Les Echos - 22.10.2019

(avery) #1
Mardi 22 octobre 2019
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Snowflake 23

Bruno Trévidic
@BrunoTrevidic

Qui de Boeing ou de l’Aviation civile améri-
caine doit porter le chapeau pour avoir
laissé voler le système MCAS du 737 Max, à
l’origine des crashs de Lion Air et Ethiopian
Airlines? Telle est la question qui sous-tend
les derniers échanges aigres-doux entre
l’avionneur et la Federal Aviation Adminis-
tration (FAA) effectués par presse interpo-
sée. Accusé en fin de semaine d’avoir caché
des informations sur les dysfonctionne-
ments du MCAS, Boeing a répliqué ce lundi
par un communiqué affirmant avoir
informé « à de multiples occasions » la FAA
des modifications apportées à ce système
antidécrochage dans le cadre du processus
de certification.

Contre-attaque de Boeing
Une façon pour l’avionneur de contre-atta-
quer sur le terrain médiatique, après l’effet
désastreux produit par la publication, ven-
dredi dernier, d’un échange de messages
datant de 2016 entre un ancien pilote d’essai
de Boeing et l’un de ses collègues, qui évo-
que des problèmes rencontrés en simula-
teur avec le système MCAS.
A la lecture de ces messages transmis en
début d’année par Boeing aux enquêteurs
de la FAA, il apparaissait que la dangerosité
du système MCAS, capable de prendre la
main sur les pilotes pour mettre l’avion en
piqué, s’était déjà manifestée lors d’une
séance de simulateur durant des tests de
certification... Et, à en croire ses responsa-
bles, la FAA n’aurait pas été informée de ces
anomalies. Ce qui aurait le grand avantage
de dégager sa responsabilité.
Sans contredire formellement son auto-
rité de tutelle, Boeing affirme avoir tenu
informé « à plusieurs reprises, tout au long

du processus, la FAA et les régulateurs inter-
nationaux » des développements sur le sys-
tème MCAS. « Le processus comprenait éga-
lement l’évaluation du MCAS dans des
configurations à faible vitesse pour la forma-
tion et la certification », précise l’avionneur.
Quant à l’échange de messages entre le
pilote d’essai et son ancien collègue, il aurait
été mal interprété, assure Boeing. Les pro-
blèmes évoqués ne concernaient que le logi-
ciel de simulation de vol, et non l’avion. « Le
logiciel de simulateur [...] était encore en
phase de test et n’avait pas encore été finalisé,

explique Boeing dans son communi-
qué. Séparément, une version à faible vitesse
de MCAS a été installée sur les avions utilisés
pour les essais e n vol liés à la formation, q ue la
FAA a supervisée en août 2016. Le personnel
de la FAA a également observé le fonctionne-
ment de MCAS [ ...] lors des essais e n vol de c er-
tification en août 2016 et jusqu’en jan-
vier 2017 », ajoute l’avionneur.
De quoi ébranler la thèse de la FAA laissée
dans l’ignorance. Ce qui pourrait faire toute
la différence en cas de procès. Contraire-
ment à la réglementation européenne, qui

n

CAC 40
5.636,25 points

-0,649 % n

DOW JONES
26 .770,2 points

-0,9461 % n

EURO/DOLLAR
1,1164 $

-1,1007 % n

ONCE D’OR
1.490, €

-0,1775 % n

PÉTROLE (BRENT)
59 ,42 $
-0,7185 %

DEVISESEUR/GBP0,8621 EUR/JPY1,2102EUR/CHF1,0989GBP/USD1,295USD/J PY1,084USD/CHF0,98 43 TAUXEONIA-0,463LIFFE EURIBOR 3 MOIS-0,41OAT 10 ANS-0,1886 T- BONDS 10 ANS1,76 86


AÉRIEN


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Teva 20
Thomas Cook 18
Triller 24
Valeo 38
Vivendi 38
Wirecard 28

