Les Echos - 07.10.2019

(Michael S) #1

28 // PME & REGIONS Lundi 7 octobre 2019 Les Echos


innovateurs


aux Clayes-sous-Bois en décem-
bre 2013 moyennant un investisse-
ment propre de plus de 100 millions
d’euros. Il abrite aujourd’hui
98 magasins. « C’est un projet
auquel je pensais depuis l’origine,
mais le marché n’était pas mûr »,
explique le patron de Catinvest,
Philippe Catteau. « J’avais réservé de
l’espace pour cela. Il était loué avec un
bail précaire à une grande enseigne
de sport qui occupe maintenant un
autre emplacement », poursuit-il.

Sous l’enseigne « Parapharmacie
Lafayette Para One », cet espace de
vente qui utilise la centrale d’achat
des 250 magasins des Pharmacies
Lafayette présente un très large
assortiment « pour être crédible en
toute matière et spécialiste pour les
produits dans l’air du temps »,
résume Philippe Catteau en évo-
quant le bio mais, aussi, les prépara-
tions spécifiques pour les enfants ou
des produits vétérinaires. A cela
s’ajoutent une gamme de complé-

Monique Clémens
— Correspondante à Besançon


Avec 5,6 millions de véhicules
de seconde main échangés en
2018 en France, soit plus du dou-
ble des immatriculations de
véhicules neufs, le marché de la
voiture d’occasion est en forme
olympique. Et le français Trigo,
devenu acteur mondial de la
qualité opérationnelle, compte
bien être le premier de sa caté-
gorie à s’y positionner. Son
idée : offrir à des clients conces-
sionnaires, garagistes ou
leasers une solution clef en
main et de qualité industrielle
pour une remise sur le marché
rapide et économique.


BOURGOGNE-
FRANCHE-COMTÉ


Le spécialiste de
la gestion de la qualité
se positionne sur
le marché du véhicule
d’occasion.


céramiques conçues avec des spécia-
listes de Limoges, une autre pour les
dépôts liquides en silicone, une troi-
sième pour le thermoplastique et les
pièces flexibles. Mais notre objectif est
d’imaginer des pièces correspondant
à d’autres besoins. »
Pour l’heure, Lynxter et sa plate-
forme S600D permettent d’élabo-
rer des pièces à haute valeur ajou-
tée, en petites quantités ou pour
l’outillage. La PME vise des secteurs
tels le médical, les transports, le
luxe e t, bien sur, l’aéronautique. Elle
a trouvé preneur auprès d’Airbus
comme de l’Ecole polytechnique à
Paris.

Levée de fonds
Accompagnée dès le départ par
l’école d’ingénieurs Estia de Bidart,
l’agglomération Pays basque,

Date de création : 2013
PDG : Jean-François Morizur
Effectif : 43 personnes
Secteur : fibre optique

Stanislas du Guerny
— Correspondant à Rennes

Nouvelle levée de fonds pour
l’entreprise rennaise Cailabs.
L’experte des technologies opti-
ques rapides vient de capter
8 millions d’euros auprès de
Supernova Invest (Crédit Agri-
cole), Definvest, fonds lancé par
le ministère des Armées, et bpi-
france, mais aussi de Safran Cor-
porate Ventures, entré a u capital
en 2017, ainsi que d’Innovacom
et Starquest Capital, ses parte-
naires historiques. « Globale-
ment, depuis la création de la
société en 201 3, nous avons mobi-
lisé 16,6 millions d’euros », tota-
lise Jean-François Morizur, le
président de Cailabs. Avec cet
argent frais, la société va s’étoffer
à l’international, aux Etats-Unis,
mais a ussi au Japon, en Corée ou
en Chine, a fin d e vendre ses tech-
nologies de rupture qui aug-

mentent la vitesse de circulation
des données, grâce à une gestion
unique de la forme de la lumière
dans une fibre optique. Elle a
déposé 19 brevets pour les proté-
ger et propose quatre gammes
spécifiques pour les réseaux
locaux, l’industrie, l’aérospatial
et les télécoms. « On peut, par
exemple, donner une nouvelle
jeunesse à un réseau local afin
d’augmenter par 100 ses débits,
sans modification de l’infrastruc-
ture existante », insiste-t-il. Le
secteur automobile est aussi
ciblé pour renforcer la vitesse
des procédés d’usinage des sou-
dures et découpes lasers.

