Le Monde - 18.03.2020

(Nancy Kaufman) #1

0123
MERCREDI 18 MARS 2020 coronavirus | 3


Confinement : mobilisation des forces de l’ordre


Quelque 100 000 policiers et gendarmes seront chargés d’effectuer des contrôles fixes et mobiles


A


quoi va ressembler le
confinement à la fran­
çaise? Christophe Cas­
taner avait la lourde tâ­
che, lundi 16 mars, de décliner
dans le détail les annonces faites
un peu plus tôt par Emmanuel
Macron pour lutter contre l’épidé­
mie due au coronavirus. Le chef de
l’Etat avait posé la philosophie gé­
nérale lors de son allocution télé­
visée, imposant à la population
des règles plus strictes afin d’inci­
ter les Français à rester chez eux.
Deux heures plus tard, le ministre
de l’intérieur a pris le relais, s’atte­
lant, lors d’une conférence de
presse, à décrire le mécanisme qui
s’appliquera afin de faire respecter
cette décision à partir du mardi
17 mars à midi.
Inspiré par les dispositifs italien
et espagnol, deux pays qui vivent
déjà sous confinement depuis
plusieurs jours, le modèle français
reposera essentiellement sur le
déploiement massif d’effectifs de
police et de gendarmerie sur l’en­
semble du territoire. Quelque
100 000 fonctionnaires et militai­
res seront mobilisés, sur les
250 000 membres des forces de sé­
curité, afin de réaliser des contrô­
les fixes et mobiles.
Reprenant les propos du prési­
dent de la République, Christophe
Castaner a rappelé les exceptions
pour lesquelles les Français sont
autorisés à sortir de chez eux : aller
au travail, faire des courses, se dé­

placer pour raison de santé ou
pour « motif familial impérieux »...
Il sera permis « avec parcimonie »
d’aller se dégourdir les jambes ou
de promener son chien, mais à
condition de ne pas se réunir avec
d’autres personnes. « On pourra
prendre l’air oui, mais certaine­
ment pas jouer un match de foot »,
a résumé le ministre. Les parents
séparés pourront également aller
chercher leur enfant.

Une nouvelle crise à gérer
Pour justifier de leur déplace­
ment, les personnes devront se
munir d’un document téléchar­
geable sur le site du ministère de
l’intérieur. Il s’agira d’une attesta­
tion sur l’honneur pour expliquer
les raisons de son trajet. Les per­
sonnes munies d’une carte pro­
fessionnelle, comme la carte de
presse, pourront également faire
valoir leur droit à se déplacer. Tout
manquement sera sanctionné
d’une amende de 38 euros, un
montant qui devrait rapidement
être réévalué à 135 euros.
Ces règles reposeront en partie
sur la bonne foi des Français.
Christophe Castaner, comme le
président avant lui, en a d’ailleurs
appelé à la prise de conscience gé­
néralisée. « Trop de personnes font
encore peu de cas des consignes
sanitaires données », a regretté le
ministre de l’intérieur. « Il n’y a
aucun panache à ne pas appliquer
les gestes barrières », a­t­il ajouté

à l’adresse de ceux qui bravent les
interdictions en invoquant l’esprit
de résistance, comme après les
attentats de 2015.
Pour relever le défi, les forces de
l’ordre auront donc besoin de la
coopération d’une grande partie
de la population. Pour les policiers
et les gendarmes, il s’agit d’une
nouvelle crise à gérer, alors que
s’achève, au moins temporaire­
ment, celle du maintien de l’ordre,
qui secoue l’institution depuis un
an et demi. Le ministère de l’inté­
rieur rejoint celui de la santé en
première ligne de la gestion de
l’épidémie.
Les dernières heures avant l’allo­
cution du président de la Républi­
que ont d’ailleurs été consacrées à
préparer le scénario d’un confine­
ment généralisé. Dimanche soir,
on affirmait pourtant Place Beau­
vau que cette hypothèse reposait
sur « des rumeurs de presse ». Des
rumeurs devenues réalité vingt­
quatre heures plus tard. « On n’a
rien préparé du tout, on se laisse
porter alors que les Italiens nous
préviennent depuis une semaine de
la gravité de la situation », regret­
tait, lundi après­midi, un haut
responsable policier.
Les trois principaux syndicats de
gardien de la paix (Unité SGP Poli­
ce­FO, Alliance police nationale et
UNSA­Police) avaient alerté di­
manche sur l’absence de protec­
tion des fonctionnaires exposés
au virus et sur la nécessité de ré­

