Les Echos - 31.10.2019

(Martin Jones) #1

Les Echos Jeudi 31 octobre vendredi 1er et samedi 2 novembre 2019 FRANCE// 03


84,33 euros (2.560 euros par
mois environ). A noter que le
compteur des six mois sera
suspendu sous conditions en
cas de formation. Les pre-
miers effets interviendront à
partir de mai 2020 pour con-
cerner de 1.000 à 2.000 alloca-
taires chaque mois, selon
l’Unédic. En régime de croi-
sière, 40.000 environ le seront
chaque jour, un sur deux âgé
de 35 à 49 ans, et 3 sur 10 de 50
à 56 ans. Gain e stimé :
220 millions à partir de 2022.


  • DÉMISSIONNAIRES :
    PROMESSE TENUE
    MAIS TRÈS ENCADRÉE
    Pour toucher le chômage
    après une démission, il faut
    avoir été salarié en continu
    durant les cinq dernières
    années et poursuivre un projet
    de reconversion nécessitant
    une formation ou passant par
    la création (ou la reprise) d’une
    entreprise. Etabli avec l’aide de
    l’opérateur en conseil profes-
    sionnel de sa région, le projet
    doit ensuite être jugé réel et
    sérieux par une commission
    paritaire régionale.
    Attention : feu vert ne vau-
    dra pas indemnisation. Il fau-
    dra se rendre à Pôle emploi
    dans les six mois pour s’assu-
    rer que les conditions d’éligibi-
    lité sont réunies (et connaître
    le montant de l’allocation au
    passage). Les déboutés des
    commissions pourront dépo-
    ser un recours sous deux mois.
    L’Unédic a estimé que ce nou-
    veau droit coûtera 300 mil-
    lions par an pour 17.000 à
    30.000 cas.

  • FILET DE SÉCURITÉ
    POUR LES INDÉPENDANTS
    Comme pour les démission-
    naires, l’indemnisation des
    indépendants a été très enca-
    drée. Deux faits générateurs
    ont été retenus : redressement
    judiciaire avec éviction du diri-
    geant ou liquidation judiciaire.
    Pour recevoir l’allocation for-
    faitaire de 800 euros par mois
    (soumise à CSG, CRDS et impôt
    sur le revenu) pendant six
    mois, il faut justifier d’une acti-
    vité non salariée ininterrom-
    pue d’au moins deux années au
    titre d’une seule et même
    entreprise. Sur cette période,
    la moyenne des revenus
    annuels doit être de
    10.000 euros minimum par an
    en moyenne. Les autres reve-
    nus ne doivent pas dépasser à
    559,74 euros par mois. La per-
    sonne, enfin, doit être en
    recherche effective d’emploi.
    L’Unédic table sur 30.000 cas
    par an pour une facture de
    140 millions.n


Alain Ruello
@AlainRuello


Les premières mesures de la
réforme de l’assurance-chô-
mage e ntrent e n vigueur ce ven-
dredi 1er novembre. Y figure une
des promesses phares du can-
didat Macron, l’indemnisation
des démissionnaires ou des
indépendants, même si on est
loin de l’universalité des droits
au chômage esquissée durant
la campagne. Rappel de tous les
changements.



  • CONDITIONS D’ACCÈS
    DURCIES
    Jusqu’au 31 octobre, il fallait
    avoir travaillé quatre mois sur
    les 28 derniers pour avoir droit
    au chômage. Avec la réforme,
    le ratio passe à six mois sur 24
    (36 pour les plus de 53 ans).
    Soit un jour sur quatre et non
    plus un sur sept. Cette condi-
    tion d’affiliation est élargie aux
    situations de rechargement,
    c’est-à-dire qu’il faudra avoir
    travaillé six mois une fois les
    droits ouverts pour les prolon-
    ger d’autant, contre un mois
    jusque-là. Ce qui, soulignent
    les syndicats, revient à « tuer »
    le principe du rechargement
    puisque la seule différence
    par rapport à une ouverture
    de droits tient au fait que
    le demandeur d’emploi n’a
    pas à s’inscrire. Environ
    710.000 personnes seront
    affectées, à des degrés divers,
    par la mesure dans sa pre-
    mière année d’application,
    selon l’Unédic. Ces personnes
    sont plus jeunes que la
    moyenne des allocataires. Très
    décriée, la mesure est censée
    « rapporter gros » : 1 milliard
    d’euros de dépenses en moins
    par an à compter de 2021.

