Le Monde - 10.10.2019

(vip2019) #1
0123
JEUDI 10 OCTOBRE 2019 international| 5

L’Equateur paralysé, couvre­feu


autour des lieux de pouvoir à Quito


Le président Moreno a déplacé le siège du gouvernement à Guayaquil


bogota ­ correspondante

A


pied et en colère, des
milliers d’Indiens sont
arrivés dans la capitale
équatorienne, où une
gigantesque manifestation était
prévue ce mercredi 9 octobre. Le
président Lenin Moreno, lui, a
quitté Quito. Lundi, alors que les
manifestants qui protestaient
contre une hausse brutale du prix
de l’essence commençaient à en­
cercler son palais, le chef de l’Etat
a choisi de s’installer à Guayaquil,
la deuxième ville du pays, en
compagnie de tout son gouverne­
ment. M. Moreno a fait part de sa
décision à la télévision, entouré
du haut commandement mili­
taire. Depuis lundi soir, dans le
centre de Quito fortement milita­
risé, des véhicules blindés gar­
dent un palais vide.
C’est donc de Guayaquil que
M. Moreno a décrété, mardi soir,
un couvre­feu partiel à Quito. La
liberté de circulation est désor­
mais restreinte de 20 heures à
5 heures dans « les zones adjacen­
tes aux bâtiments et aux installa­
tions stratégiques », en clair aux
abords des édifices publics im­
portants. Lundi, les manifestants,
armés de bâtons, avaient forcé
l’immeuble de la « Contraloria
General », un organisme de con­
trôle de la fonction publique. Le
lendemain, ils réussissaient à pé­
nétrer jusque dans l’hémicycle de
l’Assemblée nationale – lui aussi
déserté – avant d’en être chassés
par les forces de l’ordre.

« Tentative de coup d’Etat »
L’Equateur est paralysé depuis
maintenant six jours. Le secteur
des transports a le premier réagi à
l’annonce du paquet de mesures
d’ajustement, adoptées en accord
avec le FMI. Bus, taxis et camions


  • dans un pays où tout le trans­
    port de marchandises se fait par
    route – ont cessé leur activité


jeudi. L’état d’urgence décrété par
le gouvernement pour soixante
jours dès le début de la grève a
contribué à enflammer les es­
prits. Après les syndicats et les
étudiants, la Confédération des
nationalités indigènes (Conaie) a
rejoint le mouvement vendredi.
« Toutes les routes, toutes les pistes
sont bloquées par des arbres, des
pierres, des tas de terre ou des
pneus enflammés », raconte
Angela Camargo, une habitante
de la région d’Imbabura qui, de­
puis le début du mouvement, est
bloquée à cent kilomètres de chez
elle. Les classes ont été suspen­
dues dans tous les établissements
scolaires du pays.
Le pays de 15 millions d’habi­
tants n’avait pas connu une telle
mobilisation populaire depuis
2005, date à laquelle la rue forçait
à la démission un président en
exercice pour la troisième fois en
moins de dix ans. On comprend
que M. Moreno se sente plus en
sécurité à Guayaquil. « Sa décision
est astucieuse a court terme », juge
le professeur Simon Pachano.
Mais le chef de l’Etat prend le ris­
que d’attiser la colère des mani­
festants indiens qui se retrouvent
à Quito sans interlocuteur. « Son
départ pourrait être interprété
comme un signe de faiblesse »,
ajoute l’expert en politique.
La gestion de la crise par Lenin
Moreno fait débat. « Ce qui arrive
ces jours­ci en Equateur, ce n’est
pas une manifestation sociale de
mécontentement face à une déci­
sion du gouvernement », a affirmé
le chef de l’Etat, en dénonçant la
présence dans les cortèges « d’in­
dividus payés et organisés qui
agissent avec la seule intention
d’agresser et d’abîmer ».
Il a nommément accusé son
prédécesseur et ancien ami
Rafael Correa (2006­2106) et le
« satrape » président vénézué­
lien Nicolas Maduro d’être les
instigateurs du mouvement, de

vouloir « déstabiliser son gouver­
nement » et d’instrumentaliser le
mouvement indien. « Ils sont
derrière cette tentative de coup
d’Etat, a­t­il dit. Avec les ressour­
ces qu’ils ont volées, ils financent
les pillages ». Selon le journaliste
Nestor Aguilera, « il y a beaucoup
trop de monde dans la rue pour
penser que Rafael Correa ou qui
que ce soit puisse téléguider le
mouvement ».

