Foto: Jean-Francois PAGA/Opale via Leemage6 11 · 2019 ÉCOUTE« L’ADN de cette flore,
c’est la mémoire
de notre planète. »
MARC JEANSON
Geht es nach Marc Jeanson, so wird sein Beruf als Botaniker immer wichtiger.
Denn wer sonst sollte sich um den Fortbestand der Tier- und Pflanzenwelt kümmern?
MOYENmême au temps des pharaons! Cette bibliothèque du
vivant est l’héritage de 350 ans de botanique durant
lesquels les savants-explorateurs, tels que Linné,
Humboldt ou Lamarck au XVIIIe siècle, ont sillonné
la planète pour tenter de répertorier la flore. Ce sont
d’ailleurs leurs aventures que raconte Marc Jeanson
dans son livre Botaniste, coécrit avec Charlotte Fauve et
publié en avril dernier (éditions Grasset). Cette quête
continue et est toujours plus urgente à l’heure de la
déforestation et de la disparition de la biodiversité.
« Nous sommes face à la sixième extinction du
vivant et nous n’avons à ce jour décrit que 15 % du
monde. Notre course se transforme en sprint »,
explique Marc Jeanson. Selon lui, les collections
naturelles pourraient devenir primordiales dans le
monde de demain. Pour remplacer l’énergie fossile,
on se tournera vers les plantes. Mais comme la
nature sauvage aura aussi disparu, on devra s’ins-
pirer des archives pour la réinventer, à l’aide de la
génomique. Grâce au génie des plantes, l’avenir sera
donc peut-être plus viable.B
otaniste, un métier désuet? Ce
n’est pas l’impression qu’en
donne Marc Jeanson. Avec ses
grands yeux verts, son visage
mal rasé et ses cheveux soi-
gneusement peignés, cet élégant trente-
naire pourrait passer pour un créateur de
start-up. D’ailleurs, sa passion, ce sont les
jeunes pousses... végétales.
À la tête de l’Herbier national du Mu-
séum national d’histoire naturelle de
Paris (MNHN) depuis six ans, ce scien-
tifique ne manque pas de diplômes.
Ingénieur agronome de l’Institut natio-
nal agronomique de Paris- Grignon, il
effectue ensuite une thèse de doctorat
sur des palmiers d’Asie du Sud-Est au Jar-
din botanique de New York. De retour en
France, il devient responsable de l’herbier
de l’Institut de botanique de Montpellier
en 2012. Un an après, il prend les rênes de
la prestigieuse collection parisienne.
Situé dans un bâtiment au fond du
Jardin des plantes, l’Herbier national, le
plus grand au monde, abrite un trésor
méconnu : pas moins de 8 millions de spé-
cimens végétaux séchés (fleurs, graines,
fruits, bois...) sont conservés dans des
tiroirs répartis sur 75 mètres de longueur,
dans 14 étagères. Certains remontentPERSONNALITÉ |désuet,ète [dezɥɛ,ɛt]
, überholt, altmodisch
soigneusement
, sorgfältig
peigné,e
, gekämmt
la pousse
, der Trieb, der Spross
l’herbier [lɛʀbje] (m)
, das Herbariumle Muséum national
d’histoire naturelle
, staatliches frz.
Naturkundemuseum
l’ingénieur (m)
agronome
, der Diplomlandwirt
la thèse de doctorat
, die Dissertation,
die Doktorarbeit
prendre les rênes
, die Führung über-
nehmenprestigieux,se
, berühmt
abriter
, beherbergen
le trésor
, der Schatz
les spécimens
[spesimɛn] (m)
végétaux
, die Pflanzen und
Pflanzenteile
réparti,e sur
, verteilt aufl’étagère (f)
, das Regal
remonter à
, hier: stammen aus
le vivant
, hier: die Pflanzenwelt
l’héritage (m)
, das Erbe
le savant-explorateur
, der Wissenschaftler
und Forschersillonner [sijOne]
, bereisen
répertorier [ʀ epɛʀtOʀje]
, erfassen
la quête
, die Suche
la déforestation
, die Abholzung
l’extinction
[lɛkstksj] (f)
, das Auslöschen
la course
, das Rennenprimordial,e [pʀimOʀdjal]
, entscheidend
sauvage
, unberührt
réinventer
, neu erfinden
grâce à
, dank
le génie [Zeni]
, die Intelligenz
viable [vjabl]
, lebensfähigBIOGRAPHIE
1981 :
Naissance à
Reims
2011 :
Soutenance
de sa thèse à
New York
2013 :
Responsable
de l’Herbier
national, à Paris
2019 :
Publication de
son livre Botaniste