Les Echos - 02.10.2019

(Brent) #1

28 // FINANCE & MARCHES Mercredi 2 octobre 2019 Les Echos


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AgnèsPANNIER-RUNACHER
Secrétaire d’État
MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE
ET DES FINANCES

En présence notamment de :

Jean-PaulAGON
Président-directeur général,L’ORÉAL
NicolasARPAGIAN
Directeur de la Stratégie et des Affaires Publiques,
ORANGE CYBERDEFENSE
PhilippeBORDENAVE
Directeur général délégué,BNP PARIBAS
StéphaneBOUJNAH
Président,EURONEXT
PierreCESARINI
Président-directeur général,CLARANOVA
DenisDUVERNE
Président,AXA
PascalIMBERT
Président du Directoire,WAVESTONE
IsabelleKOCHER
Directeur général,ENGIE
PhilippeMARINI
Ancien Président de la Commission des Finances,SÉNAT
PierreMOSCOVICI
Commissaire européen,COMMISSION EUROPÉENNE
RobertOPHÈLE
Président,AMF
FrédéricOUDÉA
Directeur général,SOCIÉTÉ GÉNÉRALE
PatrickPOUYANNÉ
Président-directeur général,GROUPE TOTAL
PatrickRENARD
Directeur du Service actionnaires,AIR LIQUIDE
PhilippeSANTI
Directeur général délégué,INTERPARFUMS
HélèneVALADE
Directrice Développement
Durable,SUEZ

vousdonnentrendez-vous


Corporation (CIC) est devenue le
deuxième fonds souverain au
monde derrière la Norvège. Cette
forteresse est une arme diplomati-
que et économique pour Pékin.
Ce fonds d’investissement étati-
que est à la fois un instrument de
conquête de marchés extérieurs,
notamment pour sécuriser son
accès aux matières premières, et u n
soutien de son économie et de son
secteur financier. Ses 660 employés
gèrent un trésor de guerre de
940 milliards de dollars. Une de ses
filiales, Central Huijin, gère ainsi un
portefeuille de 17 institutions finan-
cières publiques chinoises, dont
elle détient entre 15 % et 100 % du
capital.

Fleur de prunier
Ses placements à l’étranger, gérés
par son autre grande filiale, CIC
International, ont enregistré une
contre-performance annuelle de
2,35 % sur fond de chute des mar-
chés actions en fin d’année, après
un gain de 17,6 % en 2017. Le fonds
chinois a mieux résisté que son

homologue norvégien (–6,1 %).
Pour leur exercice fiscal (du 30 juin
2017 au 30 juin 2018), les fonds sou-
verains néo-zélandais et australien
ont gagné respectivement 12,4 % et
9,3 %. Dans son rapport annuel, le
fonds chinois évoque une multi-
tude de risques et incertitudes pour
2019 : le protectionnisme, l’unilaté-
ralisme, les conflits géopolitiques,
le ralentissement économique
mondial... Il cite le proverbe chi-
nois : « Sans la morsure du froid, le
parfum de la fleur de prunier ne
peut s’exhaler », et voit, dans cet
environnement difficile, des
opportunités d’investissements.
CIC envisage des partenariats
avec d’autres fonds, comme le
coréen Korea Investment Corpora-
tion. Depuis 2008, il a réalisé une
trentaine de co-investissements
avec d’autres investisseurs, dont un
sur deux était un autre fonds
souverain, selon le rapport de
l’Instituto de Empresa. Cette diplo-
matie du portefeuille permet de
renforcer les liens avec ses parte-
naires. CIC est le partenaire de

choix des fonds qui veulent investir
à long terme en Chine.

Alternatifs
D’une année sur l’autre, la propor-
tion de ses actifs investis sur les
actions cotées a reculé de 43,6 %, à
38,3 %, au bénéfice des actifs alter-
natifs (hedge funds, capital-inves-
tissement, immobilier, matiè-
res premières, infrastructures),
dont le poids a grimpé de 39,3 % à
44,1 %, avec un objectif de 50 % d’ici
à 2022.
Le poids de Wall Street dans ses
investissements boursiers a aug-
menté de 52 % à 53,3 % malgré les
tensions entre la Chine et les Etats-
Unis – une augmentation au détri-
ment des pays émergents. Le fonds
a globalement diminué son exposi-
tion aux secteurs de la finance, de la
technologie, et a augmenté ses pla-
cements dans la santé et les télé-
communications. Il a diminué ses
investissements sur la dette d’Etat
des grands pays l’année passée au
bénéfice de la dette des pays émer-
gents et de celle des entreprises.n

Nessim Aït-Kacimi
@NessimAitKacimi

Créée au moment de la crise de
2007 pour gérer et diversifier une
partie des volumineuses réserves
de change, la China Investment

FONDS


Les placements
à l’étranger du
deuxième fonds
souverain au monde
ont perdu 2,35 %
en 2018, après un gain
de 17,6 % l’année
précédente.

