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JEUDI 24 OCTOBRE 2019 france| 9
Edouard Philippe mis
en difficulté par le contrat
maltais d’un conseiller
Le premier ministre a été interpellé à l’Assemblée
après les révélations concernant Sandro Gozi
L
e cas Sandro Gozi s’est in
vité à l’agenda du premier
ministre, Edouard Philippe,
mardi 22 octobre. Selon des infor
mations du Monde et du quoti
dien maltais Times of Malta, ce
chargé de mission Europe à Mati
gnon est soupçonné d’avoir cu
mulé son travail avec un poste de
conseiller pour le premier minis
tre maltais, Joseph Muscat, auprès
duquel il a signé un contrat de
prestation en juin 2018. M. Phi
lippe a été interpellé à ce sujet lors
des questions au gouvernement à
l’Assemblée nationale.
« Monsieur le premier ministre,
pour qui travaille réellement votre
conseiller? Pour luimême, pour la
France, pour Malte, pour l’Italie ?,
s’est interrogé PierreHenri Du
mont, député (Les Républicains)
du PasdeCalais, à propos de celui
qui a aussi été secrétaire d’Etat aux
affaires européennes du gouver
nement de Matteo Renzi, en Italie,
entre 2014 et 2018. Pouvezvous
nous garantir que votre conseiller
n’a jamais utilisé aucune informa
tion qu’il aurait eue à connaître à
Matignon au profit d’un autre gou
vernement? »
En réponse, Edouard Philippe
s’est trouvé contraint à un exer
cice d’équilibriste consistant à ne
pas lâcher son conseiller sans
pour autant lui offrir de blanc
seing ; car le locataire de Matignon
assure ne pas disposer, pour
l’heure, de preuve matérielle que
M. Gozi ait stoppé sa collaboration
avec Malte au moment de son em
bauche à Matignon, fin juillet. Ce
dernier assumait même, dans un
premier temps, auprès du Monde,
le fait de cumuler ces deux em
plois, louant une approche « trans
nationale », avant de changer de
version et d’assurer que son con
trat maltais était en fait suspendu
depuis la fin mai.
Intermède
De son côté, le gouvernement
maltais a expliqué au Monde,
lundi, qu’il avait été convenu que
le contrat entre « en voie de cessa
tion progressive », mais sans préci
ser à quelle date exactement.
« Comme il l’avait fait par écrit au
moment de son embauche, M. Gozi
a indiqué que son emploi à Mati
gnon, depuis le 30 juillet 2019, était
exclusif de toute autre activité pro
fessionnelle, a fortiori pour un
autre gouvernement. Nous en pre
nons acte, a affirmé le premier mi
nistre dans l’enceinte de l’Assem
blée nationale. Nous l’avons invité
à produire dans les plus brefs délais
les pièces qui permettent de confir
mer la fin de sa collaboration avec
le gouvernement maltais au
moment de son embauche. »
A cela s’ajoute une autre ques
tion : Sandro Gozi atil déclaré son
activité maltaise – qu’elle soit ac
tuelle ou non – à la Haute Autorité
pour la transparence de la vie pu
blique (HATVP), chargée notam
ment de se pencher sur les possi
bles conflits d’intérêts des collabo
rateurs ministériels? Là encore,
Edouard Philippe n’en a, pour
l’heure, pas la moindre assurance.
Benoît RibadeauDumas, direc
teur de cabinet du premier minis
tre, s’est entretenu, lundi, avec
M. Gozi, et lui a demandé de « jus
tifier rapidement l’accomplisse
ment de ses obligations déclarati
ves à la HATVP », assure Matignon.
