Les Echos - 22.10.2019

30 // FINANCE & MARCHES Mardi 22 octobre 2019 Les Echos

PORTRAIT

par Stanislas du Guerny
— Correspondant à Rennes

Alain Roué,

sur la route

Jeune, A lain R oué avait un rêve, devenir cavalier profes-
sionnel. Il était titulaire d’un Galop 7, participait à des
concours hippiques... La vie en a voulu autrement. Il
cavale sur les routes plutôt que dans les manèges. Car,
en 199 4, il a repris les rênes du réseau Océlorn, l’entre-
prise de transport par autocar de ses parents, qu’il a
longtemps dirigée au côté de sa mère, à la suite de
problèmes de santé de son père, lui-même ancien
chauffeur.
A l’époque, la PME emploie une poignée de salariés.
Et détient dix cars, qui sillonnent la Bretagne, la France
et l’Europe, ici pour le transport de membres d’une
association sportive, là pour un voyage scolaire, ailleurs
pour un comité d’entreprise organisant une semaine de
vacances à l’étranger. « J’étais à la fois secrétaire, peintre,
mécanicien et, évidemment, chauffeur de car », se sou-
vient ce Breton de cinquante ans, cheveux noirs,
sourcils broussailleux et forte carrure, qui fut douze ans
conseiller municipal de sa commune de Landivisiau,
dans le Finistère.

Billettique sans contact
Aujourd’hui, son affaire compte... 450 cars,
420 salariés et affiche un chiffre d’affaires de
30 millions d’euros. Alain Roué a vite compris qu’il
lui faudrait rapidement grandir pour occuper le ter-
rain. En tout, le transporteur a repris ou créé pas
moins de 25 sociétés différentes, souvent petites,
situées dans des villes bretonnes et spécialistes du
transport scolaire ou exploitant des lignes réguliè-
res, notamment sous la forme de délégations de
service public. Sans oublier une ligne de « cars
Macron », entre Brest et Nantes, sous l’enseigne
BlaBlaBus et trois agences de voyages sous la mar-
que L’Eté Evasion. Sa réussite est sous les feux de la
rampe : il vient d’être sacré Opérateur de l’année
2019, une distinction accordée par ses pairs et

« Mobilités Magazine ». Ce qui a fait pencher la

balance? Son recours à l’innovation. Car Alain

Roué a mis en place un système de billettique sans

contact pour ses bus à Douarnenez ou encore un

suivi de ses cars en temps réel par les équipes du

siège. Le patron, qui se veut écolo, plaide aussi en

faveur de la transition énergétique : « Dès que cela

sera possible, mes cars et mes bus fonctionneront au

gaz naturel pour véhicules. Mais il manque encore de

stations d’approvisionnement pour ce carburant

propre. »

Amateur d’extrême

Il en est convaincu : son métier est en pleine mutation.

Et transporter des passagers d’un point A à un point B

ne suffit plus. « Aujourd’hui, il faut s’inscrire dans un

schéma de mobilité où tous les modes de transport se coor-

donnent. On ne peut y trouver sa place qu’en étant à la

pointe de l’innovation », a-t-il confié à la presse.

Avec pour seuls diplômes un BEP de mécanique et

une licence de transport, l’homme est un touche-à-tout.

Tennis, voitures de course, football... Il est d’ailleurs

vice-président du conseil de surveillance du Stade

brestois. A ses heures perdues, il a longtemps peint à

l’acrylique de grandes toiles colorées et abstraites, qui

ornent les murs du siège social. Il a aussi couru deux

marathons, dont celui de Paris, et « des dizaines de semi-

marathons en Bretagne ». Cet amateur d’extrême appré-

cie des escapades nautiques en vedette à moteur pour

pêcher « jusque dans le rail d’Ouessant ». Trop pris par

son groupe, ce chef d’entreprise, père de trois enfants,

laisse désormais à sa fille de treize ans le soin de monter

ses deux chevaux.n

DR

DEGRENNE

Géraldine Hottier-Fayon

est présidente.

Géraldine Hottier-Fayon,

45 ans, diplômée de l’Edhec,

administratrice certifiée IFA-

Sciences Po, a travaillé c hez EY à

Paris, puis aux Etats-Unis. Elle a

rejoint LaCie pour y être direc-

trice administrative et finan-

cière. Suite a u rachat par

Seagate, elle a pris la direction

du contrôle général du groupe.

