“À uneépoqueoù
lesconsommateurs
récl ament
de la transparence,
ce nouveautype
d’acteursfaitpasser
auxmarques un test
d’authenticité.”
Larissa Jensen, analyste beautéd’intérêts, les shows tape-à-l’œil, les voyages de presse au bout du monde...
Il yaencore quinze ans, la réussite rimait avec célébrité;aujourd’hui, elle
est synonyme d’intégrité.»
Ce regain d’éthique donne plus de poids aux accusations.En décembre 2018,
en pleine période des achats de Noël, Pradaadûretirer de ses boutiques un
porte-clés en forme de tête de personnage noir avec de larges lèvres rouges,
après un tollé sur les réseaux sociaux.Une référence au héros deSambo le petit
Noir,unlivre anglo-saxon pour enfants aux relents racistes datant de 1899.
Deux mois plus tard, Gucciacessé la vente d’un pull noiràhaut col roulé
cache-nez qui,pour certains guetteurs,confinait au«blackface»,ce maquillage
injurieux pour les Noirs qui consisteàfaire de leur couleur de peau un dégui-
sement. Les membres d’Estée Laundry se félicitent, quantàeux, d’avoir
«obtenu le retrait d’un produit Fenty Beauty[marque lancée par la chanteuse
Rihanna]qui utilisait de manière offensante le terme de “geisha”».
Le 21 novembre 2018,c’était au tour de Dolce&Gabbana de subir de plein
fouet une de ces controverses. Ce jour-là, la marque italienne doit donner
un défilé-spectacleàShanghaï, en Chine, marché-clé où la maison compte
44 points de vente. Dans l’Expo Centre, un immense espaceàdeux pas du
fleuve Huangpu,aété installé un vaste podium en trois morceaux, les
géantes initialesDetGembrassant un gros cœur doré central.Un millier de
personnes œuvrentàlapréparationdushow,qui doit se conclure sousune
plui edeconfettis et des feux d’artifice. Le matin, les 360 modèles embau-
chés, mannequins et influenceurs de tous les pays, participent aux répéti-
tions. En milieu de matinée, pendant une pause, certains découvrent que
Diet Prada accuse la marque de racisme.Àl’appui,une vidéo-teaser de l’évé-
nement montrant une top-modèle chinoise qui peine à (Suitepage 80)•••