« Violence inhabituelle »
Très actif sur les réseaux sociaux,
Rafael Correa, qui vit en Belgique,
multiplie les appels à manifester
et demande la démission de Le­
nin Moreno. « En démocratie, les
conflits se règlent dans les urnes et
c’est exactement ce que nous de­
mandons : il faut avancer les élec­
tions en cas de grave agitation so­
ciale, comme celle que nous con­
naissons », a déclaré l’ex­prési­
dent dans une vidéo diffusée
mardi. A Caracas, Nicolas Maduro
a choisi l’humour : « Je bouge mes
moustaches et fais chuter des gou­
vernements, c’est ce que dit Lenin
Moreno. Je ne suis pas Superman,
je suis Supermoustache. »
L’ampleur de la mobilisation in­
dienne a surpris tout le monde, à
commencer par le gouverne­
ment. Très puissant dans les an­
nées 1990, le mouvement indien
a été affaibli par M. Correa qui a
joué tout à la fois la division – plu­
sieurs leaders indigènes ont re­
joint son gouvernement – et la ré­
pression.
« La violence du mouvement est
complètement inhabituelle », sou­
ligne le professeur Simon

Pachano, en rappelant que « les gi­
gantesques manifestations indien­
nes du passé se sont toujours ter­
minées par une négociation ». Sur
les réseaux sociaux, les images
des brutalités policières tournent
en boucle. Celle de policiers agres­
sés par les manifestants aussi. Des
journalistes ont été malmenés,
des magasins saccagés.
Sur son compte Twitter, la
Conaie s’est démarquée des actes
de vandalisme et de « la plate­
forme putschiste du corréisme [du
nom de Rafael Correa]. Nous lut­
tons pour la sortie de l’Equateur du
FMI. Nous ne permettrons pas que
ceux qui nous ont criminalisés pen­
dant dix ans récupèrent notre lutte
et celle du peuple équatorien ».
Gouvernement et manifestants
campent sur leur position. Le
gouvernement appelle à un dialo­
gue « sincère », mais refuse de re­
venir sur ses mesures économi­
ques. Le mouvement indigène
exige leur retrait complet et le dé­
part du FMI. « Le gouvernement
ne peut pas faire marche arrière
au risque de perdre toute crédibi­
lité, mais il pourrait offrir des me­
sures de compensations pour cer­
tains secteurs de la population ou
certaines régions », considère
M. Pachano.
Le président de l’Assemblée na­
tionale, Cesar Litardo, a proposé
ses services comme interlocuteur
politique en vue d’un dialogue
pour trouver des solutions. Les
recteurs de quatre universités de
Quito également. Les Nations
unies, la conférence épiscopale
pourraient également jouer les
médiateurs.
Gouvernés à droite, le Brésil,
l’Argentine, la Colombie ont ma­
nifesté leur soutien très ferme au
président Moreno. L’Organisa­
tion des Etats américains et
l’Union européenne ont, eux,
condamné les violences et appelé
au dialogue.
marie delcas

