4 |international SAMEDI 9 NOVEMBRE 2019
0123
La Cour suprême du Brésil rend
possible la libération de Lula
L’exprésident purge une peine de huit ans de prison pour corruption
brasilia envoyé spécial
L
a nouvelle ne pouvait pas
mieux tomber : un an à
peine après l’élection sur
prise de Jair Bolsonaro à
la tête du Brésil, l’exprésident
Luiz Inacio Lula da Silva vient
d’engranger une victoire décisive
sur le plan juridique, qui pourrait
mener à sa rapide libération.
Jeudi 7 novembre, tard dans la
soirée, le Tribunal suprême fédé
ral du Brésil (STF, plus haute ins
tance juridique du pays) a rendu
un arrêt d’une importance cru
ciale, jugeant inconstitutionnelle
la jurisprudence selon laquelle un
condamné peut être emprisonné
avant l’épuisement de l’ensemble
de ses recours, si sa condamna
tion a été confirmée en appel.
La décision des onze juges,
adoptée de justesse au terme
d’interminables débats par six
voix contre cinq, pourrait entraî
ner la sortie de prison dès ven
dredi 8 novembre de Lula, qui a
fêté depuis sa cellule, le 27 octo
bre, ses 74 ans. L’exprésident,
condamné dans le cadre de l’af
faire « Lava Jato » (« lavage ex
press »), purge depuis avril 2018
dans les locaux de la police fédé
rale de Curitiba une peine de
huit ans et dix mois de prison
pour corruption, à la suite d’un
procès des plus controversés. Il
avait alors été accusé d’avoir bé
néficié d’un triplex dans la sta
tion balnéaire de Guaruja, près de
Sao Paulo, en échange de contrats
accordés à une entreprise du BTP.
A gauche, c’est l’euphorie : des
manifestations de joie ont eu lieu
dans différentes villes du pays, en
particulier dans le Nordeste, ac
quis au Parti des travailleurs (PT),
fondé par l’ancien métallo de
venu chef de l’Etat. Plusieurs per
sonnalités d’importance, dont le
nouveau président élu argentin
Alberto Fernandez, ont égale
ment apporté leur soutien à Lula.
Que va faire celui que tous ses
partisans appellent encore « pré
sident », s’il était bel et bien
amené à sortir de prison? Lula est
resté discret sur ses intentions,
ayant vaguement déclaré, dans le
passé, souhaiter entamer un tour
du pays à la tête d’une « caravane »
de campagne. La proposition ra
vit déjà ses soutiens les plus pro
ches. « Lula doit prendre la tête de
l’opposition à Bolsonaro !, avance
ainsi le député Paulo Pimenta,
chef du groupe PT à l’Assemblée
nationale. Il a un héritage im
mense, il incarne la justice sociale,
il est respecté à l’étranger. Je pense
qu’il est le seul qui peut,
aujourd’hui, redonner une espé
rance à la société, réunifier le
pays. Pour moi, pas de doute : Lula
va vivre jusqu’à 120 ans et sera le
prochain président du Brésil. »
« Fête du banditisme »
Il ne faut pourtant pas griller les
étapes : la justice brésilienne est
une machine complexe, pleine de
rouages, et capable de surprises,
elle l’a déjà montré à de nombreu
ses reprises. Les avocats de Lula
ont ainsi annoncé qu’ils allaient
demander, dès vendredi, la libéra
tion de leur client. Mais ce type de
décision n’est pas automatique : il
revient en effet, localement, à cha
que juge d’appliquer ou non les dé
cisions du Tribunal suprême – en
l’occurrence, dans le cas de l’expré
sident, il s’agit de la juge fédérale
Carolina Lebbos. Celleci pourrait
très bien décider de faire traîner la
sortie de l’exprésident. Audelà du
cas Lula, près de 5 000 autres con
damnés (sur 800 000 prisonniers
incarcérés au Brésil) pourraient
bénéficier de la décision du STF,
dont des dizaines de personnalités
condamnées par l’opération anti
corruption « Lava Jato ».
