Le Monde - 23.10.2019

(C. Jardin) #1

26 |télévision MERCREDI 23 OCTOBRE 2019


0123


HORIZONTALEMENT
I. Accompagne discrètement les créa-
teurs. II. Entre l’Inde et la Chine. Per-
sonnel. Dans la main du travailleur.
III. Son taxi est mauve, son jeune
homme, vert. Tout à fait répugnant.
I V. Commence par le déchiffrage. Dé-
but d’évolution. V. Poème du Moyen
Age. Pierre et pavé précieux. VI. Ecra-
sées pour la culture. Ouverture sur
la mer. VII. Cours d’Espagne. Faisons
la peau lisse. VIII. Fera l’innocent.
Belle carte sur le tapis. Gluant en
plein centre. IX. Arrange les affaires.
Donne de beaux muscadets. X. Met
fin à tout.
VERTICALEMENT


  1. Excuse beaucoup d’erreurs mais
    entraîne le laxisme. 2. Bien arrivée.
    Le Brexit la rend encore plus perfide.

  2. Dépouillèrent violemment. 4. Pré-
    paré pour la friture. Patte d’ours dans
    les lieux humides. 5. Personnel.
    Bonne prise. Se prend en sortant.

  3. Ralentissement à l’intérieur. Me-
    sure d’ailleurs. 7. Bien meilleur
    quand on le partage. Coup dur.

  4. Victime de la menace. 9. Faire le
    sien prendra du temps. 10. Ne cher-
    chez pas ailleurs. Lourdement impré-
    gnée. 11. Genévriers. Jaune pour
    jouer. 12. Au-dessus de la normale.
    Conjonction.


SOLUTION DE LA GRILLE N° 19 - 247

HORIZONTALEMENT I. Procéduriers. II. Repositionné. III. Odes. Vendu.
I V. Fériée. Cache. V. Image. CA. Lin. VI. Ta. Négligent. VII. Erre. Ou. Léda.
VIII. Urées. Bu. Soi. IX. Rap. Pisse. Ur. X. Studio. Entée.

VERTICALEMENT 1. Profiteurs. 2. Redémarrât. 3. Opéra. Repu. 4. Cosi-
gnée. 5. Es. EEE. Spi. 6. Dive. Go. Io. 7. Ute. Clubs. 8. Rinçai. Usé. 9. Ioda.
Gl. En. 10. Enucléés. 11. RN. Hindoue. 12. Sédentaire.

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

I

II

III

IV

V

VI

VII

VIII

IX

X

GRILLE N° 19 - 248
PAR PHILIPPE DUPUIS

SUDOKU


N°19­248


741


7932


46


69275


738


52 6


89 12 5
R ́ealis ́ e par Yan Georget(https://about.me/yangeorget)

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UNE VIE, UNE ŒUVRE

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L’éter nel retour

Avec Dorian As tor, Clément Rosset, Peter Sloterdijk, Philippe Sollers...

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M E R C R E D I 2 3 O C T O B R E


TF1
21.05 Good Doctor
Série. Avec Freddie Highmore,
Antonia Thomas,
Nicholas Gonzalez (E-U, 2017).
22.50 New York, unité spéciale
Série. Avec Mariska Hargitay,
Kelli Giddish, Ice-T,
Peter Scanavino (E-U, 2019).

France 2
21.05 Alex Hugo
Série. Avec Samuel Le Bihan,
Lionnel Astier, Caroline Baehr,
Marilyne Canto (Fr., 2017).
22.35 Ça ne sortira pas d’ici
Magazine présenté par Michel Cymes
et Jennie-Anne Walker.

France 3
21.05 La Carte aux trésors
Les Lacs de Savoie.
Jeu présenté par Cyril Féraud.
23.30 Culture dans votre région
Magazine.

Canal+
21.00 Derrière un micro
Paris-Bruxelles
Spectacle enregistré au Théâtre
du Vaudeville, à Bruxelles, en 2019.
Avec Kyan Khojandi, Baptiste
Lecaplain, Guillaume Guiz.
22.30 Bonne nuit Blanche
Spectacle de Blanche Gardin
enregistré au Théâtre Femina,
à Bordeaux, en 2019.

