Les Echos - 05.11.2019

(Michael S) #1
Mardi 5 novembre 2019
http://www.lesechos.fr

SI LA SCPI C’EST BIEN,
AVEC MONIWAN C’EST MIEUX

#AvecMoniwanCestMieux

Aéro 13 27
Airbus 6
Air Europa 19
Air France-KLM 19
AXA IM 32
BFMTV 24
Botify 25
ByteDance 23
Casino 17
Dentsu 25

Ebury 30
Editions de l’Olivier 24
Facebook 23
Faurecia 18
Fiat Chrysler 18
Française des Jeux 28
Frégate 27
Gallimard 24
IAG 19
Keolis 20

Kronenbourg 26
Les Mousquetaires 17
Louis Vuitton 20
Marle Orthopaedics 27
OpenClassrooms 25
Proginov 26
PSA 18
Riou Glass 27
RJ (Roux-Jourfier) 27
RJ Aéro 27

Derek Perrotte
avec P. B.
—Bureau de Bruxelles

De la collaboration à la collusion? La Com-
mission européenne a annoncé, lundi,
l’ouverture d’une enquête approfondie con-
tre les deux grands distributeurs français,
Casino (propriétaire des enseignes Géant,
Supermarché Casino, Franprix, Monoprix et
Leader Price) et Les Mousquetaires (Inter-
marché). Le gendarme européen soupçonne
les deux mastodontes de s’être entendus sur
le développement de leurs réseaux et sur
leurs politiques de prix envers les consom-
mateurs après avoir créé en novembre 2014
une centrale d’achats commune, baptisée
« INCAA ». Cette dernière a depuis été dis-
soute à la mi-2018, Casino ayant alors préféré
s’allier avec Auchan.
Cette décision fait notamment suite à des
contrôles inopinés, menés en février 2017 et
en mai 2019 au sein des deux entreprises par
les inspecteurs européens, en compagnie de
leurs homologues français de l’Autorité de la
concurrence. « Les alliances aux achats sont
devenues essentielles pour les chaînes de
grande distribution. Elles permettent d’offrir
de meilleurs prix pour les produits de marques
alimentaires et d’hygiène, que les consomma-
teurs achètent quotidiennement. De tels avan-
tages peuvent toutefois disparaître rapide-
ment si les détaillants utilisent ces alliances
pour s’entendre sur leurs activités de vente »,
explique la commissaire européenne à la
Concurrence, Margrethe Vestager.
C’est ce que craint ici l’exécutif européen,
qui sait le terrain glissant tant « les multiples
contacts e ntre grands distributeurs peuvent les
amener à s’entendre sur leurs activités de vente
au détail », y juge-t-on. Selon Bruxelles, les
évolutions ces dernières années du marché,
la croissance du nombre d’alliances d’achats

et les changements de partenaires au sein de
ces dernières « ont accru les possibilités et les
risques de voir apparaître de telles formes de
collusion ». L’action qui vise ici les deux
géants français s’inscrit dans une volonté
accrue de contrôler les pratiques modernes

de la grande distribution suite à une étude
alarmante menée en 2014. Ce resserrage de
vis a notamment débouché depuis sur une
directive contre les pratiques commerciales
déloyales pouvant toucher les agriculteurs.
Aucun délai légal n’est prévu pour la clô-

On reproche aux deux distributeurs de s’être entendus sur le développement
de leurs réseaux et sur leurs politiques de prix. Photo Eric Herchaft/RÉA

J


CAC 40
5.824,3 points
1,0832 % J

EUROSTOXX 50
3.665,21 points
1,1444 % n

EURO/DOLLAR
1,1145 $
-1,2713 % J

ONCE D’OR
1.509,45 €
0,0 43 1 % J

PÉTROLE (BRENT)
62 ,61 $
1,72 22 %

DEVISESEUR/GBP0,86 35 EUR/JPY1,2101EUR/CHF1,1GBP/USD1,29 06 USD/J PY1,08 58 USD/CHF0,9869TAUXEONIA-0,458LIFFE EURIBOR 3 MOIS-0,399 OAT 10 ANS-0,1537 T- BONDS 10 ANS1,


DISTRIBUTION


Santander 30
Société Générale 29
TikTok 23
Too Good To Go 31
Truepic 23
Twitter 23
Unicaja Banco 30
Vogo 27
Volkswagen 18
VTB Bank 29