L’arrêt rendu jeudi est cepen
dant bel et bien un tremblement
de terre dans la politique brési
lienne, à un an seulement des élec
tions municipales, test pour le
pouvoir de Jair Bolsonaro. A l’autre
bout de l’échiquier politique, du
côté de l’extrême droite, la déci
sion de la soirée a ainsi fait enrager
plus d’un partisan du chef de
l’Etat. « Honte! Une fois de plus, les
juges du STF ont voté en faveur des
criminels [et] contre le peuple brési
lien, faisant du Brésil un pays d’im
punité! [C’est la] Fête du bandi
tisme! », s’est ainsi étranglé, sur
Twitter, le sénateur Sérgio Olim
pio Gomes, dit « Major Olimpio »,
grande voix du Parti sociallibéral
(PSL, la formation présidentielle),
L’élu réclame que le Congrès
fasse pression sur le Tribunal su
prême afin qu’il revoie sa déci
sion, menaçant même le cas
échéant de voter un amende
ment constitutionnel afin de tor
dre le bras au pouvoir judiciaire.
Une proposition inquiétante,
mettant en péril la séparation des
pouvoirs, qui a été fermement re
jetée par le président de la Cham
bre des députés, le modéré et in
fluent Rodrigo Maia, avec qui Jair
Bolsonaro entretient aujourd’hui
des relations glaciales.
La décision du STF représente en
tout cas une gifle cinglante pour le
ministre de la justice Sergio Moro,
ex« petit juge » de Curitiba, qui
avait condamné Lula en première
instance en 2017. Elle pourrait
même représenter un coup d’arrêt
pour la longtemps très populaire
opération « Lava Jato ». « Du scan
dale du Mensalao [concernant des
potsdevin et achats de voix sous
le gouvernement Lula] jusqu’aux
condamnations du “Lava Jato”, la
corporation juridique se voyait
comme une force moralisatrice et
rationalisatrice, capable d’en finir
avec les mauvaises pratiques des
mondes de la politique et de l’éco
nomie. Cette décision du Tribunal
suprême marque l’échec de ce fan
tasme. Au final, la justice a été obli
gée de revenir en arrière », réagit
Fernando de Castro Fontainha,
spécialiste du droit et des élites ju
ridiques brésiliennes.
Lula n’est pas pour autant tiré
d’affaire. L’exprésident, au pou
voir de 2003 à 2010, devrait pou
voir être libéré, mais n’est, pour le
moment, pas innocenté. Les avo
cats de Lula ont ainsi déposé plu
sieurs recours en habeas corpus
auprès du Tribunal suprême afin
de faire annuler la condamnation
de l’exprésident. Celleci pour
rait se saisir du cas de l’ancien
président d’ici à la fin de l’année.
Travaux contre faveurs
La défense fonde notamment son
recours sur les révélations récen
tes du site d’information The In
tercept, qui a dénoncé cette année
de nombreuses irrégularités dans
la procédure judiciaire ayant
frappé Lula, mettant en cause
l’impartialité du juge Sergio
Moro, aujourd’hui ministre de la
justice de Bolsonaro.
Audelà du triplex, l’exprési
dent est poursuivi dans le cadre
de plusieurs autres affaires. Il a
ainsi été condamné, en février,
toujours dans le cadre de l’opéra
tion « Lava Jato », à douze ans et
onze mois de prison en première
instance pour corruption passive
et blanchiment d’argent, cette
fois pour des travaux qui
auraient été effectués, contre fa
veurs, dans une propriété rurale
située dans l’Etat de Sao Paulo.
