Le Monde - 09.10.2019

(Rick Simeone) #1

4 |international MERCREDI 9 OCTOBRE 2019


0123


La violence de la répression


s’étale au grand jour en Irak


La contestation accuse les partis chiites proches de l’Iran et leurs milices


D


es centaines de vidéos
plus dures les unes
que les autres sont ap­
parues sur les réseaux
sociaux, lundi 7 octobre au soir. A
la faveur d’une levée partielle de la
coupure d’Internet imposée de­
puis plus de quatre jours, les jeu­
nes Irakiens qui manifestent de­
puis le 1er octobre contre le pouvoir
se sont empressés de télécharger
et de conserver ces preuves de la
répression à laquelle ils font face à
Bagdad et dans le sud chiite du
pays. Témoignage de l’usage accru
de la force depuis vendredi, de
nombreuses images montrent de
jeunes hommes tombant ensan­
glantés, fauchés, certains à la tête
ou au cœur, par les balles des for­
ces antiémeute qui leur font face
ou par celles de snipers invisibles.
Dimanche, le mouvement a
commencé à s’épuiser dans la plu­
part des foyers de contestation
après deux journées de répression
particulièrement meurtrières et
l’annonce par le premier ministre
Adel Abdel Mahdi d’une série de
17 mesures sociales et économi­
ques immédiates pour apaiser la
contestation. Mais elle ne s’est pas
éteinte. Après plus de 110 morts et
6 000 blessés, selon un récent bi­
lan officiel, le désir de venger le
sang versé par les « martyrs » ali­
mente la colère. A Sadr­City, un
quartier populaire chiite de 4 mil­
lions d’habitants à quelques kilo­
mètres du centre­ville de Bagdad,
les manifestations se sont pour­
suivies lundi soir. La veille, de vio­
lents heurts entre les manifes­
tants et les forces de l’ordre avaient
fait 15 morts.
Le bilan particulièrement lourd
de cette explosion de violence
dans le bastion du leader chiite
Moqtada Al­Sadr, qui avait appelé
à la démission du gouvernement,
a donné lieu à un rare mea culpa
du commandement militaire. Ce
dernier a reconnu « un usage ex­
cessif de la force » et annoncé avoir
« commencé à demander des

comptes aux officiers qui ont com­
mis ces erreurs ». Jusqu’à présent, le
gouvernement et le ministère de
l’intérieur – dont les forces sont en
première ligne sur les manifesta­
tions – s’en étaient tenus à dénon­
cer des « saboteurs » et des « mains
malveillantes » derrière les atta­
ques et à nier toute implication
dans la répression meurtrière.
Dans une allocution télévisée
lundi soir, le président Barham Sa­
leh a qualifié d’« inacceptables » les
attaques contre les manifestants
et les médias, et a appelé les forces
de sécurité à la retenue. Une quin­
zaine de médias locaux et interna­
tionaux ont été attaqués par des
hommes armés non identifiés, qui
ont détérioré le matériel et parfois
molesté les employés. Des journa­
listes ont été menacés de repré­
sailles s’ils continuaient à couvrir
le mouvement. Des militants sont
entrés en clandestinité de peur
d’enlèvements ou d’assassinats
après le meurtre d’un militant et
de son épouse, à Bassora, jeudi.
Pour les manifestants, ces mo­
des d’action sont signés. Sur Twit­
ter, le hashtag « L’Irak est en train
d’être exterminée par l’Iran » est
devenu viral. Depuis son déclen­
chement, la contestation dénonce
la mainmise des partis chiites pro­
ches de l’Iran et de leurs factions
armées sur l’Etat. Les puissantes
milices pro­Iran dominent les uni­
tés de la mobilisation populaire
(MP), une force de 150 000 hom­
mes créée en 2014 pour lutter con­
tre l’organisation Etat islamique et

