Découvert à partir de 2013
grâce au succès d’une série
de playlists qui ont fédéré
un public rajeuni, le label
de Chicago, adepte
du bricolage maison, se fait
l’ardent défenseur de
musiciens émergents dont
il assure vaillamment
la promotion.
C’
était il y a un an. Quatre groupes de
Chicago prenaient date au New
Morning, le temps de deux soirées,
chacun avec leur identité, tous réunis sous
Par
Jacques Denis
Envoyé spécial à Chicago
Photos Camille McOuat
INTERNATIONAL
ANTHEM
Forte
émanation
de jazz
une même bannière, International Anthem,
un label encore peu connu par ici. En tête de
pont, le combo du batteur (et fils de batteur)
Makaya McCraven, joli bébé né à Paris et
grandi outre-Atlantique. Le jeune homme dé-
barquait avec, dans ses bagages, un double al-
bum, Universal Beings, annoncé comme la
sensation de l’hiver 2018. «Ce disque nous a
fait passer un cap, sourit Scott McNiece, l’un
des fondateurs du label, avec David Allen. Des
radios à Londres l’ont beaucoup joué, des pro-
grammateurs européens nous ont sollicités.
Heureusement, car jusque-là, malgré un pre-
mier succès d’estime avec le disque de Jeff Par-
ker [multi-instrumentiste membre de Tor-
toise ndlr], nous survivions. Et puis nous avons
décidé de tout parier sur Makaya, notre vingt-
deuxième sortie !» C’est donc passé, l’album
a tout cassé. Et ce best-seller a permis dans la
foulée de mettre en lumière le patient travail
de ce label, une quarantaine de projets en
cinq ans, une somme de talents aussi diffé-
rents que détonants.
«La plateforme que nous avons construite est
désormais repérée. Nos sorties font l’objet d’at-
tention, tant du public que de la critique. Mais
ça prend du temps...» Long soupir pour le
26 u Libération Lundi^21 Octobre 2019