Paris Match - France (2018-07)

(Antfer) #1
Programme « Etoiles de l’Opéra »,
jusqu’au 29 octobre.

Vous avez connu une blessure. Comment vit-on cet épisode?
Un soir on danse, on fait des sauts, et le lendemain on se
retrouve arrêté, on marche avec une béquille. C’est violent! J’avais
une fracture. Une partie de moi s’est éteinte alors. J’ai parfois
encore mal. Il faut trouver le chemin pour se reconstruire. Je crois
pouvoir dire que je danse mieux depuis que je me suis blessé.
L’Opéra semble surfer sur les crises. Vous voyez cela comment?
C’est le fantasme de certaines personnes et des journalistes!
Il y a des hauts et des bas, l’Opéra est aussi une entreprise avec
des personnalités très fortes. Au final, cela avance toujours. Le
paradoxe, c’est que des solistes comme Germain Louvet ou moi-
même donnons des interviews sans langue de bois. La parole ici
n’a jamais été aussi libre.
S’engager, c’est important pour un danseur étoile?
Il faut être cohérent. Je ne peux pas m’engager pour l’écologie
et continuer à prendre des avions pour des galas à l’autre bout du
monde. Mais je peux m’engager avec la danse, me produire devant
les enfants malades à l’hôpital Necker, soutenir l’association The
What Dance Can Do Project qui organise des programmes pour
des enfants vulnérables et dont je suis l’un des ambassadeurs.
Le monde de la mode vous fait des yeux doux...
Il faut faire vivre son art autant que l’Opéra de Paris tout en
étant moi-même! C’est un tout. Mais je fais la part des choses, les
paillettes peuvent être dangereuses. Ce que je fais à côté n’empié-
tera jamais sur mon engagement de soliste.
Vous avez une devise pour avancer?
L’enfance a été la partie la plus heureuse de mon existence. Je
me dis qu’il est temps de vivre la vie que je me suis imaginée. Il faut
rêver grand, c’est le meilleur moyen d’aller plus loin.
Que peut-on vous souhaiter de plus?
De l’amour! n


OÙ ET QUAND
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