Le Monde - 26.11.2019

0123

MARDI 26 NOVEMBRE 2019 télévision| 23

HORIZONTALEMENT

I. Petit accrochage qui risque de dégé-

nérer. II. Pas facile de la voir dans son

œil. Fortunes et patrimoines.

III. Couvre au sommet du toit. Fait un

écart sous la Coupole. I V. Cité d’Abra-

ham. Bon ou mauvais, il avance. Pas

toujours facile à retenir. V. Les âmes

pourraient s’y retrouver en atten-

dant. Grande en Amérique.

VI. Constant. Au cœur de la golden.

VII. S’intéressait à ceux qui étaient

chaudement habillés. Ouverture de

compte. VIII. Excellente appréciation.

Vainqueur des Normands, il fut élu

roi de France. Espace pour pique-ni-

quer. IX. Choisi par la majorité. Dix à

la City. Faible appel. X. Mettras à l’abri

le temps de tout régler.

VERTICALEMENT

1. Avec elles, les maigrelets peuvent
   se prendre pour des armoires à glace.


2. Qui pourra toujours être amélioré.


3. Propos de charretier. Serra au bout
   du plateau brésilien. Sorties du bou-
   quet. 4. Installée pour jouer ou boire
   un coup. 5. A évacuer régulièrement.
   Répare le foyer. 6. Conduit son
   monde à la baguette. Etapes de l’évo-
   lution. 7. En pourpre. Font des éclats.


4. Suivrons sans discuter. 9. Arturo
   pour ses proches. Comprend tout.
   Sur la portée. 10. Unité territoriale.
   Pour se comparer sur le parcours.


5. Prépare au pouvoir. Travailla en
   bordure. 12. Suivies le plus discrète-
   ment possible.

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HORIZONTALEMENT I. Entremetteur. II. Navarin. Inné. III. TP. Best of. IC.

I V. Rhéa. Eau. Noé. V. Etrier. Brenn. VI. Faisselles. VII. Iles. Raid. Bé.

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VERTICALEMENT 1. Entrefilet. 2. Naphtaline. 3. TV. Erié. Fn. 4. Rabaissées.

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6. En. Nés. CDI. 11. Union. Bref. 12. Recenseurs.

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

I

II

III

IV

V

VI

VII

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M A R D I 2 6 N O V E M B R E

TF1

21.05 SWAT

Série. Avec Shemar Moore (EU, 2019).

0.25 Chicago Police Department

Série. Avec Jason Beghe (EU, 2018).

France 2

21.05 Sur le front

Les océans.

Magazine présenté

par Hugo Clément.

23.00 Enfants de femmes

battues, les oubliés

Documentaire de Géraldine

Levasseur (Fr., 2019, 60 min).

France 3

21.05 Classe unique

Téléfilm de Gabriel Aghion.

Avec Clémentine Célarié,

Sam Karmann (Fr., 2018, 90 min).

22.35 Marion, 13 ans

pour toujours

Téléfilm de Bourlem Guerdjou.

Avec Julie Gayet, Fabrizio Rongione,

Luana Bajrami (Fr., 2016, 90 min).

Canal+

21.00 Ma vie avec

John F. Donovan

Film de Xavier Dolan. Avec

Natalie Portman, Jacob Tremblay

(Can., 2018, 123 min).

23.05 Coming Out

Documentaire de Denis Parrot

(Fr., 2018, 65 min).

France 5

20.50 Mossad, l’histoire

secrète d’Israël

Documentaire de Christophe

Widemann (Fr., 2019, 70 min).

22.00 Le Monde en face

Magazine présenté

par Marine Carrère d’Encausse.

Arte

20.50 Homothérapies,

conversion forcée

Documentaire de Bernard Nicolas

(Fr., 2019, 100 min).

22.30 Des bourreaux

aux mains propres

Documentaire d’Auberi Edler

(Fr., 2018, 60 min).

M6

21.05 La France a

un incroyable talent

Présenté par David Ginola.

23.10 La France a un incroyable

talent, ça continue

Présenté par Donel Jack’sman.

L’opération Kony en Afrique, une croisade orientée

Fragilisée par des approximations factuelles, l’enquête sur les dessous de la lutte contre la LRA perd en efficacité

ARTE

MARDI 26 - 23 H 30

DOCUMENTAIRE

O

n attendait avec impa­

tience le résultat du

travail d’enquête réa­

lisé par les auteurs de

Croisade américaine en Afrique,

même si le titre soulevait quelques

questions. Croisade américaine?

Afrique? Bigre. En plaçant la barre

si haut, le documentaire réalisé

par Jean­Baptiste Renaud devait

reposer sur une enquête irrépro­

chable. Son objet, en résumé, est

de dévoiler l’existence d’une vaste

opération clandestine mêlant di­

vers acteurs américains liés aux

milieux fondamentalistes chré­

tiens. Ils auraient agi dans le plus

grand secret pour pousser les inté­

rêts des Etats­Unis (on ne com­

prendra jamais tout à fait lesquels)

en se dissimulant derrière la cam­

pagne créée autour de la vidéo

Kony 2012, qui avait sensibilisé la

planète aux atrocités de l’Ougan­

dais Joseph Kony, le chef de la

Lord’s Resistance Army (LRA, Ar­

mée de résistance du Seigneur), et

servi de tremplin à une opération

militaire aujourd’hui terminée.

La LRA, née dans le nord de

l’Ouganda, avait entamé une er­

rance entre la Centrafrique, le Sou­

dan et la République démocrati­

que du Congo (RDC), et développé

la particularité terrible d’enlever

des enfants destinés à servir de

soldats ou de concubines. En quel­

ques décennies, la LRA en aurait

capturé des dizaines de milliers.

