2019-10-11_51_Yam

(coco) #1
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LE GEE, L'OUTIL, L’ACTEUR

P


âte de porcelaine en quantité, dessin d’exécution et ou-
tils requis. Christian Boaretto dispose de tout le néces-
saire utile à portée de lui. Lentement, sûrement, il fa-
çonne une petite boule de pâte qu’il plaque sur le tour, avant
de la travailler à la main, en la montant et en la descendant.
Précise, l’opération n’a rien d’anodin. Elle permet d’homo-
généiser la matière en supprimant ses nœuds. L’ouvrage peut
alors réellement commencer. Sur le tour toujours, l’artisan
s’affaire à donner à la pâte la forme globale extérieure, puis
intérieure, de l’objet commandé. Pour aller plus en avant, un
outil inattendu intervient. « La ‘terre’ conserve la mémoire
de nos gestes. Si l’on n’y prend pas garde, la porcelaine restitue
ces vibrations après cuisson. » De là la nécessité de tourner à...
l’éponge, pour gommer les empreintes de ses doigts. Autre
ustensile à faire son apparition : les estèques. D’ardoise ou de
bois, ces formes aident à respecter la courbure de la pièce à
réaliser. Assez rapidement, ses lignes se dessinent, mais dans
une épaisseur conséquente. Ainsi va la conception du métier
selon la Manufacture de Sèvres : à une ébauche très sommaire
répond, après un léger séchage, un dégrossissage de longue ha-
leine. « À cru, la porcelaine de Sèvres se révèle particulièrement
molle. Elle n’autorise pas d’ébauchage très fin... » Une à une,
Christian Boaretto dispose ses ébauches à sa gauche. Dans
quelques jours voire semaines, suivant leur volume, elles se-
ront prêtes à être tournassées...

LE GESTE


L’ÉBAUCHAGE


Le point de départ du travail du tourneur.


En clair, une première mise en forme
de la pièce à réaliser.

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