Auprogramme
connu de ses membres s’appelle AiWeiwei, même si,
tout jeune, iln’étaitpasunmembredepremier plan
du collectif.Les autres vivent pour la pluparten
France, enexil. Uneexposition vientd’ouvrir àParis à
la Maison de la Chine**.Mais ilyafort àparier qu’il
soitpeuquestion des étoilesàl’inauguration du
CentrePompidou deShanghaï, où serendraleprési-
dentMacron, début novembre, alorsque l’artcontem-
porain chinois, dontlecôtésubversif est sans doute
plus, disons, subtil aujourd’hui, affiche de jolis scores
sur le marchémondial.
D’art, il ne semblepasêtrequestion enrevanche dans
l’article que PhilippeRidet signe sur les grandeursetla
décadencedeladroitedans l’élection municipalepari-
sienne.Uneépopéepolitique danstoutesasplendeur :
de l’arrivéeenfanfaredeJacques Chirac en 1977àla
paranoïa de Rachida Dati depuis sa mairie du 7earron-
dissementenpassantpar lerègne deJean Tiberi, la
dépression de PhilippeSéguin et les«moments de
grâc e» de NathalieKosciusko-Morizet.Quoique... à
bienyréfléchir,àceniveaudehaine, decoups bas, de
vengeances et de méchancetés entous genres, onpeut
tout de mêmeparler de grand art.
Marie-PierreLANNELONGUE
*Du7au10novembre,auGranDPalais.
** Jusqu’au1erfévrier.
La jeunesse ducôté incandescent...C’est
ce que donneàvoir le photographe américainJim
Goldberg, dontlas érieRaisingWith Wolves(élevésavec
les loups) seraexposéeàParis dans le cadredeParis
Photo*.L’artisteaphotographié un groupedejeunes
sans-abri, puis leuratendu,comme il lefait souvent,les
images–tirages ouPolaroid–afin qu’ils écrivent des-
sus. Ou plutôt griffonnentquelques mots qui disentleur
état d’esprit, leurspensées.Leur vie. C’est larencontre
de ceslettres tracéesmaladroitement, presquerageu-
sement, et decesimages fiévreuses quifait toutela
poésie de l’œuvredeJim Goldberg. Car il s’agit bien
d’une œuvreetc’est cela queJean-BaptisteTalbourdet,
directeur de la création deMLemagazine duMonde,a
choisi de montrer dansce numéro, louantune
démarchedeplasticien où les disciplines s’entrecho-
quent:l’écriturequi s’invitesur la photo, les images qui
sontdécoupées etcollées. Commepour direquelque
chose de la brutalitédusujet.Uneautredes grandes
séries de Goldbergs’appelleRic hand Poor(Riches et
pauvres) On ne peut pasfaireplus clair.
La forcedel’art, c’est aussice qu’interrogeFrédéric
Lemaître,correspondantduMondeàPékin. Ilretrace
l’histoired’un grouped’artistes qui s’étaitbaptisé«Les
étoiles»etdemandait,ilyatout justequaranteans,
l’instauration de la démocratie en Chine.Le plus
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