=


LES ENTREPRISES
CITÉES

l’essentiel


L’ heure de vérité
pour Thomas Cook France
Les candidats à la reprise de tout ou partie
des actifs de la filiale française du voya-
giste britannique ont jusqu’à ce
mardi pour déposer leur offre.
Sur les rangs, Marietton Déve-
loppement, Salaün Holidays
et Sainte Claire. // P. 18

Les fonds se bousculent
auprès de la BEI
La Banque européenne
d’investissement investit auprès
de nombreux fonds sur le continent.
Elle est réputée pour son processus
minutieux de sélection des gérants. Un
gage de qualité pour les professionnels
de la finance. // GESTION D’ACTIFS P. 31

Vers une croissance
« spectaculaire » de l’énergie solaire
L’Agence internationale de l’énergie pré-
voit 50 % de capacités d’énergies renou-
velables en plus dans le monde d’ici
à 2014. Le solaire est boosté par
la chute du coût des panneaux
photovoltaïques et les politi-
ques publiques. // P. 21

Créer et développer
son business en Afrique
en limitant les risques
Au bord de la Méditerranée, les
entrepreneurs tentés de s’implanter
en Afrique sont de plus en plus en nom-
breux. Attention au miroir aux alouettes!
// PP. 34 À 37 SPÉCIAL SALON
Shutterstock DES ENTREPRENEURS DE MARSEILLE


Jean-Michel Gradt
@ogrady

Nouveau rebondissement dans le feuille-
ton qui oppose Jean Nouvel et la Philhar-
monie de Paris. L’architecte star – on lui
doit notamment l’Institut du monde arabe
et le Musée du quai Branly-Jacques Chirac


  • a porté plainte auprès du Parquet natio-
    nal financier (PNF). Au cœur du conflit,
    l’envolée de la facture de ce chantier cofi-
    nancé par l’Etat, la Ville de Paris et la région
    Ile-de-France. Estimé à 118 millions d’euros
    au moment de son attribution en 2007, le
    bâtiment a finalement coûté 386 millions
    d’euros. Pour le cabinet Ateliers Jean Nou-
    vel, ce dérapage s’explique par la gestion
    défaillante de la Philharmonie de Paris.
    De son côté, l’établissement public que
    préside Laurent Bayle accuse l’architecte
    d’avoir fortement sous-évalué les coûts et
    procédé à des « modifications permanen-
    tes ». Résultat : en avril 2017, l’établisse-
    ment public a adressé une facture de
    170,6 millions d’euros à l’architecte. Cette
    demande, confirmée par « titre exécu-
    toire » en septembre 2017, comprend
    110 millions d’euros de pénalités de retard.


737 Max : Boeing et la FAA


se renvoient la balle


fait peser la responsabilité finale sur les
épaules de l’avionneur et de son principal
dirigeant, celle des Etats-Unis laisse peser la
responsabilité de la certification sur la FAA.
Et ce même si les tests de certification ont été
menés de bout en bout par les ingénieurs de
Boeing, en application du principe de « délé-
gation », qui permet à la FAA de confier la
certification des systèmes non critiques au
concepteur. Un système également appliqué
en Europe par l’Agence européenne de sécu-
rité aérienne, mais sous la responsabilité de
l’entreprise.n

Des centaines de Boeing 737 Max sont cloués au sol à travers le monde depuis la mi-mars. Photo Elaine Thompson/AP/Sipa

« La somme demandée [...] est près de dix
fois supérieure aux honoraires des Ateliers
Jean Nouvel, elle équivaut à un arrêt de
mort », s’indignent les avocats du cabinet
de l’architecte, Me William Bourdon et
Me Vincent Brengarth, dans la plainte que
l’AFP a pu consulter. Une demande quali-
fiée de « sans précédent dans le monde de
l’architecture ».

