Les Echos - 02.10.2019

Les Echos Mercredi 2 octobre 2019 FINANCE & MARCHES// 29

OMNICOM MEDIA GROUP

Camille Le Bras

est désormais DRH d’Omnicom

Media Group en France.

Camille Le Bras, 45 ans, est titu-

laire d’un DESS gestion RH de

l’université Paris-Dauphine.

Elle a notamment développé les

compétences RH dans un envi-

ronnement i nternational

auprès de SFR, Capgemini et

d’X-Expertise.

PORTRAIT

par Frank Niedercorn
—Correspondant à Bordeaux

Joël Mauvigney,

au nom de Rabelais

Joël Mauvigney aime la famille. La semaine dernière,
sous les dorures du Grand Rex à Paris, ce charcutier
devenu président de la Confédération générale de l’ali-
mentation de détail honorait celle des métiers de bou-
che. Aux côtés de la ministre du Travail, Muriel Péni-
caud, il a récompensé, lors de la cérémonie des R abelais
des jeunes talents et devant 1.200 professionnels,
32 lauréats, âgés de 17 à 26 ans, qui se sont distingués
durant l’année dans leurs métiers respectifs d e boucher,
boulanger, poissonnier, restaurateur, glacier, ou de bar-
man, chocolatier, fromager, primeur...
Car, et c’est là son combat, l’homme, dont le secteur
regroupe 375.000 entreprises et 1,2 million d’actifs,
défend l’artisanat. « Ces Rabelais doivent mettre en
lumière la réussite et l’envie d’entreprendre », explique,
avec un léger accent, Joël Mauvigney, qui bataille aussi
pour rendre ses lettres de noblesse à l’apprentissage,
voie royale vers ces métiers. « Nos 16 professions
accueillent aujourd’hui pas moins de 150.000 jeunes, soit
un tiers des apprentis en France. L’apprentissage a trop
longtemps été ignoré, mais les mentalités changent »,
dit-il. Lui-même fut apprenti.
Sa vie professionnelle est d’ailleurs aussi une affaire
de famille. Fils d’un couple de charcutiers, n’a-t-il pas,
juste avant la trentaine, repris l’affaire de ses parents?
Auparavant pourtant, l’adolescent, guère porté sur les
études, a vait été envoyé p ar ses parents, t rès pris p ar l eur
charcuterie, en pension à une trentaine de kilomètres
de Bordeaux. « C’était pire que le bagne, se souvient ce
patron de 62 a ns. Autant dire que j’ai rapidement eu envie
de passer à la vie active », sourit-il.

Pintade pas cuite
Aussi embrasse-t-il presque naturellement la carrière
de son père. Après le CAP, il obtient le brevet de maîtrise
de charcutier-traiteur, qui permet de former des
apprentis. Son véritable titre de noblesse reste toutefois
celui de meilleur ouvrier de France, décroché en 1986, à

29 ans. Son père l’ayant incité à faire ses classes à l’exté-

rieur, il est employé chez un patron, lui-même meilleur

ouvrier de France, qui l’encourage à tenter l’épreuve.

Las! Sa première tentative se solde par une désillusion à

cause d’une pintade pas assez cuite : « C’était une erreur

technique et ce fut un grand moment de solitude. J’en ai

tiré la leçon que l’on apprend aussi de ses échecs », dit-il.

Vêtu du tablier au col tricolore, il reprend la PME

familiale, développe l’activité de traiteur et déménage la

boutique tout e n restant à Mérignac. Au b out de dix a ns,

il est élu président du syndicat départemental des char-

cutiers traiteurs. Ses responsabilités s’enchaînent.

« L’ancien président m’a mis l e pied à l’étrier. Puis l’oppor-

tunité de monter au niveau national est arrivée avec

l’envie de faire des choses », confie-t-il. Doté d’un solide

bon sens, Joël Mauvigney gravit les échelons de la Con-

fédération nationale des charcutiers traiteurs (CNCT)

