Libération - 25.11.2019

(Michael S) #1

TOUS LES MARDIS


accueille


INTERNATIONAL WEEKLY TUESDAY, NOVEMBER 19, 2019Copyright © 2019 The New York Times
In collaboration with Despite
Climate,
Oil Flow
Will Grow
HOUSTON, Texas — A surge of oil By CLIFFORD KRAUSS
production is coming, whether the world needs it or not.
as concerns about climate change are The flood of crude will arrive even
growing and worldwide oil demand is slowing. And it is not coming from
the usual producers, but from Brazil, Canada, Norway and Guyana — coun-
tries that are either not known for oil or whose production has been lacklus-
ter in recent years. This new supply may be a key reason Saudi Arabia’s
giant oil producer, Aramco, pushed ahead with plans for what could be the
world’s largest initial stock offering ever. Lower prices could prove dam-
aging for Aramco.Together, the four countries stand
to add nearly a million barrels a day to the market in 2020 and nearly a
million more in 2021, on top of the cur


  • rent world crude output of 80 million barrels a day. That boost in produc-
    tion, along with global efforts to lower emissions, will almost certainly push
    oil prices down.The new rise in production is likely
    to bring economic relief to consumers at the gas pump and to importing na-
    tions like China, India and Japan. But cheaper oil may complicate efforts
    to combat global warming and wean consumers and industries off their de-
    p e n d e n c e o n f o s s i l f u e l s .The oil riches of Canada, Norway,
    Brazil and Guyana should undercut efforts by the Organization of the
    Petroleum Exporting Countries and Russia to support prices with cuts in
    production and give American and other Western policymakers an add-
    ed cushion in case there are renewed attacks on oil tankers or processing
    facilities in the Persian Gulf.theenergyhistorian t


Germany’s Identity Crisis
30 Years After Wall, East-West Divisions Are More Stark Than Ever
BERLIN — Abenaa Adomako remem-By KATRIN BENNHOLD
bers the night the Berlin Wall fell. Joyous and curious like many West Germans,
she had gone to the city center to greet East Germans who were pouring across
the border for a first taste of freedom.“Welcome,” she beamed at a disorient-
king couple in the crowd, offering

mans feel like sec-Many East Ger-
ond-class citizens after areunification that Dr. Maaz

PHOTOGRAPHS BY LAETITIA VANCON FOR THE NEW YORK TIMES

Abenaa Adomako feels like a stranger in Germany, though her family arrived in the 1890s. With her mother and daughter.

The Kodaimi family have struggled to fit
into German society despite an initial
warm welcome when they arrived
Chaque mardi, un supplément de quatre pages par from Syria in 2016.
le «New York Times» : les meilleurs articles du quotidien
new-yorkais à retrouver toutes les semaines dans
«Libération» pour suivre, en anglais dans le texte,
l’Amérique de Donald Trump.

états-Unis


L’ex-maire de New York
­Michael Bloomberg a an-
noncé dimanche être can-
didat à l’investiture démo-
crate en vue de l’élection
présidentielle de 2020. «Nous
ne pouvons pas nous permet-
tre quatre années supplémen-
taires d’actions immorales et
irréfléchies de la part de Do-
nald Trump», a expliqué le
milliardaire de 77 ans, fonda-
teur de l’agence d’informa-
tion ­financière portant son
nom. Les rumeurs autour de
sa candidature à l’élection
de 2020 couraient depuis
plusieurs semaines.


RDC


Au moins 26 personnes ont
été tuées dimanche lors
du crash d’un petit avion de
ligne dans l’est de la répu-
blique démocratique du
Congo. L’appareil de la com-
pagnie privée Busy Bee s’est
écrasé au décollage sur une
maison d’un quartier popu-
laire de Goma, à côté de l’aé-
roport. Une vidéo montre la
carlingue de l’avion encore
fumante encastrée dans une
maison, avec des habitants
du quartier autour. L’acci-
dent serait dû à «un problème
technique», selon un techni-
cien de la compagnie.

Avec un mois de retard sur le
calendrier, Ursula von der
Leyen devrait succéder à
Jean-Claude Juncker à la
présidence de la Commis-
sion européenne le 1er dé-
cembre. Mercredi, le Parle-
ment européen se réunit en
plénière à Strasbourg pour
confirmer le nouveau collège
de 27 commissaires. Un coup
de théâtre est fort improba-
ble, puisqu’il suffira qu’une
majorité simple des seuls eu-
rodéputés présents votent en
sa faveur.
Une différence de taille avec
le vote de juillet : Van der
Leyen avait alors dû réunir
une majorité absolue des
748 eurodéputés, soit 374.
Un seuil qu’elle n’a dépassé
que de 9 voix, une partie des
conservateurs du PPE et des

socialistes ayant fait défec-
tion en profitant du vote à
bulletins secrets. Mercredi,
sa marge de-
vrait être
­supérieure :
après le nau-
frage de Sylvie Goulard, les
principaux groupes politi-
ques ont signé la paix des
braves et devraient la soute-
nir, d’autant plus que le vote
est nominal, ce qui rendra
toute dissidence coûteuse...
De fait, le nouveau candidat
français, Thierry Breton, a
été confirmé par le PPE, les
socialistes, Renew Europe
(RE), le groupe macroniste et
les eurosceptiques d’ECR. Il
n’y a donc aucune raison que
ces groupes fassent défaut.
Cela assurera à Von der
Leyen une confortable majo-