désormais intégrée aux forces ar­
mées. Depuis 2004, elles noyau­
tent déjà la police fédérale. La coa­
lition réunissant les chefs de la MP
est devenue la deuxième force po­
litique au Parlement élu en 2018.
« Des preuves indirectes suggè­
rent l’implication probable de mili­
ces irakiennes liées à l’Iran dans les
violences perpétrées contre les ma­
nifestants et les chaînes de télévi­
sion. L’Iran mène des actions subs­
tantielles en Irak et ne restera pas
les bras croisés car ils sont mena­
cés », a commenté la chercheuse
Randa Slim dans une note au cer­
cle de réflexion américain Middle
East Institute. Lundi, le Guide su­
prême iranien, Ali Khamenei, a
ainsi accusé des « ennemis » de
chercher à « semer la discorde » en­
tre l’Iran et l’Irak et estimé que
« leur complot a échoué ». Le chef
des unités de la MP, Faleh Al­
Fayyadh, dénonçant lui aussi des
« comploteurs », s’est dit prêt à in­
tervenir pour empêcher « un coup
d’Etat ou une rébellion », si le gou­
vernement le lui ordonnait.

« Mainmise inquiétante »
« La politique sécuritaire de l’Etat
est gérée par les milices très proches
de l’Iran. Leur mainmise sur l’Etat
est inquiétante : elles le dévorent de
l’intérieur », affirme un fin con­
naisseur du dossier. Le vice­prési­
dent de la MP, Abou Mahdi Al­Mo­
handes – à la tête des brigades Hez­
bollah, liées aux gardiens de la ré­
volution iraniens –, a utilisé le
budget alloué par l’Etat de 2,17 mil­
liards de dollars en 2019 pour dé­
velopper une organisation indé­
pendante forte de 80 000 hom­
mes, relève Michael Knights, de la
Washington Institute for Near East
Policy. Certaines factions, pointait
le Clingendael Institute aux Pays­
Bas en juillet, ont aussi capitalisé
sur les réseaux locaux établis pen­
dant la guerre pour accroître leurs
activités économiques légales et
illégales, de la reconstruction à la
collecte illégale de taxes à des bar­

rages et des passages aux frontiè­
res qu’ils contrôlent.
Le spectre de factions armées
hors de contrôle est réapparu avec
les attaques menées contre des
manifestants et des journalistes
en marge de la contestation. « Soit
le premier ministre Abdel Mahdi est
dépassé et ne maîtrise pas réelle­
ment les choses, soit il avalise et
joue à ce petit jeu de “ce sont
d’autres qui décident”. Aucune des
décisions qu’il a prises sur la MP n’a
été respectée jusqu’à présent », es­
time un observateur proche du
dossier. Le 1er juillet, le chef du gou­
vernement avait donné un mois
aux membres de la MP pour placer
toutes leurs troupes, armes, barra­
ges de sécurité, QG et camps d’en­
traînement sous l’autorité de
l’Etat, rompre tous liens avec des
partis politiques et fermer leurs
bureaux économiques.
L’urgence d’asseoir l’autorité de
l’Etat sur ces unités et d’écarter les
« groupes voyous », à qui les autori­
tés imputent la responsabilité des
dérives au sein de l’institution,
s’était imposée après une série
d’attaques contre des intérêts
américains en Irak et une attaque
au drone contre des installations
pétrolières en Arabie saoudite, at­
tribuée par Washington à des mili­
ces irakiennes.
Les soupçons de transferts d’ar­
mes sophistiquées d’Iran vers des
factions irakiennes ont donné lieu
à une campagne de frappes aé­
riennes dès la mi­juillet, imputée à
Israël. Fin juillet, la mise en œuvre
du décret gouvernemental a été
reportée sine die et seules quel­
ques mesures ont été prises, sans
réelle incidence sur la mise au pas
de l’institution. « La question a été
repoussée pour gagner du temps,
reconnaît une source gouverne­
mentale. Le premier ministre cons­
truit sa voie lentement. C’est un suc­
cès politiquement mais, du point de
la construction de l’Etat et de son
autorité, il y a un problème. »
hélène sallon

