ÉTÉ 1830.
QUATRE ROIS.
ET IL NE S’AGIT
PASD’UNE PARTIE
DE CARTES...
«UN ROMAN
HISTORIQUE
ÉBLOUISSANT.»
Jean-Christophe Buisson
Le Figaro magazine
Grand Prix
du Roman
de l’Académie
Française
Plein lesyeux.Surfdouleur. ParFrédéric Potet
En 2016, alors étudiantdans unE écolE dE dEsign En californiE,
AJ Dungo prometàsapetiteamie,Kristen, atteinted’une maladie
incurable,deraconter un jour leurrelation amoureuse en dessin.
Au moment de la mort de la jeunefemme,peu detemps après,
àl’âge de 26 ans, l’illustrateur avait commencéune bande dessinée
sur l’histoiredusurf,sport auquel Kristenl’avait précisément initié.
Qu’àcela ne tienne.Sans rien abandonner de son projet, il décidera
d’intercaler au milieu decelui-ci lerécit de son idylleàl’issue dra-
matique.Exécutéàlapalettegraphiqueavec seulement deuxcou-
leurs (le turquoise et le sépia), lerésultatest plutôt captivant. On
suit, d’uncôté,lanaissanceetl’évolution du surfàHawaï, àtravers
deux figures tutélaires de la discipline,DukeKahanamoku(1890-
1968) etTomBlake(1902-1994);del’autre, la trajectoiredeKristen,
jusqu’àson inéluctable disparition, en pleine fleur de l’âge.
Empreintedemélancolie,ladouble narration procède par analo-
gies suggérées, la passion pour la mer servant de filconducteur au
propos général de l’ouvrage:joueravec la nature–les vagues –
afin d’oublier le tragique de l’existence, comme l’expliqueraTom
Blakeàlafindesavie(« Sur une planche de surf,les soucis du
subconscient s’effacent et s’oublient, jusqu’àceque lestensions du
vivant s’accumulentànouveau»).L’aspect«fleur bleue»decer-
tains passages irriterasans doutelelecteur,mais celui-ci se laissera
emporter par letorrent d’émotions qui traversecetexercicede
hauterésilience.
In Waves,d’aJdungo,traduit de l’anglais(états-unis)par BasileBégue-
rie, casterman,376 pages, 23 euros.