Les Echos - 31.10.2019

(Martin Jones) #1

14 // DER 1 Jeudi 31 octobre vendredi 1er et samedi 2 novembre 2019 Les Echos


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C’est une petite révolution et, comme toute révolution,
elle a ses idiots utiles : les cadres. Eux auraient tort
de se réjouir de la révision des règles de l’assurance-
chômage, dont les premiers éléments s’appliquent
ce vendredi 1 er novembre. Les salariés d’encadrement
ont été sacrifiés sur l’autel de l’une des réformes les plus
importantes menées depuis le début du quinquennat.
C’est l’ambivalence de cette réforme à double emploi.
Dix ans après la grande crise, qui avait conduit à
amplifier la générosité atypique avec laquelle la France
indemnise la perte d’un travail, et alors que les
entreprises de nombreux secteurs peinent comme
jamais à satisfaire leurs besoins de main-d’œuvre,
notre pays revient enfin vers la moyenne européenne.
Et encore n’est-ce pas pour le niveau des allocations,
mais pour les seules règles d’éligibilité aux droits.
Justifier de six mois d’activité au cours des deux
dernières années pour toucher une indemnité, voilà qui
ramène l’assurance-chômage à sa vocation première.
Elle est de compenser un accident de carrière, pas de
verser un revenu permanent
à des gens privés d’emploi. Ne
plus permettre, à partir d’avril
prochain, qu’un chômeur ayant
alterné inactivités et contrats
courts soit mieux indemnisé
qu’un chômeur ayant eu un CDI,
voilà qui devrait mettre un
terme à des comportements
d’optimisation de notre système
social. Après les ordonnances de
2017 sécurisant le licenciement
et alors que la libéralisation
de l’apprentissage commence
à porter ses fruits, cette réforme
de l’assurance-chômage est le
troisième pilier d’une stratégie
efficace de création d’emplois.
Cette année encore, autour de
250.000 postes devraient être
créés. Mais cette avancée, obtenue au prix d’un acte
d’autorité envers les partenaires sociaux, porte en elle
une régression imposée à des catégories mal
défendues. Laissés-pour-compte des baisses d’impôt,
pénalisés par le projet de réforme des retraites,
les cadres sont les boucs émissaires de cette réforme
de l’assurance-chômage. Il fallait un symbole pour
équilibrer le durcissement des règles? Avec la forte
dégressivité des allocations chômage des cadres, dès le
septième mois, le gouvernement peut brandir un scalp.
Dont l’intérêt financier est ridicule. C’est injuste, car
ignorant de la réalité du chômage d’un cadre. Plus les
qualifications et les salaires sont élevés, plus il est long
de retrouver un poste. D’entretien d’embauche
en entretien d’embauche, cela peut prendre des mois
et des mois. Faire passer les cadres au mieux pour des
nantis, au pis pour des fainéants, est une insulte faite à
ces salariés dont la contribution à l’assurance-chômage
a été totalement déplafonnée en janvier dernier.
Plus de cotisation pour moins d’allocation : pour
les cadres, c’est la réforme de la double peine.
(
Lire nos informations
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L’ ÉDITORIAL
DES « ÉCHOS »
Idiots utiles
Les cadres
sont
les boucs
émissaires
de cette
réforme.
Par Jean-Fran-
cis Pécresse
LA PHOTO DU JOUR
CHILI La vague de manifestations contre les inégalités s ociales et é conomiques, qui s’est levée il y a près de deux semaines a u Chili , ne semble guère f aiblir. Mercredi,
des opposants au gouvernement se sont rassemblés devant le palais présidentiel de la Moneda. Emaillé de violences, le mouvement de protestations s’est soldé par
au moins 20 morts et de très importants dégâts causés aux infrastructures, comme le métro de Santiago. Le chef de l’Etat, Sebastián Piñera, a annulé la tenue de la
25 e Conférence mondiale sur le climat et du sommet du forum de la Coopération économique Asie-Pacifique, prévus prochainement dans la capitale chilienne.
Photo Rodrigo Abd/AP/Sipa
DERNIÈRE HEURE
Le Congrès américain
reconnaît le génocide
arménien
'
ÉTATS-UNIS – La Chambre
des représentants des Etats-
Unis a reconnu formellement
mardi le « génocide arménien »
(environ 1,5 million de victimes en
1915). Une décision saluée par
l’Arménie, mais dénoncée comme
« dénuée de sens » par Ankara. C’est
la première fois qu’une telle résolu-
tion est adoptée en séance plénière
d’une des chambres du Congrès
à Washington. Le texte a obtenu
405 voix sur 435 par une rare union
entre démocrates et républicains.
Entre Washington et Ankara, les
relations sont exécrables.
Le régime algérien
durcit le ton
'
ALGÉRIE – Le chef d’état-
major de l’armée algérienne,
Ahmed Gaïd Salah, a écarté
mercredi toute libération de mani-
festants, invoquant « l’indépendance
de la justice », au 4 e jour d’une grève
inédite des magistrats contre
« la mainmise du pouvoir exécutif ».
Depuis juin, des dizaines de mani-
festants ont été placés en détention
préventive pour avoir contrevenu
avec des drapeaux berbères à
l’interdiction de porter tout autre
drapeau que l’e mblème national
dans les manifestations hebdoma-
daires contre le régime, dont l’Algé-
rie est le théâtre depuis le 22 février.
Prud’hommes : la
cour d’appel de Paris
valide le barème
'
SOCIAL – La cour d’appel
de Paris a validé mercredi
le plafonnement des indem-
nités pour licenciement abusif,
une mesure polémique des ordon-
nances travail. Depuis la réforme
du Code du travail fin 2017,
l’indemnité (hors licenciement
pour harcèlement ou discrimina-
tion) est plafonnée en fonction
de l’ancienneté, ce qui n’était pas
le cas avant, et a été contestée
juridiquement. Après Reims et
Chambéry, il s’agit de la troisième
cour d’appel à se prononcer sur
ce nouveau barème.
7 policiers désarmés
après l’attaque
de la préfecture
'
RADICALISATION – Sept
policiers ont été « désar-
més » à la suite de signale-
ments pour radicalisation « depuis
le 3 octobre », date de l’attaque
à la préfecture de police de Paris
par Mickaël Harpon, chargé de
la maintenance informatique, a
annoncé mercredi le préfet Didier
Lallement. Ce dernier a demandé
à la Direction générale de la Police
nationale (DGPN) « trois suspen-
sions » dont « une » a été mise en
œuvre. Au total, depuis le 3 octo-
bre, il y a eu « 33 signalements »
pour soupçons de radicalisation.
« Saut dans le temps » par Mark Brüsse pour « Les Echos »

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