Au Canada, Trudeau


sur la défensive


Libéraux et conservateurs sont au coude­à­
coude avant les législatives du 21 octobre

montréal ­ correspondance

A


deux semaines des élec­
tions législatives cana­
diennes du 21 octobre, le
premier ministre sortant et chef
du Parti libéral, Justin Trudeau, a
évité les coups fatals, mettant en
avant le bilan de ses quatre années
au pouvoir, lors d’un débat très at­
tendu qui regroupait, lundi 7 octo­
bre, les six principaux candidats.
C’est au Musée canadien de l’his­
toire à Gatineau, au sud du Qué­
bec, où avait lieu le débat en an­
glais, que le conservateur Andrew
Sheer, 40 ans, a lancé la première
salve contre le chef libéral avec qui
il se trouve au coude­à­coude dans
les sondages. Selon une enquête
Nanos Research du 6 octobre,
commandée par le quotidien an­
glophone Globe and Mail et la
chaîne de télévision CTV, les libé­
raux arrivent en tête avec 34,30 %
des intentions de vote, contre
33,40 % pour les conservateurs.
Fervent catholique et père de
cinq enfants, M. Sheer a dépeint
M. Trudeau comme un hypocrite,
rappelant l’affaire du « blackface »
qui a bousculé la campagne et le
premier ministre sortant. « Il [Jus­
tin Trudeau] n’arrive même pas à se
souvenir combien de fois il a porté
le blackface, parce que le fait est
qu’il porte toujours un masque », a
raillé le chef du Parti conservateur
du Canada (droite).
Au début de la campagne électo­
rale, le candidat libéral s’est main­
tes fois excusé pour s’être grimé en
Noir (« blackface ») à plusieurs re­
prises. La polémique avait débuté
lorsque le magazine américain
Time avait publié une photo da­
tant de 2001 montrant un jeune
Justin Trudeau déguisé en Aladin,
le visage noirci lors d’un gala dont
le thème était Les Mille et Une
Nuits. Il était alors âgé de 29 ans et
enseignait les arts dramatiques
dans une école privée.

« Faux jeton »
M. Sheer a rappelé les scandales
entourant M. Trudeau, notam­
ment l’affaire SNC­Lavalin, l’entre­
prise d’ingénierie québécoise dont
certains dirigeants ont été recon­
nus coupables de corruption.
« Vous vous êtes immiscé dans une
procédure pénale en cours. Quand
avez­vous décidé que les règles ne
s’appliquaient pas à vous? », a iro­
nisé le candidat conservateur.
En août, le commissaire à l’éthi­
que du Canada avait accusé
M. Trudeau d’avoir fait pression
sur l’ex­ministre de la justice pour
éviter un procès à la firme de gé­
nie­conseil montréalaise qui em­
ploie 50 000 personnes dans le
monde. « M. Trudeau, vous êtes un
“phony” [faux jeton], et vous ne
méritez pas de gouverner ce pays »,
a conclu M. Sheer, qui a lui­même
traversé une semaine chaotique,
attaqué sur sa position contre
l’avortement et sur le fait qu’il
n’avait jamais évoqué sa double
nationalité canado­américaine.
Le candidat libéral s’est défendu,
arguant que la « responsabilité de
tout premier ministre [était] de pro­
téger les emplois ». Il a, à son tour,

