Les Echos - 18.10.2019

(Grace) #1

Les Echos Vendredi 18 et samedi 19 octobre 2019 ENTREPRISES// 19


PHARMACIE


Catherine Ducruet
@CDucruet
—A Framingham


Des cuves de fermentation en acier,
un enchevêtrement de tuyaux, des
chromatographes derrière de gran-
des baies vitrées... A première vue,
l’unité de bioproduction inaugurée
par Sanofi cette semaine à Framin-
gham, à côté de Boston, ne semble
pas si différente de ce qu’on trouve
classiquement dans ce type d’ins-
tallations. Il y a pourtant de vraies
différences, qui placent ce site de
Sanofi à l’avant-garde de l’innova-
tion en matière de bioproduction.
Le laboratoire français a investi
290 millions d’euros sur cet ancien
site de Genzyme,
Pour donner une idée des gains
de productivité, il faut préciser la
taille des bioréacteurs : une cen-
taine de litres seulement, alors
qu’ils sont par exemple 80 fois plus
gros dans l’actuel process servant à
fabriquer le Fabrazyme ou le
Cerezyme, deux médicaments con-
tre des maladies rares. En clair,
Sanofi a mis au point un procédé
qui lui permet de produire de façon


Un groupe sain ne peut pas comp-
ter sur les seules acquisitions pour
gonfler son chiffre d’affaires. Chez
Sanofi, on compte sur la médecine
de spécialités et sur les vaccins
pour trouver de la croissance, mais
aussi sur les trouvailles des cher-
cheurs maison. C’est pourquoi
John Reed a été débauché chez
Roche pour redynamiser la R&D
du laboratoire français.
En un peu plus d’un an, le nou-
veau patron de la recherche a pro-
cédé à une importante réorganisa-
tion. Il n’a retenu que quelques
aires thérapeutiques : maladies
rares, sclérose en plaques, immu-
nologie, maladies rares du sang et
oncologie. Exit donc le cardiovas-
culaire mais aussi le diabète. Et
pour chacune de ces aires théra-
peutiques un directeur d e la


recherche a été nommé. « Il faut se
concentrer sur les projets qui ont un
potentiel commercial réel », a expli-
qué John Reed.

Exception à la règle
Dans le domaine des maladies
rares par exemple, le venglustat,
une enzyme de remplacement qui
semble avoir un potentiel dans plu-
sieurs maladies rares a bénéficié
d’un effort particulier. A l’inverse,
d’autres projets ont été abandon-
nés. « John Reed a introduit d e la dis-
cipline », reconnaît Sébastien Mar-
tel, le p atron de la division Maladies
rares. Des comités stratégiques par
domaine thérapeutique ont aussi
été créés pour instaurer un conti-
nuum – du projet de recherche au
lancement d’un médicament –, et
faire davantage dialoguer cher-
cheurs et commerciaux.
« Seule l’oncologie fait actuelle-
ment exception à la règle », recon-
naît John Reed, dans la mesure
où c’est un domaine à rebâtir entiè-
re ment, et où Sanofi, faute de pro-

duit assez fort, ne peux miser que
sur les combinaisons. Dans ce
domaine, le laboratoire doit aussi,
pour l’instant, se contenter des
marchés de niche qui ont échappé
aux ténors du domaine – en espé-
rant à terme que les projets (très
préliminaires) mis en route lui per-
mettront de mieux se positionner
dans quelques années.

Huit nouvelles molécules
John Reed s’est fixé des objectifs
ambitieux à long terme. Obtenir
70 % de nouveaux médicaments à
partir de la recherche interne (con-
tre 50 % aujourd’hui), dont 70 % de
médicaments biologiques (plus de
la moitié aujourd’hui). Ceux-ci
devront en outre pour 80 % d’entre
eux être parmi les meilleurs de leur
classe thérapeutique.
D’ici à 2022, le pipeline de Sanofi
devrait permettre le lancement de
8 nouvelles molécules et de 23 nou-
velles indications – mais peut-être
pas d’atteindre encore de tels
objectifs. —C. D.