Turquie : le mécène Kavala reste en prison


Le philanthrope libéral est maintenu en détention après une audience ubuesque


istanbul ­ correspondante

U


n tribunal d’Istanbul a
décidé, mardi 8 octobre,
de maintenir en déten­
tion provisoire le mécène Osman
Kavala. Incarcéré depuis presque
deux ans à la prison de haute sé­
curité de Silivri, à la périphérie de
la ville, il est accusé d’avoir tenté
de renverser le gouvernement
lors des grandes manifestations
antigouvernementales organi­
sées dans le parc Gezi en 2013.
Quinze autres militants de la so­
ciété civile comparaissaient à ses
côtés. Tous risquent la prison à vie
dans cette affaire dont le déroule­
ment est une entorse majeure
aux principes de l’Etat de droit.
Parmi eux, Osman Kavala a fêté
cette semaine ses 62 ans en pri­
son. L’homme, un géant aux
yeux bleus perçants et au sourire
débonnaire, n’a rien d’un agita­
teur. Avant son arrestation, il a
consacré l’essentiel de sa fortune
familiale à financer des œuvres
caritatives, se portant au chevet
de l’enfance maltraitée, restau­
rant le patrimoine architectural,
appelant sans relâche au dialogue
avec les minorités religieuses et
ethniques de Turquie. Les faits re­
prochés au groupe de seize préve­
nus auquel il appartient remon­
tent au printemps 2013. A l’épo­
que, 3,5 millions de Turcs étaient
descendus dans les rues des
grandes villes du pays pour

protester contre l’autoritarisme
de Recep Tayyip Erdogan, alors
premier ministre.
Parties de rien – un projet d’ur­
banisme contesté qui visait à cou­
per des arbres dans le centre d’Is­
tanbul –, les manifestations, ap­
pelées « mouvement de Gezi », se
sont propagées au reste du pays
pour devenir le premier grand
mouvement de contestation
contre Recep Tayyip Erdogan, à
l’époque déjà tout­puissant, du ja­
mais­vu depuis son arrivée au
pouvoir en 2002. Les manifesta­
tions avaient été rapidement ma­
tées. Les procès intentés par la
suite à certains des participants,
accusés eux aussi à l’époque
d’avoir tenté de renverser le gou­
vernement, avaient abouti à des
relaxes. C’était en 2015, un an
avant la tentative de putsch de
juillet 2016 qui a fait basculer la
Turquie, signataire de la Conven­
tion européenne des droits de
l’homme, dans l’arbitraire, en
matière judiciaire surtout.

Depuis, les purges n’ont jamais
cessé. Au total, 77 000 personnes
ont été écrouées, plus de 150 000
fonctionnaires ont été mis à pied
et, aujourd’hui encore, n’importe
qui peut être mis en prison pour
un Tweet ou un article. Selon les
statistiques du ministère de la
justice, en 2018, 26 115 enquêtes
criminelles ont été ouvertes pour
insulte au président Erdogan, soit
une hausse de 30 % par rapport à
l’année précédente. Le 27 sep­
tembre, le ministère public a ainsi
requis quatre ans de prison pour
le journaliste Mehmet Yilmaz,
accusé d’avoir « insulté » l’ancien
premier ministre Binali Yildirim
pour avoir questionné l’origine
de la fortune accumulée par ses
fils, de riches armateurs.

Aucune preuve tangible
Dans l’acte d’accusation, le procu­
reur présente le « mouvement de
Gezi » de 2013 comme une opéra­
tion montée depuis l’étranger
dans le but de « mettre la Turquie
à genoux ». Plusieurs diplomates
européens sont cités dans le do­
cument de 657 pages où ils appa­
raissent comme les présumés
complices d’un complot imagi­
naire. Avant tout, le dossier est
vide. A ce jour, la justice turque
n’a présenté aucune preuve tan­
gible de la culpabilité du mécène.
Mardi, à la troisième audience
de son procès, Osman Kavala a
pris la parole sans se départir de