Dimanche, l’intéressé ne se souve
nait en tout cas pas avoir effectué
un tel acte. « Je vais vérifier », décla
raitil au Monde. Contactée, la HA
TVP refuse de communiquer sur
le contenu de son dossier, étant te
nue au secret sur la situation des
membres de cabinets ministé
riels. « Nous confirmons avoir reçu
les déclarations de Sandro Gozi, qui
avait deux mois pour les déposer
après sa nomination, se conten
taiton d’indiquer, mardi, au sein
de la HATVP. Les investigations
sont en cours. »
L’intéressé, à l’origine, n’est pas
un proche d’Edouard Philippe.
Mais il a bien fallu monter au cré
neau pour le défendre. « L’expertise
et les compétences de M. Gozi sont
incontestables », a défendu le pre
mier ministre. L’Italien a d’abord
connu Emmanuel Macron quand
il était secrétaire général adjoint
de l’Elysée (20122014) durant le
quinquennat de François Hol
lande. Ancien conseiller de Ro
mano Prodi à la présidence de la
Commission européenne, M. Gozi
a par ailleurs enseigné au Collège
d’Europe, à Bruges (Belgique), où il
a eu comme élève Clément
Beaune, l’actuel conseiller aux af
faires européennes de M. Macron.
Son passage à Matignon ne doit
être qu’un intermède : élu sur la
liste La République en marche en
mai, il fait partie des députés euro
péens qui attendent la réalisation
du Brexit pour faire leur entrée au
Parlement de Strasbourg.
« Tous ceux qui ont l’honneur de
servir la France en travaillant au
sein d’un cabinet ministériel doi
vent être, lorsqu’ils font l’objet
d’une attaque politique, défendus
par le chef du gouvernement », a
martelé Edouard Philippe, mardi.
Ce qui ne l’a pas empêché de préci
ser dans la foulée : « Mais le chef du
gouvernement exige d’eux une par
faite probité et le respect de toutes
les règles qui s’imposent à tous
ceux qui ont l’honneur de servir la
France. » Sur la corde raide.
jeanbaptiste chastand
et olivier faye
Les listes « communautaristes »,
objets de toutes les attentions politiques
« Constat terrible » ou « fantasme »? Alors que des élus s’inquiètent d’une montée de « l’islam
politique », « Le Monde » a décortiqué les résultats des européennes bureau par bureau
P
assés à peu près inaperçus
en mai, les résultats de la
liste Union des démocrates
musulmans français (UDMF) aux
élections européennes sont au
cœur du débat lancé depuis la ren
trée par des responsables politi
ques Les Républicains (LR) et La Ré
publique en marche (LRM) sur la
présence de listes « communau
taires » ou « communautaristes »
aux municipales de mars 2020.
Xavier Bertrand a été l’un des
premiers à ouvrir les hostilités, le
19 septembre, lors de l’émission
« Vous avez la parole » sur
France 2, en demandant à Emma
nuel Macron de « prendre les dis
positions législatives ou réglemen
taires » pour « interdire qu’aux
prochaines municipales il y ait des
listes communautaristes, parce
que l’islam politique est en train de
vouloir s’implanter ». Appelé à
préciser de qui il parlait, le prési
dent de la région HautsdeFrance
a alors nommé l’UDMF. Il a réitéré
son appel le 13 octobre dans une
interview au JDD. L’UDMF, qui
ambitionne de présenter une liste
dans une cinquantaine de villes,
se revendique sur son site comme
« un mouvement non confession
nel, laïc et profondément républi
cain » mais « régulièrement taxé
de communautaire par la classe
politique française ».
Dans un entretien au Parisien,
jeudi 17 octobre, le ministre
chargé des collectivités territoria
les, Sébastien Lecornu, s’inquié
tait également de « la possible exis
tence de listes communautaires,
comme celle qu’on a pu voir aux
européennes » évoquant une « me
nace » et appelant à des « fronts ré
publicains locaux dans les villes où
le problème se posera ». Dimanche
20 octobre, le président des séna
teurs LR, Bruno Retailleau, indi
quait, dans un entretien au JDD,
son intention de déposer « dans
les jours qui viennent » au Sénat
une proposition de loi pour « con
trer » ces listes en interdisant
« tout financement public d’un
mouvement communautariste »
et de prohiber « les candidatures et
la propagande électorale commu
nautaristes ».
