Les Echos - 22.10.2019

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Les Echos Mardi 22 octobre 2019 FRANCE// 05


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Comme u n écho à la « nouvelle géo-
graphie prioritaire pour les territoires
ruraux » réclamée en septembre par
Edouard Philippe. « Nous souhaitons
que les conventions d e ruralité permet-
tent de regarder en face le sujet de la
pauvreté rurale et d’affirmer le volon-
tarisme de notre action pour lutter
contre les inégalités sociales en milieu
rural », affirmait aussi Jean-Michel
Blanquer, devant les députés.
Selon nos informations, le rap-
port Mathiot-Azéma devrait propo-
ser de ne pas toucher aux REP+. Le
ministère de l’Education continue-
rait d’avoir la main sur la liste des
établissements classés REP+. Cette
catégorie pourrait même s’élargir
au profit des quelque 800 écoles
dites « orphelines », ces écoles qui
accueillent des élèves aux difficultés
importantes mais qui ne sont pas
classées en éducation prioritaire,

niveau des académies, sur la base de
critères nationaux. En cas de déla-
bellisation, les dédoublements des
CP et CE1 seraient maintenus.
« Si l’Etat se désengage pour ne
conserver qu’une politique réduite
aux 350 REP+, les recteurs vont effa-
cer la politique d’éducation priori-
taire, car ils seront soumis à des pres-
sions telles qu’elle ne sera plus
prioritaire, redoute Marc Douaire,
président de l’Observatoire des
zones prioritaires (OZP). On va
débrancher tranquillement les REP,
sans même les avoir évalués. » Le pré-
sident de l’OZP y voit le risque d’un
transfert financier des banlieues
vers la ruralité : « Imaginez un rec-
teur qui devra trancher entre les ban-
lieues et les territoires ruraux, il déci-
dera en fonction des électeurs... »
D’autres plaident au contraire q ue
le recteur pourrait être mis à l’abri

Marie-Christine Corbier
@mccorbier


Cette fois, on a au moins une date :
attendu depuis des mois, le rapport
Mathiot-Azéma sur l’éducation prio-
ritaire sera remis au gouvernement
le 5 novembre. Mais le ministre de
l’Education, Jean-Michel Blanquer,
s’exprimera plus tard. Le sujet, sensi-
ble, va faire l’objet de discussions
avec les syndicats. La politique de
l’éducation prioritaire est « large-
ment insuffisante pour faire face aux
inégalités sociales, articulées avec des
inégalités territoriales », avait affirmé
le ministre, en octobre 2018, en com-
mandant ce rapport. « Ce n’est pas
normal de se trouver dans des situa-
tions totalement binaires où si vous
êtes dans l’éducation prioritaire, vous
êtes sauvé et si vous n’y êtes pas, vous
êtes en enfer », indiquait-il alors.


Laisser la gestion des REP
aux recteurs
Des rapports récents et des témoi-
gnages d’experts font entendre la
même petite musique visant à dis-
tinguer le traitement des REP + (les
réseaux d’éducation prioritaire ren-
forcés, qui concentrent les plus gros-
ses difficultés) et des REP. Un rap-
port sénatorial suggérait la semaine
dernière de « conserver les REP+ » et
de mettre en place une « nouvelle
politique prioritaire au niveau acadé-
mique et départemental ».


ÉDUCATION
NATIONALE


Le ministre va rece-
voir, le 5 novembre,
le rapport qu’il avait
commandé pour
réformer l’éducation
prioritaire.


Des discussions
vont s’engager
avec les syndicats.


explique Fouzi Benkhelifa, fonda-
teur d’Origins.earth. D’où un gain
en temps et en précision impres-
sionnant sur la connaissance des
niveaux d’émissions et leurs diffé-
rentes sources.
« Nous allons pouvoir mesurer
rapidement l’impact de nos politi-
ques », explique Celia Blauel,
adjointe à la maire de Paris char-
gée du plan climat. Un plan dont le
bilan ne peut être actuellement
tiré que tous les cinq ans compte
tenu, selon l’élue, du nombre de
« grosses incertitudes » liées au
mode actuel de comptabilisation
des émissions et qui prennent du
temps à être levées.

