Lesnovices ignorent ce terme dontsedélectent lesdandys:lecordo van. Cettematière,dontle
nomrenvoie àlavilledeCordoue,oùelleaurai tété découv erte auviiesiècle,sertàfabriquer des
soulie rs, portefeuilles ou bracelet sdemontre. Provenantd’un epartiefibreusedu cuir de cheval,
situé eaunivea udelacroupe, elle al’avantage dene pascraqueleretdepeu se distendre avec
l’usure. Àune époquesoucieusedemoins gâcher,elleséduitpar sa durabilité.Mais il faut pouvoir
ymettreleprix (à partir de 700€pour unepairedebottine s),s’armerdepatience(le tannage
pren denviron six mois) et,surto ut,dénicher le prod uit. Carnon seulementle cord ovand’unéquidé
permetde fabriqueruneàdeuxpairesdechaussures,pas plus,mais la diminution mondiale de
consommation deviande dechevalcompliquel’approvisio nnement enpeau.Les tanneries répu-
tées,commecellesdeShink iHikaku,auJ apon,oudeHorween,àChicago,etl es adresses des
chausseurs qui en proposent sont su rtoutconnuesdes initiés. V. Pé.
BottineSBrogueS, georgeCLeVerLey, 820 €.MrPorter.CoM
élémentdelangageLe cordovan.
Unevastemaison moderne dans le sud dumaroc, entrehautes
montagnes et vue sur l’océanatlantique. C’est là,«loin du bruit, du
monde et desgens»,que ClémenceQuélennec, alias aJa,acomposé
son premier eP,lebien nomméSolitaire.À28ans, lachanteuse du
groupelaFemme prend ainsi encinq titresunetangenteémanci-
patrice.«Ilyalongtemps quecomposer metentait car, pour
La Femme, je mecontente d’êtr eune in terprèt e»,avouecelle qui a
rejointlaformationrockàl’âge de 17 ans, aprèsavoir étérepérée
sur leréseau socialmySpace. de l’autrecôtédelaméditerranée, elle
s’est armée d’unsynthétiseur,d’un ordinateur et depatiencepour
apprivoiser le logiciel ableton :«Jevoulais êtreéquipée au minimum,
pour pouvoir aller écriredans les dunes, sous les étoiles.Je suis partie
sans référenceniidée préconçue, sans savoir même sice serait de la
musique instrumentale ou si jechanterais.»lerésultatest envelop-
pantet lumineux.letempobien moinsrapide quecelui, survolté,
des morceaux quifonttranspirer lesfans delaFemme.
nuées planantesrelevées de quelquespercussions artificielles,ber-
cements de harpe, bruit desvagues,pépiements d’oiseaux, phrases
doucementchantées ou murmurées de savoix suaveque la presse
asouvent comparéeàcelledeFrançoiseHardy...elle s’en étonne :
«Mon goût va plutôt versles timbres plusévanescents,commecelui
d’une MylèneFarmer.»amatricedecompositeursdebandes origi-
nales de films,tels lesJaponaisRyuichi SakamotoetJoeHisaishi, le
BelgeWimmertens ou l’américain angeloBadalamenti,aJa pro-
pose des titres«comme des petits voyages»,des bulles mélanco-
liques propices auxrêveries visuelles.
élevéeàtoursetàQuimper,dans unefamille dontles membres ont
privilégié l’ingénierie ou la médecine,celle qui affectionne«les réfé-
rences médiévales, les légendes, lescontes, la magie...»est la seule à
avoirfait de la musique sa vie.«Mes parentsn’étaientpas heureux de
ce choix au départ. J’aifait deux ans defacd’ang lais, un de littérature,
mais ne pensais qu’à lamusique. Et puis, avecLa Femme, leschoses
ontpris de l’ampleur:onest partis entournée en dormantchez les
gens, on s’estfait des amis partout dans le monde, onacrééune éner-
gie.»enattendantleur troisième album, en préparation, et une
nouvelle série deconcerts enFrance, elle profited’untempsàelle
dans sonexil marocain, entourée d’amis, dechiens, d’ânes, deche-
vaux. et surtout dechèvres, son animalfétiche, dontelleafait son
nom d’artiste:enhindi,chèvrese ditaja. Valentin PéRez
Solitaire,d’AJA (toMBoyLAB/idoL).
clémen ce Quélen nec,
voix libre.
tête CHeRCHeUSe
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Théophile Boutin. Mr
Porter
legoût