Les Echos - 07.10.2019

(Michael S) #1
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gne de l’Union européenne. Le
2 octobre dernier, Boris Johnson a
envoyé à la Commission son plan
pour remplacer le « backstop »
irlandais, c’est-à-dire éviter le
retour d’une frontière physique
entre les deux parties de l’île. Mais
la proposition a été accueillie avec
scepticisme.
« Même si un accord de dernière
minute était conclu entre l’UE et le
Royaume-Uni, un Brexit ordonné
nous semble toujours peu probable
le 31 octobre, en raison notamment
de l’absence de majorité parlemen-
taire du gouvernement actuel et
du manque de temps pour ratifier
une hypothétique nouvelle version
de l’accord », écrivent les écono-
mistes d u Crédit Agricole dans u ne
note. Ils continuent d’« anticiper
un n ouveau report d u Brexit
et de nouvelles élections d’ici la fin
de l’année ».

Retraits importants
Le dernier rebondissement en date
pourrait leur donner raison. Alors
que Boris Johnson martèle depuis
plusieurs mois que le Royaume-
Uni quittera quoi qu’il arrive
l’Union européenne au 31 octobre,
la BBC rapportait vendredi qu’il

était prêt à envoyer une lettre aux
Européens, demandant un report
du Brexit si aucun accord n’était
conclu d’ici au 19 octobre.
De quoi ajouter encore un peu
plus de confusion et dissuader les
investisseurs de s’exposer aux
valeurs locales. Les fonds investis
en actions britanniques ont déjà
subi des retraits importants ces
derniers mois. Les r achats enregis-
trés par les fonds actifs (par oppo-
sition aux fonds indiciels, gérés
passivement) auraient atteint
2,2 milliards de livres au deuxième
trimestre et 3,5 milliards au troi-
sième, selon des chiffres de Calas-
tone repris par le « FT ». Les
retraits se sont également intensi-
fiés sur les fonds immobiliers. Les
investisseurs se sont désengagés à
hauteur de 250 millions de livres
au deuxième trimestre et d e
667 millions d e livres au troisième.
Signe du désarroi des investis-
seurs, la relation inverse entre la
livre sterling et la Bourse a cessé de
se vérifier depuis près d’un mois.
D’ordinaire, la Bourse rebondit
lorsque la livre fléchit, la baisse de
la devise étant vue comme positive
pour les exportateurs. Malgré la
chute de 1,4 % de la devise anglaise

La perspective d’un Brexit sans accord


fait trembler le Footsie


A la Bourse de Londres, la crainte
d’un Brexit sans accord le 31 octo-
bre prochain s’est ajoutée aux
inquiétudes liées au ralentisse-
ment économique. Le FTSE 100
(Footsie) a perdu 3,65 % à 7.155,38
points la semaine dernière. Et
encore, la dégringolade aurait été
beaucoup plus sévère sans le
vigoureux rebond de 1,10 % ven-
dredi. Entre lundi et vendredi der-
nier, le baril de brent a perdu près
de 6 %, miné par des indicateurs
d’activité de mauvais augure pour
la demande mondiale. Or l’indice
phare de la City est très lié aux
matières premières et en particu-
lier au pétrole. Royal Dutch Shell et
BP en tête, les entreprises du sec-
teur de l’énergie représentent envi-
ron 16 % du Footsie.
Facteur aggravant pour l’indice
londonien, les i nvestisseurs redou-
tent plus que jamais une sortie
sans accord de la Grande-Breta-

Le Footsie a perdu 3,65 %
à 7.155,38 points,
la semaine dernière. Et
encore, la dégringolade
aurait été beaucoup plus
sévère sans le vigoureux
rebond de 1,10 % vendredi.

ponsable de l’allocation d’Ellipsis
AM. La publication, jeudi, des résul-
tats des enquêtes de IHS Markit
auprès des directeurs d’achat (PMI)
a montré que la zone euro était, elle
aussi, en mauvaise posture. « L’éco-
nomie de la zone euro s’est arrêtée en
septembre, les enquêtes PMI dressant
le tableau le plus sombre depuis le
début de la période d’expansion en
cours, mi-2013 », a commenté Chris
Williamson, chef économiste d’IHS
Markit. « Le ralentissement montre
également des signes de propagation
du secteur manufacturier vers celui
des services. »
Paradoxalement, le « bull mar-
ket » (marché haussier) pourrait
encore avoir de beaux jours devant
lui. Les investisseurs en sont con-
vaincus : la Réserve fédérale améri-
caine (Fed) est l à pour les soutenir en
cas de coup dur. C’est le « Powell’s
Put », autrement dit l’assurance
que le président de la Fed, Jerome
Powell, leur accordera une nou-
velle baisse de taux si l’économie
montre des signes de faiblesse.
Autrement dit : « bad news is good
news ». Lundi, les contrats à terme
sur les Fed Funds anticipaient, avec
une probabilité de 40 %, une nou-
velle baisse des taux directeurs, à
l’occasion de la prochaine réunion
du comité de politique de la Fed
(FOMC), fin octobre. Vendredi, cette
probabilité dépassait 75 %.