  • RETOUR
    À LA DÉGRESSIVITÉ
    En vigueur dans les années
    1990, la baisse des allocations
    avant la fin des droits refait
    surface mais sous une forme
    différente. La mesure s’appli-
    que aux moins de 57 ans dont
    les revenus dépassent
    4.500 euros brut mensuels.
    Leur allocation journalière
    sera réduite de 30 % à comp-
    ter du septième mois, sans
    jamais tomber en dessous de


Durcissement des
conditions d’accès,
dégressivité, indemnisa-
tion des démissionnaires
ou des indépendants :
revue de détail des
premières mesures de la
réforme de l’assurance-
chômage qui entre en
vigueur le 1er novembre.


Ce qui va


changer pour


les chômeurs


Un document d’enregistrement approuvéparl’Autorité des marchésfinanciers(AMF) le 17 octobre 2019 souslenuméroI. 19 - 035 estdisponible sans
fraisauprèsdeLaFrançaise desJeux, 3 - 7 quaiduPoint du Jour, 92650 Boulogne-Billancourt,ainsi quesurlessitesInternetdeLaFrançaisedesJeux
(www.fdj-devenir-actionnaire.com)etdel’AMF(www.amf-france.org). Il seracomplété d’unenoted’opérationrelativeàl’offre(incluant lerésumé du
prospectus)approuvée parl’AMF. Cette approbationparl’AMFnedoitpas êtreconsidérée commeunavis favorable del’AMF surlesactionsFDJ®.
L’attention du publicest en particulierattiréesurles facteursderisquesdécrits dansledocumentd’enregistrement. Ce documentne constitue pas
uneoffreaux États-Unis où LaFrançaisedesJeuxn’a pasl’intentiond’enregistrerl’offre.Lesactions de la sociéténepeuvent êtrenioffertesnivendues
auxÉtats-Unis sansenregistrement ouexemptiond’enregistrementconformément auU.S. SecuritiesActde 1933.

Communicationàcaractèrepromotionnel.

Bientôt,vouspourrezdevenir actionnairedeLaFrançaise des Jeux,
uneentrepriseperformanteetutileàtousdepuis 1933.

fdj-devenir-actionnaire.com La Française des Jeux.


–R

CS Nanterre

315065292

.

JOUER COMPORTE DESRISQUES :ENDETTEMENT, DÉPENDANCE... APPELEZLE0974751313(appelnonsurtaxé)


LʼINVESTISSEMENTENACTIONS PRÉSENTE UN RISQUE DEPERTEENCAPITAL TOTALE OU PARTIELLE.


1 er
Opérateur historique
et unique de la loterie,
acteurderéférence
des paris sportifs et
1 erréseau deproximité
en France.

3 , 5 milliards
d’eurosreversésàlacollectivité
pour soutenir desprojets utiles
àtous, dans le sport,
larestauration dupatrimoine,
l’éducation etl’insertion,
notamment.

5 %
de croissance
annuelle moyenne
des misesdepuis
25 ans.En 2018 ,
15 , 8 milliards
d’eurosdemises.

80 %
Une politique de
dividendesattractive,
avecunobjectif
de distribution de 80 %
durésultatnet
dès 2020.

ce texte répond à des remontées
du terrain pour « franchir le dernier
kilomètre » – autrement dit les
manques non identifiés – de toutes
les réformes sociales votées en
deux ans.
La plus emblématique de ces
mesures porte sur le travail de nuit.
Le projet de loi reprend un amen-
dement à la loi Pacte (qui avait été
censuré sur la forme) repoussant
à minuit, contre 21 heures
aujourd’hui, le déclenchement
du travail de nuit dans les commer-
ces alimentaires en dehors des
zones touristiques internationales.
Il faudra un accord d’entreprise
définissant l es contreparties
pour les trois heures de travail
supplémentaires.