Un système pour la Nasa
Un premier système de Cailabs
vient d’être vendu à la Nasa,
alors que l’entreprise rennaise
poursuit sa collaboration avec le
groupe Safran en vue d’optimi-
ser la circulation des données
sur les câblages aéronautiques.
Elle vise également de nouveaux
marchés, comme ceux de la
liaison laser entre les nano-sa-
tellites et la terre, et cherche à
s’intégrer dans des programmes
militaires en France. « Certaines
de nos applications peuvent
répondre à des usages stratégi-
ques », insiste le PDG. Il ne
dévoile pas le chiffre d’affaires de
Cailabs, mais assure enregistrer
une croissance de ses activités
de 100 %. La société devrait ten-
dre vers des revenus annuels de
5 millions et atteindre l’équilibre
financier. Il a prévu de recruter
10 ingénieurs en renfort des
43 collaborateurs actuels.n

Lionel Yankey-Jaffrès

LA LEVÉE DE FONDS CAILABS


Capte 8 millions pour


ses technologies optiques


Lancement : 2015
Porteur : Wilfrid Boireau
Equipe : 6 personnes
Secteur : dispositif médical

Détecter les problèmes de coa-
gulation d’un patient, avant une
intervention chirurgicale, peut
s’avérer vital pour éviter une
hémorragie ou, à l’inverse, une
thrombose. Depuis 2015, une
équipe du département de
micro-nanosciences et systè-
mes (MN2S) de l’institut
Femto-ST, à Besançon (Doubs),
emmenée par Wilfrid Boireau,
directeur de recherche au
CNRS, travaille à la mise au
point d’un dispositif de contrôle
des capacités hémostatiques
plus fiable, plus rapide et moins
cher que ceux qui équipent
aujourd’hui les hôpitaux. Ce
petit appareil, dans lequel on
insère trois cartouches identi-
ques jetables contenant trois
échantillons du même sang


  • une redondance écartant
    toute ambiguïté –, mime au
    plus près la circulation san-
    guine et le travail des plaquettes


grâce à un système de pompes
qui fait circuler le sang dans des
parois vasculaires artificielles
lésées. Le temps qu’il faut aux
plaquettes pour arrêter le sai-
gnement renseigne a lors sur les
capacités hémostatiques du
sujet. Chez un patient ne pré-
sentant aucun trouble du sys-
tème hémostatique, cinq minu-
tes suffisent. « Au-delà de dix
minutes, il y a un réel souci qu’il
faudra prendre en compte ,
explique Thomas Lecompte,
professeur à la faculté de méde-
cine de l’Université et des hôpi-
taux de Genève et coporteur du
projet, côté Suisse.

Industrialiser le produit
Car, en 2016, le démonstrateur
de l’équipe de Besançon a
convaincu ses voisins helvètes
de s’associer au projet. Pour la
première p hase, il a bénéficié d e
37.000 e uros de la région
Bourgogne-Franche-Comté,
5.000 euros de la plate-forme
Clipp et 15.000 euros de la
société NVH. Puis, pour passer
en trois ans du démonstrateur
au prototype, BlooDe a
obtenu 240.000 euros de sub-
ventions européennes dans le
cadre d’un programme Inter-
reg sur un budget total de
445.300 euros. Sylvain
Midrouet, l’ingénieur qui a testé
l’appareil dans les hôpitaux,
vient d’obtenir une bourse
régionale de 100.000 euros
pour faciliter l’industrialisation
du dispositif.
—M. Cl. (à Besançon)

