Le Soir Magazine Du 23 Août 2019

(Martin Jones) #1

L


es chiffres donnent le tour-
nis: en Belgique,le nombre
de cas confirmés est passé
de 397 en 2007 à 1.493 en
2017!Notrepaysn’estpasle
seul à connaître une recru-
descencesifortedecettein-
fection sexuellement trans-
missible. Comme l’établit le
dernier rapportduCentreeuropéende
prévention etdecontrôledes maladies
sorti en juillet dernier, l’Islande enre-
gistreunehausseplusforteencorede...
876%!L’Irlandede224%,leRoyaume-
Uni de 153%, l’Allemagne de 144% et
Malte de123%.En revanche, l’Estonie
et la Roumanie ont enregistré une
baissede50%ouplussurlamêmepé-
riode.Lesdisparités d’unpaysà l’autre
sonttellesqu’enmoyenne,l’Europeen-
registreunehaussede70%dunombre
decasentre 2010 et2017.
Après avoir diminué entre 2007 et
2010, le nombre de cas enregistrés en
Europea ainsiaugmentépouratteindre
les 33.000 rien qu’en2017. Jamais un
tel chiffre n’avait été atteint depuis le
début de l’enregistrement par l’agence
de l’Union européenne. Désormais, et
pour la première fois depuis le début

des années 2000, les pays européens
enregistrentplusdecasdesyphilisque
decasdesida.

LESHOMOSEXUELS
ESSENTIELLEMENTTOUCHÉS
Aujourd’hui, cette infection sexuelle-
menttransmissible, IST, touche essen-
tiellement les homosexuels vivant en
ville puisqu’ils ne représentent pas
moinsdedeuxtiers(62%)descas,sui-
vis par les hommes hétérosexuels
(23%) et les femmes (15%). «Il existe
un lien clair entre les comportements
sexuelsà risque,lerisquedesyphiliset
d’autres maladies sexuellement trans-
missibles», explique Andrew Amato-
Gauci, responsable du programme sur
le VIH, les IST et l’hépatite virale du
Centre européen de prévention et de
contrôledesmaladies.«L’augmentation
des infections à la syphilis que nous
constatons en Europe, ainsi que dans
d’autrespaysdumonde, estlerésultat
deplusieurs facteurs tels que les rela-
tions sexuelles sans préservatif et les
multiplespartenaires sexuels,associées
à une peur réduite de contracter le
VIH.»
Ilfautsavoir quelerisquedecontrac-

Alors qu’on la croyait appartenir au passé,


la syphilis est en forte augmentation


dans toute l’Europe et en Belgique en particulier.


Syphilis


Santé


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ter la maladie lors d’une relation non
protégée avec une personne infectée,
qu’il s’agisse d’un rapport anal, vaginal
ou bucco-génital, est estimé à 30%. La
période d’incubation est de trois se-
maines à un mois. Mais l’infection peut
également se transmettre par voie
transplacentaire pendant la grossesse,
de la mère à l’enfant.

INUTILE DE PANIQUER!
Sans doute, l’apparente banalité des
premiers symptômes et la méconnais-
sance des signes cliniques sont d’autres
facteurs explicatifs de cette recrudes-
cence. Qui se méfierait de taches sur les
mains ou de boutons sur les fesses qui
en sont les premières manifestations? Il
est vrai aussi que le caractère sournois
de la maladie et les symptômes très di-
vers qu’elle génère peuvent faire croire
aux médecins qu’il s’agit d’un autre
problème de santé, par exemple une al-
lergie ou un eczéma. Ce n’est pas pour
rien que la maladie a été surnommée
longtemps la «grande simulatrice»!
«Pour inverser cette tendance, nous de-
vons encourager les gens à utiliser les
préservatifs de manière cohérente avec
les nouveaux partenaires et les parte-

276 %


de hausse en dix


ans en Belgique

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