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SAMEDI 21 SEPTEMBRE 2019 économie & entreprise| 17
Les petites compagnies
aériennes en difficulté
Après Aigle Azur, XL Airways a demandé
son placement en redressement judiciaire
R
ien ne va plus pour les
compagnies aériennes
françaises. Après Aigle
Azur, c’est au tour de XL Airways
de battre de l’aile. La petite com
pagnie présidée par Laurent Ma
gnin a annoncé, jeudi 19 septem
bre, avoir demandé son place
ment en redressement judiciaire,
après avoir signalé qu’elle était en
cessation de paiements.
« Depuis plus d’un an, la direction
négocie avec plusieurs repreneurs.
Ces négociations n’ont pas abouti,
et la compagnie doit aujourd’hui
se placer sous la protection du tri
bunal de commerce de Bobigny
[SeineSaintDenis] », a fait savoir
la société spécialisée dans les vols
à bas coût, notamment vers les
Antilles et les EtatsUnis.
Depuis des années, la compa
gnie, lancée en 1994, qui emploie
570 salariés et possède une flotte
de quatre avions, est en quête de
nouveaux actionnaires et de re
preneurs. En décembre 2016, elle
s’était alliée à La Compagnie, un
autre canard boiteux du ciel fran
çais, qui s’est fait une spécialité des
vols low cost en classe affaires en
tre Paris et New York. La hausse des
cours du pétrole semble avoir eu
raison de XL Airways, qui aurait un
trou de 20 millions d’euros à bou
cher d’ici à fin 2019. En grande dif
ficulté financière, la compagnie,
qui transporte près de 700 000
passagers chaque année, a décidé
de stopper la vente de billets « à
compter du 19 septembre ».
Les déboires de XL Airways font
écho à ceux d’Aigle Azur. Jeudi, Air
France et le Groupe Dubreuil, pro
priétaire d’Air Caraïbes et de
French Bee, ont fait savoir qu’ils
renonçaient à reprendre la com
pagnie en liquidation judiciaire.
Les deux groupes, qui avaient un
temps échafaudé une offre de re
prise « combinée », ont préféré se
retirer. Leur idée était de se parta
ger les activités de la société. Air
France était intéressée par le
moyencourrier pour renforcer sa
filiale à bas coût Transavia, tandis
qu’Air Caraïbes lorgnait les lignes
longcourriers.
Passif d’ampleur
Air France et le Groupe Dubreuil
ont « considéré que les conditions
n’étaient pas réunies » pour élabo
rer un projet viable de reprise
d’Aigle Azur. Mezza voce, les deux
candidats laissent entendre qu’ils
auraient été rebutés par l’ampleur
du passif d’Aigle Azur, évalué à au
moins 148 millions d’euros. Les
délais trop courts imposés par le
tribunal de commerce d’Evry ne
leur auraient pas permis non plus
de boucler leur offre de reprise.
Enfin, les deux repreneurs poten
tiels évoquent le volet social :
comment reconvertir les 1 150 sa
lariés d’Aigle Azur, dont les statuts
sont incompatibles avec ceux des
personnels d’Air France ou du
Groupe Dubreuil?
De leur côté, les syndicats d’Aigle
Azur ne perdent pas espoir. Ils tra
vaillent pour trouver une solution
de la dernière chance. Leur idée est
de mettre au point « un accord de
performance collective pour mettre
les salariés d’Aigle Azur aux stan
dards des entreprises » qui pour
raient les reprendre, note Raphaël
Caccia, secrétaire général de la
CFDT chargé du transport aérien.
Le temps presse. Les syndicats
doivent sceller cet accord ce week
end pour pouvoir « le présenter
lundi [23 septembre] » au tribunal
de commerce d’Evry. La CFDT se
dit « prête à négocier avec Air
France et le Groupe Dubreuil », pré
cise M. Caccia. Air France et le pro
priétaire d’Air Caraïbes ne sem
blent pas croire au miracle, « sauf
revirement majeur de plusieurs ac
teurs » du dossier de reprise.
guy dutheil
Sans Google, le chinois Huawei contraint
à un saut dans l’inconnu
En raison des sanctions aux EtatsUnis, le numéro deux mondial du smartphone ne peut
plus intégrer les populaires applications du géant américain du Web
C
ette foisci, Huawei entre
dans le dur. Menacé de
puis plusieurs mois de ne
plus pouvoir utiliser la suite d’ap
plications de Google, le deuxième
constructeur mondial de smart
phones a été obligé de se résoudre
à cette issue. Jeudi 19 septembre, à
Munich, la société chinoise a pré
senté sa dernière série de télépho
nes, les Mate 30. Preuve que la
marque est consciente de l’im
pact que ce changement pourrait
avoir sur les consommateurs, elle
se refuse pour l’instant à annon
cer une date de sortie en Europe.