Représentativité patronale
Autre mesure, la révision d’un
accord de groupe se fera sur la base
de la représentativité actualisée,
c’est-à-dire en tenant compte du
résultat des élections qui ont pu

permet à des organisations patro-
nales fortes dans des branches
importantes d’imposer leur loi à
des organisations de branches plus
petites. Pour éviter cela, l’accord
devra obtenir l’aval des organi-
sations patronales qui pèsent
au moins 30 % dans chacune des
branches.
Par ailleurs, l’intéressement et la
participation dans les PME (moins
de 50 salariés) vont être encouragés
en les autorisant à conclure des
accords sur un an dans le cadre
d’une expérimentation. Les bran-
ches riches de telles entreprises ont
été incitées à fournir des accords
types à leurs entreprises adhéren-
tes. Le projet de loi va aussi prolon-
ger l’expérimentation des CDD
« multiremplacement » (un seul
CDD pour remplacer plusieurs per-
sonnes) jusqu’en octobre 2022 pour
tenir compte d e l’entrée plus tardive
que prévu de la réforme de l’assu-
rance-chômage.
—A. R.

Déjà embouteillé, l’agenda parle-
mentaire va s’enrichir d’un projet de
loi « voiture-balai » qui sera pré-
senté par Muriel Pénicaud en
Conseil des ministres le 13 novem-
bre pour un examen au Parlement
visé au printemps. Dans l’entourage
de la ministre du Travail, on expli-
que que la quinzaine de mesures de

SOCIAL


La mesure, qui
concerne le travail
de nuit dans le com-
merce alimentaire,
sera présentée en
Conseil des ministres
le 13 novembre.

Au menu également :
la validité des accords
de groupe et l’intéres-
sement dans les PME.

Le projet du gouvernement


pour assouplir le travail de nuit


intervenir dans telle ou telle filiale
depuis la signature de l’accord.
Autrement dit, la possibilité de se
baser sur la représentativité telle
qu’elle était au moment de la signa-
ture initiale de l’accord disparaît.

Toujours sur le sujet de la repré-
sentativité – patronale cette fois-ci
–, le texte clarifie les règles de vali-
dité d’un accord de regroupement
entre branches professionnelles.
Doit-elle se mesurer sur le périmè-
tre des branches regroupées ou sur
celui de chacune des branches qui
participent au regroupement? Le
droit actuel ne le précise pas, ce qui

Le projet de loi
va aussi prolonger
l’expérimentation
des CDD « multi-
remplacement »
jusqu’en octobre 2022.

Pôle emploi renforce ses services


En parallèle de la réforme des règles d’indemnisation,
le gouvernement, en accord avec les partenaires sociaux,
a prévu de renforcer le soutien de Pôle emploi
aux chômeurs et aux entreprises. Huit, et bientôt
trente agences de l’opérateur, proposent deux demi-
journées d’accompagnement à tout nouveau chômeur
dans la foulée de son inscription. Un point d’étape
est prévu courant 2020 avant d’étendre ou de généraliser
le dispositif. Par ailleurs, le recrutement de 1.000 per-
sonnes en CDD a été lancé, ces personnes devant
permettre de dégager autant de conseillers en interne
pour renforcer les équipes chargées des entreprises.
L’objectif est d’apporter une réponse personnalisée
à toute entreprise dès lors que son offre d’emploi n’a
pas été satisfaite au-delà de trente jours. La mise
en place de cette mesure est prévue au 1er janvier.
Jean Bassères, le directeur général de Pôle emploi,
souhaite l’accélérer, selon nos informations.

Free download pdf