Le groupe pharmaceutique veut


discipliner le travail de ses chercheurs


Le nouveau patron
de la R&D a fait des choix
radicaux. Il cherche à se
concentrer sur les seuls
projets à fort potentiel.


Lionel Steinmann
@lionelSteinmann

Point S à l’assaut du marché chi-
nois. L’enseigne spécialisée dans
le pneu et l’entretien auto a
annoncé jeudi, à l’occasion du
Salon Equip Auto à Paris, son
ambition de compter au total
2.000 centres dans le pays d’ici à


  1. Les deux premières unités
    pilotes doivent voir le jour d’ici à
    la fin de l’année à Foshan, au sud
    de la Chine.
    Fort de 550 centres en France,
    Point S est également très pré-
    sent à l’international, avec
    3.850 points de vente dans
    37 pays. Les premières incur-
    sions dans la zone Asie ont
    débuté en Malaisie en 2016, puis
    aux Philippines en 2018. Enfin,
    4 points de vente ont été inaugu-
    rés cette année à Hong Kong et
    Singapour, deux marchés qui
    servent traditionnellement de
    vitrine aux concepts destinés à
    la Chine, explique la direction d u
    groupe de franchisés.
    Comme P SA, Point S veut pro-
    fiter du décollage du marché
    chinois de l’après-vente auto-
    mobile, extrêmement promet-
    teur. Le parc roulant, à 185 mil-
    lions d’immatriculations
    aujourd’hui, devrait plus que
    doubler d’ici à 2025. A cela
    s’ajoutent une hausse attendue
    de l’âge moyen des véhicules


(moins de 5 ans actuellement) et
une forte croissance du marché
de l’occasion. Autant de para-
mètres qui vont tirer à la hausse
l’activité des garagistes. Par
ailleurs, le marché est encore
très fragmenté : le pays compte
quelque 400.000 garages, dont
70 % sont sans enseigne et 9 %
seulement sont franchisés.
Pour se lancer, Point S s’est
allié avec un groupe local, Sure-
moov, créé en 2004, et qui
compte déjà 950 points de vente
dans les principales villes du
pays. Ces magasins, tout en con-
servant leur marque, vont adhé-
rer au réseau international de
Point S. Dans le même temps, l es
deux partenaires vont créer une
coentreprise, dans laquelle les
Français seront minoritaires. La
nouvelle société, Point S China,
se différenciera de Suremoov
avec son activité de pneumati-
ques, et devrait ouvrir un millier
de centres d’ici à sept ans.

Verrous dans le contrat
En laissant à Suremoov la majo-
rité du capital, les dirigeants de
l’enseigne française vont s’épar-
gner beaucoup de tracas au jour
le jour, mais courent le risque
potentiel de se retrouver un jour
mis sur la touche. Fabien Bou-
quet, responsable du développe-
ment international, assure que
cela ne sera pas le cas. « Nous
avons inscrit des verrous dans le
contrat. »
Christophe Rollet, le direc-
teur général, indique de son côté
que Point S a pris son temps
avant de choisir son partenaire,
et s’est même vu p roposer
d’entrer au capital de Suremoov.
Un choix qui n’a pas été fait
aujourd’hui, mais qu’il n’exclut
pas à l’avenir.n

AUTOMOBILE


Le réseau spécialisé
dans le pneu
et l’entretien a créé
une coentreprise
avec un groupe
local, Suremoov.