« Traitement différencié »
Parallèlement aux poursuites engagées
depuis deux ans devant la justice adminis-
trative, ils ont décidé de contre-attaquer au
pénal, en déposant une plainte le 14 octo-
bre auprès du Parquet national financier.
« La Philharmonie a fait le choix de poursui-
vre uniquement le maître d’œuvre, à l’exclu-
sion des entreprises. Ce traitement différen-
cié ne trouve aucune explication légitime »,
s’étonnent-ils. A leurs yeux, la demande de
la Philharmonie relève de la concussion.
Les avocats dénoncent aussi des faits de
favoritisme au bénéfice de Bouygues. Les
plaignants accusent enfin la Philharmonie
de « faux et usage de faux ».
Dans un rapport publié en 2016, la
Chambre régionale des comptes d’Ile-de-
France avait estimé que le déroulement
du chantier et les choix de gestion affé-
rents avaient été générateurs de coûts
importants.n

Jean Nouvel porte plainte au pénal


contre la Philharmonie de Paris


Nicolas Richaud
@NicoRichaud

Nouvel épisode dans la série « Netflix
fait appel aux marchés financiers ».
La firme de Los Gatos a annoncé, lundi,
qu’e lle allait émettre pour 2 milliards
de dollars d’obligations. En un an, c’est
la troisième fois que le leader mondial
du streaming vidéo a recours à ce type
d’opération pour un montant total de
plus de 6,2 milliards.
La raison? Netflix brûle un cash con-
sidérable. Cette année, le groupe dirigé
par Reed Hastings va dépenser près de
15 milliards dans les contenus (séries,
films, documentaires, etc.). Son record.

Stratégie payante
De la sorte, Netflix étoffe son catalogue
de programmes en vue de fidéliser ses
abonnés payants et d’en conquérir de
nouveaux. Une nécessité de plus en plus
prégnante pour la société alors que la
rivalité va s’intensifier dans le strea-
ming vidéo puisque deux poids lourds
vont débarquer sur le marché en
novembre : AppleTV+ et Disney+.
Jusqu’à p résent, l a stratégie de Netflix
a payé. Chaque trimestre, le parc mon-
dial d’abonnés payants du groupe
grimpe. Celui-là s’élève aujourd’hui
à 158,3 millions. Mais cette politique a
aussi son revers. Les flux de trésorerie
disponibles (« free cash-flow », soit les
liquidités dégagées par l’activité, déduc-
tion faite des investissements), sont
dans le négatif depuis plusieurs années.

« Dans un certain sens, des “free cash-
flows” négatifs seront un indicateur d’un
succès énorme. [...] Lorsque nous produi-
sons une série comme “Stranger Things”,
il faut d’abord dépenser beaucoup de
capital, mais les revenus affluent pen-
dant de nombreuses années », avait justi-
fié Reed Hastings en 2 017. Reste
qu’après avoir enregistré un «free cash-
flow» négatif de 2 milliards de dollars en
2017 et de 3 milliards en 2018, le groupe
prévoit que cet indicateur, très suivi par
les marchés financiers, va encore recu-
ler cette année, à 3,5 milliards.

Plus de 14 milliards de dollars
de dettes
Lors du dernier trimestre, N etflix a ainsi
brûlé 551 millions de cash. Mais la
société américaine a tenté de rassurer
Wall Street en soulignant que ce mon-
tant était en baisse sur un an (859 mil-
lions lors du troisième trimestre 2018).
Et la firme a garanti qu’après 2019 son
« free cash-flow » serait moins dans le
négatif. Netflix n’a pas précisé quand
celui-là repassera dans le vert. Certains
analystes f inanciers prédisent que ce ne
sera pas le cas avant 2021, voire 2022. Et
à condition que la croissance du groupe
ne faiblisse pas trop avec la bataille du
streaming qui s’annonce... En atten-
dant, la dette à long terme du groupe va
atteindre un nouveau pic historique –
après cette énième émission –, à près de
14,5 milliards de dollars. Soit presque
trois fois plus qu’il y a deux ans.n

Netflix va lever


2 milliards


de dollars


pour financer


ses contenus


AUDIOVISUEL


MARCHÉ PUBLIC


Lors du dernier
trimestre, Netflix
a ainsi brûlé 551 millions
de cash.
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