16 parismatch DU 12 aU 18 novembre 2020
culture
musique
Enconcert
à Londres
en1978.
Debbie H a r ry
Il étaIt une foIs
BlondIe
a 75 ans,lachanteuseseracontedansuneautobiographie.
et a répondusansfaussepudeurà nosquestions.
E
trange.DebbieHarrynousparleautéléphonedepuisle
NewJersey.L’inquiétudenousétreint: aurait-ellecédé
aucharmeranced’unpavillondebanlieue? « Jamais! Je
suisnew-yorkaisepourtoujours,maisc’estplusfacilepourpro-
menermeschiensdel’autrecôtédela rive.J’habiteà Chelsea»,
rassure-t-elled’unevoixchaleureuse.
NewYorkestunpersonnagecentraldesonautobiographie.
Quandellearriveenvilledepuis lapériphérieà lafindes
années1960,elleserêveartiste.LebasdeManhattansemble
alorsunepromessedebohème,unrepairedepauvres,dejeunes,
oùs’installerdansunloftmiteuxetimmensenecoûtequ’une
centainededollarsparmois.Lecoindangereuxetsalegrouille
d’apprentispoètes,debarspoisseux.Debbiea 25ans,elleest
belle,cherchesaplace,enthousiastedefoulerle bitume–« quelle
joiec’étaitdemarcherdanscesrues,d’enêtre,l’ambianceétait
fabuleuse». Elletravaillepourla BBC,vivote,sertdesverresau
mythiqueMax’sKansasCity,traînesesguêtresauCBGBpour
écouterlesrockeursduquartier.Uneidéefixesedessine: réussir
danslamusique.« Jem’étaisdonnécinqans.» Ellepassede
groupeengroupe,fuitunpetitcopainharceleur,s’amuse,seteint
enblonde.Sachance: posséderunevoiture.Ainsiellepeut
attendresesidoles,lesNewYorkDolls,etlestrimballerpartout.
LarencontredécisiveavecleguitaristeChrisSteina lieu
en1974.Letimidebrunà lunettesdevientsonamant,sonparte-
naire,avecluiellefaçonne« Blondie» etsemetà
écriredestextes.Debbieraconteavecdistance,des
annéesfolles,intenses,le succèsvertigineux.« Heart
ofGlass», « Denis», « Atomic», cesonpunk-pop,
newwave-rock,discosurlesbordsincarnel’époque,
ondanseauStudio54,lavillesombreenquasi-
faillite.Harrynes’épanchepas,maisla reconnais-
sancea le goûtamerd’unmonceau« d’emmerdes»,
commesouvent: « Etreenhautdel’affichen’est
jamais une position figée. C’est une bataille
constante.» Querellesentrelesmembres,manager
véreux,impôtsimpayés,maisondedisquesqui
exigedestubesidentiques,fatigue...Blondiese
sépare en1982. Chose expédiée en quelques
phrases lapidaires. « Je ne pouvais pas agir autre-
ment. Nous étions ruinés, Chris est tombé grave-
mentmalade...Sij’avais confianceenl’avenir?
Non! » Debbieévoquela priserégulièred’héroïne,
sansemphase.« Jeprenaisdela droguepourtenir,
paspourfairela fête.C’étaitunmoyendemedés-
tresser,d’oublierlesproblèmes.» Très
ParAurélieRaya
@rollingraya
«etreenHaut
Del’afficHe
n’estjamaisune
positionfigée.
c’est une bataille
constante » (Suite page 18)