« Phénomènes marginaux »
Ce n’est pas tant les 0,13 % (soit
28 469 voix) réalisés par l’UDMF
au niveau national qui semblent
alarmer les édiles, mais plutôt la
percée de la liste dans certaines
villes. Sur CNews, le 18 octobre, le
député Rassemblement national
(RN) du Nord Sébastien Chenu lan
çait ainsi : « A Maubeuge, cette liste
a fait 40 % dans certains quar
tiers », tweetant son propos peu
après. Un exemple également cité,
dès juin, par le ministre de l’action
et des comptes publics, Gérald
Darmanin, sur RTL : « Plus de 40 %
des votants de ce bureau ont voté
pour cette liste qui se disait musul
mane. (...) C’est un constat terrible
pour la République. »
Qu’en estil exactement? Le
Monde a étudié les résultats de
l’UDMF bureau par bureau pour
les européennes 2019. Et c’est, en
effet, dans le 17e bureau de
Maubeuge que le parti obtient son
meilleur score, avec 40,94 % de
voix exprimées. Mais ce résultat
n’a été atteint qu’avec 70 voix,
dans un bureau qui comptait
pourtant 761 inscrits. Si l’UDMF
dépasse 40 % dans ce quartier
maubeugeois, c’est donc avant
tout en raison d’une importante
abstention (77,14 %).
Ce phénomène se vérifie partout
où l’UDMF fait le plein de votes.
Parmi les cinquante bureaux
pointés du doigt par M. Retailleau
où la liste obtient un résultat à
deux chiffres, pas un seul n’a une
participation supérieure à la
moyenne nationale. Au mieux, les
électeurs du bureau 113 de Ville
neuved’Ascq ont été 42 % à se dé
placer, mais en moyenne, à peine
plus d’un électeur sur quatre
(25,3 %) a participé. Au bureau 21 de
ChalonsurSaône (Saôneet
Loire), l’UDMF obtient 20 % des
suffrages avec cinq voix, mais sur
les 443 électeurs inscrits, seuls
vingtcinq se sont déplacés, soit
une participation de 5 %.
C’est sans surprise dans des zo
nes urbaines denses et à forte po
pulation immigrée que l’UDMF
obtient quelques résultats nota
bles, à Montereau (Seineet
Marne), La Courneuve (Seine
SaintDenis) ou VaulxenVelin
(Rhône). Ils restent très faibles en
nombre de voix exprimées. Et ils
contredisent plutôt le propos de
ceux qui les agitent pour alerter
d’une « menace », souligne Vin
cent Tiberj, chercheur au centre
EmileDurkheim et professeur à
Sciences Po Bordeaux : « Quand
vous savez qu’il y a de 4 à 5 millions
de musulmans en France, cela rela
tivise beaucoup l’idée qu’il y ait un
électorat à base musulmane. »
« C’est un épiphénomène. On est
dans le fantasme », estime Samir
Hadj Belgacem, maître de confé
rences à l’université JeanMonnet
de SaintEtienne. « Non seulement
ces résultats ne prouvent rien,
ajoute le sociologue, mais mon tra
vail de terrain montre que le vote
communautaire n’existe tout sim
plement pas. On est là dans une lo
gique de surenchère de LR et LRM
avec le RN, où l’on cherche à créer la
polémique autour de phénomènes
marginaux. Les Républicains ne
sont pas menacés par les listes
UDMF! » Aux européennes, à
Maubeuge, le RN est arrivé large
ment en tête, avec 37,43 %, soit dix
points de plus que son score natio
nal. Sur la ville, la liste de l’UDMF
arrive en cinquième position, avec
6,10 %, derrière La France insou
mise et Europe EcologieLes Verts.
