeant dans di
vers domaines : la poursuite de la
croissance alimentée par l’innova
tion et la numérisation des opéra
tions, mais aussi une offre de nou
veaux services en points de vente.
L’entreprise La Loterie natio
nale, rebaptisée Française des
jeux en 1991, a été créée en 1933
pour venir en aide aux « gueules
cassées » laissées pour compte de
la première guerre mondiale. Pri
vatiser cette vieille dame de
86 ans est d’autant plus difficile
politiquement que son activité en
croissance est lucrative pour
l’Etat (3,3 milliards en 2018).
jeanmichel bezat
L’ouverture dominicale et sans
caissiers s’étend dans les hypers
A Angers, le Casino de La Roseraie fonctionne sept jours sur sept.
Ouvrir le dimanche est devenu stratégique pour la grande distribution
REPORTAGE
angers correspondant
A
ttention, Madame, à
partir de 12 h 30, l’alcool
ne passe plus à la
caisse. » L’agent de sé
curité déroule le cordon rouge de
vant le rayon, qui restera inacces
sible tout l’aprèsmidi. Dolorès
(les personnes citées dont le nom
n’apparaît pas ont souhaité gar
der l’anonymat), sexagénaire,
presse son mari qui hésite devant
les bouteilles d’apéritif.
Pour éviter les débordements
du premier dimanche d’ouver
ture de l’hypermarché Casino
d’Angers, le 25 août, la direction
du magasin a recruté un bataillon
de 25 vigiles. A l’extérieur, la po
lice a déployé autant de fonction
naires pour décourager les fau
teurs de troubles. Ce dimanche
1 er septembre, ils ne sont qu’une
vingtaine à s’être donné rendez
vous devant les portes du maga
sin. Des « gilets jaunes », essen
tiellement. Contrairement au di
manche précédent, les syndicats
ont déserté la place.
« C’est assez angoissant, déclare
Dolorès, en passant devant deux
colosses en costume noir. Je
trouve super bien que cela soit
ouvert le dimanche aprèsmidi,
moi je suis pour. Après tout, c’est le
choix de chacun. C’est ça, le nou
veau monde. »
Depuis le 25 août, Géant Casino
a élargi la brèche ouverte dans 83
de ses supermarchés en janvier.
Avec ses 5 200 m^2 , l’hyper de la Ro
seraie, à Angers, est à peine plus
grand. On peut désormais y faire
ses courses sept jours sur sept, di
manche aprèsmidi compris, jus
qu’à 21 heures.
La loi interdit pourtant aux
grandes surfaces d’employer du
personnel après 13 heures le di
manche, excepté en zone touristi
que. Pour en arriver là, la direction
a dû la contourner. A 12 h 30, les
caissières stoppent leur tapis et
rentrent chez elles. Elles sont
remplacées par trois « animatri
ces », employées par une société
prestataire, qui sont chargées de
« fluidifier » le passage des clients
aux caisses automatiques.
Malgré le chahut constaté le
25 août, avec des consommateurs
conspués par les manifestants,
des paniers remplis et abandon
nés dans les allées, des marchan
dises jetées à terre, la direction de
Casino ne baisse pas les bras, bien
au contraire. Dans un contexte
difficile pour la grande distribu
tion, l’ouverture du dimanche
aprèsmidi est stratégique. Le
25 août, environ 500 clients ont
été comptabilisés l’aprèsmidi,
contre 1 100 entre 9 heures et
12 h 30. L’ouverture du dimanche
matin, décrétée en avril 2018, re
présente déjà 5 % du chiffre d’af
faires hebdomadaire.
Selon une étude publiée par la
société Nielsen, le dimanche re
présente 41 % de la croissance de
la grande distribution en 2019.
Dans les 83 supermarchés de Ca
sino déjà ouverts l’aprèsmidi, il a
fallu à peine un mois pour arriver
au niveau de la fréquentation du
matin. « Tu parles, on en a vu sortir
avec une bouteille d’eau, deux sty
los et un paquet de chips. Un autre
avec une rallonge et un rouleau de
ruban adhésif. Vous n’allez pas me
dire qu’ils n’auraient pas pu venir
dans la semaine », ironise Rosita.
« On devient des robots »
Avec sa voix qui porte, elle
émerge du petit groupe venu dé
fier la direction du magasin, la
police et le « libéralisme débridé ».
Elle a milité dans une centrale
syndicale qu’elle ne veut pas ci
ter. « Cette ouverture du diman
che va encore détruire des emplois
de caissières en semaine. On de
vient des robots, désormais, il faut
appuyer sur un bouton pour avoir
du pain. »
A la sortie, le ton monte avec
certains clients. Deux adoles
cents, les mains vides, toisent le
groupe et filent en lâchant une
grossièreté. « On verra quand
vous travaillerez, vous! », s’em
porte une manifestante. En san
tiags, jean et blouson en daim
noir – c’est dimanche –, le direc
teur départemental de la sécurité
publique tente de dialoguer avec
le groupe, flegmatique. « On est là
pour assurer l’ordre public, pas le
filtrage du magasin », commente
Xavier GayHeuzey.