France 5
20.50 La Grande Librairie
Magazine présenté par
François Busnel.
23.30 C à vous
Talk-show présenté par
Anne-Elisabeth Lemoine.

Arte
20.55 Gemma Bovery
Film d’Anne Fontaine. Avec Fabrice
Luchini, Gemma Arterton
(Fr., 2014, 100 min).
22.35 Le Roman de la colère
Documentaire de Priscilla Pizzato
(Fr., 2019, 55 min).

M6
21.05 Le Meilleur Pâtissier
Mille et un gâteaux!
Jeu présenté par Julia Vignali.
23.25 Le Meilleur Pâtissier,
à vos fourneaux!
Mille et un gâteaux!
Magazine présenté par Julia Vignali.

John Steinbeck, écrivain de la Grande Dépression


Un documentaire replace son chef­d’œuvre, « Les Raisins de la colère », dans son contexte historique et politique


ARTE
MERCREDI 23 - 22 H 35
DOCUMENTAIRE

S


i ce documentaire fondé
sur Les Raisins de la colère,
roman qui fit scandale à sa
parution, il y a 80 ans, se
révèle aussi passionnant, c’est que
tous les ingrédients propices à un
spectacle télévisé de haut vol sont
au rendez­vous. On y entend la
voix chaude de Denis Podalydès,
qui lit des passages du
chef­d’œuvre de John Steinbeck
(1902­1968) paru en 1939. On y ad­
mire les photos de Dorothea
Lange, qui donnent aux migrants
miséreux de l’époque âme, dou­
leur et tendresse. On y retrouve
avec plaisir Henry Fonda dans des
extraits du film de John Ford tiré
du roman et datant de 1940. Sans
oublier les interventions d’univer­
sitaires américains ainsi que des
archives d’actualité de l’époque,
montrant la réalité crue et vio­
lente de la Grande Dépression.

Un scandale retentissant
Migrants d’hier, métayers ruinés
des Etats du Midwest, ils ont été
chassés de chez eux par la misère,
les tempêtes de poussière, la mé­
canisation de l’agriculture et la cu­
pidité des propriétaires terriens.
Sur la route 66, ils partent cher­
cher une vie meilleure en Califor­
nie, là où les locaux accueilleront

ces « bouseux », misérables pouil­
leux à l’accent si différent du leur,
avec hostilité, voire haine. Beau­
coup d’entre eux seront parqués
dans des bidonvilles. « C’est pas
des êtres humains, ces gens­là, je te
l’dis! Ils ne valent pas beaucoup
mieux que des chimpanzés... »,
écrit Steinbeck.
Lorsqu’il se lance dans l’écriture
des Raisins, Steinbeck est déjà un

écrivain aussi réputé qu’engagé,
auteur notamment de Des souris
et des hommes (1937) et d’En un
combat douteux (1936). Ulcéré par
la misère de ces migrants qu’il a
pu observer, quelques années
auparavant, au cours d’une re­
marquable enquête pour le
compte du San Francisco News,
Steinbeck va écrire LE livre de la
Grande Dépression. A travers

l’histoire de la famille Joad, mé­
tayers de l’Oklahoma chassés de
leurs terres, Steinbeck expose les
étapes qui ont mené à la déshu­
manisation de toute une partie de
la population américaine, pulvé­
risant au passage quelques my­
thes fondateurs du pays.
Dans sa maison de Los Gatos, en
Californie, Steinbeck écrit sur le
vif, en une centaine de jours, ce