=


LES ENTREPRISES
CITÉES

l’essentiel


Patrick Jeantet remplace
Jean-Pierre Farandou chez Keolis
Le patron du gestionnaire d’infrastructu-
res SNCF Réseau va prendre le volant
de Keolis, en remplacement de Jean-
Pierre Farandou. Celui-là venant
de prendre ses fonctions de pré-
sident de la SNCF à la suite de
Guillaume Pepy. // P. 20

Paris 20 24 : Edouard
Philippe donne le coup
d’envoi des travaux
Le Premier ministre a donné
lundi le coup d’envoi officiel des tra-
vaux du futur village olympique qui sera
situé en Seine-Saint-Denis. 51 hectares
vont être aménagés en l’espace de
36 mois. // P. 21

La publicité politique sur les plates-
formes divise les Américains
Facebook défend la liberté de diffuser tou-
tes les publicités politiques au nom de la
« libre expression ». Twitter a pris le
contre-pied et promet de les
interdire. Le débat est ouvert
pour la campagne présiden-
tielle américaine. // P. 23

Nouveau plancher
pour les taux d’intérêt
du crédit immobilier
En septembre, les taux d’intérêt
moyens pour un prêt immobilier
sont tombés à 1,27 %, contre 1,31 % en
août. Il n’a jamais été aussi facile de finan-
cer l’achat d’une maison ou d’un apparte-

Shutterstock ment. // P. 30


LVMH continue sa course vers les som-
mets. Le groupe de luxe (propriétaire des
« Echos ») vient de dépasser Novartis en
termes de capitalisation b oursière. A plus
de 200 milliards d’euros, l’entreprise de
Bernard Arnault est désormais la qua-
trième plus grosse capitalisation en
Europe, derrière Nestlé, Roche et Royal
Dutch Shell. Elle se situe à la 34e place du
classement mondial, qui reste dominé
par les géants américains Apple, Micro-
soft et Amazon. Elle est toutefois la pre-
mière entreprise française à passer le
seuil des 200 milliards d’euros de capitali-
sation boursière.
La première valeur de l’indice CAC 40,
devant L’Oréal et Total, s’est appréciée de
plus de 50 % depuis le début de l’année et
flirte désormais avec les 400 euros. Le
luxe se porte bien dans un environne-
ment mondial pourtant incertain. Ainsi,
malgré les troubles à Hong Kong qui ont
pesé sur les ventes d’août et septembre,
LVMH a fait mieux q u’attendu p ar l a com-
munauté des analystes financiers : en

Concurrence : Casino et Intermarché


dans le collimateur de Bruxelles


ture de cette enquête approfondie. Casino a
indiqué en réaction que le groupe « exercera
ses droits de la défense et coopérera bien évi-
demment avec les différents services de la
Commission ». « L’absence de toute entente
anticoncurrentielle, notamment sur les prix
de revente, a pu être constatée par l’ensemble
des consommateurs durant la période visée
par l’enquête », a affirmé un porte-parole.
Intermarché n’a pas souhaité réagir.

Comme de rigueur, Bruxelles précise que
« l’ouverture d’une procédure formelle d’exa-
men ne préjuge pas de son issue ». Il est toute-
fois rare qu’elle ne débouche pas sur une
condamnation. En France, la Répression
des fraudes avait poursuivi les deux distri-
buteurs pour pratiques commerciales abu-
sives, réclamant une amende civile de
2 millions d’euros. Selon la DGCCRF, la cen-
trale d’achats commune n’aurait pas res-
pecté son contrat-cadre annuel avec ses
fournisseurs en 2015.
La même année, l’Autorité de la concur-
rence française publiait un avis qui souli-
gnait les risques des rapprochements à
l’achat. L’institution évoquait « la réduction
de la mobilité inter-enseignes ». Deux alliés
aux achats ne se voleraient pas des franchi-
sés... Les échanges d’informations sur les
politiques commerciales et promotionnel-
les constituaient u n autre d anger. L’A utorité
de la concurrence a ouvert en 2018 des
enquêtes sur les rapprochements à l’achat
d’Auchan, Casino, Metro et Schiever ainsi
que de Carrefour et Système U.n

octobre, le groupe a dévoilé un chiffre
d’affaires en hausse de 16 % sur les neuf
premiers mois d e l’année, grâce à l’activité
mode et maroquinerie.
Manifestement, le marché voit d’un
bon œil les « discussions préliminaires »
engagées avec le joaillier Tiffany, icône du
luxe sur le marché américain. LVMH a
confirmé son intérêt pour l a marque qui a
fêté ses 182 ans il y a tout juste une

semaine. Le prix offert serait de 120 dol-
lars par action, valorisant le joaillier à
14,5 milliards de dollars.
Grâce à l’envolée du cours, la fortune
du propriétaire de LVMH a augmenté de
30 milliards d’euros depuis le début de
l’année et approche les 100 milliards
d’euros. Bernard Arnault est le deuxième
homme le plus riche au monde derrière
Bill Gates.n