« Quelle était la probabilité qu’un
parti de 900 membres ayant réalisé
0,13 % aux élections, soit invité en
direct sur BFMTV et ait une double
page dans Libération? », ironise
Vincent Tiberj. C’est l’effet para
doxal de cette polémique : elle a of
fert à ce minuscule parti une inat
tendue fenêtre médiatique.
jérémie baruch
et aline leclerc
Macron à Mayotte : « La France,
c’est d’abord la sécurité »
Attendu sur le sujet de l’immigration clandestine, enjeu majeur
pour l’archipel, le président de la République a affiché sa fermeté
l’île, rappelant que, lors de son pré
cédent passage en tant que candi
dat, c’était l’endroit où il avait reçu
le plus de baisers. Avant de pro
noncer la phrase que beaucoup at
tendaient : « Maoré na Farantsa
pakatcho! Farantsa na Maoré pa
katcho! », « Mayotte avec la France
pour toujours! La France avec
Mayotte pour toujours! ». Ce slo
gan fait écho à la plaque implantée
de l’autre côté du bras de mer, à
Moroni, la capitale des Comores,
proclamant que « Mayotte sera co
morienne à jamais ». Depuis l’indé
pendance proclamée en 1975, les
Comores ne cessent de revendi
quer leur souveraineté sur l’archi
pel de Mayotte.
« La France, c’est la sécurité, la
France, c’est la santé, la France, c’est
l’école, ce sont des chances données
à Mayotte pour réussir », a lancé le
chef de l’Etat, en soulignant les
moyens mis en œuvre ou annon
cés dans le cadre du plan de con
vergence de 1,6 milliard d’euros en
faveur de Mayotte. Des mesures
pour la plupart déjà annoncées
qui ne soulevaient guère l’enthou
siasme de la foule.
Pour revenir sur la question de
l’immigration clandestine, le chef
de l’Etat a choisi de se rendre à
M’Tsamboro. Cette commune du
nordouest de Mayotte est un ter
ritoire favorable au Rassemble
ment national – la liste de Jordan
Bardella y a rassemblé 54,5 % des
voix aux élections européennes,
bien devant la liste de droite de
FrançoisXavier Bellamy, qui a
remporté la deuxième place avec
15,5 % des voix.
Alors que l’île subit une très forte
immigration clandestine issue
quasiexclusivement des Comores
voisines, M. Macron s’est réjoui
que les reconduites à la frontière
aient « fortement augmenté », at
teignant « quasiment 24 000 de
puis le début de l’année, contre
9 800 » en 2018, sur la même pé
riode (de janvier à octobre).
Allonger la piste de l’aéroport
Santé, éducation, infrastructu
res... Le chef de l’Etat a pu égrener
les mesures prises en faveur de
l’archipel. C’est en abordant le su
jet des infrastructures que M. Ma
cron est parvenu à recueillir quel
ques manifestations d’approba
tion. En particulier quand il a
abordé la question de l’allonge
ment de la piste de l’aéroport de
Dzaoudzi, qui ne peut accueillir
actuellement de grosporteurs en
ligne directe, sauf ceux qui pas
sent par La Réunion pour leur ra
vitaillement. Une situation qui
conduit à un monopole d’Air Aus
tral sur la desserte et à des prix du
billet élevés. Ce qui contribue à
l’enclavement de Mayotte, péna
lise son économie et contraint
une partie de la population au sé
dentarisme.
patrick roger
M. Macron
s’est réjoui que
les reconduites
à la frontière
aient « fortement
augmenté »
« L’expertise et
les compétences
de M. Gozi sont
incontestables »,
a défendu
Edouard Philippe
PA R L E M E N T
L’Etat ne compensera
pas le coût de certaines
mesures « gilets jaunes »
Le coût des mesures
d’urgence liées à la crise
des « gilets jaunes » ne sera
pas assumé par l’Etat. Lors de
l’examen en séance du projet
de loi de financement de la
Sécurité sociale (PLFSS) pour
2020, les députés ont adopté,
dans la nuit de mardi 22 à
mercredi 23 octobre, l’article
qui acte la noncompensation
des pertes de recettes indui
tes par deux dispositions :
l’avancement au 1er jan
vier 2019 des exonérations
de cotisations sociales sur les
heures supplémentaires
et la suppression de la CSG
pour les retraités modestes.