Point S s’engouffre


dans le marché


chinois


Le ralentissement en Chine freine
la croissance d’Accor

HÔTELLERIE Accor a annoncé jeudi – après Bourse – une révi-
sion de son objectif d’excédent brut d’exploitation pour 2019,
tablant désormais sur une fourchette de 820-840 millions d’euros,
au lieu de 820-850 millions, à comparer à 712 millions l’an dernier.
Ce resserrement s’explique par l’incidence du ralentissement éco-
nomique en Chine. A contrario, le champion français de l’hôtelle-
rie profite toujours de la vitalité de ses autres marchés et de son
développement rapide. De fait, son chiffre d’affaires a crû de
10,9 % au troisième trimestre, à 1,05 milliard d’euros.

à suivre


de l’année. « Cette usine donne un
coup d’accélérateur à la transforma-
tion engagée au niveau de l’organisa-
tion de la production. Elle est désor-
mais davantage orientée vers la
fabrication de médicaments biologi-
ques, en ligne avec la transformation
du pipeline de R&D », explique Phi-
lippe Luscan, l’homme qui dirige
les affaires industrielles chez
Sanofi.

Cinq autres sites
Cette usine joue aussi un rôle pilote.
Les innovations digitales qui y sont
mises en place vont être déployées
d’abord sur les c inq autres s ites pilo-
tes du groupe que sont l’usine de
vaccins de Toronto (Canada), le site
de pharmacie classique de Suzano
(Brésil), le site de synthèse chimi-
que de Sisteron (France) et les uni-
tés de bioproduction de Geel (Belgi-
que) et de Waterford (Irlande).
Elles seront ensuite standardi-
sées et déployées sur l’ensemble des
sites industriels de l’entreprise d’ici
à 2021. Le groupe, qui a déjà investi
près de 5 milliards d’euros au cours
des cinq dernières années dans la
modernisation de son outil indus-
triel, prévoit de consacrer 20 mil-
lions supplémentaires à sa trans-
formation digitale.n

80 fois plus productive, permettant
ainsi un gros gain d e coût et
d’espace.
Autre différence, il s’agit d’une
production permanente. Les cellu-
les logées dans les bioréacteurs, qui
fabriquent les protéines thérapeuti-
ques, reçoivent les nutriments en
perfusion continue. Les protéines
sont, elles, collectées dès que leur
concentration atteint un certain
niveau, sans qu’il faille arrêter le
process comme c’est le cas dans
l’habituelle production par lots.

Usage unique
L’intérieur des bioréacteurs est par
ailleurs tapissé d’une poche plasti-
que à usage unique, qui évite les lon-
gues opérations de nettoyage indis-
pensables avant de lancer la
fabrication d’un produit différent.
Cette astuce permet de réduire de
quelque 90 % la consommation
d’eau et de produits chimiques, de
80 % celle d’énergie.
Enfin, cette usine, première
« digital native » du réseau de pro-
duction du groupe, a été conçue
pour un pilotage numérique.
Tablettes et écrans muraux per-
mettent d’afficher des relevés en
temps réels des paramètres de pro-
duction pour anticiper toute dérive

lLe laboratoire français a mis au point un processus de production


miniaturisé, digitalisé et continu, en s’appuyant sur ses propres compétences.


lLa méthode doit être déployée sur tous les sites du groupe d’ici à fin 2021.


A Boston, Sanofi se place à


l’avant-garde de la bioproduction


L’usine de Framingham doit permettre à Sanofi d’améliorer la productivité, l’agilité et la flexibilité de sa production. Photo DR


possible du process, surveiller les
indicateurs de contrôle qualité ou
de sécurité au travail, ou encore
l’ensemble des consignes associées
à un poste de travail, etc.
L’intérêt de développer un tel
outil, c’est pour Sanofi d’améliorer
la productivité, l’agilité et la flexibi-
lité de sa production afin de passer
plus facilement d’un produit à un
autre, et donc de mieux s’adapter
aux fluctuations de la demande et
d’éviter d’éventuelles pénuries sur
des médicaments d’importance
vitale. Destiné à fabriquer les médi-
caments biologiques du porte-
feuille de médecine de spécialités
du groupe, le site a mené avec suc-
cès les tests de qualification de ses
procédés au troisième trimestre
2019, et espère avoir le feu vert des
autorités américaines pour son
démarrage commercial avant la fin

5


MILLIARDS D’EUROS
L’investissement de Sanofi
ces cinq dernières années
dans la modernisation
de son outil industriel.