rité, d’autant que les Verts
ont annoncé qu’ils s’abstien-
draient. Seules la gauche ra-
dicale et l’ex-
trême droite
d e v r a i e n t
voter en bloc
contre la Commission.
Certes, les Britanniques, tou-
jours membres de l’UE au
moins jusqu’au 30 janvier,
n’ont pas désigné de com-
missaire, ce qui aurait pu en-
traver la prise de fonction du
nouveau collège. Mais pour
éviter toute contestation sur
sa légitimité, la Commission
a ouvert une procédure d’in-
fraction contre Londres.
Reste que le nouvel exécutif
ne disposera pas d’une majo-
rité solide. Le renvoi de trois
candidats commissaires, un
record, a montré à quel point

le nouveau Parlement est di-
visé : il n’y a toujours pas
l’ombre d’un accord de légis-
lature entre le PPE, RE et les
socialistes. Ceux qui vote-
ront pour la Commission
Von der Leyen le feront
en grande majorité à con-
trecœur, essentiellement
pour ne pas ajouter une crise
européenne aux crises politi-
ques que traversent plu-
sieurs Etats membres. Il fau-
dra que Von der Leyen
arrache une majorité texte
par texte, amendement par
amendement... Alors qu’il
est fort probable que l’Union
affronte une autre crise éco-
nomique dans les cinq ans,
elle ne s’est pas dotée d’un
équipage capable de tenir la
barre en pleine tempête.
Jean Quatremer

Une Commission politiquement fragile


Coulisses
de Bruxelles

Chronique «Age bête»
Causés par une sécheresse
­exceptionnelle et des vents violents,
des incendies monstres font rage dans plusieurs régions
australiennes, provoquant la mort d’au moins quatre per-
sonnes. Par ailleurs, des centaines de koalas ont été tués
ou blessés. La mobilisation pour les sauver se fait inven-
tive : par exemple, un chien aide les sauveteurs à repérer
les animaux en détresse. Photo Reuters

LIBÉ.FR

n’obtient de majorité, alors
tout est possible. Et aussi
«flou et incertain», a-t-il
ajouté, en raillant l’indécision
du chef du Labour, Jeremy
Corbyn, autour du Brexit. Ce
dernier a promis de négocier
un nouvel accord de sortie de
l’UE et de le soumettre à un
référendum, avec comme au-
tre option de rester dans
l’Union. Mais personnelle-
ment, il s’est engagé à rester
«neutre» sur la question.
A deux semaines et demie de
l’élection, le parti tory reste
en tête des intentions de
vote, avec une marge de 10 à
13 points (et environ 40 % des
voix) devant le Labour. Avec
ce résultat, Boris Johnson
pourrait espérer une majorité
d’au moins 48 voix. Si les
conservateurs n’arrivaient
pas à franchir le seuil des
326 sièges pour une majorité,

Dans la bouche de Boris
Johnson, le Brexit est devenu
une «chose qu’il faut faire»,
«un plat précuit qu’il n’y a
plus qu’à mettre au four».
Pour mieux l’oublier ensuite
et «permettre au pays d’avan-
cer». Comment? Vers où? De
quelle manière? Le dirigeant
du Parti conservateur n’a pas
apporté un début de réponse
à ces questions lors du lance-
ment dimanche de son mani-
feste électoral. Tout juste
a-t-il répété qu’il suffit de
«concrétiser le Brexit» pour
«libérer le formidable
­potentiel de notre pays». Il
suffit d’y croire, a-t-il laissé
entendre.
Depuis la ville industrielle de
Telford, dans le nord-ouest de
l’Angleterre, Boris Johnson a
répété que le Brexit était le
seul véritable enjeu de cette
campagne. Ce n’est d’ailleurs
pas un hasard s’il a choisi
cette circonscription, bastion
Labour traditionnel enlevé
par les conservateurs en 2015.
Si, à l’issue du scrutin du
12 décembre, le Parti conser-
vateur emporte une majorité
absolue, le Royaume-Uni
«sortira de l’Union europé-
enne le 31 janvier 2020», a-t-il
promis. Mais si aucun parti


les travaillistes pourraient
envisager une coalition avec
les Ecossais du Scottish Na-
tional Party (SNP).
Le Parti conservateur est le
seul parti britannique caté-
goriquement en faveur de la
sortie de l’UE. Un sondage
BMG Research publié di-
manche affirme que 54 % des
Britanniques préfèreraient
rester membres de l’UE. Mais
pour beaucoup, la tentation
est grande d’en finir une
bonne fois pour toutes avec
les discussions autour du
Brexit, non pas en l’annulant,
mais en le réalisant le plus
vite possible et donc en vo-
tant pour les conservateurs.
C ’e s t l e p a r i d e B o r i s
Johnson, d’où un manifeste
électoral plutôt mince (59 pa-
ges et beaucoup de photos) et
des promesses finalement
assez modestes, notamment
en comparais on ave c
l’agenda radical des tra-
vaillistes. Ces derniers ont
promis un programme de dé-
penses massif associées à la
nationalisation du rail, de
l’eau et de British Telecom et
à des hausses des impôts
pour les plus riches.
Sonia Delesalle-
Stolper (à Londres)

Brexit : Boris Johnson et


son modeste manifeste


AFP

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