duire la voilure en termes de mis­
sions à réaliser, afin de préserver
les effectifs. En l’absence de ligne
directrice, plusieurs commissa­
riats avaient pris d’initiative des
mesures, en limitant l’accès au
public ou en mettant au repos les
effectifs de police judiciaire.
Afin d’unifier les consignes à tra­
vers le pays, les notes se sont suc­
cédé lundi. M. Castaner a adressé
ses recommandations, sous la
plume de Stéphane Bouillon, le di­
recteur de cabinet, pour assurer la
« continuité d’activité » dans l’ad­
ministration centrale et dans les
préfectures, où l’accueil des étran­
gers a été suspendu, sauf pour les
demandeurs d’asile.
Le directeur central de la sécurité
publique, Jean­Marie Salanova, a
adressé le même jour une instruc­
tion de commandement à l’en­
semble de ses troupes. Dans ce
document, que Le Monde a pu con­
sulter, le haut fonctionnaire or­
donne la fermeture à compter du
mardi 17 mars « des commissariats
subdivisionnaires et divisionnaires
ne disposant pas d’une unité de

police­secours, ainsi que les com­
missariats de secteur », ce qui de­
vrait permettre de dégager des ef­
fectifs. Ne resteront ouverts que
les hôtels de police et les commis­
sariats principaux qui accueillent
les sièges des directions départe­
mentales ou des circonscriptions
de sécurité publique.
L’accueil des personnes pourra
être limité selon les cas. Priorité
est donnée aux « missions de voie
publique », parmi lesquelles l’acti­
vité de police­secours (le 17), la ges­
tion de l’ordre public et de la crimi­
nalité. L’activité judiciaire sera ré­
duite au strict minimum, alors
que les tribunaux sont en partie
fermés, tout comme les opéra­
tions de police technique et scien­
tifique. Les plaintes seront prises
et les flagrants délits ainsi que les
violences aux personnes seront
traités. Enfin les missions de ren­
seignement seront maintenues.

« C’est le grand bazar »
L’instruction fait également réfé­
rence aux mesures de désinfec­
tion des commissariats, avec four­
niture de lingettes aux fonction­
naires. Le scénario d’une contami­
nation d’une partie importante
des effectifs fait frémir en haut
lieu. Quelque 600 policiers et gen­
darmes sont déjà en confinement,
après avoir été en contact avec un
agent malade. Deux commissa­
riats et une brigade ont été fermés
après avoir été touchés de plein

fouet par l’épidémie de Covid­19. Il
n’est cependant toujours pas ques­
tion de fournir des masques aux
fonctionnaires les plus exposés,
notamment ceux affectés dans
des zones proches de l’Italie, au
grand dam des organisations syn­
dicales. Alternative police a écrit
au directeur central de la police
aux frontières pour s’en émou­
voir. Dans sa réponse, ce dernier
rappelle les préconisations de la
médecine de prévention du minis­
tère de l’intérieur, qui ne recom­
mande pas le port du masque.
« C’est le grand bazar depuis le dé­
but dans les mesures qui sont pri­
ses, rien n’est prévu pour protéger
les agents », prévient Denis Jacob,
patron du syndicat. « On risque de
tomber comme des mouches, on ne
sera pas là quand on aura besoin de
nous », alerte une autre source po­
licière.
Dans une note, également en­
voyée lundi 16 mars, le directeur
général de la police nationale, Fré­
déric Veaux, en poste depuis un
mois et demi, « remercie très cha­
leureusement » les troupes et
adresse « une pensée à l’attention
des policiers, des personnels admi­
nistratifs techniques et scientifi­
ques qui sont malades ou qui sont
inquiets de l’état de santé d’un
membre de leur famille ou d’un
proche ». Une angoisse latente qui
a gagné toute la population, sans
épargner les forces de l’ordre.
nicolas chapuis