Google en embuscade
A l’entendre, ce n’est pas le seul
mérite de ce dispositif, auquel
l’Ademe a apporté s on soutien. « On
le prend aussi comme un outil de s en-
sibilisation du public », explique-t-
elle. Une opinion sous la pression
croissante de laquelle les décideurs
politiques, locaux et nationaux,
sont poussés à s’engager concrète-
ment p our le climat. En témoignent
les mobilisations citoyennes de ces
derniers mois, en écho à l’appel de
la jeune Suédoise Greta Thunberg à
écouter l’avis des scientifiques et à
passer à l’action.
Dans quelques mois, les leçons
de ce service pilote de « météo du
carbone » devraient être tirées,
permettant de conclure ou non à
un modèle de service exportable.
Le dispositif a fait sensation
au dernier sommet du C40, à
Copenhague, l’alliance des gran-

des métropoles du monde. La ville
de Paris, qui doit adopter mi-no-
vembre, l’extension de ce réseau,
compterait des envieuses du côté
de Mexico, d’Athènes ou encore de
Hô Chi Minh-Ville.
Cette infrastructure de données,
dont le développement, porté
financièrement par Suez Environ-

Joël Cossardeaux
@JolCossardeaux


Comment espérer répondre effica-
cement à l’urgence climatique
quand les données qui la mettent
toujours plus en évidence, celles
des émissions de CO 2 , mettent sys-
tématiquement deux ans à sortir?
Une situation paradoxale à
laquelle il pourrait être bientôt mis
un terme. Et c’est à Paris qu’un
début de conclusion heureuse
pourrait revenir. La start-up Ori-
gins. earth, en association avec le
Laboratoire des sciences du climat
et de l’environnement (LSCE), le
groupe Suez Environnement et
l’Organisation météorologique
mondiale, qui dépend des Nations
unies, lance ce mardi sur le terri-
toire de la capitale un dispositif de
suivi et de modélisation de ces
rejets, qui permet de mesurer leur
évolution dans une échelle de
temps très courte.
Une sorte de service « météo du
carbone », dont les bulletins seront
hebdomadaires et accessibles au
public. Chaque message permettra,
notamment, de savoir où en est la
ville par rapport à l’objectif de neu-


ENVIRONNEMENT


Le dispositif
de mesures en continu
dont la ville de Paris
se dote délivrera
un état hebdomadaire
du CO 2 rejeté.


car non rattachées à un collège REP
ou REP+. Par ailleurs, les labels REP
seraient gérés par les recteurs, au

La politique
de l’éducation
prioritaire est
« largement
insuffisante pour
faire face aux
inégalités sociales,
articulées avec
des inégalités
territoriales ».
JEAN-MICHEL BLANQUER
Ministre de l’Education
nationale

tralité carbone que la municipalité
dirigée par Anne Hidalgo s’est fixé
pour 2040. A cette fin, Origins.
earth a mis au point avec le LSCE
un indice synthétique de réalisation
de cet objectif basé sur une échelle
de valeur de 5 points.
Les données servant à l’établir
sont celles qui remonteront des
sept capteurs de haute précision
que le LSCE a implantés intra et
extra-muros et auxquels dix autres
doivent s’ajouter à la fin de l’année.
Tous les facteurs d’émissions de CO 2
ont été pris en compte quartier par
quartier, ainsi que leur variabilité.
Comme ceux des réseaux de cha-
leur, dont le niveau de sollicitation,
s’il est au-dessus de la moyenne,
peut trahir des défauts d’isolation
thermique.