Décidées fin 2018, ces baisses
de prélèvement représentent
un manque à gagner pour le
budget de la Sécu de 2,7 mil
liards d’euros. Le 15 octobre,
des députés des groupes d’op
position, ainsi que quelques
élus macronistes, avaient
adopté en commission des
amendements prévoyant la
compensation financière par
l’Etat. Lors des débats durant
la nuit de mardi à mercredi,
l’Assemblée est donc allée
dans le sens inverse. L’opposi
tion a dénoncé un « siphon
nage » du budget de la Sécu.
Appel à la grève à La Réunion
Pour la première visite d’Emmanuel Macron en tant que prési-
dent sur l’île à partir de mercredi soir, l’ensemble des syndicats
réunionnais ont lancé un appel à la grève générale pour jeudi
24 octobre. Interrogé sur le sujet lors d’une conférence à
Mayotte, mardi, le chef de l’Etat a reconnu que « La Réunion
a[vait] été bousculée par des conflits sociaux très importants », et
que le problème de « la vie chère rest[ait] essentiel ». « J’aurai des
messages très forts sur l’agriculture et l’emploi », a-t-il assuré.
mayotte envoyé spécial
A
rrivé à Mayotte mardi
22 octobre à 9 h 50
(heure locale), Emma
nuel Macron s’est
d’abord fait présenter Shikandra,
le dispositif de lutte contre l’immi
gration clandestine, regroupant
des forces de la gendarmerie, de la
police, de la police aux frontières
(PAF) et de la Légion étrangère, de
venu opérationnel depuis le mois
d’août. C’est à bord d’un intercep
teur de la PAF et escorté d’une fré
gate, d’une vedette côtière de sur
veillance maritime, de plusieurs
intercepteurs et d’un hélicoptère
qu’il mettait une heure plus tard
pied à terre sur le ponton de plai
sance de Mamoudzou, vers 11 h 20.
Après avoir passé les troupes en
revue et leur avoir remis l’écusson
de l’opération Shikandra, le prési
dent de la République, accompa
gné du ministre de l’intérieur,
Christophe Castaner, de la minis
tre des outremer, Annick Girar
din, et du secrétaire d’Etat chargé
des transports, JeanBaptiste Djeb
bari, a prononcé son premier dis
cours devant une assistance d’un
petit millier de personnes – peu
nombreuse en comparaison des
précédents voyages présidentiels :
des dizaines de milliers de Maho
rais en liesse avaient accueilli Jac
ques Chirac, le premier chef d’Etat
français à poser le pied sur le sol
mahorais, en 2001, mais aussi Ni
colas Sarkozy, qui venait annoncer
en 2010 la départementalisation
du territoire, et une foule plus im
portante encore a accueilli Fran
çois Hollande en 2014.
La faute, en partie, à une sécuri
sation extrême qui avait trans
formé Mamoudzou en camp re
tranché, quasi impossible d’accès,
dissuadant bon nombre de Maho
rais de se déplacer, et à un filtrage
sans merci, écartant les « indésira
bles » du Collectif des citoyens de
Mayotte. La présidente du collec
tif, Estelle Youssouffa, a ainsi été
interpellée avant même de pou
voir pénétrer dans le périmètre du
meeting et conduite au commis
sariat, où elle s’est vu signifier une
plainte pour « rébellion ». Autant
de mesures qui auront eu pour
seul résultat de dévitaliser l’ac
cueil des Mahorais.
« Kwezi Maoré », lançait M. Ma
cron en shimaoré, l’une des deux
principales langues parlées sur