Coup de Pouce - (12)December 2020

(Comicgek) #1
tête, etc. Il est en hypoglycémie réactionnelle», note
Jean-Yves Dionne. Le spécialiste dit que notre corps
est «affaché», une contraction des mots affamé et
fâché (dérivé de l’anglais angry/hungry). «Encore plus
pendant les fêtes, il faut garder nos bonnes habi-
tudes ou profiter de ce temps-là pour en choisir de
nouvelles. Mettre de l’énergie dans notre assiette,
c’est essentiel», conseille-t-il.
Même chose pour l’exercice physique! On l’in-
tègre à la réalité des fêtes en étant astucieuse. On
joue dehors avec les enfants (leurs conversations
sont plus légères que celles des grands!), on fait une
marche entre cousines (cela donnera le temps aux
autres de faire la vaisselle!) ou l’on consacre 10 mi-
nutes au yoga (au lieu de se promettre d’en faire une
heure et de l’oublier aussitôt!). Chaque petit geste
compte pour qu’en janvier, on se sente bien.
Mélanie, 34 ans, l’a compris. «Depuis quelques an-
nées, chaque jour, je m’entraîne, je mange des ali-
ments le moins transformés possible et je prends le
temps de m’arrêter. J’exécute ces mêmes gestes aussi
pendant le temps des fêtes, mais à un rythme plus
lent, de façon moins structurée et avec un peu plus
de souplesse. Je continue de prendre soin de moi.
Autrement, j’en subis les contrecoups physiques et
même psychologiques, et c’est là qu’arrivent la fa-
tigue, le stress et les microbes!»

Bienveillance... d’abord envers soi
Encore plus cette année, on devra faire preuve d’ou-
verture, de bienveillance, de souplesse et d’indul-
gence... en particulier envers soi. On a le droit de
refuser ou même de changer d’idée à la dernière
minute. On n’ose généralement pas le faire par peur
d’être mal jugée. Cette rumination malsaine est suf-
fisante pour affecter notre rythme cardiaque.
Pourtant, si on déclare franchement: «Normalement,
je serais là, mais aujourd’hui, je me sens fatiguée ou
triste; je pense que je vais passer mon tour», nos
proches seront compréhensifs. «Le pire juge, c’est

À lire


/// Bon stress bad stress, de Jean-Yves
Dionne, Un monde différent, 2020, 21,95 $
/// Se donner le droit d’être malheureux, de
Marc-André Dufour, Trécarré, 2020, 24,95 $

Si on déclare franchement :


« Normalement, je serais


là, mais aujourd’hui, je


me sens fatiguée ou triste ;


je pense que je vais passer


mon tour», nos proches


seront compréhensifs.


nous. Les autres vont nous dire: “Repose-toi! Tu
viendras nous voir quand tu pourras!” Il faut chan-
ger son propre discours intérieur. Souvent, on
s’auto-intimide à grands coups de “Tu ne peux pas
faire ça!” ou “T’es égoïste de vouloir...”», note Marc-
André Dufour. Ventiler ses émotions en se confiant
à un bon ami est une pratique qui procure égale-
ment un certain apaisement. En n’accumulant pas
des frustrations, on élimine les irritants qui grugent
notre énergie et écorchent notre humeur.
Finalement, pour être certaine d’avoir du temps
pour décompresser, on s’accorde un moment juste
à soi. «Pour s’assurer de ne pas le décommander, cet
espace réservé dans notre agenda doit être l’équiva-
lent d’un rendez-vous avec le premier ministre»,
précise Marc-André Dufour. C’est peut-être le pre-
mier cadeau à s’offrir: ouvrir son agenda et choisir
la date de son moment ultradoux juste avec soi! •

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DÉCEMBRE 2020
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