Le Monde - 05.10.2019

(Marcin) #1
makingof

“Stallone”


surles plan ches.


Dansl’ aDaptationauthéâtreDuroman
D’emmanuèle bernheimautourDe
l’ acteuraméricain,fabiengorgeart
et clotilDehesmeprojettentDes
images Du film“rockyiii”Demanière
presqueimperceptible.

comme un trésor de jeunesse».mais com-
mentretranscrirecetexte littéraire,«ciselé,
àl’os»,dit Hesme, soixante pages que son
auteure, EmmanuèleBernheim,avait écrit
en 2001àlademande duMonde?«Ona
hésitéunmoment,avoue le metteur en
scène.Fallait-ilfaireunfilm?Trouver une
forme hybride?imiter Stallone?Tout le
processusaconsistéàépurer.»
finalement,pasdetroupe, mais seulement
ClotildeHesme, en jeans etsweatrouge très
années 1980 (l’époque de l’intrigue), accom-
pagnéeparPascal Sanglapour la musique
qui mêleSchubertàdes morceaux deRocky
ou deRambo.Quelques digressions supplé-
mentaires maispasderéécrituredutexte
original, lu en intégralité.«Pendantune pr é-
sentation d’étapeàJosé-Manuel Gonçalvès,
le directeur duCent quatre, qui nousasoute-
nus, Pascal faisait de l’air guitaravecune
perruque blonde et moi jechantaisEye of the
Tiger,sesouvientClotildeHesme.De cela,
on asimplementconservé unechorégraphie
où jefais de la boxe avec mes pieds et la
chanson enfond sonore.»Surleplateau,
minimaliste:uncarréblanc au sol, le noir
en fond de plateau, un micro, unetable.
Et Stallone danstout ça?après uneversion
où desextraits deRockyIIIétaientdiffusés
sur scène, le duoachangé d’avis.«Une pr o-
jection des imagesdufilm aurait aimanté to us
les regardsdes spectateurs, et c’était cuit pour
moi,dit lacomédienne.Je n’aurais pas pu lut-
ter.»mais plutôt que d’yrenoncer entière-
ment, ils ontdécidé de lesfaireapparaîtrede
manièreimperceptible.«Lorsd’un test, cer-
tains spectateursles on tdécelées,d’autres non.
C’est ténu.Comme si lefantômedeStallone
traversait le plateau,détaillefabien gorgeart.
Je suis très heureux deceteffet. Moiqui viens
du cinéma,j’ai dûfaireled euil de l’image pour
mieu xlar éinsérer subtilement.Ilfallait gagner
contre le film.»
aprèscet in termède théâtral, le duo aime-
rait poursuivreson partenariat. ilrêve déjà
d’uneadapt ationaucinémaque gorgeart
réaliserait et oùHesme aurait lerôle princi-
pal. Le livr eàtransposeràl’écran,Tout s’est
bien passé(gallimard, 2013), estànouveau
signé EmmanuèleBer nheim. Et s’ilsn’ont
jamaisrencontrélaromancière, morte
en 2017,ils maintiennentvaillammentsa
prose vivante. Valentin PérEz

Stallone,de et avec Fabien GorGeart
et clotilde Hesme,aucentquatre,àParis,
du 8au26octobre.104.Fr
au tHéâtre national de bretaGne,àrennes,
du 6au9novembre;àtulle le12 novembre.

La couvertureest défoncéetant
l’ouvrage,posé sur latable, aservi.«Quand
j’ai lu Stallone,d’Emmanuèle Bernheim,il
yadeux ans, j’ai étéébloui:ilr aconte l’his-
toiredeLise, une jeunefemme qui,depuis
qu’elleavurockyiii,arenouéavec le bon-
heur.Elle se sentune dette enversson acteur
et héros, Sylvester Stallone.Moi-même, j’ai
vécu un tsunami émotionnel lorsque j’ai
découvert, enfant, avec mon père,rockyii
au cinéma»,racont efabien gorgeart. De là,
le réalisateur aentamé, au Centquatre, en
novembre2018, unatelierpour s’emparer
du texte, encompagnie de son«alter ego»,
la comédienne ClotildeHesme,avec qui il
adéjà collaborédansDianeales épaules,
son premier long-métrage sorti en 2017.
Quand lui se souvientdes poster sde
Stallone quitapissaientsachambre, elle
garde en mémoire«ramboàlatélé, que
mes sœursavaientenregistréenVHS,

Pour l’affiche
du spectacle,
Clotilde Hesme
autilisé une
photo d’elle,
adolescente,
avec des gants
de boxe.

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Archives personnelles Clotilde Hesme

legoût
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