« Les mesures de distanciation sociale


ne sont pas bien comprises par les Français »


Selon le chercheur Jocelyn Raude, « la population n’est pas prête » au confinement décidé lundi


ENTRETIEN


J


ocelyn Raude est chercheur à
l’unité des virus émergents et
enseignant à l’Ecole des hau­
tes études en santé publique.
Spécialiste de la psychologie de la
santé et des maladies infectieuses,
il explique au Monde pourquoi le
confinement est mal compris et
peu accepté par les Français.

Emmanuel Macron a annoncé
la nécessité de « réduire les dé­
placements et les contacts au
strict nécessaire ». Les Français
peuvent­ils l’entendre?
Manifestement, la population
n’est pas prête. Les rares données
dont nous disposons sur la per­
ception des mesures de distancia­
tion sociale en situation pandémi­
que montrent qu’elles ne sont pas
bien comprises par les Français, et
surtout qu’elles ne sont pas consi­
dérées comme efficaces par une
majorité d’entre eux. Il va falloir
faire un énorme effort de pédago­
gie pour expliquer cette décision :
l’expérience montre en effet que
des mesures qui sont mal compri­
ses sont souvent mal appliquées.

Pourquoi ce doute ou cette mé­
fiance?
C’est une situation sans précé­
dent dans l’histoire récente. Ces
mesures n’ont jamais été appli­
quées depuis les quarantaines en
vigueur au XIXe siècle. A l’excep­
tion, dans les années 1950, du con­
finement de toute une région, en
Bretagne, à Vannes, à la suite d’une
épidémie de variole. Nous avons,
avec un collègue du CNRS, inter­
rogé les Français, en 2008, sur la
perception de telles mesures, juste
avant la pandémie de grippe H1N
(2009­2010), en leur demandant
ce qu’ils pensaient de différentes
mesures d’isolement social, et no­
tamment de leur efficacité. Le ré­
sultat était très intéressant. Les

mesures d’hygiène corporelle,
comme le port du masque ou le la­
vage des mains étaient reconnues
comme efficaces par plus de 70 %
des Français. En revanche, la fer­
meture des écoles ou l’évitement
dans les transports publics étaient
jugés moins efficaces, recueillant
moins de 50 % d’avis positifs. Les
mesures individuelles étaient ju­
gées plus efficaces que les mesures
collectives.

Pourtant le port du masque a
moins de succès en France
qu’en Chine...
Il existe une vraie culture pro­
phylactique en Chine. Au moin­
dre symptôme grippal, les gens
portent des masques là­bas, ce
qui n’est pas le cas en France ou
dans d’autres pays européens.

Le confinement ne relève­t­il
pas d’un comportement indivi­
duel?
C’est d’abord une mesure collec­
tive car elle limite les interactions
sociales de manière contrai­
gnante. Il existe une culture de la
protection individuelle qui s’est
développée avec les campagnes de
prévention de la grippe, avec des
injonctions sur l’hygiène. Les me­
sures d’ordre collectif, elles, sont
inédites et moins bien comprises.