son calme. « Le fait que je sois
maintenu en détention depuis si
longtemps sans que le tribunal ait
pu avancer des preuves de ma
culpabilité est une violation
supplémentaire du droit. Il s’agit
d’une pratique illégale et discri­
minatoire, assimilable à une
punition. J’exige que le tribunal
mette fin à cette pratique illégale,
discriminatoire. »
L’audience prend parfois des
accents ubuesques. Question du
juge à M. Kavala : « Des photos
d’une carte des espèces d’abeilles
et d’une bannière du Front révolu­
tionnaire du peuple ont été saisies
sur votre téléphone portable.
Pourquoi ces photos? » Réponse
du prévenu : « Il s’agit d’une carte
recensant les différentes espèces
d’abeilles en Turquie. Je m’inté­
resse à la faune et à la flore. Il n’y a
là aucun contenu politique.
Différentes photos sont enregis­
trées sur mon portable. »
Nouvelle question du juge :
« Connaissez­vous Soros? » En
Turquie, la fréquentation du mil­
liardaire américain d’origine hon­
groise est assimilée à un crime
depuis que M. Erdogan en a dé­
cidé ainsi. « Qui est derrière
Kavala? Le fameux juif hongrois
Soros, un homme qui incite les po­
pulations à diviser les nations et à
les démembrer », avait­il déclaré
en novembre 2018. Les juges ont
bien retenu la leçon.
marie jégo

En 2018,
26 115 enquêtes
criminelles ont
été ouvertes
pour insulte
au président
Erdogan

Le pays n’avait
pas connu une
telle mobilisation
populaire
depuis 2005

L’UE étale ses divisions


sur le sort des migrants


en Méditerranée


A peine une dizaine de pays acceptent
la répartition proposée par Berlin et Paris

luxembourg ­ envoyé spécial

C’


est un tout petit pas
vers davantage de soli­
darité entre Etats euro­
péens pour l’accueil des mi­
grants : mardi 8 octobre, à Luxem­
bourg, « une dizaine de pays », se­
lon Amélie de Montchalin, la
secrétaire d’Etat française aux af­
faires européennes, ont rallié une
initiative franco­allemande de
soutien à l’Italie et à Malte.
Ce mécanisme temporaire –
d’une durée de six mois, éven­
tuellement extensible – devrait
permettre, en cas de sauvetage
d’embarcations en Méditerranée
centrale, de répartir automati­
quement les personnes débar­
quées. L’idée est d’éviter une réé­
dition des épisodes des derniers
mois, lorsque Matteo Salvini,
alors ministre de l’intérieur ita­
lien, avait fermé les ports italiens
aux navires d’organisations non
gouvernementales (ONG).
Outre la France, l’Allemagne,
l’Italie et Malte, six pays auraient
approuvé le principe. La réalité
semble plus complexe : l’engage­
ment du Portugal, de l’Irlande, de
la Lituanie et du Luxembourg se­
rait acté, mais Chypre, la Bulgarie,
la Grèce, eux­mêmes confrontés à
la question migratoire, approuve­
raient le principe sans toutefois
s’engager dans un éventuel accueil
de ces migrants débarqués en Ita­
lie ou à Malte. Les pays situés sur la
route de la Méditerranée orientale
réclament eux aussi un méca­
nisme qui les aiderait à affronter le
défi d’un nouvel afflux : plus de
7 600 arrivées de la mi­août au
9 septembre, pour 1 900 environ
en Italie et à Malte. La Grèce dit re­
vivre une situation comparable à
celle de la crise de 2015, avec quel­
que 1 000 arrivants chaque mois.

« Rien n’est résolu »
Les autres pays membres? L’Espa­
gne demande à ne pas être
oubliée, alors qu’elle continue
d’enregistrer de nombreuses arri­
vées depuis le Maroc. La Suède se
dit incapable de faire davantage.
Les Pays­Bas rappellent qu’ils en­
registrent, depuis janvier, quelque
600 demandes d’asile chaque se­
maine, « dont 80 % émanant de
personnes non éligibles à ce droit »,
souligne un diplomate. La Belgi­
que totalise 15 000 demandes de­
puis le 1er janvier (« 50 % de plus que
l’Italie »), ce qui l’oblige à créer des
centaines de places d’accueil cha­
que mois. La Roumanie, la Croatie,
l’Estonie, la Finlande réclament
des détails – notamment sur les
personnes qui pourraient bénéfi­
cier de la répartition – ou ont dif­
féré leur réponse. La Suisse, qui a
signé les accords de Dublin et de
Schengen, a évoqué, par la voix de
la ministre Karin Keller­Sutter,
« une question qui relève un peu de
la politique intérieure de l’UE, orien­

