débatdesoirée Faut-il partirenvacances
en arabie saoudite?
Le royaume du GoLfe vientd’annoncer qu’iLaLLait déLivrer des visas touristiques.
ces queLques arGumentsvous inciterontàréservervosbiLLets.ouàtrouver
uneautre destination.textebenjaminbartheLe contre-argument
hédoniste
Pourqu oi se presser àessuyer
lesplâtres?Jusqu’au début du
xxiesiècle,l’idéedefaire venir
desétrangers dans leberceau
de l’ islam étaitsacrilège .Les seuls
personnesautoriséesàvisiter le
paysétaient lespèlerinseffectuant
le hadj,les hommesd’affaireset
lesexpatriésetl eurs familles.Les
mentalitésont commencéàévo-
luer àpartirde2000 et la création
de lacommission pour le tourisme
et l’ar chéologie.mais beaucoup
d’infras tructures,notammentles
aéroportsderiyad et de djeddah,
laissentencoreàdésirer.Le contre-argument
PoLitique
c’estcousu defil blanc.audébut
de l’année, amral-madani,lieute-
nant demBs, en charge de la mise
en valeur dusited’al-ul a, avait
déclaréque levisa de tourisme ne
seraitpas introduitavant troisans.
si le princehéritieraaccéléré la
cadence, c’estpour fairediver-
sion :parce qu’iln’arrive pas se
défaireduscandale Khashoggi,
du nomdecejournalisteL’argument hédoniste
un royaumepour vous toutseul.
c’estlas ensation gris ante que
vous éprouverezàvotre arrivée
en arabie saoudite.son territoire
estvaste :2,15 millionsdekm²,
l’équivalent de la superfic ie
de la France,del ’espagne,
de l’ allemagne, de l’ italie ,du
royaume-uni,delahollande,de
la Belgiqueet de la suisseréuni s.
mais surtout, le pays estpour
l’instantquasi vierge de touristes.
Pasdefile d’attenteaumusée
national deriyad, pas d’embou-
teillage de4×4sur le sdunes du
rubal-Khâli, le «quart vide», le
mythique désertdusud-estde
l’arabie.Luxe, calmeetsolennité.
L’argument PoLitique
Longtempsimpénétrable, cram-
ponnéeaurigorism ewahhabite,
l’arabie saoudite adécidé dese
frotteràces diable sd’occiden-
taux.Pourquoine pasl’encoura-
ger?c’estentendu, le royaume,
queleprinc ehéritiermohammed
Bensalman, ditmBs,aentrepris
de moderniser,est encoreloin
d’avoir achevé sa mue.endehors
desquartiers aisés de riyadetde
djeddah,las égrégation sexuelle
resteenvigueur. dispenséesdu
port de l’abaya,les étrangèr es
devront sevêtirdemanière
«pudique»,épaulesetgenoux
couverts.mais la venuedes tou-
ristes pourrait accélérerlat rans-
formati on dupays.L’argument esthétique
«Nous avonsplusàoffriraumonde
que dupétrole.»c’estlar engaine
dessaoudiens travaillantdansle
touris me.eti ls on traison.Leur
patrieregorge depaysages, de
sites et d’édifi cesd’une grande
beauté. Passonssur le Kingdom
center ,surnomméle «décapsu-
leur», prétentieuxgratte -ciel, des-
tiné àdevenirl’emblèmederiyad.
Lesmerveilles du royaumesont
ailleurs :àal-ul a, au nord-ouest,
unenécropole an tiquedontlamise
en valeur estcopilotéepar la
France;àtaif, nonloindeLa
mecque,lav illégiatur ed’été des
princes,auclimat tempéré;et sur
la myriade d’îlotsencoredéserts
de lamer rouge,cocktail de sable
fin etd’eauémeraude.saoudien, assassinéilyaunan,
dans leconsulatduroyaume à
istanbul,par desbarbouzes venus
de riyad. mBsest considérépar
la plupartdes observateurs
comme lecommanditaire de
l’op érati on.Partirenvacan cesen
arabie,c’est assassiner Jamal
Khashoggi uneseconde fois.Le contre-argument
esthétique
avenuesrectilign es àperte devue,
align ementde villas,centrescom-
merciauxlabyrinthique s:riyad
n’estpas unebelle ville, et djeddah
non plus.quantàLamecque,
la pl upar tdes sites historiquesy
ontété rasésdanslaf ouléedela
conquête de laville, en 1924,par
abdela ziz, le roifondateur dutroi-
sièmeétat saoudien. L’essentieldu
patrimoine matérielde labrillante
civilisation duhedjaz aété détruit
àcette époquepar le sBédouins
venus dunejd,lar égion deriyad.
sur cesruines, toutautour de la
grandemosquée, lesautorités
saoudiennesont fait pousser une
forêtdegaleries commercialeset
de gratte -ciel, d’un goût disons...
discutable.50
lasemaine