PORTDÉPARTEMENTAL DE LÉZARDRIEUX

AVIS D’APPELÀMANIFESTATION D’INTÉRÊT CONCURRENTE

I. Identification des autorités compétentes
Autorité portuaire
Département des Côtes d’Armor
Direction des infrastructures
9, place du Général de Gaulle
CS 42371
22023 Saint-Brieuc Cedex 1
Contact:Olwen de [email protected]
Autorités concessionnaires
Chambredecommerce et d’industrie (CCI) des Côtes d’Armor
16, rue de Guernesey
CS 10514
22005 Saint-Brieuc Cedex 1
Contact:Yves [email protected]
Commune de Lézardrieux
23, place du centre
22740 Lézardrieux
Contact:Thierry [email protected]>
II. Objet de la publicité
Miseàdisposition dans le cadred’une convention d’autorisation
d’occupation temporaired’espaces portuaires
situés sur le port de Lézardrieux

Contexte
En sa qualité d’autorité portuaireduport de Lézardrieux, le
Département des Côtes d’Armoraété contacté par la société Ailes
Marines, consortium qui s’est vu attribué dans le cadred’un appel
d’offres mené par les services de l’Etat la réalisation et l’exploitation
d’un parcéolien en mer en baie de Saint-Brieuc.
La société Ailes Marinesamanifesté son intérêt pour l’occupation
de surfaces portuaires sur lesquelles elle souhaiterait êtreautorisée
àinstaller un port temporairedeconstruction et de mise en service,
susceptible de faireoffice, le cas échéant, de port d’exploitation et
de maintenance également temporairejusqu’à ce que les travaux de
ce dernier soient achevés.

Au regarddecette manifestation d’intérêt, en application de l’article
L.2122-1-4duCode généraldelapropriétédespersonnespubliques
(CGPPP), le Département, la CCI et la commune de Lézardrieux –
respectivement en leur qualité d’autorité portuaireetd’autorités
gestionnaires–entendent porteràlaconnaissance du public la
présente manifestation d’intérêt afindes’assurer conjointement, par
le présente avis, de l’absence de toute autremanifestation d’intérêt
concurrente portant sur les biens et emprises décrits ci-dessous et
relativeàladélivrance de l’autorisation projetée.
III. Désignation des lieux
➢Détail des surfaces
Les bien et surfaces concernés sont les suivantes :
–Leterre-plein du port de commerce d’une superficie de2418 m²,
–Lequai dit du«Sablier»d’une longueur de 45 ml,
–65mldufutur pontonrenforcéàréaliser dans le cadreduprojet
d’extension du port de plaisance mené par la commune,
–Laparcelle n°6 d’une superficie de 1057 m² sur le terre-plein du
Prosternavec bâtiment (hangar+bureau)
–Emprisesàproximité de la parcelle n°6 d’une superficie de 720 m²
correspondantà53places de parking.
Ces surfaces sont indissociables, elles constituent un lot unique.
IV.Manifestation d’intérêt concurrente
Les personnes intéressées devront transmettreleur manifestation
d’intérêt concurrente par lettrerecommandée avec demande d’avis
de réception (ouremise contrerécépissé) au :
Département des Côtes d’Armor
Direction des infrastructures
9, place du Général de Gaulle
CS 42371
22023 Saint-Brieuc Cedex 1
Au plus tardle8novembre2019 à12h
Les documents concernant cet appelàmanifestation d’intérêt sont
téléchargeablesàl’adresse suivante :
https://cotesdarmor.fr/publicite-domaniale

APPELD’OFFRES

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