BlooDe dépiste les


problèmes de coagulation


DR

l’Agence de développement de
l’innovation d’Aquitaine, Lynxter
s’appuie aussi sur le Crédit Agricole
à travers l’opération de parrainage
Ethicoop. Cet été, elle a pu boucler
une levée de fonds pour stimuler
ses moyens de production et ses
capacités commerciales ainsi que
créer des postes de travail, actuelle-
ment au nombre de onze.
« Notre levée de fonds s’est conclue
à 1,5 million d’euros, détaille Thomas
Batigne. Ont répondu à notre appel
Airbus Développement, bpifrance, le
fonds d’investissement Irdi et la région
Nouvelle-Aquitaine. » Lynxter est en
effet l’une des start-up soutenues par
le groupe Airbus mais cette levée de
fonds close en neuf mois n’avait rien
d’évident pour le dirigeant, « cette
opération étant par définition toute
une aventure », conclut-il.n

ments alimentaires, de l’huile d’olive
aux produits de santé en passant par
des surgelés. « Nous aurons en per-
manence trois pharmaciens d iplômés
et une dizaine de conseillers clientèle,
annonce Philippe Catteau, les clients
qui se déplacent veulent du conseil, ce
qu’ils n’ont pas sur Internet. »

Relais de croissance
Pour ce professionnel, les centres de
marques d’entrée de gamme qui se
positionnent uniquement sur les
prix vont mal, car ils ne justifient
plus le déplacement des clients.
Rien de tel pour ceux qui, comme
One Nation Paris, proposent des
articles haut de gamme. Encore
faut-il que ce soit sur les bons cré-
neaux. Structurellement, depuis le
début des années 1960, la part des
dépenses des Français pour les
chaussures, les effets personnels et
les services d’entretien qui leur sont
associés stagne. Et celle des vête-
ments dégringole d’un tiers, con-
trairement aux dépenses de soins,
notamment auto-administrés, et de
biens personnels. Parallèlement, le
restaurant d’entreprise exploité
dans le centre par Elior p our
accueillir en semaine 1.200 cadres
d’Atos par jour à partir du début
2020 sera ouvert le week-end aux
nombreux touristes chinois que les
voyagistes amènent au centre ces
jours-là, de quoi leur faire gagner du
temps pour en passer davantage
dans les boutiques.n

Dominique Malécot
@Dmalecot


Un assortiment de 41.000 référen-
ces sur 2.100 mètres carrés de sur-
face commerciale utile, 51 salariés,
des étiquettes électroniques pour
transmettre des fiches produit sur
les téléphones mobiles des clients et
ajuster les prix au plus bas... Ce n’est
pas l’entrepôt d’un soldeur planté
en plein champ, mais la dernière
initiative du groupe familial pari-
sien Catinvest. Il ouvre ce 18 octobre
ce qu’il présente comme le plus
grand espace de vente de paraphar-
macie en France, affichant des prix
de 30 à 40 % inférieurs à ceux des
pharmacies traditionnelles.
Ce magasin doit être une l ocomo-
tive de plus pour le centre commer-
cial de marques à prix cassés One
Nation Paris, que le groupe à ouvert


ÎLE-DE-FRANCE


Le centre de marques
haut de gamme
de l’Ouest parisien
s’ouvre aux produits
de santé et aux complé-
ments alimentaires.


Il accompagne
cette nouvelle offre
de conseils et d’un
restaurant d’entreprise.


One Nation Paris investit dans


la parapharmacie à prix cassés


Parapharmacie Lafayette Para One va ouvrir au dernier niveau
de One Nation Paris aux Clayes-sour-Bois. Photo Cédric Danonville

Lynxter mise sur l’imprimante 3D modulaire


principalement des entreprises de
l’aéronautique. Cette PME qui con-
çoit et fabrique des imprimantes 3D
a grandi depuis mars 2016 dans le
sillage d’acteurs de cette filière
dominante du grand Sud-Ouest.
Son idée de départ est de créer une
« machine ouverte », capable de
fabriquer des pièces en trois dimen-
sions dans un éventail varié de maté-
riaux pour de multiples besoins.
Dans l ’atelier, trônent plusieurs de
ces plates-formes compactes, nette-
ment plus petites que leurs sœurs
aînées. Dans chacune, la pièce maî-
tresse est une tête d’impression
interchangeable qu’a imaginée Lyn-
xter, ce qui en fait un outil adapté au
prototypage rapide. « Nous avons à
ce jour trois versions, détaille Tho-
mas Batigne le président de la
société, une tête travaillant des pâtes