La capitalisation boursière


de LVMH franchit le cap


des 200 milliards d’euros


Anne Feitz
et Olivier Tosseri
— Correspondant à Rome

C’est un coup de théâtre qui s’apparente
à un coup mortel pour l’aciérie Ilva de
Tarente, dans le sud de l’Italie. Le sidé-
rurgiste ArcelorMittal a envoyé aux
administrateurs du site son préavis de
retrait et de résiliation du contrat de
rachat, comme le lui permet l’une des
clauses du contrat. Ce retrait était prévi-
sible. Les dirigeants d’A rcelorMittal en
brandissaient la menace depuis plu-
sieurs mois, alors que le Parlement ita-
lien a supprimé la « protection juridique
nécessaire à la mise en œuvre du plan
environnemental sans risque de respon-
sabilité pénale » selon les termes du
groupe. Des avertissements restés sans
effet : la suppression de cette immunité
est effective depuis le 3 novembre.
Le géant de l’acier a donc décidé
d’annuler la transaction. Il a « demandé
aux administrateurs extraordinaires
d’assumer la responsabilité des opéra-
tions et des employés d’Ilva dans les
30 jours suivant la réception de l’avis de
retrait et de résiliation », a-t-il écrit dans
son courrier. « L’annonce de ce jour est
profondément regrettable et n’est évidem-
ment pas l’issue pour laquelle nous avons
travaillé si dur », a commenté le patron
du groupe pour les produits plats en
Europe, Geert Van Poelvoorde, dans un
message aux salariés. Toutes les opéra-
tions vont être suspendues, mais « main-
tenues dans un mode où elles pourront
être redémarrées », a-t-il précisé.
Les dirigeants du géant de l’acier
devaient rencontrer, mi-novembre, le
ministre du Développement économi-
que, Stefano Patuanelli. Ce dernier
demande le respect de l’accord. « Il
n’existe pas d’idée de plan industriel
pour le pays sans la sidérurgie », a ffirme-
t-il, s’inquiétant désormais d’un plan
social qui pourrait concerner près de
11.000 emplois, dont 8.200 pour la seule
ville de Tarente.

Bombe sociale
De leur côté, les syndicats dénoncent
l’incapacité du gouvernement. « C’est
un chef-d’œuvre d’incompétence et de
lâcheté politique, commente le secré-
taire national de la FIM-CISL, Marco
Bentivogli. A la bombe environnemen-
tale, qui n’a pas été désamorcée, a été
ajoutée une bombe sociale sur le point
d’exploser. » La secrétaire générale de la
FIOM-CGIL, Francesca Re David, juge
pour sa part « gravissime et inacceptable
la décision d’ArcelorMittal ».
Le sidérurgiste, qui avait annoncé la
reprise d’Ilva en juin 2017 pour 1,8 mil-
liard d’euros, avait dû céder cinq usines
en Europe pour obtenir l’accord des
autorités antitrust européennes,
en mai 2018. L’acquisition avait été
finalisée le 1er novembre 2018 dans un
contexte de polémiques nourries par le
Mouvement 5 étoiles, qui avait promis
la fermeture de l’une des aciéries les
plus polluantes d’Europe.
ArcelorMittal avait commencé à
injecter les 2,4 milliards d’euros promis
sur cinq ans pour la remettre aux nor-
mes environnementales. Mais il était
loin d’avoir achevé son redressement
économique. De source syndicale, le site
perdrait entre 1,5 et 2 millions d’euros
par jour, et ne produirait cette année
que 4,5 millions d e tonnes d’acier, contre
les 6 millions de tonnes annoncées par
ArcelorMittal lors de sa reprise.n

ArcelorMittal


annule le rachat


de l’aciérie


italienne Ilva


INDUSTRIE


LUXE


Cette décision fait
notamment suite
à des contrôles inopinés,
menés en février 2017
et en mai 2019 au sein
des deux entreprises.

La première valeur
de l’indice CAC 40 s’est
appréciée de plus de 50 %
depuis le début de l’année.
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