qui deviendra un roman mythi­
que. A sa sortie, c’est à la fois un
scandale retentissant et un best­
seller phénoménal. Des fermiers
californiens, furieux d’être dé­
peints de cette façon, brûlent le li­
vre. Mais le couple Roosevelt en
souligne la qualité, et les gens se
précipitent pour le lire. Brûlot po­
litique mais aussi écologique, Les
Raisins sont l’épopée de tous les
laissés­pour­compte du capita­
lisme. Et ces thèmes résonnent
encore aujourd’hui.
« La question de la pauvreté se
pose toujours. Elle reste très pré­
sente dans la grande vallée califor­
nienne où des travailleurs, majori­
tairement latinos, s’échinent au
travail pour un salaire de misère
dans des conditions très pénibles »,
souligne ainsi Gavin Jones, pro­
fesseur de littérature à l’univer­
sité Stanford (Californie). « Quand
il y avait de l’ouvrage pour un, ils se
présentaient à dix. Dix hommes se
battaient à coups de salaire réduit.
Si ce gars­là travaille pour 30 cents,
moi je marche à 25! Il marche à 25?
Je le fais pour 20. » En quelques li­
gnes, Steinbeck décrit la détresse,
l’humanité, la colère. « Dans l’âme
des gens, les raisins de la colère se
gonflent et mûrissent, annonçant
les vendanges prochaines. »
alain constant

Le Roman de la colère, de Priscilla
Pizzato (Fr., 2019, 53 min).

Un fils de paysan, en 1936, à Cimarron County (Oklahoma) ARTHUR ROTHSTEIN/LIBRARY OF CONGRESS/FSA OWI COLLECTION

Marcel Proust, par sa gouvernante et confidente


Un demi­siècle après la mort de l’écrivain, France Culture diffuse des enregistrements inédits de Céleste Albaret


À LA DEMANDE
FRANCE CULTURE
SÉRIE DOCUMENTAIRE

M


arcel Proust, dont on
célébrera en décembre
le centenaire du prix
Goncourt pour A l’ombre des jeu­
nes filles en fleurs (1919), n’a ja­
mais été enregistré. Il en va tout
autrement de celle qui, des an­
nées durant (de 1914 à la mort de
Proust, en 1922), fut son factotum,
tout à la fois servante, gouver­
nante, dame de compagnie,
confidente et même collabora­

trice : Céleste Albaret. Longtemps
sollicitée pour conter ses années
proustiennes, elle aura attendu
ses 80 ans pour livrer à l’écrivain
Georges Belmont les vivides sou­
venirs, enregistrés, qui allaient
aboutir à son livre Monsieur
Proust (Robert Laffont, 1973).
Mais qu’étaient devenues tou­
tes ces heures d’enregistrement
inédites? Mystère. Philippe Gar­
bit lui­même, le producteur de
France Culture, qui, cet été, en a
proposé des extraits dans une
« Grande traversée » intitulée Cé­
leste Albaret chez monsieur

Proust, semble ne pas savoir com­
ment ces bandes magnétiques
sont réapparues sur le devant de
la scène. Tout juste indique­t­il :
« Et voici que récemment, miracu­
leusement, elles ont resurgi... à la
Bibliothèque nationale de France!
Près de quarante­neuf heures d’en­
registrement! » Une somme dont
il a eu l’excellente idée de sélec­
tionner des extraits, regroupés
par thématiques.
En 1913, la toute jeune paysanne
Céleste Albaret (22 ans), devenue
parisienne à la suite de son ma­
riage, rencontre Marcel Proust –

son mari, Odilon, étant un chauf­
feur de taxi régulièrement solli­
cité par l’écrivain. Quelques mois
plus tard, en 1914, Odilon et le va­
let de chambre de Proust sont mo­
bilisés. L’écrivain propose alors à
Céleste de remplacer ce dernier et
de s’installer chez lui, au 102, bou­
levard Haussmann.

Admiration sans faille
Ecouter Céleste – aux souvenirs
très précis à défaut d’être tous fia­
bles – revient à prendre la mesure
de l’admiration sans faille qu’elle
vouait toujours à Proust un demi­

siècle après sa mort, mais impose
aussi de savoir écouter ses saga­
ces silences et habiles manières
d’éluder ce qui pourrait ternir
l’aura de l’écrivain. Il n’y est en
effet jamais question de l’homo­
sexualité de Proust...
martine delahaye

Grande traversée : Céleste
Albaret chez monsieur Proust,
produit par Philippe Garbit,
réalisé par Clotilde Pivin
(Fr., 2019), cinq épisodes
de 110 min disponibles à
la demande sur Franceculture.fr.

V O T R E
S O I R É E
T É L É

0123 est édité par la Société éditrice
du « Monde » SA. Durée de la société : 99 ans à
compter du 15 décembre 2000.
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