Chargé de recycler
une partie des réser-
ves de change du pays,
CIC veut multiplier les
partenariats et investir
davantage en dehors
des marchés cotés.

Le fonds souverain chinois CIC a perdu


2,3 % sur ses placements à l’étranger


CIC est le partenaire de choix des fonds qui veulent investir
à long terme en Chine. Photo Qilai Shen/Bloomberg


Lucas Mediavilla
@Lucas_Medv

Malgré un lancement en grande
pompe fin juillet, et des débuts
euphoriques avec l’envolée du cours
en Bourse des sociétés cotées dans
les premières séances, le « Nasdaq
chinois » peine à donner entière
satisfaction. La machine pourrait
même être en train de se gripper du
côté de Shanghai, selon une enquête
du « Financial Times » parue lundi.
Créé sur le modèle du Nasdaq
américain, le Star Market reflète la
volonté de Pékin de persuader ses
futurs champions technologiques
de rester en Chine pour financer
leur développement, contraire-
ment aux Alibaba, Baidu, JD.com
(cotés à New York), Tencent ou
encore Xiaomi (cotés à Hong Kong).
Avec 25 entreprises accueillies au
premier jour de cotation, un gain
moyen de 140 % pour lesdites socié-
tés et plus de 120 projets d’introduc-
tion enregistrés, les choses s’annon-
çaient plutôt bien pour Pékin.

Ralentissements
à tous niveaux
Mais depuis l’ouverture du marché
Star le 22 juillet, seules 5 compa-
gnies sont venues gonfler le nombre
des sociétés cotées. La perspective
d’avoir une centaine de groupes
cotés d’ici à la fin de l’année, un
temps évoqué par les analystes,
s’éloigne. Toujours selon le quoti-
dien britannique, les sociétés chi-
noises cotées peinent à engranger
des gains durables sur les marchés
depuis le mois de juillet. Le volume
d’échanges, lui, s’affiche en baisse.
Pour les analystes, le ralentisse-
ment des introductions s’explique
par des démarches finalement plus
lourdes que prévu. Le poids de
Pékin – qui avait justement promis

BOURSE


Lancé fin juillet, le
marché Star censé
devenir le rival du
Nasdaq américain,
accuse un ralentisse-
ment des inscriptions
et de ses volumes
d’échanges.

Le regain de tensions
entre Pékin et
Washington pourrait
néanmoins lui donner
un coup de fouet.

d’aligner ses règles sur celles du
Nasdaq ou de Hong Kong en
matière de calendrier et de prix
d’introduction – semble encore pré-
pondérant. Tant et si bien que le
Shanghai Stock Exchange, chargé
de contrôler les prospectus d’IPO,
n’hésite pas à rejeter les projets qui
n’auraient pas les faveurs de Pékin.
La vision du gouvernement chi-
nois, qui fait le forcing pour avoir un
maximum de licornes (sociétés
valorisées au moins 1 milliard de
dollars), se confronte aussi aux
inquiétudes de certains investis-
seurs, lesquels préfèrent soutenir
les sociétés au business model
solide dans cette période d’incerti-
tudes internationales.

Une très forte volatilité
Ouvert, comme tous les marchés
chinois, aux parieurs et aux particu-
liers, l e Star market est enfin victime
d’une très forte volatilité, en dépit
des mesures prises par Pékin pour
tenter d’écarter ces investisseurs
« amateurs ». Il n’est ainsi pas rare
de voir une société enregistrer un
gain à trois chiffres au premier jour
de cotation, explique le « Financial
Times ».
Un ensemble d’éléments qui sus-
cite l’inquiétude d’analystes, qui
n’hésitent pas à dresser le parallèle
avec le marché ChiNext de Shen-
zhen, lancé il y a 10 ans avec l’ambi-
tion de promouvoir les sociétés
innovantes, et dont le blason avait
vite été terni par des spéculations,
pour finalement disparaître en


  1. La bonne nouvelle, finale-
    ment, pourrait venir de l’autre côté
    du Pacifique. Sur fond de tension
    avec Pékin, l’administration
    Trump réfléchit à une loi qui inter-
    dirait les cotations chinoises aux
    Etats-Unis. De quoi rapatrier bon
    nombre de projets d’IPO du côté de
    Hong Kong, mais aussi en Chine
    continentale sur le Star Market.
    Le Shanghai Stock Exchange fait
    en tout cas son possible pour renfor-
    cer l’attractivité de sa nouvelle
    Bourse d’échange. Vendredi, il a
    autorisé pour la première fois le
    projet d’introduction d’une société
    avec une structure d’action à droit
    de vote multiple pour une société
    chinoise spécialisée dans le cloud.
    Ce mode de cotation séduit
    particulièrement dans la tech (de
    Facebook à Snapchat en passant
    par WeWork), car il permet aux
    entrepreneurs en question de solli-
    citer l’appui de capitaux extérieurs
    sans perdre le c ontrôle de la
    société.n


Après des débuts


euphoriques, le « Nasdaq


chinois » à la peine

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