Le Monde - 14.11.2019

(Tina Meador) #1

Si le salariat reste la norme, de nouvelles


formes d’emploi et d’organisation


du travail, qui offrent flexibilité et autonomie,


séduisent les jeunes diplômés


des écoles de commerce


U


ne semaine de congés
par­ci, un week­end pro­
longé par­là, une journée
de télétravail annoncée au
dernier moment, deux se­
maines de pause à Noël et tout le mois
d’août en vacances. Maxime Vaudin,
26 ans, n’arrive plus à faire le décompte de
ses jours « off » l’année dernière. Ce dont il
est sûr, en revanche, c’est qu’il en a suffi­
samment pour ne pas penser aux pro­
chains avec anxiété. Ce jeune diplômé de
l’école de commerce Skema travaille de­
puis deux ans pour l’entreprise améri­
caine Indeed, un moteur de recherche
d’emploi créé en 2004, et qui a depuis jan­
vier 2016, à grand renfort de communica­
tion, mis en place les « congés illimités »
pour ses 8 900 employés dans le monde.
Sur le papier, les salariés peuvent pren­
dre autant de vacances qu’ils le souhai­
tent tant qu’ils sont « performants » et
« atteignent leurs résultats », explique
Charles Champala, directeur commercial
chez Indeed France, qui a lui­même pris
trois semaines de congés lors de la nais­
sance de son enfant, en plus du congé de
paternité légal de onze jours. Né dans la
Silicon Valley au début des années 2000,
le concept est encore assez peu exporté
en France (où la durée légale des congés
payés est bien supérieure à celle d’outre­
Atlantique). Chez Indeed France (60 em­

gnaux faibles de ces aspirations, qui se
reflètent dans certaines formes d’emploi
encore marginales, mais en croissance. A
la sortie des grandes écoles, ils sont de
plus en plus nombreux à choisir une
activité en free­lance (travailleur indé­
pendant), à devenir digital nomad (télé­
travailleur mobile) ou slasheur (tra­
vailleur avec des emplois multiples).
Bref, dans toutes les nouvelles organisa­
tions du travail qui s’éloignent des stan­
dards de l’entreprise « tayloriste ».
« Ce que les jeunes diplômés apprécient,
ce sont des formes d’organisation du tra­
vail plus ouvertes, plus conviviales, plus

flexibles en termes de temps et de lieu de
travail. Mais aussi plus riches en termes de
contenu, et plus coopératives », analyse
Fabien Blanchot, professeur des universi­
tés à Dauphine, spécialiste du manage­
ment. Parmi les origines de cette recher­
che d’indépendance : la volonté de se
soustraire au « command and control »,
modèle de management théorisé par Fre­
derick W. Taylor et Henri Fayol il y a un
siècle environ. « Pour cette génération
très diplômée, qui a parfois plus de compé­
tences que sa hiérarchie, cela n’a plus de
sens de travailler dans la verticalité »,
poursuit le chercheur.

« LES CONGÉS PAYÉS
ILLIMITÉS, DE MÊME
QUE LE TÉLÉTRAVAIL
OU LA FLEXIBILITÉ
DES HORAIRES,
RÉPONDENT AUX
ATTENTES DE NOMBRE
DE SALARIÉS »
CHARLES CHAMPALA
directeur commercial
chez Indeed France

INDÉPENDANTS


ET MAÎTRES


DE LEUR TEMPS


ployés), les salariés ont pris en 2018 en
moyenne sept jours de congés en plus
des congés légaux et des RTT. « Les
congés payés illimités, de même que le
télétravail ou la flexibilité des horaires, ré­
pondent aux attentes d’un grand nombre
de salariés », poursuit Charles Champala.
Les entreprises qui ont mis en place cette
organisation ne sont pas pour autant des
philanthropes : l’objectif reste la perfor­
mance, et le salarié heureux est toujours
un salarié moins malade, moins absent,
plus créatif et... plus productif.

UNE QUÊTE DE « LIBERTÉ »
Surtout, il s’agit de fidéliser, de « retenir »
les collaborateurs les plus jeunes,
comme Maxime Vaudin. Chez Indeed, ce
dernier apprécie de pouvoir travailler
comme il l’entend. « Si j’ai envie d’arriver
tôt le matin et de prendre une grosse
pause déjeuner pour faire du sport, ou de
travailler de manière très intensive pen­
dant plusieurs jours pour prendre une se­
maine après, je suis libre de le faire. Ça me
met dans un bon “mood” pour travailler.
Le fait d’être libre évite toute frustration,
et je n’ai plus le blues du dimanche soir. »
Cette quête de « liberté » et d’indépen­
dance chez les jeunes diplômés repré­
sente un enjeu crucial. Les grandes éco­
les, les entreprises et leur direction des
ressources humaines scrutent les si­

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