Les données des opérateurs de
ces réseaux vont être mises à pro-
fit. Exactement comme le seront
celles du réseau GPS Here, qui
équipe les véhicules, cette fois
pour suivre les rejets de CO 2 du
transport, sections de rue après
sections de rue. « On modélise les
émissions par le bas. On n’attend
plus que cela tombe d’en haut »,

Unique en son genre,
le système
doit permettre
à la capitale de mieux
coller à l’objectif
de neutralité carbone
visé pour 2040.

des pressions, si des données fines
sur le profil social des collèges sont
rendues publiques, qui rendraient
alors évidente l’aide à tel établisse-
ment plutôt qu’à tel autre. « Si l’enve-
loppe budgétaire est constante et que
le cadrage national n’est pas assez
solide, on risque de déshabiller Paul
pour habiller Pierre, met en garde
Francette Popineau, du SNUipp-
FSU. En se concentrant sur les seuls
REP+, c’est un peu comme si l’Etat ne
décidait de soigner que les cancers en
phase terminale, alors que la préven-
tion faite dans les REP e st essentielle. »
La nouvelle carte de l’éducation
prioritaire devait être prête pour


  1. Mais la remise tardive du rap-
    port Azéma-Mathiot et l’approche
    des municipales rendent le timing
    compliqué. « Le calendrier e st encore
    ouvert », glisse-t-on dans l’e ntou-
    rage de Jean-Michel Blanquer.n


Education prioritaire : la réforme


de Blanquer se dessine


Le rapport remis au ministre devrait proposer de ne pas toucher aux REP+, les réseaux d’éducation prioritaire renforcés.

nement, a mobilisé plusieurs mil-
lions d’euros, n’est d’ailleurs pas à
l’abri de la concurrence. Signe qu’il
ne faut pas y voir « la marotte d’une
société française », les Gafa sont déjà
en embuscade. A Copenhague, Goo-
gle, qui comptait parmi les sponsors
du sommet du C40, a entamé son
démarchage des villes.n

Paris va suivre à la trace le CO
2
relâché sur son sol


en bref


Les Français
préfèrent les
villes moyennes
ENQUÊTE Les Français plé-
biscitent la campagne et les
villes moyennes, malgré le
manque de services de proxi-
mité, et les grandes villes ne
font plus rêver, selon une
enquête du Cevipof (Sciences
Po) avec l’Association des
maires de France (AMF) con-
duite par Ipsos Sopra-Steria
auprès de plus de 15.000 per-
sonnes en juin dernier. A la
question « Dans l’idéal, si
vous aviez le choix, où préfé-
reriez-vous vivre? », 45 %
d’entre eux répondent « à la
campagne », 41 % « dans une
ville moyenne » et 13 % seule-
ment dans une métropole.
Une répartition qui ne varie
quasiment pas en fonction de
l’âge o u du niveau de diplôme.

Retraites : pour
les avocats,
le gouvernement
« passe en force »

SOCIAL Les représentants
des avocats ont réclamé lundi
le r etrait d’une mesure d u pro-
jet de budget 2020 de la Sécu-
rité sociale portant « atteinte à
l’autonomie » de leur régime
de retraite, dénonçant un
« casus belli » et menaçant de
boycotter une réunion prévue
mercredi avec Jean-Paul Dele-
voye et Nicole Belloubet.
L’article 52, qui a pour objet
principal la sous-indexation
des retraites supérieures à
2.000 euros par mois, prévoit
aussi « d’aligner les modalités
de revalorisation des pensions
de base » des avocats.

Claire Nouvian
quitte la politique

POLITIQUE Claire Nouvian,
fondatrice de Place publique
avec Raphaël Glucksmann, a
annoncé lundi qu’elle quittait
son mouvement et arrêtait la
politique, « dégoutée » par
l’arrière-cuisine des partis et
leurs pratiques « exécrables ».
« Une poignée d’intrigants for-
més à l’école du vice des partis
politiques ont transformé
Place publique en organe clas-
sique où règnent les luttes
intestines et où les courtisans
réussissent plus que les com-
battants », a regretté la prési-
dente de l’association de
défense des océans Bloom
dans « L’Obs », qualifiant
aussi le PS de « machine assé-
chée qui ne sait plus penser ».

Stéphane

Audras/RÉA
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