« En France, on espère pouvoir le
lancer d’ici à la fin de l’année, mais
on réfléchit encore à la meilleure
manière de le faire », explique un
responsable de la marque, tout en
admettant ignorer si le produit
sera un jour disponible sur le
marché tricolore. Une situation
délicate pour le géant de Shen
zhen. Non seulement le groupe
écoule la moitié de ses produits
hors de son territoire, mais l’Eu
rope est cruciale car il y vend des
téléphones plus haut de gamme.
Or c’est justement le position
nement des nouveaux produits
de Huawei, le Mate 30 (799 euros)
et le Mate 30 Pro (1 099 euros). Des
prix censés refléter leurs perfor
mances en termes de vidéo, de
photo, de rapidité, d’astuces de
manipulation (une fonctionna
lité garantit, par exemple, que les
notifications de l’écran d’accueil
soient visibles uniquement par le
propriétaire du téléphone grâce à
la reconnaissance faciale). La
marque chinoise justifie ainsi les
montants impressionnants
qu’elle consacre à sa recherche et
développement (15 milliards de
dollars en 2019 soit 13,6 milliards
d’euros) et sa capacité à mener la
vie dure à ses concurrents.
De nouveaux usages
Mais les qualités du moteur à l’in
térieur de la bête suffirontelles à
compenser chez les consomma
teurs les changements d’usage, si
non les désagréments que pour
rait provoquer le fait que ces télé
phones ne disposent plus d’appli
cations aujourd’hui très utilisées
par le grand public? « Les aspects
séduisants du téléphone en termes
de matériel ne devraient pas suf
fire », anticipe Kiranjeet Kaur du
cabinet IDC. Concrètement, les
utilisateurs vont se trouver privés
d’applications qui comptent
parmi leurs préférées, à commen
cer par la suite Google (Gmail,
Maps, Google, YouTube). Ils se
trouveront aussi logiquement
privés du Play Store, le magasin
d’application de Google sur lequel
- s’ils n’étaient pas des clients
d’Apple – ils avaient l’habitude de
télécharger leurs applications.
A la place, ils devront passer par
le magasin d’applications de
Huawei, qui compte déjà 11 000
applications préinstallées, dont
certaines qui peuvent constituer
des alternatives aux services de
Google, et 44 000 disponibles par
le biais d’Internet. Tout l’enjeu
pour Huawei est donc désormais
de faire accepter ces nouveaux
usages aux utilisateurs. La société
a en tout cas annoncé qu’elle allait
débloquer 1 milliard de dollars
pour convaincre un maximum
d’éditeurs de venir référencer
leurs applications.
Les éditeurs américains seront
ils autorisés à participer à cet ef
fort, alors que Washington a placé
Huawei sur sa liste noire? Les
compagnies américaines qui vou
draient collaborer avec le Chinois
sont tenues d’obtenir une autori
sation préalable... qu’elles n’ont
jusqu’ici jamais reçue. Résultat,
un propriétaire de Mate 30 risque
de ne pas pouvoir utiliser,
par exemple, l’application Netflix
qui n’est pas présente aujourd’hui
sur le magasin d’application de
Huawei.
Jusquelà, les sanctions améri
caines n’avaient pas pesé sur les
ventes de Huawei qui a écoulé
24 % de portables de plus de
puis le début de l’année. Mais le
virage qui lui est imposé à présent
constitue pour lui un saut dans
l’inconnu.
Le plan de repli sur les marchés
occidentaux semble donc de pro
mouvoir ses anciens produits, sur
lesquels les utilisateurs ont tou
jours accès aux applications Goo
gle. Et d’étendre la gamme de ses
produits : jeudi le groupe a pré
senté des oreillettes et des mon
tres connectées, qui seront com
mercialisées en France, et un télé
viseur. Il a aussi annoncé l’ouver
ture d’ici à la fin de l’année d’un
magasin au cœur de Paris. « Il
nous faut apprendre de nouveaux
réflexes », admet un responsable
de la marque.
vincent fagot
La crise persiste au « Monde »
sur fond de surenchère
Les deux actionnaires contrôlants du groupe Le Monde sont en désaccord
sur les termes du droit d’agrément voulu par le pôle d’indépendance
L
a crise perdure au Monde,
malgré la double déclara
tion publique de Mat
thieu Pigasse et de Xavier
Niel jeudi 19 septembre. Les deux
coactionnaires de contrôle du
groupe de presse, qui possède Le
Monde, Télérama, La Vie et Cour
rier international, ont joué la su
renchère, alors qu’ils étaient en
discussion sur la signature d’un
droit d’agrément avec le pôle d’in
dépendance, qui représente sala
riés et lecteurs, et qui détient 25 %
du groupe de presse.