attaqué Andrew Sheer en souli­
gnant les manquements du con­
servateur Stephen Harper, le pré­
décesseur de M. Trudeau.
Il a aussi défendu son propre bi­
lan. « La première chose que nous
avons faite : réduire les impôts pour
la classe moyenne. Nous avons
réussi à sortir des centaines de mil­
liers de personnes de la pauvreté.
Après dix ans d’inaction du gouver­
nement Harper, nous avons atteint
notre objectif de réduction de gaz à
effet de serre », a­t­il énuméré.
La candidate du Parti vert, Eliza­
beth May, 65 ans, a marqué des
points en invoquant les objectifs
du Groupe d’experts intergouver­
nemental sur l’évolution du cli­
mat, le premier ministre étant
dans une position délicate puis­
que son gouvernement a priva­
tisé l’oléoduc controversé Trans
Mountain. « La science est claire :
votre objectif va mener à l’échec.
(...) Il faut s’éloigner des énergies
fossiles, vous avez acheté un pipe­
line! », a lâché Mme May.
Le chef du Bloc québécois (indé­
pendantiste), Yves­François Blan­
chet, a pour sa part critiqué le pro­
jet d’oléoduc pancanadien de
M. Sheer qui traversera la province
de Québec : « M. Sheer, vous dites
que vous voulez respecter les
champs de compétences des pro­
vinces. Mais quand il s’agit d’établir
votre corridor énergétique, qui se
traduit par “pipeline”, vous ne crai­
gnez pas d’exproprier les gens de
toutes les provinces. Nous vous rap­
pelons que la population du Qué­
bec est contre les pipelines. »
Dissident du Parti conservateur
et chef du Parti populaire, une
toute nouvelle formation de
droite, Maxime Bernier a profité
du débat pour se faire connaître.
Connu pour ses propos provoca­
teurs, M. Bernier a réitéré sa vo­
lonté de limiter l’arrivée d’immi­
grants. « Il faut moins d’immi­
grants. Nous ne voulons pas être
comme les pays européens qui ont
de la difficulté à intégrer les immi­
grants », a­t­il avancé.
Le candidat du Nouveau Parti dé­
mocratique (centre), Jagmeeth
Singh, a dénoncé les propos de ce
dernier, rappelant aussi qu’il avait
qualifié de « mentalement insta­
ble » la militante environnemen­
taliste suédoise Greta Thunberg
qui a attiré, selon les organisa­
teurs, 500 000 personnes lors
d’une manifestation pour le cli­
mat à Montréal. « Vous incitez les
gens à la haine. Vous parlez de la
stabilité mentale d’une jeune fille,
ça démontre un manque de juge­
ment. Vos idées sont nocives pour le
Canada », a affirmé M. Singh, qui
ne voulait pas que M. Bernier par­
ticipe au débat.
agnès chapsal

Après plus de
110 morts et
6 000 blessés,
le désir de venger
le sang versé par
les « martyrs »
alimente la colère

ALLEMAGNE
La police soupçonne
une attaque terroriste au
camion bélier à Limburg
Un homme au volant d’un
camion volé a percuté plu­
sieurs voitures, lundi 7 octo­
bre, à Limburg, dans l’ouest
de l’Allemagne, avant d’être
arrêté. « Nous n’excluons ab­
solument rien », a indiqué,
lundi soir, un porte­parole de
la police cité par l’agence de
presse allemande DPA, inter­
rogé sur l’éventualité d’une

attaque terroriste dans cette
ville de 35 000 habitants. Le
comportement du suspect a
été décrit comme erratique,
selon des témoins. D’après la
police, l’homme s’est emparé,
en fin d’après­midi, d’un
poids lourd en centre­ville,
pour emboutir un peu plus
loin plusieurs voitures qui at­
tendaient à un feu rouge. Au
total, neuf personnes ont été
légèrement blessées, dont le
conducteur du camion volé,
maîtrisé peu après. – (AFP.)

Borrell face aux lacunes diplomatiques de l’UE


Le futur haut représentant pour les affaires étrangères veut muscler la défense européenne


bruxelles ­ bureau européen

J


osep Borrell se disait sans
ambition personnelle et
pourtant il sera, à 72 ans,
bientôt confronté à ce que
l’eurodéputé Arnaud Danjean
(LR) qualifie de « mission impos­
sible » : conduire, en tant que
haut représentant, la diploma­
tie de l’Union européenne. La
Britannique Catherine Ashton
en 2009, l’Italienne Federica
Mogherini en 2014, l’ont pré­
cédé dans cette fonction et tou­
tes deux ont mesuré la diffi­
culté de la tâche avec, en bout de
ligne, des bilans bien maigres.
Auditionné par le Parlement
européen, lundi 7 octobre à
Bruxelles, M. Borrell n’a, en tout
cas, pas nié la complexité de son
futur rôle mais il s’en est tiré par
une pirouette, inspirée par une ci­
tation de Mark Twain : « On l’a fait,
parce qu’on ne savait pas que
c’était impossible »...
« L’échec actuel est indéniable,
tant les citoyens que les spécialistes
sont d’ailleurs bien en peine de dési­
gner un dossier sur lequel l’Europe,
en tant que telle, aurait véritable­
ment pesé », cingle M. Danjean.
Les raisons principales? La di­
plomatie est restée, d’abord, une
prérogative des Etats ; le Service
européen pour l’action extérieure
est une grosse machine qui