Autant d’accusations rejetées par
l’exprésident, mais qui, audelà
de la décision du STF, assombris
sent son horizon judiciaire.
bruno meyerfeld
Une tuerie barbare fragilise le président du Mexique
Andres Manuel Lopez Obrador a refusé une intervention de l’armée américaine, proposée par Donald Trump
L’
armée mexicaine a con
firmé, mercredi 6 novem
bre, l’implication d’un car
tel de la drogue dans le massacre
glaçant, deux jours plus tôt, de
trois femmes et de six enfants
mormons près de Bavispe, dans le
nordouest du Mexique. Cette at
taque fragilise le président Andres
Manuel Lopez Obrador
(« AMLO »), dont la stratégie est
contestée face à la flambée des vio
lences en lien avec le crime orga
nisé. Au point que son homologue
américain a proposé, mardi, l’as
sistance militaire des EtatsUnis.
« Je remercie le président Trump
(...), mais nous n’avons pas besoin
d’aide », a répliqué AMLO, au nom
de la « souveraineté du Mexique ».
Les deux embuscades successi
ves, dont ont été victimes, lundi
4 novembre, les membres d’une
communauté mormone à bord
de trois camionnettes dans l’Etat
de Sonora, ont plongé les deux
pays dans l’émoi. Ces femmes et
ces enfants ayant la double natio
nalité, mexicaine et américaine,
Donald Trump a réagi à la tragé
die, dès mardi, sur Twitter : « C’est
le moment pour le Mexique, avec
l’aide des EtatsUnis, de déclarer la
guerre aux cartels de la drogue et
de les effacer de la surface de la
terre. » Une salve laissant penser
que Mexico reste impuissant face
à la force de frappe des cartels.
Leur cruauté fait froid dans le
dos : lundi, vers 9 h 40, une pre
mière camionnette a été prise
pour cible à l’arme lourde. La con
ductrice et ses quatre enfants ont
tous été carbonisés par l’explosion
liée, selon les autorités, aux tirs
nourris de l’attaque. Une heure et
vingt minutes plus tard, deux
autres camionnettes, qui trans
portaient deux femmes et huit
mineurs, ont été criblées de balles,
à leur tour, un peu plus loin. Les
deux conductrices et deux enfants
sont morts sur le coup. Les autres
ont survécu, dont un bébé de
9 mois. Sa mère l’a sauvé en le ca
chant dans son véhicule avant de
succomber à ses blessures. Les
autres doivent leur salut à l’hé
roïsme du plus âgé (13 ans) qui a les
a camouflés derrière des arbustes
avant de marcher, durant six heu
res, jusqu’à sa communauté, pour
demander de l’aide. Les cinq resca
pés ont été conduits dans un hôpi
tal de Phoenix, en Arizona. Ils sont
hors de danger.
Une des conductrices décédées
est une cousine de Julian LeBaron,
célèbre leader mormon qui milite
contre la violence mafieuse de
puis l’assassinat de son frère,
en 2009, dans l’Etat voisin de Chi
huahua. Les premiers éléments de
l’enquête mettent en cause le gang
« La Liña », lié au cartel de Juarez.
Le général Homero Mendoza, a
confirmé, mercredi, la piste
d’« une confusion » de la part des
tueurs de La Liña. Ces derniers
auraient pris les voitures des mor
mons pour celles de leurs rivaux,
Los Salazar, liés au cartel de Sina
loa. Les deux gangs se livrent une
guerre pour le contrôle de cette
zone stratégique du narcotrafic.
Mais la version officielle suscite
des doutes. « C’est une attaque pré
méditée, a dénoncé, mardi sur la
chaîne télévisée américaine, CNN,
la bellesœur d’une des victimes.
Ils ont choisi notre famille pour dé
buter une guerre. » Selon les survi
vants, une des conductrices serait
descendue de son véhicule les
mains levées pour empêcher le
massacre. Elle a quand même été
abattue. Et Julian LeBaron de fusti
ger la passivité des autorités, arri
vées sur les lieux du drame plus de
huit heures après la seconde atta
que. « Personne n’est venu nous
aider, notre communauté a dû sor
tir pour sauver les rescapés », a dé
noncé ce descendant de mor
mons. M. LeBaron assure que le
gouvernement a perdu le contrôle
de régions entières au profit du
crime organisé, n’excluant pas de
créer un groupe d’autodéfense
pour protéger sa communauté.