Matthieu Pigasse a annoncé
dans la matinée avoir signé le droit
d’agrément réclamé par les rédac
tions du Groupe Le Monde depuis
l’entrée surprise de l’industriel Da
niel Kretinsky comme actionnaire
minoritaire en octobre 2018. Ce
droit doit permettre au pôle d’in
dépendance de refuser l’entrée
d’un nouvel actionnaire de con
trôle. Problème, le document si
gné par Matthieu Pigasse n’est pas
celui proposé par le pôle et déjà pa
raphé par Xavier Niel.
Les protagonistes restent en dé
saccord sur un point central : le ra
chat des parts de Prisa. En
juillet 2019, Matthieu Pigasse, qui
s’était pourtant engagé à ne pas
mener « d’opération capitalisti
que » tant qu’il était en discussion
avec le pôle d’indépendance sur le
droit d’agrément, avait annoncé
être entré en négociations exclu
sives pour racheter les 20 % que
détient le groupe de presse Prisa
dans Le Groupe Le Monde pour
15 millions d’euros. Cette opéra
tion avait jeté le trouble au sein du
groupe, et avait été qualifiée
« d’agressive » par Xavier Niel.
« La version de l’accord dont Mat
thieu Pigasse annonce la signature
diffère du document initial et ne
traite pas le sujet central de l’acqui
sition des parts de Prisa dans Le
Monde Libre (LML) et du passage
en force dont relève cette opéra
tion », a réagi le pôle d’indépen
dance. De fait, une reprise des
parts de Prisa ferait passer la parti
cipation de Matthieu Pigasse de
26 % à 46 % du capital de LML, la
structure qui détient 75 % du
groupe de presse, tandis que
M. Niel resterait à 26 %.
Même si Le Groupe Le Monde
est géré par une société en com
mandite, où Matthieu Pigasse et
Xavier Niel détiennent les mêmes
pouvoirs de gestion, l’opération
pourrait déséquilibrer les posi
tions des actionnaires au sein du
groupe. Par exemple, le banquier
de Lazard serait fondé à deman
der plus d’administrateurs au
conseil de surveillance.
En outre, Le Canard enchaîné
évoquait mercredi 18 septembre
un dispositif inclus dans le pacte
d’actionnaires qui permettrait à
M. Pigasse de mettre fin à la com
mandite. Devant ces incertitudes,
le pôle d’indépendance tient donc
à ce que ses actionnaires de con
trôle aient le même poids au capi
tal. C’est ce schéma qui avait pré
valu au moment du rachat du
Groupe Le Monde en 2010 par le
trio formé par Pierre Bergé, Mat
thieu Pigasse et Xavier Niel.
Pour autant, Matthieu Pigasse
n’a pas renoncé au rachat des
parts de Prisa. A la place, il a pro
posé d’associer Xavier Niel, à
parts égales, à cette opération
« dans les mêmes conditions fi
nancières ». « LNM [Le Nouveau
Monde, société commune entre
Matthieu Pigasse et Daniel Kre
tinsky] démontre ainsi sa bonne
foi et sa volonté de conforter la
pleine indépendance », assure le
communiqué de M. Pigasse.
Le prenant au mot, Xavier Niel
lui a répondu dans la foulée, en se
disant prêt à participer à la tran
saction à ses côtés, et à prendre la
moitié des parts du groupe de
presse madrilène. A une condition
néanmoins. Il souhaite que, « fidè
les à l’esprit de Pierre Bergé », « Mat
thieu Pigasse et luimême prennent
aujourd’hui l’engagement formel
d’apporter ces titres au pôle d’indé
pendance ». Contacté, M. Niel dit
vouloir apporter ces parts « pour
un euro symbolique ».
Un prix plancher garanti
En 2010, Pierre Bergé avait mis
11 millions d’euros à la disposition
du pôle d’indépendance, ce qui
avait permis aux représentants
des salariés et des lecteurs de déte
nir 25 % du capital du groupe de
presse. « Avec cet engagement for
mel d’apporter les titres Prisa au
pôle, un document commun et
identique pourra définitivement
formaliser le droit d’agrément »,
écrit Xavier Niel. « La proposition
faite par Xavier Niel d’une acquisi
tion des parts de Prisa par Mat
thieu Pigasse et luimême afin de
les donner au pôle d’indépendance
préserve l’équilibre de la gouver
nance tout en renforçant les droits
du pôle », a réagi le pôle d’indé
pendance.
Xavier Niel va même plus loin
en suggérant d’apporter les titres
de la structure de contrôle, Le
Monde libre (LML), qui détient
75 % du groupe de presse, à une
fondation. « Xavier Niel proposera
que le conseil, le directoire et le
pôle d’indépendance travaillent
ensemble à un dispositif permet
tant d’apporter 100 % du capital de
LML au sein d’une fondation afin
de sanctuariser son indépen
dance », écrit le fondateur de Free
dans un communiqué. Il s’inspire
ainsi de Mediapart, en passe de
changer de statut, et du Guardian,
déjà géré par une fondation.