« Sauveur blanc »

Le sujet de Croisade américaine en

Afrique n’est pas Joseph Kony,

mais le groupe d’activistes qui a at­

tiré l’attention du grand public sur

l’existence de la LRA, et poussé le

gouvernement américain à inter­

venir. Ces activistes, emmenés par

Jason Russell, avaient fondé une

ONG, Invisible Children, et créé

Kony 2012, la vidéo devenue « la

plus virale de l’histoire » (à l’épo­

que), avec 100 millions de vues en

six jours. Le ton de Kony 2012, in­

supportable, relevait du pire genre

de « sauveur blanc » jouant sur des

clichés, et se livrant à la promotion

éhontée de Jason Russell, star d’un

jour devenu plus discret depuis

qu’il a été filmé à son tour un ma­

tin dans les rues de San Diego, en­

tièrement nu, hurlant des invecti­

ves et se livrant à des actes peu

conformes à son image d’idéaliste

inspiré par les milieux chrétiens.

C’est cette influence qui a attiré

l’attention de Jean­Baptiste Re­

naud. Fallait­il en induire que Kony

2012 a été créé froidement pour

pousser les intérêts de responsa­

bles fondamentalistes chrétiens,

voire de réseaux impliqués dans

les trafics de diamants? L’idée est

séduisante. Mais le documentaire

ne permet pas de savoir si elle est

juste, en raison de ses faiblesses.

Les informations sur la LRA ne

sont pas rares, contrairement à ce

que semble tenir pour acquis

Croisade américaine en Afrique. Il a

été établi, notamment par les en­

quêteurs de l’ONU, que la rébellion

de Joseph Kony a été longtemps

contrôlée par les services de ren­

seignement du Soudan. Dans le

documentaire, ce fait est éludé

• un opposant ougandais inter­
  viewé prétend l’inverse. La LRA de­
  vient une « création du gouverne­
  ment ougandais », dans une théo­
  rie fumeuse que le film ne prend
  pas la peine de passer au crible.
  A trop vouloir appuyer leur dé­
  monstration et fragilisés par des
  approximations factuelles trop
  nombreuses, les auteurs de Croi­
  sade américaine en Afrique sem­
  blent tomber dans le même piège
  que leur sujet, en simplifiant à l’ex­
  trême une situation politique
  complexe afin qu’elle cadre avec
  leurs propres idées.
  jean­philippe rémy

Croisade américaine en Afrique,

réalisé par Jean­Baptiste Renaud

(Fr., 2019, 60 min).

Un soldat ougandais lors d’une opération anti­LRA, l’armée de Joseph Kony. BORIS HEGER/ARTE

Xavier Dolan, recroquevillé sur ses obsessions

« Ma vie avec John F. Donovan » ressemble à un medley de toute la filmographie du cinéaste canadien

CANAL+

MARDI 26 - 21 H 00

FILM

P

rêt pour Cannes en

mai 2018 et présenté au

Festival de Toronto en sep­

tembre, Ma vie avec John F. Dono­

van n’a trouvé le chemin des sal­

les qu’après un long travail de re­

montage qui a retardé sa sortie et

fait s’impatienter les fans de

Xavier Dolan. Le cinéaste s’est re­

trouvé à devoir extirper d’un film

une matière en excès : la version

finale a ainsi été expurgée de tou­

tes les scènes tournées avec l’ac­

trice américaine Jessica Chastain,

qui devait en être la tête d’affiche.

Ce laborieux travail de refonte

marque le film, qui semble en

contenir deux ou trois autres et

que Dolan tente de faire cohabiter

dans une structure démantibulée.

Rupert Turner (interprété par

Jacob Tremblay, puis par Ben

Schnetzer) est un jeune acteur qui

vient de publier la correspon­

dance qu’il a entretenue enfant

avec la star d’une série télévisée

américaine, John F. Donovan, dix

ans après la mort de celui­ci. Leur

vie s’égrène par une suite de flash­

back enclenchés par le récit que

Rupert Turner livre à une journa­

liste venue l’interviewer.

Les fans auront l’impression

d’assister à un medley de toute la

filmographie de Dolan. On re­

trouve les coulisses d’un tournage

et la structure en flash­back de

Laurence Anyways (2012), les dis­

cussions dans une voiture sous

une pluie battante, les relations

mère­fils passionnelles et le juke­

box de chansons pop. Ma vie avec

John F. Donovan se nourrit d’une

matière biographique à peine voi­

lée où l’on découvre un cinéaste

s’attendrissant sur différentes

versions fictionnelles de lui­

même. C’est lui qu’on devine sous

les traits de Rupert Turner, car le

cinéaste a été un enfant acteur.

C’est encore lui qui semble se ca­

cher derrière John F. Donovan, star

de la télévision peu à l’aise avec sa

notoriété et contraint de dissimu­

ler son homosexualité pour ne

pas ébrécher son image publique

• le personnage figure en cela une
  sorte d’alter ego idéalisé.
  Loin de s’ouvrir à d’autres hori­
  zons, Dolan se recroqueville sur

ses thèmes fétiches et témoigne

d’un désir de régression pleine­

ment assumé. Régression vers un

narcissisme primaire, vers l’épo­

que bénie des séries télévisées des

années 1990, vers la pop siru­

peuse, et aussi vers l’amour mater­

nel à qui Dolan offre une scène de

retrouvailles sous la pluie digne

d’une comédie romantique.

murielle joudet

Ma vie avec John F. Donovan, de

Xavier Dolan. Avec Kit Harington,

Jacob Tremblay, Natalie

Portman (Canada, 2018, 123 min).

V O T R E

S O I R É E

T É L É

0123 est édité par la Société éditrice

du « Monde » SA. Durée de la société :

99 ans à compter du 15 décembre 2000.

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