Le Monde - 05.10.2019

NANCYJAZZPULSATIONS

METRONOMY· RAPHAELSAADIQ

MAX ROMEO&FAMILYfeat ROOTSHERITAGE

YOUN SUN NAH TRIO· HEILUNG

KEREN ANN· BELMONDO 5TET

OMAR SOULEYMAN· PAUL PERSONNE

LEE FIELDS&THE EXPRESSIONS

GUILLAUME PERRET· MOLÉCULE

LAURENT DE WILDENEW MONK TRIO

ALFAMIST· LYSISTRATA· ZOLA

THE BONGO HOP· ALOÏSESAUVAGE

NADIA ROSE· CATHERINE RINGER

Fondation Mécénat d'IntérêtGénéral

DIDIER

BOURDON

AUDREY

FLEUROT

DOMINIQUE

PINON

UNE PIÈCE

D’ALEC COPPEL

ADAPTÉEPAR

CLAUDE MAGNIER

NOUVELLE ADAPTATION ET

MISE EN SCÈNE

BENJAMIN GUILLARD

JO

AVECJÉRÔMEANGER,GUILLAUMEBRIAT,DIDIERBRICE,CLOTILDEDANIAULT,GRÉGORYQUIDEL,

BERNADETTELE SACHÉ,JENNIE-ANNEWALKER.

DIRECTION JACQUES BERTIN

THÉÂTRE DU GYMNASE-MARIE BELL

JUSQU’AU9NOVEMBRE

Une co-production &

ce projet, jen’avais plus les moyens financiersdefinir ma scola-

ritéàl’université.Desannées plustard,lorsqueVery BadTriparem-

portéleGolden Globe de la meilleurecomédie, le doyen deNewYork

Universitym’aécrit :“Je vous ensupplie,arrêt ez deraconter quevous

avez interrompu votrescolaritéquand vous étiez étudiantchez nous.”

Àl’intérieur de l’enveloppe se trouvait mon diplôme.»

Si Todd Phillips est différent de sesconfrères, son nouveau film se

révèle encoreplus àpart. Il met en scène lepersonnage de méchant

le pluscélèbredel’univers des comic books,leJ oker deBatman, sou-

vent propiceàdes in terprétations horsducommun. Ce psychopathe

maquillé enclown, auxchev eux teints envert et au sens de l’humour

déformé,aété incarnéàl’écran parJackNicholson dansBatman(198 9)

de TimBurton, HeathLedger dansTheDark Knight(2012) de

ChristopherNolan, Jare dLetodansSuicideSquad(2016) de David

Ayer.C’est aujourd’huiJoaquin Phoenix quireprend le flambeau, et il

le fait de la plus sensationnelle des manières. Ilfaut direque Todd

Phillips propose une approche différentedecelles de ses prédéces-

seurs. Son œuvre,certes cent réesur unpersonnage issu d’uncomic

book, est étrangèreàl’univers des superhéros:BruceWayne –lef utur

Batman–yapparaîtcertes, mais iln’est encorequ’un enfant, loin du

justicier en capequi deviendral’ennemi juréduJoker.

Pour réaliser ses meilleurescomédies,Todd Phillips s’est appuyé sur

des corps comiques:Will Ferrell(Retouràlafac),ZachGalifianakis

(Ver yBad Trip),Jonah Hill(WarDogs).DansJoker,c’est le corpséma-

cié deJoaquin Phoenix, dans un emploi decomiquecont rarié et

disruptif,qui devientlevéritable effetspécial du film.«Jeparle sou-

ventdegens qui avancent du piedgauche, d’individus qui ne parvien-

nentpas àêtreàl’unissonavec lesautres .Quand vous voulez par

exemple serrer la main detelle personne, elle vous embrasse.Cesper-

sonnagessontindispensables dans unecomédie»,explique leréalisa-

teur.Joaquin Phoenix appartiendrait-ilàcette catégorie?«Joaquin

est le type le plusgauche que l’on puisse imaginer,poursuitTodd

Phillips.Àchaquefois que je voyais qu’ilaccédaitàquelquechose de

bizarre, je lui suggérais d’emprunterune direction encoreplus étrange.

C’est ainsi que nous sommes parvenusàmodeler son interprétation

sur celle du cinémamuet. Notremodèleétait Conrad Veidt dans

L’Homme qui rit,de Paul Leni.»

lefilm

débuteduran tl’été 1979,àGotham City,

ville imaginairemodelée sur la

NewYorkd’avant sa gentrification,

lorsque le cinéma, deFrenchConnectionàTaxi Driveren passantpar

Un après-midi dechien,laprésentait comme une antichambrede

l’enfer.Avant de devenir leJoker, Arthur Fleckest un stand-upper

raté,vivantchez sa mère, mépriséparses employeursoccasionnels,

régulièrementagressé dans la rue, dontler ireobéit moinsàunres-

sortcomique qu’à un désordrepsychique.Le malaise dupersonnage

puis safolie s’inscrivent dans une villerongéeparlamisèreenplein

climat insurrectionnel.«Onmedemande souventpourquoi je neréa-

lise plus decomédies etcommentj’ensuis venuàréaliser un film aussi

sombre. C’est très simple.La comédie était un moyen defairedes films

bon marchépourdes revenus confortables.»Mais Todd Phillips le

sait :pour réaliser unecomédie, ilfaut de la noirceur.«J’ai grandi

dans l’irrévérence, qui est l’essencedecegenre.Saufqu’àl’èredu

politiquementcorrect,cetteirrévérenceest devenue impossible. J’ai

revu récemmentVery BadTrip :il yaplusieursscènes quinepasse-

raientplus aujourd’hui.Pour êtredrôle, ilfaut pouvoir direlavérité,

mais la véritéest désormaisconsidéréecomme une offense. Alors, en

attendantdes joursmeilleurs, j’arrêtelacomédie.»

Joker(2 h02), de Todd PhilliPs.AvecJoAquin Phoenix,

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