Les images du week­end mon­
trant des Français faire fi des
gestes barrières et se regrou­
per signifient­elles qu’ils sont
plus égoïstes, moins sociaux?
Il faut se méfier des effets
« loupe » et des images ne mon­
trant qu’une partie de la réalité. Il
faut regarder ce qui se passe dans
l’ensemble de la population : il
peut y avoir une majorité de per­
sonnes qui respectent les règles et
une minorité qui maintient ses
habitudes de vie. C’est compré­
hensible dans la mesure où la plu­
part des gens se mobilisent à par­

tir du moment où ils voient des
cas autour d’eux. Il existe une cer­
taine proportionnalité entre le
nombre de malades et la cons­
cience de la gravité de la situation.
Au début de l’épidémie, après un
premier pic d’inquiétude, les
changements de comportement
s’observent quand la maladie se
propage, jusqu’à un certain seuil.
Au bout de quelques semaines,
même si le nombre de cas conti­
nue d’augmenter, on remarque
un relâchement dans le compor­
tement de prévention. Ce que l’on
appelle l’accoutumance au risque.

Les Français se croient­ils plus
à l’abri de l’épidémie?
Nous avons comparé des don­
nées françaises, italiennes, suis­
ses et britanniques. En effet, en
moyenne, les Français se mon­
trent beaucoup plus optimistes
que les autres sur les risques d’in­
fection. Sur la possibilité de tom­
ber malade, 52 % des Français se
pensent moins à risque que les
autres. Et, contre­intuitivement,
les personnes âgées se montrent
plus « optimistes » que les jeunes.

Le confinement peut­il être effi­
cace dans de telles conditions?
C’est une grande question. Au
Royaume­Uni ou aux Etats­Unis,
des enquêtes comportementales
existent qui permettent de sui­
vre en temps réel les réactions
émotionnelles, cognitives de la
population.
Nous ne disposons pas en
France d’indicateurs sur les com­
portements sociaux en cas d’épi­
démie. L’efficacité de cette me­
sure de confinement est donc une
grande inconnue. On en saura
plus dans les heures qui viennent,
mais cela va dépendre du niveau
de confiance dans les recomman­
dations des pouvoirs publics.
Cette mesure doit être comprise
en termes d’intérêt et d’efficacité.

Justement, la politique du gou­
vernement est­elle lisible?
On a fait face à des injonctions
paradoxales. Deux stratégies ont
été mises en œuvre. D’abord une
politique d’atténuation, avec l’ob­
jectif de lisser la courbe épidémi­
que, pour ne pas saturer le sys­
tème de santé. Puis une politique
d’endiguement, de confinement
progressif qui consiste à boucler
les zones dans lesquelles se trou­
vaient les cas. Celle­ci a été utilisée
en Corée du Sud et en Chine avec
un certain succès. Mais ce n’a pas
été le choix initial en France.
Cela donne l’impression que l’on
a changé de stratégie, et ce bascu­
lement est complexe à interpréter
pour le grand public. Ça l’est déjà
pour nous qui sommes spécialis­
tes de santé publique.

L’état de sidération de la popu­
lation va­t­il durer?
On peut observer, comme dans
de nombreuses crises, la coexis­
tence entre deux populations.
D’un côté, nous avons une majo­
rité plutôt sereine et attentiste de­
puis le début de l’épidémie et qui
relativise en fonction du contexte
local. De l’autre, une population
très réactive, inquiète, qui met en
place des comportements parfois
extrêmes, comme le stockage de
produits de première nécessité.
Par contagion, par effet miméti­
que, la majorité sereine se met à
imiter ces comportements plus
par crainte du manque que par
peur de la maladie. En Asie du Sud­
Est, cela s’est vu sur le papier toilet­
tes, en France, sur les pâtes et le riz.
On a déjà constaté ce phénomène
pendant la première guerre du
Golfe, en 1991. Il y a conflit de ratio­
nalité. Chacun cherche à maximi­
ser son bien­être, à se protéger, ce
qui peut générer une situation ca­
tastrophique pour tous.
propos recueillis par
rémi barroux