tée par la France et l’Allemagne,
avec un succès moyen ».
Les pays du groupe de Visegrad
(Hongrie, Pologne, République
tchèque, Slovaquie) campent, eux,
sur leur refus de toute migration
et mettent un avant le risque d’un
« appel d’air ». Horst Seehofer, le
ministre de l’intérieur allemand,
conteste cette affirmation. Paris
veut convaincre que les pays de
l’Est restent néanmoins ouverts à
une discussion sur la réforme du
mécanisme de Dublin, qui per­
mettrait de soulager les pays de
première arrivée. Et qu’ils finiront
par accepter une réforme globale
de la politique de l’asile, comme
celle annoncée cette semaine pour
le futur commissaire européen
Margaritis Schinas, chargé des mi­
grations. La Commission ne
pourra toutefois rien régler sans
un accord du Conseil ou des chefs
d’Etat et de gouvernement.
Ce relatif optimisme français
n’est pas de mise ailleurs. Le mi­
nistre luxembourgeois Jean Assel­
born, dont le pays a rallié l’initia­
tive franco­allemande mais se dit
au bout de ses capacités d’accueil,
estime que, à ce stade « rien n’est
résolu ». « On est à des centaines de
kilomètres d’un accord sur la politi­
que migratoire, commente ce res­
ponsable socialiste. Or, si l’on ne
trouve pas une solution cohérente,
l’Europe entière peut trébucher.
En 2014, ajoutait­il lundi soir, tout
le monde semblait au moins d’ac­
cord pour sauver des personnes en
mer. Je ne suis pas certain que ce
soit encore le cas aujourd’hui. »
De nombreux autres dirigeants
redoutent désormais les consé­
quences d’une éventuelle action
militaire turque en Syrie et appel­
lent Ankara à « un respect com­
plet » de l’accord conclu avec les
Européens. La Grèce, notamment,
invite son voisin à lutter réelle­
ment contre les passeurs et ré­
clame un soutien financier sup­
plémentaire de l’UE à la Turquie.
D’autres pays soulignent qu’An­
kara ne respecte pas les termes de
l’accord de 2015, qui prévoyait no­
tamment que, pour un migrant
renvoyé de l’Europe vers la Tur­
quie, un demandeur d’asile vi­
vant dans ce pays serait réinstallé
en Europe. A ce stade, 25 000 per­
sonnes ont été réinstallées, mais
1 900 seulement ont été ren­
voyées vers le territoire turc.
jean­pierre stroobants

N AT I O N S U N I E S
L’ONU en déficit, alerte
son secrétaire général
L’ONU pourrait « atteindre le
plus important déficit en dix
ans », et ne pas pouvoir payer
ses employés en novembre,
a alerté, mardi 8 octobre,
le secrétaire général, Antonio
Guterres. Les Etats­Unis con­
tribuent pour 22 % au budget
ordinaire qui atteint 3,3 mil­
liards de dollars (3 milliards
d’euros) pour 2019 hors
missions de maintien de la
paix. La mission américaine
a confirmé qu’ils étaient
redevables de 381 millions
de dollars pour de précédents
budgets et de 674 millions
pour 2019. – (Reuters.)

R E C T I F I C AT I F
Dans un article consacré au
mouvement de lutte « contre
les crises écologiques » Extinc­
tion Rebellion, publié le
9 octobre, nous avons écrit par
erreur que, selon une source
policière, le mode opératoire
du mouvement consistait « à
infiltrer les mouvements so­
ciaux les plus à même de dés­
tabiliser le pouvoir », alors que
ces propos décrivaient la stra­
tégie de l’ultragauche. Extinc­
tion Rebellion réfute tout lien
avec cette mouvance et réaf­
firme que ses « valeurs sont
exclusivement non­violentes »
et que « la non­violence consti­
tue à la fois une éthique et
une stratégie de long terme ».

La Grèce
dit revivre
une situation
comparable à
celle de 2015 avec
mille arrivants
chaque mois
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