Echec de la stratégie d’AMLO
Les critiques fusent au Mexique,
mais aussi aux EtatsUnis. Le sé
nateur républicain Tom Cotton a
emboîté le pas de M. Trump pour
exiger davantage de fermeté de la
part d’AMLO. Au pouvoir depuis
presque un an, ce dernier a mis
fin à la guerre frontale engagée
par ses prédécesseurs contre les
cartels, qu’il accuse d’avoir mis le
pays à feu et à sang.
Avec 25 890 morts depuis les
neuf premiers mois de l’année, le
Mexique pourrait battre un nou
veau record morbide en 2019. Sans
parler de l’arrestation ratée, mioc
tobre, du fils de l’ancien chef du
cartel de Sinaloa, Joaquin « El
Chapo » Guzman, qui avait provo
qué de spectaculaires affronte
ments, faisant 12 morts dans la
ville de Culiacan (nordouest). Ce
fiasco avait obligé les autorités à li
bérer cet héritier du célèbre narco
trafiquant emprisonné aux Etats
Unis. Des voix s’élèvent pour dé
noncer l’échec de la stratégie
d’AMLO, consistant à s’attaquer
aux causes de l’insécurité, dont la
pauvreté et les inégalités.
En face, l’intéressé rejette en bloc
les critiques, assurant que « la pro
gression des crimes a été stoppée ».
Une affirmation mise en doute
par 74 % des Mexicains, selon un
sondage publié par le quotidien
d’opposition Reforma. Mercredi,
AMLO a confirmé s’être entre
tenu, la veille, au téléphone avec
son homologue américain. « Une
conversation respectueuse », s’est
félicité le président mexicain, qui
souhaite axer davantage la coopé
ration américaine sur la lutte con
tre le trafic d’armes en provenance
des EtatsUnis. L’analyse balisti
que de la scène des embuscades
révèle que les fusilsmitrailleurs
utilisés par les agresseurs vien
nent du voisin du Nord, comme
dans 70 % des actes criminels, se
lon le gouvernement. Mais pas
question, pour AMLO, de changer
de stratégie. « Elle portera bientôt
ses fruits », répètetil à l’envi.
Le temps presse pour celui qui a
promis d’en finir avec l’insécu
rité. Mercredi, le président de cen
tre gauche s’est dit prêt à remettre
en jeu son mandat (20182024),
lors d’une consultation populaire
prévue en 2022.
frédéric saliba
A gauche, c’est
l’euphorie : des
manifestations
de joie ont eu lieu
dans différentes
villes du pays, en
particulier dans
le Nordeste
HONGKONG
Mort d’un étudiant qui
avait chuté en fuyant la
police
Alex Chow, un étudiant hong
kongais de 22 ans tombé dans
la nuit du 3 au 4 novembre
d’un parking à étages lors d’af
frontements entre la police et
les manifestants, est mort,
vendredi 8 novembre. L’évé
nement pourrait renforcer la
mobilisation des étudiants en
faveur du mouvement de pro
testation qui fait rage depuis
vingtdeux semaines. L’étu
diant avait été retrouvé in
conscient dans une flaque de
sang à l’intérieur d’un par
king, à proximité duquel la
police avait tiré des gaz lacry
mogènes, répliquant à des
manifestants qui lançaient
des objets. Les circonstances
de sa chute n’ont pas encore
été clarifiées. – (AFP.)
CAMBODGE
Le retour à Phnom Penh
de l’opposant Sam
Rainsy bloqué à Paris
Sam Rainsy, principal oppo
sant au Premier ministre
cambodgien Hun Sen, a été
empêché, jeudi 7 novembre,
de monter dans l’avion de la
Thai Airways qu’il devait pren
dre à Roissy pour Bangkok.
Risquant jusqu’à trente ans de
prison dans son pays, il avait
annoncé son souhait de re
joindre le Cambodge en tran
sitant par la Thaïlande. Les
autorités de ce pays avaient
indiqué qu’elles lui refuse
raient l’entrée. – (AFP.)
