Le Monde - 03.10.2019

(Michael S) #1

JEUDI 3 OCTOBRE 2019❷


Communiqué spécial hépatologie


EradiquerǮGILEADENGAGÉ DANSL’ÉLIMINATIONDE L’HÉPATITEC


QUELLE EST LASITUATION


de la prise en charge de


l’hépatite C en France?


Destraitementsefficaces,simpleset


debonprofildetolérancesontacces-


sibles depuis 2014.Ils ont permis un


pas importantau printemps dernier


avec la prescription universelle.


C’est-à-dire la possibilité pour tous
les médecins de prescrire des traite-


ments antiviraux à la quasi-totalité


despatientssansmaladiehépatique


sévère. Cela fait suite àl’accès aux


traitements pour tous les patients


et à l’ouverture de la dispensation


aux officines de ville. L’objectiffi xé


par lesautorités de santé est d’élimi-


ner l’hépatite C en France àl’horizon


2025, soit cinq ansavant celuifi xé


par l’Organisation mondiale de la


santé. Cet objectif est atteignable


aveclamobilisationdetous.


Qui est concerné par le


dépistage del’hépatite C?


Les personnes qui doivent se faire


dépister en priorité sont celles qui


ont étéexposées à certains facteurs


derisque,et,notamment,unetrans-


fusion sanguineavant 1990, soità


l’occasiond’uneinterventionchirur-


gicale, même bénigne, soit à l’occa-


sion d’un accouchement.Mais il ne


faut pas oublier d’autres actes qui


peuvent être àl’origine de la trans-


mission du virus tels quel’usage
de drogues injectables (même en
l’absencedepartagedeseringues)ou
parvoie nasale, même si cela ne s’est
produitqu’uneseulefoisetilyatrès
longtemps ; également un tatouage,
du fait de la présence du virus dans
l’encre ; des soins dentaires,un pier-
cing ou le partage de rasoir ou de
brosse à dents... Finalement, tout le
monde peut être concerné etavoir
été exposé une fois dans sa vie à ce
virus.

Quel estl’engagement de
Gilead contrel’hépatite C?
La mission de Gilead consiste à dé-
velopper des médicaments pour les
patients atteints de maladies graves,
potentiellement mortelles,pour les-
quelles les solutions thérapeutiques
existantes sont insuffisantes. Forts
de notreexpertise en virologie, en
particulier dans le domaine du VIH
et de l’hépatite B,nousavons été les
premiers à développer et à mettreà
disposition des traitements qui per-
mettent de guérir la quasi-totalité
despatients.

Comment se concrétise la
mobilisation de Gilead pour
l’élimination duvirus?
L’engagement de Gilead est mul-
tiple en la matière. D’une part,nous

soutenons la campagne « Du bruit
contrel’hépatiteC»,portéeparl’Afef
(Association française pourl’étude
du foie) et SOS Hépatites, qui a été
relayée,entre autres,lors duTour de
France. D’autre part,l’originalité de
notre dispositif est caractérisée par
une équipe chargée spécifiquement
du parcours de soins.Nos collabora-
teursdédiéssontenlienavectousles
acteursetontunrôledefacilitateurs
pourl’organisationdudépistageetle
parcoursdesoins.
Pour compléter ces actions, nous
soutenons de nombreux projets de
microélimination.Le projet «Villes
sans hépatite C » repose également
sur une équipe dont la mission est
d’aller à la rencontre des élus et ins-
titutions pour leur proposer un tra-
vail conjoint reposant surl’état des
lieux de leur parcours de dépistage
existantetfaciliterl’accèsauxsoins.
La mission « Structures sans hépa-
tite C » est prise en charge par nos
équipesmédicales.Ellesrencontrent
lesprofessionnelsdesantédesstruc-
tures spécialisées comme les Csapa
(Centres de soins, d’accompagne-
ment et de prévention en addictolo-
gie).Là encore, la démarche consiste
àaccompagnerlesstructuresetàles
aider à répondre à leurs besoins de
formation, d’organisation du dépis-
tage et d’accèsaux soins, en cas de

besoin. Nous développons ce type
de collaborationavec les services de
psychiatrie, où 5 % de patients sont
atteintsdeVHC,oudanslesprisons.
A destination des médecinsgéné-
ralistes, nous avons soutenu un
programme digital d’éducation sur
la pathologie ;autant d’outils leur
permettant d’être en mesure de dé-
pister, traiter et guérir les patients
atteintsd’hépatiteC.