Plus tôt dans la semaine, le pôle
d’indépendance et le banquier de
Lazard avaient pourtant levé un
obstacle important sur le droit
d’agrément, celui du prix auquel
le pôle pourrait aller chercher un
repreneur, dans l’hypothèse où
celui présenté par l’actionnaire
serait refusé. Longtemps, Mat
thieu Pigasse a souhaité que le
pôle le fasse « au prix de marché »,
autrement dit au prix de l’opéra
tion conclue entre MM. Pigasse et
Kretinsky, et qui valorise leur so
ciété commune (LNM) à hauteur
de 101 millions d’euros. De son
côté, le pôle d’indépendance vou
lait qu’en cas de désaccord un ex
pert soit nommé afin d’avoir une
évaluation objective de l’actif.
Finalement, M. Pigasse a obtenu
des concessions lui permettant de
sécuriser ses investissements réa
lisés dans le groupe de presse. De
puis 2010, il aurait injecté 57 mil
lions d’euros dans Le Monde libre,
qui coiffe le groupe Le Monde et
L’Obs. Cette somme serait donc ga
rantie par un prix plancher pour le
banquier d’affaires. C’est sur cette
base que M. Pigasse a annoncé
avoir signé le droit d’agrément.
A ce stade, le pôle d’indépen
dance n’a pas encore obtenu,
comme il le souhaite, un docu
ment commun signé par ses deux
coactionnaires de contrôle. Une
assemblée générale a eu lieu jeudi
aprèsmidi dans les locaux du
Monde pour évoquer ces derniers
rebondissements. Le pôle d’indé
pendance attend désormais une
réponse de Matthieu Pigasse.
sandrine cassini
« Xavier Niel
proposera un
dispositif
permettant
d’apporter 100 %
du capital de LML
au sein d’une
fondation afin de
sanctuariser son
indépendance »,
écrit le fondateur
de Free
On ne s’ennuie jamais dans le
monde de l’épicerie française. Ces
derniers temps, Casino tient le de
vant de la scène. Poursuivi par
une meute de fonds spéculatifs,
l’enseigne largue du lest à mesure
qu’ils se rapprochent. En juin, sa
maison mère, Rallye, contrôlée
par son PDG, JeanCharles Naouri,
s’était placée sous la protection de
la justice pour échapper à ses
créanciers le temps de restructu
rer une dette qui menace l’ensem
ble de l’édifice.
Le groupe a annoncé, jeudi
19 septembre, être entré en dis
cussions avec le distributeur alle
mand Aldi, qui souhaite acquérir
sa filiale Leader Price. Il avait
auparavant annoncé la cession
de plusieurs hypermarchés
géants. Au total, le programme
de cession d’actifs annoncé en
juin devrait porter sur deux mil
liards d’euros d’ici au premier tri
mestre 2021. Il fait suite à un plan
précédent de ventes d’enseignes
et de magasins dans le monde
pour 2,5 milliards.
Cette gigantesque braderie, ef
fectuée dans un temps record, ré
pond à un objectif existentiel
pour M. Naouri. Parvenu à un
âge (70 ans) où l’on envisage for
cément sa succession, le proprié
taire de l’entreprise fondée
en 1898 par le Stéphanois Geof
froy Guichard tente de préserver
un empire qu’il a construit en
trente ans d’acquisitions. Autant
réputé pour la finesse de sa vi
sion stratégique que pour son
acharnement procédurier, le
PDG ne maîtrise plus l’horloge. Il
court pour sauver ce qui peut
l’être, c’estàdire ses pépites en
Amérique latine (Colombie, Bré
sil) et, surtout, en France : Mono
prix, Franprix et Cdiscount.
Ce faisant, il accélère une re
composition singulière d’un pay
sage français de la grande distri
bution fragilisé par l’effet conju
gué de la guerre des prix, du
changement de comportement
des consommateurs et de la
montée d’Internet.
Sur ce marché ruiné par la
guerre des prix, la concentration
semble inévitable. Elle est en
marche avec la fusion des cen
trales d’achats, par exemple.
Mais en cédant ses magasins à
Aldi, Casino rouvre le jeu en ren
forçant un acteur jusqu’ici mar
ginal en France, mais très puis
sant ailleurs sur le créneau du
superdiscount, au même titre
que son compatriote Lidl, qui
progresse vite dans l’Hexagone.
Comptons sur ces deuxlà pour
entretenir la flamme de la guerre
des prix au cœur même des vil
les, bien loin des messages rassu
rants sur l’évolution des con
sommateurs vers une alimenta
tion plus chère mais meilleure
pour la santé et la planète.
PERTES & PROFITS|CASINO
p a r p h i l i p p e e s c a n d e
Aldi dans la bataille
de France