Paris Match - France (2020-11-12)

(Antfer) #1

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« Jouer da ns un stade,


c’est excita nt: il faut


ar r iv er à fair e croir e aux


8 oooo spectateu r s


qu’ils sont da ns un club»


brian Johnson


AC/DC et la France
Lors de son premier concert au Stade de France, en 2001, AC/DC offre un cadeau à son public français. Alors
qu’historiquement le groupe termine tous ses concerts sur le titre « For Those About to Rock... », alors qu’ils
ont salué la foule comme il se doit, ils reviennent pour un deuxième rappel. Brian Johnson, Angus Young et les
leurs portant même un maillot de l’équipe de France de foot. « C’était une idée de Malcolm, se rappelle Angus.
Il adorait la France. Ce soir-là il nous a dit : “Je veux leur donner un truc en plus, on va terminer sur “Ride On”.
On l’a répété dans les loges en catastrophe. On ne l’avait jamais joué! » Brian rigole : « Je me suis dit : “Bloody
hell, est-ce que je connais ce texte ?” C’était un titre de Bon Scott. Heureusement, je m’en suis souvenu. »

Depuisquarante-cinqans,ac/ Dcestconsidérécommeun
groupeaustralien.maispourvous,angus,quiêtesécossais,
etvousBrian,quiêtesanglais,commentvoyez-vousla chose?
B.J.C’estla questionquifâche.LesAustraliensnous voient
commel’undesleurs,parcequetouta commencélà-bas. Cer-
tainsmembressontnéslà-bas,lesdébutsdugroupesesont faits
là-bas.C’estunehistoirequ’onnepeutpasrenier.Donc,oui,c’est
ungroupeaustralien...
a.Y.NosracinessontenAustralieetnousdevonsquasiment
toutà cepays.Il y a unvieuxpoèmequiditquel’Australie est le
“sunburntcountry”,quetouty esttrèsbrut.Etje croisque cela
s’entenddansnotremusique: elleesttrèsimmédiate.Mais nous
n’utilisonspasd’instrumentstraditionnelsaustralienscomme le
didjeridoo.[Il rit.]
Il existedestributebandsquireprennentvoschansonschaque
soirsurla planète.Qu’enpensez-vous?
a.Y.C’estassezflatteur...Celamontrequenotremusique
a unevraierésonance,carcegenredegroupesexistentdans le
mondeentier.J’iraismêmejusqu’àdirequec’estunhonneur.
B.J.Jesuisalléenvoircertainsetj’aiétéagréablement sur-
pris.Lesmecsjouentnostitresà la noteprès,collentvraiment aux
versionsoriginales.Jemesouviensd’ungroupeauCanada qui
reprenaitl’album“Backin Black”danssonintégralité.Etc’était ter-
riblementexcitantd’entendrecesmorceauxquej’aimoi-même
chantésdesmillionsdefois.Doncje comprendsqu’Angus dise
quecelanoushonore.Parcequec’estle cas.
pensez-vousà votrepostéritéparfois?
a.Y.[Il rit.]Jenemeposepascegenredequestions.Jesuis
justeheureuxd’êtreencorelà.Etc’estdéjàpasmal.
Sivousle pouviez,quechangeriez-vousdansvotre
carrière?
a.Y. Ohc’estdifficile...Il fautaccepterlavie
commeellevient,il n’ya pasderoutetracée.Etje crois
quequandvoustouchezle fondetquevousremon-
tez,çamontrecombienl’existenceestpassionnante.
B.J.Jenepourraispasdiremieux.Maisil faut
joueraveclescartesquel’ona.
a.Y.J’espèrejustequenousnefinironspasà Las
Vegas.[Il rit.]n

vie... Mais je n’imaginais pas que la
musiqueallaitprendrelepassurtoutle
reste.Personnenepeutimaginerça.
a.Y. Moi, j’ai eu la chance de grandir
avec mes frères Malcolm et George, qui faisaient de la musique.
Donc, très vite, j’ai aimé la guitare. George a été le premier à
nous traîner en studio, à nous montrer comment enregistrer un
disque, d’abord pour mettre sur bande certaines de ses idées.
Donc cela a toujours été plaisant, même si, comme Brian, j’ai
commencé par travailler dans une usine après mes études. Mais
la première chose que j’ai achetée avec mon premier salaire,
c’était un ampli, pour pouvoir brancher ma guitare. Puis tout
s’est enchaîné quand Malcolm m’a dit : “Et pourquoi on ne ferait
pas quelque chose tous les deux ?” Ma carrière s’est bâtie sur
unemultitudedepetitsenchaînements.Jen’aijamaispensé
queçaallaitdurer.J’étaissi jeune,toutétaituneaventure...
aujourd’hui,“powerUp”est-ille pointfinalà cetteaventure?
a.Y. Oh non. J’aime jouer de la musique et j’espère le faire
aussi longtemps que possible.
Fairedurockà votreâge,c’estunefaçondesebattrecontre
la mort?
a.Y. D’une certaine manière, oui. Car nous avons la chance
de voir à chaque tournée un nouveau public venir à nos concerts.
Il y a les fans de la première heure, mais il y a aussi les
gamins qui veulent découvrir un vrai groupe de rock.
Même si je vieillis, je vous assure qu’à l’intérieur c’est
toujours la même étincelle qui vibre.
Ça vous manque parfois de ne pas jouer dans des
clubs? Vousnevousproduisezplusquedansdes
stades...
a.Y.Moi,jesuisheureuxdèsquejejoue...
N’importe où...
B.J. On évoque souvent avec émotion ces pre-
miers concerts en clubs, pleins de sueur et de chaleur.
Cette ambiance très masculine. Mais les stades sont
tout aussi fascinants. Je suis convaincu que le chal-
lenge est bien plus excitant dans un stade. Car c’est
l’endroit où il faut arriver à faire croire aux 80 000 spec-
tateurs qu’ils sont dans un club. Et si vous parvenez à
ce degré de complicité entre les musiciens et le public,
je vous garantis que ça procure de putains de sensa-
tions. Le stade est aussi la meilleure manière de faire
entendrenotremusiqueparle plusgrandnombre.


« PowerUP »
(Columbia/
Sonymusic).

De g. à dr. : Cliff Williams, Phil Rudd,
Angus Young, Brian Johnson et Stevie Young.
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