qu’il présidera dès 2008. Il a alors l’idée de créer, à Lyon,

la Coupe du monde des traiteurs, remportée, cette

année, par la France. Dès 2009, il pilote aussi le Centre

européen des professions culinaires (Ceproc), une é cole

vieille d’un demi-siècle qui forme à la gastronomie. En

2017, déjà réélu deux fois président de la CNCT, il prend

aussi la tête de la Confédération générale de l’alimenta-

tion en détail : « Il faut montrer les valeurs de ce monde

des métiers de bouche! » Mais sa « plus grande fierté pro-

fessionnelle » reste, là encore, familiale. En 2015, son fils

Jauffrey, lui aussi auréolé du titre de meilleur ouvrier de

France, le rejoint comme cogérant de sa PME, qui

compte désormais une quinzaine d’employés. Joël

Mauvigney, lui, retourne dans son magasin chaque fin

de semaine. « Dans nos métiers, dit-il, un responsable

national doit aussi rester chef d’entreprise et au contact de

la clientèle. Sinon comment porter la voix des chefs

d’entreprise? » Du bon sens, encore et toujours.n

DR

ENTREPRISES

GRANT THORNTON

Robert Dambo

est nommé président-directeur

général.

Robert Dambo, 57 ans, est

expert-comptable et commis-

saire aux comptes. Associé au

sein du cabinet depuis 25 ans, il

est directeur général du groupe

depuis 2013. Précédemment, il a

dirigé le bureau de Roanne, puis

celui de Lyon en prenant égale-

ment, en 2006, la direction de la

région Centre-Est. Parallèle-

ment, il est expert judiciaire

près la cour d’appel de Lyon.

IDEX

Benjamin Fremaux

rejoint Idex en tant

que directeur général.

Benjamin Fremaux, 39 ans,

ancien élève de l’Ecole poly-

technique et ingénieur du

corps des Mines, a travaillé au

ministère de l’Economie,

d’abord dans une direction

régionale de l’industrie puis en

tant que conseiller énergie et

développement durable au

cabinet de Christine Lagarde.

En 2011, il a été nommé direc-

teur de la stratégie d’Areva

avant de devenir directeur des

opérations d’ETC, filiale

d’Areva et d’Urenco spécialisée

dans la production de centrifu-

geuses pour enrichir l’ura-

nium. Depuis cinq ans, il était

banquier d’affaires à Paris. Il

est, par ailleurs, expert associé

à l’Institut Montaigne sur les

questions énergétiques et cli-

matiques.

AVIVA

Elisabeth Aubineau

est désormais directrice

communication, marketing

et marque.

Elisabeth Aubineau, 50 ans,

titulaire d’un MBA en manage-

ment et administration de l’uni-

versité de Paris-Dauphine, fut

responsable des risques opéra-

tionnels d’AXA Investment

Managers pendant douze ans.

A partir de 2008, elle a travaillé

chez Deloitte. En 2015, elle avait

rejoint Aviva pour y être direc-

trice de l’audit interne et, entrer

deux ans plus tard, au comité

exécutif.

LA POSTE

Laurence Laroche

Catherine Le Floch

Laurence Laroche assure

depuis mardi la direction

des achats. Catherine Le Floch

deviendra directrice de

La Poste Conseil le 2 décembre.

Laurence Laroche, 56 ans,

ancienne élève des Mines de

Paris, a œuvré dès 1988 dans le

groupe PSA. Elle a ensuite créé

le poste de directrice des achats

de la branche bouteilles

(maintenant Verallia) chez

Saint-Gobain en 2008. Sept ans

plus tard, elle était devenue

directrice des achats du groupe

Rockwool.

Catherine Le Floch, 43 ans,

diplômée de Supaero, a débuté

chez A.T. Kearney. C’est en 2009

qu’elle est entrée dans le groupe

La Poste, devenant directrice de

la stratégie de Poste Immo, puis

du groupe. En 2016, elle a intégré

la direction des finances et du

développement du groupe à la

fonction d e directrice des achats

groupe.

ment à court terme des entreprises

européennes, fait peau

neuve. Après des mois d’attente, il

change officiellement de nom et de

formule de calcul. Le nouvel Eonia,

baptisé « €STR » – prononcé

Ester –, sera calculé selon une for-

mule arrêtée ces dernières semai-

nes par la Banque centrale euro-

péenne (BCE) avec les b anques de la

zone euro. Mais cette nouvelle for-

mule, censée être plus fiable que

l’ancienne, ne va pas remplacer

l’Eonia tout de suite. Pour permet-

tre aux entreprises et aux banques

de s’adapter, la BCE a en effet prévu

de conserver l’ancien Eonia jus-

qu’au 3 janvier 2022. En attendant

cette échéance, l’ancien Eonia sera

calculé sur la base de le €STR plus

8,5 points de base (0,085 %).