D’autres démarches
sont-elles envisagées?
Certains acteurs nous ont fait part
de projets de dépistage ouexamens
couplésau dépistage del’hépatite C.
Nous soutenons, parexemple, une
initiative mise en place en région
Paca qui vise à proposer le dépis-
tage de l’hépatite Caux femmes
lorsd’unemammographie.D’autres
projetsexistent, et cette approche
de doubleexamen sera peut-êtreà
terme étendueaux hépato-gastro-
entérologues qui pourraient sug-
gérer à leurs patients un dépistage
coupléaux endoscopies digestives.
Les anesthésistes sont également
d’autres acteurs essentiels.
Ces démarches multiples ont un
seulbut :l’éliminationduVHC.
Cet engagement de tous est indis-
pensable.
ȖGézabelle Hauray

© GILEAD / DR

©ADOBESTOCK / DR

Mieuxvaut prévenir que guérir :l’expression


est d’actualité pour les pathologies hépatiques.


Eclairage par le PrVictor deLédinghen,


hépatologueau CHU de Bordeaux.


PrévenirǮPRENDRESOIN


DESONFOIEAU QUOTIDIEN


ProgresserǮNOUVEAUX HORIZONS


POUR LE CARCINOME


HÉPATOCELLULAIRE


© DR

QUELLES SONT LES PRINCIPALES


pathologies métaboliquesévitables du foie?


La stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD)


correspond à la présence de graisse dans le


foie. De 15 à 20 % de la population sont concer-


nés. Si cette pathologie est réversible, dans


20à30%descaselleévolueversunestéatohé-


patite non alcoolique (NASH),appelée à tort «


maladie du soda ».


A ce stade, une fi brose et


une inflammation ainsi que


la potentielleévolutionvers


une cirrhose sont associées


à la graisse hépatique. Deux


affections liées directement


à nos modes de vie : 50 % de


la population française est


en surpoids ou obèse (co-


horte Constances).


Comment agir


contre laNASH?


En 2020, le premier traite-


ment de laNASH, dont les


résultats préliminaires ont


mis enavant une action sur


la fi brose, sera disponible


en France. Cette alternative


sera potentiellement acces-


sibledanslecadredesmala-


dies les plusavancées.


Mais l’idéal est de limiter


la nécessité de ce type de


traitement. Il est possible
de pré venir, de faire régres-


ser uneNAFLD, d’éviter le


passage à laNASH ou son


aggravation.Comment? En


faisantévoluer son alimentation et en prati-
quant une activité physique régulière.

Quelles mesures prendreau quotidien
pour préserver son foie?
Modifier favorablement les habitudes peut être
très simple. Concernantl’activité, il s’agit de
préférer les escaliersaux Escalator ouaux as-
censeurs,maisaussi de privilégier levélo sans
assistance électrique ou la
marche à pied quand cela
est possible. A son rythme,
l’objectif est de marcherau
moins trente minutes par
jour, ou de fairel’équivalent
de7500pas.Quantàl’alimen-
tation, le premier élémentà
réduire est le sucre : ne plus
sucrer les yaourts ou le café,
par exemple. Faire attention
à la quantité de nourriture
est également un levier im-
portant. En vieillissant, les
besoins nutritifs diminuent.
Pour s’adapter à cetteévolu-
tion, il suffit d’être vigilant
sur les quantités en man-
geant de toutavec plaisir,
sansseresservir.
Adopter ces habitudes per-
metd’avoirunimpactpositif
sur sa santé hépatique, mais
aussi cardio-vasculaire, rhu-
matologique, etc. C’estaussi
faire un pied de nezaux iné-
galitéssociales.
Tout le monde peut les
mettreenplace.G. H.ȕ

« Il est possible de
prévenir, de faire
régresser uneNAFLD,
d’éviter le passage
à la NASH ou son
aggravation.»