(


L’éditorial de Jean-Marc
Vittori Page 15

lLes places financières, d’abord chahutées, après la publication d’indicateurs d’activité très décevants, sont reparties


à la hausse en fin de semaine, grâce à l’emploi américain.


lLes investisseurs sont cependant persuadés que le ralentissement en cours justifie une nouvelle baisse des taux de la Fed.


L’ampleur du ralentissement de l’économie


américaine inquiète les Bourses mondiales


Sophie Rolland
@Sorolland


Après trois trimestres exception-
nels, les Bourses mondiales enta-
ment le mois d’octobre sur une note
nettement moins optimiste. Des
indicateurs d’activité décevants
et l’autorisation donnée par l’OMC
aux Etats-Unis d’appliquer des
droits de douane sur 7,5 milliards de
dollars d’importations européennes
par an, ont causé de grosses frayeurs
aux investisseurs, la semaine der-
nière. Mardi et mercredi, en seule-
ment deux jours, Wall Street a perdu
3,1 % (indice Dow Jones) tandis que
l’Europe vivait ses pires séances de
2019 et abandonnait 4,4 %.
Vendredi, les indices boursiers se
sont repris, l’indice CAC 40 gagnant
0,91 % et le Dow Jones 1,42 %. Les
chiffres de l’emploi américain ont
été bien accueillis par les marchés,
qui redoutaient une dégradation.
Mais cette bonne surprise entretient
les incertitudes sur l’ampleur du
ralentissement de l’économie amé-
ricaine dans les mois à venir.
Sur la semaine, le Dow Jones a
cédé 0,92 %, alors que le CAC 40 et
l’Euro STOXX 50 ont perdu respecti-
vement 2,7 % et 2,8 %. Les investis-
seurs restent sur leurs gardes. Octo-
bre est souvent considéré comme un
mois « maudit » sur les marchés. Si,
statistiquement, ce n’est pas le mois
des plus fortes baisses, c’est en revan-
che celui au cours duquel les mar-
chés sont les plus volatils. Jeudi noir
du 24 octobre 1929, krach de 1987,
crise de 2008... Les mauvais souve-
nirs ne manquent pas. En 2018
encore, c’est au mois d’octobre
qu’avait commencé la grande cor-
rection de la fin de l’année.


Transmission du marasme
Cette fois, les inquiétudes des inves-
tisseurs ont été avivées par la publi-
cation d’indices ISM beaucoup plus
faibles qu’attendu. Le cycle d’expan-
sion économique actuel est excep-
tionnellement vieux et les marchés,
qui redoutent sa mort, sont de plus
en plus sensibles aux signaux four-
nis par les indicateurs avancés. Or
les Etats-Unis, jusque-là épargnés
par le ralentissement mondial, sont
à présent touchés. L’indice manu-
facturier s’est établi à 47,8 points, s on
plus bas niveau depuis 2009, indi-
quant sans ambiguïté une contrac-
tion de l’activité.
La baisse de l’indice services a été
encore plus marquée. A 52,6, il est
à son plus bas depuis trois ans.
« On voit se profiler le spectre d’une
transmission graduelle du marasme
manufacturier, victime de la guerre
commerciale et de la baisse du com-
merce mondial, au secteur des servi-
ces, c’est-à-dire à l’ensemble de l’éco-
nomie domestique », commente
dans une note Nicolas Blanc, res-


BOURSE


face a u dollar d epuis la mi-septem-
bre, la Bourse de L ondres a cédé du
terrain. Le pessimisme sur l’acti-
vité l’a emporté. La croissance du
PIB au deuxième trimestre 2019 a
été confirmée à -0,2 % en variation
trimestrielle, après une hausse de
0,6 % au premier trimestre. Une
forte volatilité de l’activité « large-
ment liée à l’incertitude du Brexit »,
selon les économistes de Crédit
Agricole. Si l’économie britanni-
que devrait éviter une récession,
les perspectives restent sombres.
Les enquêtes PMI auprès des
directeurs d’achats en particulier
suggèrent « une nette détérioration
des perspectives avec, notamment,
la plus forte baisse de l’emploi
depuis décembre 2009 ».
—S. Ro.

-0,2 %


DE CROISSANCE DU PIB
La variation au deuxième
trimestre 2019 du produit
intérieur brut britannique, après
une hausse de 0,6 % au premier
trimestre.

FINANCE & MARCHES


Les EchosLundi 7 octobre 2019

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