L’Eonia est très utilisé pour

construire des dérivés de taux,

comme les swaps, que les entrepri-

ses achètent pour se couvrir contre

un risque, par exemple. L’Eonia

entre par ailleurs dans la formule

de calcul du taux du Livret A. Si

cette nouvelle situation ne change

quasiment r ien s ur l e plan financier

pour les entreprises et les banques,

elle chamboule leur organisation.

Pourquoi? P arce q ue la publication

de le €STR et de l’ancien Eonia a été

décalée à « J + 1 ».

« Ce délai de quelques heu-

res ne passe pas inaperçu »

Actuellement, la publication de

l’Eonia, établi sur des transactions

réelles de prêts interbancaires, se

fait chaque jour en fin de journée.

« Les entreprises sont calées sur ce

système depuis des années », expli-

que Florence Saliba, directrice du

financement et de la trésorerie du

groupe Danone. A partir de mer-

credi, le €STR et le nouvel Eonia

seront publiés le lendemain matin.

« Il n’était pas possible de conserver

une publication du taux en fin de

journée dans la mesure où la nou-

velle méthodologie se fonde sur les

transactions réelles de la journée. Il

faut le temps de compiler toutes les

données », explique Frédéric Bujoc,

associé chez Deloitte. Ce décalage à

J + 1 nécessite des changements du

côté des entreprises et des banques.

Il faut que ces dernières adaptent

leur système informatique et réé-

crivent des milliers de contrats où

l’Eonia sert de référence. « C’est

comme si on vous expliquait que le

train de 19 heures, que vous preniez

tous les jours part désormais le len-

demain matin à 9 h 15 », relève Fré-

déric Bujoc. La situation n’est guère

plus simple du côté des entreprises.

« Ce délai de quelques heures ne

passe pas inaperçu pour les entrepri-

ses. Elles doivent retravailler leur

process quotidien, adapter l’organi-

sation de leur journée », expli-

que Florence Saliba, présidente de

l’Association française des tréso-

riers d’entreprise (AFTE) et par

ailleurs trésorière de Danone. Ce

sont surtout les plus petites

entreprises qui risquent d’être

pénalisées. Elles ne bénéficient pas

des mêmes moyens techniques et

financiers que les grandes structu-

res, souligne l’A FTE. Les premiers

jours s’annoncent mouvementés.n

L’ Eonia est très utilisé pour construire des dérivés de taux, comme les swaps. Photo Shutterstock

Raphaël Bloch
@Bloch_R

En informatique, on appelle ça un
effet de bord. Mercredi, l’Eonia, un
taux interbancaire particulière-
ment important pour le finance-

TAUX

A partir de ce mer-
credi, le taux interban-
caire Eonia, qui sert de
référence à beaucoup
de produits dérivés ou
encore au calcul du
Livret A, sera progres-
sivement remplacé par
l’« €STR ».

La nouvelle formule
oblige les banques
et les entreprises
à se réorganiser.

Le nouvel Eonia, un casse-

tête pour les banques

et les entreprises

,

Envoyez vos nominations à

[email protected]

carnet

fr

+

Ils sont nés

un 2 octobre

• Jean-Jacques Aillagon,^
  ancien ministre de la Culture,
  73 ans.


• Marion Bartoli,
  ex-championne de tennis,
  35 ans.


• Bruno Bich, président
  du groupe Bic, 73 ans.


• Christophe Chenut,
  président du conseil
  de surveillance de Hopscotch
  groupe, 57 ans.


• Luis Fernandez,^
  entraîneur de football, 60 ans.


• Edouard Geffray,^
  directeur général
  de l’enseignement scolaire,
  41 ans.


• Donna Karan, créatrice
  de mode, 71 ans.


• Jean-Marc Lazzari, CEO
  de Qvantel, 57 ans.


• Annie Leibovitz,
  photographe, 70 ans.


• Bernard Mourad,^
  banquier, écrivain, 45 ans.


• Hans Silvester,
  photographe, 81 ans.


• Sting, chanteur, 68 ans.

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Ce journal est imprimé sur du papier porteur de l’Ecolabel européen sous le numéroFI/37/002. Eutrophisation:Ptot0.013kg/tonne de papierMembredemembreACPMOJDCPPAP :0421c8 3015 .Toutereproduction, même partielle,est interditesansl’autorisationexpresse de l’éditeur (loi du 11 mars1957)

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