Pr Victor de Lédinghen

« Nousn’avons


qu’un seul but :


l’élimination de


l’hépatite C d’ici


à 2025.»
Dr Christophe Hézode

Daté du 3 octobre 2019, GrandAngle est éditéparCommEdition•Directeur généralEric Lista •CommEdition,agence de communication éditoriale •www.commedition.com •RédactionGézabelle Hauray et Pierre Mongis•
Secrétariat de rédaction Claire Despont •Maquette & réalisationAline Joly(andie.j) • LARÉDACTION DU QUOTIDIENLE MONDEN’APAS PARTICIPÉÀ LARÉDACTION DE CE COMMUNIQUÉ.NE PEUT ÊTRE VENDU SÉPARÉMENT.

Pouratteindrel’objectifd’éliminationduvirusdel’hépatiteCenFranceen2025,Gileadsemobilise.


LeDrChristopheHézode,directeurmédicalHépatologiedulaboratoire,évoquelesenjeuxdel’élimination.


Typelepluscourant


decancerprimitif


dufoie,lecarcinome


hépatocellulaire


(CHC) voitson


incidenceaugmenter


depuisvingtans.


Dépistage,diagnostic


etthérapeutiques
sont au rendez-vous.

CIRRHOSE ET STÉATOSE ENCAUSE
La cirrhose, caractérisée par unefi brose sévère
et une inflammationau niveau du foie, est
le principal facteur de risque de carcinome
hépatocellulaire. Mais des données récentes
font évoluer les connaissances sur les ori-
gines de ce cancer. La stéatose hépatique
non alcoolique (NAFLD), caractérisée par un
« foie gras » sansfi brose, associée ou non à de
l’obésité,multipliepardeuxlerisquedecancer
dufoiemaisaussidecancersdel’estomac,du
côlon,dupancréasetdel’utérus.

UN CANCER DE PLUS EN PLUS FRÉQUENT
EnFrance,entre1980et2012,lenombredenou-
veaux cas de cancer primitif du foie est passé
de 1 800 à 8 723.Cette progression importante
est également observée dans lesautres pays
occidentaux.Elle est liée àl’au gmentation des
différentes causes de la maladie, notamment
le virus del’hépatite C – ce dernier est traité
efficacement par des antirétroviraux d’action
directeuniquementdepuisenvironcinqans–,
les problématiques métaboliques, maisaussi
à une amélioration du diagnostic.En effet,le
dépistage du CHC chez les malades cirrho-
tiques a lieu deux fois par an. Il favorise le
recours à un traitement curatif.

UN ARSENAL THÉRAPEUTIQUE
EN EXPANSION
Au stade précoce, la chirurgie, la destruction
percutanée mais aussi la transplantation
permettent de traiter le cancer du foie. Si la
résection ou la destruction percutanée sont
privilégiées,la greffe de foie est réalisée chez
3 à 4 % des patients éligibles à un traitement
curatif. En France, 1 000 transplantations hé-
patiques sont réalisées chaque année, le CHC
motive plus de 25 % des cas.Au stade plus
avancé, lorsque les traitements curatifs ne
sont plus envisageables, les thérapeutiques
systémiques efficaces se sont longtemps fait
attendre.
Mais depuis une dizaine d’années,l’arse-
nal médicamenteux disponible s’est étoffé,
notammentavec les inhibiteurs de tyrosine
kinase, en première ligne, mais aussi sur les
lignesultérieures.Commedansdenombreux
autres cancers,l’immunothérapie se profile
à l’horizon. En effet, le premier traitement
de cette classe a été approuvé en Asie etaux
Etats-Unis en 2eligne du carcinome hépato-
cellulaire(CHC).
Des études de phase II et III en première
ou seconde ligne sont en cours, offrant de
nouveauxespoirsauxpatients.G. H.ȕ
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