Dans son dos, Daniel marche
d’un pas tranquille, son sac de
courses à la main. Ce Corse, qui en
seignait le génie mécanique, fré
quente le quartier depuis un de
misiècle. « Je viens toujours en se
maine, mais, là, on a du monde ce
soir, c’est un dépannage. Et puis,
idéologiquement, je n’en ai rien à
cirer. Je suis un libéral à tous crins. »
Près de la porte d’entrée, cerclée
de ballons rouges et blancs, mais
gardée par quatre costauds aux
bras croisés, le directeur du maga
sin souffle quelques instants. Luc
Simon est dans le groupe depuis
vingtcinq ans, il n’a jamais vécu
pareille situation. « On a mis les
moyens afin d’assurer la sécurité
de nos clients et le fonctionnement
normal du magasin. » Il a compté
800 kg de marchandises aban
données le dimanche précédent,
dont une partie de « frais » auto
matiquement jeté à la benne,
chaîne du froid oblige. Un préju
dice qui s’élève à environ
1 000 euros.
Il est malgré tout « très satisfait »
de la fréquentation et n’en fait pas
mystère : « C’est un test, bien sûr,
mais il a vocation à être péren
nisé. » Les chiffres le confirment. A
la fermeture, ce dimanche soir, les
caisses automatiques ont vu pas
ser 800 clients (1 900 sur la jour
née), soit 300 de plus que le di
manche précédent. Les oppo
sants, eux, avaient levé le siège dès
15 h 30. Sans heurts, cette fois.
yves trécadurand
Dans les
83 supermarchés
de Casino déjà
ouverts l’après-
midi, il a fallu à
peine un mois pour
arriver au niveau
de la fréquentation
du matin
PERTES & PROFITS|TESLA
p a r p h i l i p p e e s c a n d e
Elon Musk plein d’assurance
E M P LO I
Le salaire des cadres
devrait grimper
de 2,4 % en 2019
Le salaire médian des cadres
devrait augmenter de 2,4 %
en 2019, soit sa deuxième
plus forte hausse depuis
sept ans, derrière celle de
2018 (+ 2,7 %), à en croire le
baromètre annuel Expectra,
filiale du groupe d’intérim
néerlandais Randstad, publié
lundi 2 septembre. La pénu
rie de spécialistes du numéri
que tire les rémunérations
vers le haut. Le salaire
médian annuel brut des
cadres s’établit aujourd’hui
à 45 793 euros. – (AFP.)
A U TO M O B I L E
France : chute des
immatriculations
de voitures neuves
Les immatriculations de
voitures neuves ont reculé
de 14,05 % au mois d’août,
en France, selon les données
brutes diffusées par le Co
mité des constructeurs fran
çais d’automobiles (CCFA),
lundi 2 septembre. Sur huit
mois, le marché hexagonal
des véhicules neufs accuse
un repli de plus de 3 % en
données brutes. – (Reuters.)
Dans l’adversité, ne jamais mar
quer de pause. Malmené par la
Bourse, confronté à des difficul
tés de production et de distribu
tion, le trublion de l’industrie
automobile mondiale Tesla trace
son sillon. Producteur de pan
neaux solaires, de batteries et,
bien sûr, de voitures électriques,
Elon Musk s’imagine comme le
Ford du XXIe siècle, réinventant
les codes du business en re
nouant avec le rêve de l’intégra
tion verticale : de la génération
d’électricité aux services en tous
genres autour de la voiture. Der
nière brique en date, l’annonce,
sur son blog, mercredi 28 août,
que la société allait proposer à ses
clients des contrats d’assurance.
Comme il l’indique luimême,
son intention est de proposer des
contrats entre 20 % et 30 %
moins chers à ses seuls clients. Il
estime bien les connaître, récolter
suffisamment de données sur
l’usage de leurs véhicules pour
affirmer que, grâce à la sûreté de
ses engins, ils ont moins d’acci
dents que la moyenne et de
vraient donc payer moins cher. Il
est vrai que ses acheteurs se plai
gnent régulièrement de tarifs
prohibitifs. La Tesla Model S serait
ainsi l’une des voitures les plus
chères à assurer dans sa catégorie.
Non pas que les conducteurs
soient des risquetout pied au
plancher, mais parce que les frais
de réparations d’un tel véhicule
seraient particulièrement élevés.
La tentation de faire le tri
Pour l’instant, l’expérimentation
sera modestement réservée à la
Californie, seul Etat où la firme
dispose d’une licence de courtier
en assurance. Mais l’intention af
fichée est bien de s’étendre à tout
le pays. De même, l’entreprise
s’est alliée à un spécialiste, Mar
kel, filiale de la State National
Insurance Company. Mais, selon
le Financial Times, elle n’exclut
pas de devenir assureur de plein
droit. Une différence majeure.
Nombre de constructeurs passent
des accords avec des assureurs,
mais ils ne se risquent pas à bas
culer dans ce métier de financier
à haut risque et extrêmement ré
gulé. Même si le développement
de l’électronique embarquée dans
les automobiles, la connectivité
et les voitures autonomes sont en
train de changer la donne.
Historiquement, l’assurance
s’est construite sur l’idée de la
mutualisation des risques. Plus
ces derniers sont nombreux,
plus le nombre d’adhérents doit
être grand pour que les conduc
teurs prudents financent ceux
qui le sont moins ou qui ont eu
moins de chance. La tentation
est désormais grande de faire le
tri grâce à la masse de données
recueillies, et donc la connais
sance de ses conducteurs. Mais
tous les professionnels savent
qu’aller trop loin dans ces prati
ques aboutit à tuer le concept
même d’assurance.
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