Depuis 2017, elle est administra-

trice de Degrenne.

ENTREPRISES

UBS LA MAISON DE GESTION

Johann Rivalland

accède à la présidence.

Johann Rivalland, 39 ans, ancien

élève de l’Ecole polytechnique,

diplômé de l’Ensae, a intégré en

2011 la banque d’investissement

d’UBS comme directeur de la dis-

tribution des dérivés action en

France et BeLux. Il devint cores-

ponsable de la salle des marchés à

Paris en 2014 et responsable de

projets stratégiques à la division

wealth management d’UBS

France en 2017. Il était directeur

général délégué d’UBS-La Mai-

son de Gestion depuis 2018.

ARKEMA

Béatrice Zilm

est désormais directrice

de la communication financière.

Béatrice Zilm, 48 ans, ingénieure

de l’Ensic, diplômée de l’IFP

School, a débuté chez E lf Atochem.

En 2004, elle a intégré le service

finance d’A rkema Japon puis la

direction de la stratégie au siège en

2006. Elle devint responsable du
      contrôle de gestion de l’entité unit
      fluorés et polymères fluorés en
      2008, avant d’être détachée au sein
      de la filiale Arkema Japon pour
      gérer les opérations financières en
      Asie. Elle avait rejoint la direction
      de la communication financière
      l’an dernier.

PWC SOCIETE D’AVOCATS

Loïc Le Claire

est nommé managing partner

de PwC Société d’Avocats.

Il sera aussi délégué général

de la fondation PwC.

Loïc Le Claire, 52 ans, titulaire

d’un DESS de juriste d’affaires et

du DJCE, est avocat associé chez

PwC Société d’Avocats. Il a débuté

en 1992 chez Deloitte avant de

rejoindre Arthur Andersen puis

Siméon & Associés. En 1999, il a

intégré Landwell & Associés,

membre du réseau pluridiscipli-

naire PwC, devenu PwC Société

d’Avocats, où il fut associé dès

2005. En 2016, il fut notamment
      chargé des RH et de la transfor-
      mation du cabinet.

BANQUE NEUFLIZE OBC

Valérie Spies

est nommée directrice

de la clientèle.

Valérie Spies, 42 ans, diplômée en

économie, titulaire d’un mastère

en finance et gestion de patri-

moine de l’ESC Lille, a d’abord tra-

vaillé chez HSBC et Crédit Foncier.

Durant treize ans chez Natixis, e lle

fut directrice au sein du départe-

ment gestion de fortune puis res-

ponsable du développement de la

clientèle directe chez Banque Pri-

vée 1818 (Natixis Wealth Manage-

ment). En 2017, elle était devenue

directrice générale déléguée, char-

gée de l’activité banque privée de

Degroof Petercam France.

exportateurs à vendre à l’interna-

tional pour avoir des dollars, les

conillons, bien moins chers sur le

marché mondial que le robusta

vietnamien, attirent aujourd’hui de

plus en plus les acheteurs.

Et ce n’est peut-être que le début

de la vague. Car le Brésil est bien

parti pour abreuver le monde de

grains de robusta (qui servent à

faire le café instantané et

l’expresso), comme il le fait déjà

avec l’arabica, dont il est, et de très

loin, le premier producteur de la

planète. Sur la seule saison 2019-

2020, la production de robusta bré-

silien devrait bondir de 75 % par

rapport à 2017. Et d’ici à quelques

années, le géant sud-américain

pourrait détrôner le Vietnam,

estime Carlos Mera.

De nouvelles variétés

d’arbustes

Cet analyste s pécialiste des « softs »

chez Rabobank rapporte, dans une

interview à Bloomberg, que les

producteurs de café brésiliens sont

en train d’adopter de nouvelles

technologies qui permettent d’aug-

menter la production, à l’heure où

les caféiers vietnamiens sont

vieillissants. Dans le Rondônia, à

l’ouest du Brésil, on plante ainsi de

nouvelles variétés d’arbustes dont

les rendements sont plus élevés.

Enfin, il se trouve aussi que le

robusta de l’Etat d’Espirito Santo,

au sud-est du pays, plaît parce qu’il

est plus doux et neutre que son con-

current vietnamien. Et le Brésil

n’est pas le seul à avoir de l’ambition

avec son robusta. L’Indonésie,

actuel numéro trois mondial,

entend aussi faire la course en tête.