La Corée du Sud renvoie
au Nord deux marins
accusés de 16 meurtres
Les deux pêcheurs nordcoréens auraient
tué l’équipage de leur navire avant de fuir
tokyo correspondance
P
our la première fois de son
histoire, la Corée du Sud a
expulsé vers leur pays des
ressortissants nordcoréens. Jeudi
7 novembre au « village de la
trêve » de Panmunjom, point de
contact entre les deux Corées au
cœur de la zone démilitarisée, les
autorités du Sud ont livré au Nord
deux pêcheurs soupçonnés du
meurtre de seize marins et offi
ciers. Les assassinats auraient eu
lieu à bord du bateau sur lequel ils
ont été arrêtés, le 2 novembre, par
les gardecôtes du Sud.
Les qualifiant de « dangereux cri
minels », Séoul a estimé qu’ils ne
pouvaient pas bénéficier de la pro
tection de la législation sudco
réenne sur les réfugiés nordco
réens. Interrogé sur la rapidité de
la décision prise, le ministre de
l’unification, Kim Yeonchul, a ex
pliqué qu’ils avaient exprimé une
intention de faire défection, mais
que leurs déclarations man
quaient de consistance.
Mutinerie dans les eaux russes
« Le gouvernement a décidé de les
expulser, car ils ont commis un
crime grave, non politique, et
n’étaient de ce fait pas susceptibles
de profiter de la protection de la loi,
a ajouté le porteparole du minis
tère, Lee Sangmin. Nous estimons
également qu’ils auraient repré
senté une menace pour la vie et la
sécurité de nos concitoyens s’ils
avaient été intégrés à la société. »
Les enquêteurs ont appris l’his
toire des deux hommes au fil de
plusieurs journées d’interroga
toire. Les pêcheurs sont partis à la
miaoût du port de Kimchaek,
dans la province du Hamgyong du
Nord (nordest de la Corée du
Nord), pour une campagne de pê
che aux encornets. Selon les aveux
obtenus, le capitaine se compor
tait de manière tyrannique. Avec
un complice, les deux marins
auraient manigancé, fin octobre,
une mutinerie. Le navire pêchait
alors dans les eaux russes. Après
avoir assassiné le commandant de
bord, ils ont dû faire face à l’opposi
tion d’autres membres de l’équi
page. Ils les ont également tués, un
par un, jetant leur corps pardes
sus bord. Au total, ils auraient as
sassiné seize marins.
De retour à Kimchaek, les trois
hommes auraient tenté de vendre
le fruit de leur pêche. L’un d’eux a
été arrêté, les deux autres ont pris
la fuite. Leur navire ayant franchi la
frontière maritime de facto entre
les deux Corées, il a été saisi et ils
ont été arrêtés.
C’est la première fois que le Sud –
qui devait également restituer le
navire, le 8 novembre – procède à
une extradition vers le Nord. Il n’y
a pas d’accord bilatéral sur ce
point. Au total, 33 247 Coréens du
Nord, principalement des fem
mes, sont réfugiés au Sud ; 1 137 y
sont arrivés en 2018 et 771 entre
janvier et septembre 2019.
La plupart des NordCoréens qui
fuient passent par la Chine. Pékin
refuse toutefois de les considérer
comme des réfugiés et les traite
comme des immigrés clandestins,
n’hésitant pas à les renvoyer dans
leur pays, où ils peuvent subir des
châtiments sévères. Les deux ma
rins, dont le cas dépasse la simple
fuite, risquent la peine de mort.
philippe mesmer
Mexico
OCÉAN
PACIFIQUE
Golfe
du Mexique
MEXIQUE
ÉTATS-UNIS
GUATEMALA
500 km
BavispeBavispe
Etat
de Sonora
Etat
de Sonora
« Le gouvernement
a décidé de les
expulser, car ils
ont commis un
crime grave, non
politique »
LEE SANG-MIN
porte-parole du ministère
de l’unification