Paris Match - France (2020-11-12)

(Antfer) #1

18 parismatch DU 12 aU 18 novembre 2020


culture
musique

amieavecJean-MichelBasquiat,elleluiachètecontre
300 dollarsunetoile,« SelfPortraitwithSuzanne». « Je
nel’aiplusdepuisdeslustres.Queldommage,car
c’étaitsapremièregrandepeintureprimitive! Il nefaut
rienregretter,monlivreentémoigne.»
SexyDebbiemanipulaitsaféminitésanspeurdes
reproches,unefaçond’affichersaconfianceenelle
dansununiverssi masculin.« Il estplustransgressifpour
les filles de s’habiller en femme qu’en garçon»,
remarque-t-elle.UnepiqueenverslasérieusePatti
Smith.Saconcurrenteencetemps-là? « Non! Jel’aime
beaucoup.Nousn’étionspasprochesmaisnousnous
soutenions.Pattimetoisait,maiscegenre
d’attitudemerenforce.Jesuisunecombat-
tante.Rienn’auraitpum’arrêter,saufmes
insécurités.» Ellea connule meilleuret le pire
desmâles.Danssonrécit,DebbieHarryévacueen
deuxpagesleviolqu’ellea subid’unaffreuxtypequi
tentaitdecambriolersonappartement.Ellenoteavec
froideurqu’ellea presqueeuplusdepeineà constater
le voldesguitares.« Jenevoulaispasêtreunevictime.
Jen’aipasportéplainte...Deuxfacteursm’ontaidéeà
survivre: Chrisa étéextraordinaire,gentiletcompré-
hensif.Etmêmesi c’étaiteffrayant,jen’ai pasété
battue.» Debbieéludela raisondesaruptureavecChris
Steinaprèstreizeans d’union,elledévoilepeuson
intimité.« Toutrévélern’estpasnécessaire.Jesouhaitais
décrireauplusprèsmesressentiments.Ecrirem’aper-
misdecloredeschapitres,deneplusruminercertaines
histoires. C’était parfois pénible», justifie-t-elle.
L’ouvrage,plaisant,honnête,drôle, selitcommele
romand’uneépoquerévolue,quandNewYorkétaitun
vivierbouillonnantet nonuneenclavepourmatérialistes
detoutpoil.n

chloémonsjournalintime


« FaceIt,
l’autobiographie»,
deDebbieHarry,
éd.HarperCollins,
368 pages,
20,90euros.

« EcrirEm’apErmis
dEclorEdEschapitrEs,
dEnEplusruminEr
cErtainEs histoirEs »

Blondie
en 1979 avec,
debout de g. à dr.,
Clem Burke, Nigel
Harrison, Jimmy
Destri et Frank
Infante. Assis au
côté de Debbie
Harry, Chris Stein.

On connaît la chanteuse, épouse d’Alain Bashung, forte tête qui mène sa barque, seule et comme elle l’entend.
On sait aussi que Chloé Mons aime se produire sur scène, avec le musicien Yan Péchin comme avec des
comédiensdethéâtre.Mais,cettefois,elleseraconteintimement.Dans« Jachère», l’artistedécrit,sanspudeur,
saviedepuisla disparitiondel’hommequ’ellea tantaimé.ChloéMonsnecachepassesdifficultéspour
retrouver l’amour. Elle s’emballe follement, part sur un coup de tête en Afrique. Pour mieux se casser la gueule.
Car elle accorde sa confiance rapidement, croit à l’amour absolu, est prête pour un coup d’un soir, d’une heure
comme pour une romance éternelle. Mais ne cesse d’aller de désillusion en désillusion! Et de s’interroger sur le
sens de tout cela. Avec son style cru, sa franchise, Chloé Mons dresse un portraitd’elle-même sans complai-
sance. Cette sincérité ne la rend que plus touchante. Et plus que jamais vivante.BenjaminLocoge
« Jachère. Portrait en mouvement », de Chloé Mons, éd. Médiapop, 176 pages, 15 euros.

critique

Aurélie Raya
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