L’Association des exportateurs de

café du pays pousse les planteurs à

produire davantage. Objectif :

doper la production entre 50 % et

60 % dans les cinq années à venir.

Pour y parvenir, les agriculteurs

devront entre autres mieux utiliser

les engrais et améliorer la qualité

des semences, et l’association veut

les y aider, avec le soutien du gou-

vernement.

Le café robusta grignote peu à

peu des parts de marché au roi ara-

bica à travers le monde. Il coûte

moins cher à produire, et sa culture

est plus facile : les caféiers arabica

Muryel Jacque
@MuryelJacque

Ces derniers mois, les sacs de
conillon, le café robusta du Brésil,
sont arrivés en masse en Europe. Le
fait est inhabituel. Les stocks certi-
fiés par l’ICE Futures Europe sont
en effet g énéralement d’abord cons-
titués de robusta du Vietnam, le lea-
der mondial de cette variété. Chez
les négociants de café, des sources
ont assuré à Reuters n’avoir pas vu
une telle flambée des livraisons en
provenance du Brésil depuis 2015.
Au-delà de la baisse du real, la
devise brésilienne, qui incite les

MATIÈRES

PREMIÈRES

Le géant agricole
sud-américain pour-
rait bientôt détrôner
le leader mondial du
robusta, le Vietnam.

Les producteurs
indonésiens pourraient
augmenter leur
production de plus
de 50 % d’ici à cinq ans.

Du Brésil à l’Indonésie, la course au robusta est lancée

,

Envoyez vos nominations à

[email protected]

carnet

fr

+

Ils sont nés

un 22 octobre

• Philippe Askenazy,^
  économiste, 48 ans.


• Philippe Chalmin,^
  économiste, 68 ans.


• Philippe Decouflé, choré-
  graphe et danseur, 58 ans.


• Catherine Deneuve,^
  actrice, 76 ans.


• Nicolas d’Halluin,
  banquier, 55 ans.


• Jérôme Doncieux,
  cofondateur de Relaxnews,
  53 ans.


• Laurent Gillard,
  président du directoire
  de Léon de Bruxelles, 56 ans.


• Jeff Goldblum,
  acteur américain, 67 ans.


• Bénédicte Haubold,^
  fondatrice d’Artélie Conseil,
  48 ans.


• Hassan Jameel, homme
  d’affaires saoudien, 32 ans.


• Yann Jehanno, président
  de Laforêt France, 49 ans.


• Christopher Lloyd,
  acteur américain, 81 ans.


• Pierre Loustric,^
  président de Scentys, 58 ans.


• Emmanuel Moulin,
  ex-directeur général France
  Benelux de Mediobanca,
  directeur de cabinet
  de Bruno Le Maire, 51 ans.


• Claire de Montaigu,^
  présidente de Leaders Trust
  International, 69 ans.


• René de Obaldia,^
  dramaturge, romancier
  et poète, 101 ans.


• Katherine Pancol, journa-
  liste et romancière, 65 ans.


• Nicolas Wolikow,^
  fondateur de Qare,
  48 ans.

ne produisent de bonnes cerises

que lorsqu’elles sont cultivées à au

moins 1.000 mètres d’altitude. Leur

expansion est donc limitée en rai-

son de l’éloignement de ces sites et

des difficultés logistiques liées au

transport et à la transformation du

café, explique l’USDA (ministère

américain de l’Agriculture).

Le robusta résiste en outre mieux

aux maladies et à la hausse des tem-

pératures. Enfin, les goûts des

consommateurs ont évolué depuis

quelques années, les pays a siatiques

par exemple apprécient d’abord le

robusta.

Sur les marchés, les cours du

robusta sont sous pression. La

semaine dernière, ils ont plongé à

leur plus bas niveau depuis près de

dix ans. Et, d’après les chiffres four-

nis par la Commodities Futures

Trading Commission (CFDT), les

investisseurs continuent à parier

sur une baisse des prix des contrats

à terme.n

Le robusta résiste

mieux aux maladies

et à la hausse

des températures.

ÉDITRICE ADJOINTEClémence Callies

DIRECTEUR DES DÉVELOPPEMENTS

ÉDITORIAUX DU PÔLE LESECHOSHenri Gibier

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Nicolas Barré

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