Tout
manquement
sera sanctionné
d’une amende
de 38 euros

La priorité de l’armée reste


les opérations militaires


Emmanuel Macron a annoncé une contribution
minimale au plan de santé publique

E


nviron 900 malades,
80 confinés à bord, parmi
les 2 000 marins de l’équi­
page... Que l’on se rassure, c’était il
y a plus de vingt ans, sur le porte­
avions Foch. Et la grippe saison­
nière, alors, n’avait pas empêché
les opérations du navire. L’anec­
dote circule dans la hiérarchie mi­
litaire, en ces temps de coronavi­
rus. Les armées ont pris de strictes
mesures de précaution et mis sur
pied une cellule de crise, mais les
annonces du président lundi ont
confirmé que la priorité reste les
opérations militaires déployées
partout dans le monde, destinées
à la défense du pays.
« Un hôpital de campagne du ser­
vice de santé des armées », sera dé­
ployé dans les jours qui viennent
en Alsace, a annoncé Emmanuel
Macron. Il s’agit, plus précisément,
d’un « élément militaire de réani­
mation, une structure médicale
modulaire sous tente d’une capa­
cité de trente lits », a précisé la di­
rection de la communication du
ministère. S’y ajoutera un avion
capable de transporter sur de lon­
gues distances de six à douze pa­
tients, afin, comme l’a promis le
chef de l’Etat, de « soulager les hôpi­
taux les plus affectés et ainsi de ré­
duire la congestion des hôpitaux
sur certains territoires ».

Loin des rumeurs les plus folles
Le président veut mobiliser les
Français – « Nous sommes en
guerre » contre le coronavirus leur
a­t­il dit. Mais les armées elles­mê­
mes restent loin des rumeurs les
plus folles qui les voyaient déjà
partout, pour refouler des ci­
toyens irrespectueux d’un éven­
tuel couvre­feu. Au siège des états­
majors de Balard, à Paris, un pre­
mier malade a été identifié le
11 mars, parmi 10 000 personnes.
Et seize seulement l’étaient à cette
date sur 2 300 agents de la base aé­
rienne de Creil (Oise), ville foyer de

l’épidémie. Depuis, une centaine
de cas seraient à déplorer parmi
200 000 personnels de la défense.
Le « plan de continuation de l’acti­
vité » est déroulé sans inquiétude
excessive. Les personnels malades
des armées doivent se plier aux
consignes du ministère de la santé
et appeler le 15, comme tous les
Français, pour être pris en charge
par le système public de soins. Les
déplacements à l’étranger ont été
réduits, et des mesures de confine­
ment développées.
Pour la continuité des opéra­
tions militaires, deux expérien­
ces ont servi : le plan de pandémie
grippale déjà élaboré par le gou­
vernement, et l’épisode du virus
H1N1 de 2009. Les équipes des
secteurs prioritaires ont été dou­
blées – cela concerne la dissua­
sion nucléaire, les opérations ex­
térieures, les systèmes de com­
munication, les PC opérationnels,
le service de santé des armées, les
aviateurs de la posture perma­
nente de sûreté aérienne du terri­
toire. Les visites de bateaux fran­
çais dans des ports étrangers ont
été revues. Pour la flotte des sous­
marins, des mesures de préqua­
rantaine s’imposent avant l’em­
barquement des équipages.
Les chefs militaires travaillent
davantage chez eux. Tous les agen­
das ont été réexaminés, les réu­
nions réduites. Le ministère a ac­
quis, en urgence, 9 000 kits de télé­
travail et 200 pieuvres de télécon­
férence. Hors de leurs rangs, les
armées ne peuvent pas prendre en
charge des milliers de Français at­
teints du Covid­19. « Les moyens
des armées ont été dimensionnés
pour les armées, pas pour secourir
60 millions de Français », indiquait
une source ministérielle. Le ser­
vice de santé des armées ne
compte plus que pour 1 % de l’offre
publique de soins, avec 2 500 mé­
decins et 1 700 lits d’hôpital.
nathalie guibert
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