produit beaucoup de notes et peu
de stratégie, et les dix années
écoulées ont été caractérisées par
un manque de leadership.
« La position du haut représen­
tant est très complexe, notam­
ment parce que les grands Etats
croient souvent qu’ils agissent
mieux seuls. Mais, en son temps,
Javier Solana [1999­2009] avait
toutefois démontré qu’on peut re­
pousser les limites », diagnostique
Sven Biscop, directeur de recher­
che à l’Institut Egmont.

Propos consensuels
Aux 25 questions qui lui étaient
posées, sur tous les grands enjeux
du moment et les réponses que
l’Europe pourrait – ou devrait – y
apporter, l’ex­ministre des affaires
étrangères espagnol a formulé les
propos consensuels qu’une majo­
rité de l’assemblée attendait. Il a
toutefois suscité la méfiance de
quelques­uns pour ce qui apparaît
comme sa relative indulgence à
l’égard du régime cubain. Et il a in­
quiété d’autres élus quand il a indi­
qué que sa priorité serait pour l’Est,
avec le règlement des problèmes
dans les Balkans occidentaux, la
tentative d’apaiser le conflit entre
le Kosovo et la Serbie, ou le main­
tien des sanctions contre la Russie.
De quoi faire froncer les sourcils
des députés qui réclament plutôt
une action vigoureuse à la fron­

tière sud, pour le Sahel et l’Afrique
du Nord. « La politique européenne
est aussi caractérisée par un grand
vide dans le Golfe et au Moyen­
Orient », ajoute M. Biscop.
Invité à détailler ses recettes
pour l’action de l’UE sur la scène
mondiale, M. Borrell a cité celle de
Theodore Roosevelt : « Parlez
d’une voix douce et tenez un gros
bâton. » Traduction : puissance
commerciale, économique et mo­
nétaire, l’Europe devrait aussi être
une puissance stratégique. Pro­
blème, admet­il : elle n’a pas de
« gros bâton » et, dans « ce monde
qui a changé pour le pire, ce monde
dont elle ne voulait pas », elle ne
peut, actuellement, que faire va­
loir son attachement aux libertés,
à la démocratie et à la solidarité.
Elle n’a pas de culture stratégique
commune. Or, elle devrait notam­
ment tenter de se positionner

entre les Etats­Unis, la Chine et la
Russie afin de ne pas se retrouver,
un jour, « coincée » entre ces puis­
sances, faute d’une vision claire de
son rôle et de son ambition.
S’il plaide pour une améliora­
tion de la relation transatlanti­
que, malgré son incertitude
quant au rôle futur des Etats­Unis,
et affirme que l’OTAN doit rester
« la pierre angulaire de notre dé­
fense collective », le représentant
espagnol réclame également une
défense européenne plus vigou­
reuse et plus opérationnelle. Il in­
vite notamment les Etats mem­
bres à fournir des « financements
communs » pour pouvoir faire in­
tervenir les groupements tacti­
ques européens, « seules forces
que l’UE peut mobiliser rapide­
ment ». « Quand le moment fut
venu de mobiliser ces groupe­
ments tactiques pour les envoyer
en Centrafrique et au Mali, cela n’a
pas été possible », a­t­il déploré.
Il lui restait à s’expliquer sur sa
condamnation à 30 000 euros
d’amende en 2015 pour un conflit
d’intérêts et le fait qu’il détienne
encore 12 000 euros d’actions
d’un groupe énergétique. Sur le
premier point, il nie avoir bénéfi­
cié d’un délit d’initié ; pour le se­
cond, il se dit prêt à revendre l’en­
semble si le Parlement le lui de­
mandait. Personne n’a insisté.
jean­pierre stroobants

Sur le dossier
nucléaire iranien,
l’ancien ministre
n’a fait que
reformuler les
bonnes intentions
de la diplomatie
bruxelloise

« Il faut s’éloigner
des énergies
fossiles, vous
avez acheté un
pipeline! », lance
la candidate Verte
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