tion de leurs véhicules d’occa-
sion », explique Alexa Stefanovic,
directrice générale de Trigo
France, dont le siège est à Nan-
terre (Hauts-de-Seine).
Le Pays de Montbéliard a été
choisi pour sa main-d’œuvre qua-
lifiée dans la construction auto-
mobile et pour sa situation straté-
gique dans les flux européens de
transports de véhicules. Le groupe
va y transposer, pour le marché de
l’occasion, son savoir-faire dans la
retouche automobile sur véhicu-
les neufs. Cette usine pilote a voca-
tion à être dupliquée dans d’autres
régions du globe. « Cela pourrait
aller t rès vite, c ’est un vrai projet sur
lequel le groupe compte beaucoup »,
confie encore la dirigeante.
Créé en 1997, Trigo est implanté
dans 440 usines des filières auto-
mobile – son premier secteur d’acti-
vité –, aéronautique et ferroviaire.
Le groupe emploie 10.000 salariés
dans 25 pays du monde, dont 1.500
en France et environ 400 dans les
bassins d’e mploi de PSA de
Sochaux et Mulhouse. En 2018, il a
réalisé un chiffre d’affaires de
420 millions d’euros.n

Trigo ouvre une usine de


rénovation de voitures d’occasion


A Allenjoie, dans le Pays de
Montbéliard, son usine pilote de
reconditionnement de voitures
d’occasion s’apprête à accueillir
dans les prochaines semaines les
premiers véhicules. En dix jours,
entre le diagnostic d’arrivée et le
studio photo, le véhicule passera
par des essais routiers, des répa-
rations mécaniques et esthéti-
ques, des travaux de carrosserie et
un contrôle qualité final. Le mon-
tant de l’investissement n’a pas été
révélé mais ce premier site de
« remarketing » de 3.000 mètres
carrés a été conçu pour optimiser
les flux. Trigo s’est donné trois ans
pour atteindre sa pleine capacité,
avec un objectif 10.000 voitures
d’occasion par an. A terme, le site
devrait employer 80 personnes :
des mécaniciens, carrossiers,
peintres, selliers, électriciens...

« Cela pourrait
aller très vite »
« L’idée, c ’est de reconditionner d es
véhicules en qualité homogène en
un temps réduit, et d’offrir un
avantage concurrentiel à nos
clients sur le temps d’immobilisa-

Des offres pour
la Manufacture
charentaise
NOUVELLE-AQUITAINE Qua-
tre candidats auraient déposé
une offre le 30 septembre
pour reprendre La Manufac-
ture charentaise, en redresse-
ment judiciaire depuis le
25 juillet 2019, selon le journal
« La Charente Libre ». Le pro-
ducteur de pantoufles,
implanté à Rivières et présidé
par l’ancien ministre Renaud
Dutreil, sera fixé fin octobre.

en bref


Fonds de garantie
pour la transition
agroécologique
NOUVELLE-AQUITAINE La
région Nouvelle-Aquitaine
lance le fonds de garantie
Alter’NA pour aider les agri-
culteurs et les entreprises
agricoles et agroalimentaires
dans leur transition agroéco-
logique. La région et l’Europe
y mettent chacune 15 millions
d’euros, auxquels s’ajoutent 6
millions du plan Juncker.

LE PROJET INSTITUT FEMTO-ST


Pierre Etcheleku
— Correspondant à Bayonne


Atelier, laboratoire et bureau de
Lynxter s’étalent sur trois niveaux à
la Technocité de Bayonne (Pyré-
nées-Atlantiques), laquelle accueille


LA PME À SUIVRE
NOUVELLE-
AQUITAINE


Lynxter a choisi
de concevoir
et de fabriquer
des imprimantes 3D
polyvalentes que ses
développeurs adaptent
aux besoins des entre-
prises industrielles.

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