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La syphilis est mentionnée pour la
première fois parce qu’elle fait des
ravages dans les troupes du roi de
France, Charles VIII, parti guerroyer en
Italie. Ces armées comptent des Fran-
çais, mais aussi des Flamands, des
Italiens, des Espagnols, des Suisses ou
encore des Hongrois qui rentreront
chez eux avec la maladie, la propageant
dans l’Europe entière en quelques
années.
Dès les premières épidémies, de nom-
breuses villes interdisent l’entrée aux
vérolés et chassent les habitants qui en
sont atteints. Même les hospices tradi-
tionnels leur ferment les portes. Les
« vénériens » sont rejetés par peur de
la contamination physique et morale
d’une maladie considérée comme un
péché. Les médecins ont en effet com-
pris qu’elle se transmettait par les
relations sexuelles et la qualifièrent de
« maladie honteuse ». Ils n’eurent dès
lors aucun scrupule à administrer aux
malades des remèdes aussi dangereux
et douloureux qu’inefficaces. Combien
de syphilitiques n’ont pas enduré le
martyre en étant traité par le mercure
administré de multiples façons, en
frictions, en onguents, en pilules ou
encore, plus tardivement, par voie
intramusculaire ou intraveineuse! Au
XVIesiècle, on l’utilisa même en fumi-
gations.
Mais le mercure est nocif, entraînant
d’importantes intoxications au niveau
du cœur, du foie, des reins et du sys-
tème nerveux, tuant sans doute bien
plus vite de nombreux syphilitiques.
D’autres remèdes furent utilisés, tou-
jours douloureux, comme les suspen-
sions. Au XIXesiècle, les malades de la
syphilis dont les membres inférieurs
étaient atteints de paralysie étaient
suspendus par le cou et les épaules.
Les traitements n’étaient guère sou-
cieux des souffrances des patients.
Sans doute une façon de les punir
indirectement de cette maladie
sexuelle.
Pourtant, nombreux furent les hommes
à être atteints par cette maladie. Parmi
eux, il y eut des personnalités : François
Ier, Baudelaire (qui contracta la maladie
à 19 ans et en mourut à 46 ans),
Édouard Manet, Alfred de Musset,
Alphonse Daudet, Guy de Maupassant,
Frederich Nietzsche, Al Capone, Lénine,
Tolstoï, Georges Feydeau, Mussolini,
Oscar Wilde, Howard Hughes...
J.S.Une maladie
apparue
au XV
e
sièclenaires occasionnels. Des tests réguliers
de dépistage de la syphilis et d’autres
infections sexuellement transmissibles
devraient également faire partie du co-
lis, en particulier s’il existe un risque
d’infection», recommande le respon-
sable IST du Centre européen.
Si les tests s’avèrent positifs, révélant la
maladie, inutile de paniquer car la sy-
philis se soigne par des injections de pé-
nicilline qui sont efficaces dans 90% des
cas, même si elles sont particulièrement
douloureuses, nécessitant d’être accom-
pagnées d’un anesthésiant. Il est impor-
tant de la détecter tôt car le traitement
est plus difficile quand la maladie est
bien installée. Il faut savoir que l’infec-
tion causée par la bactérie Treponema
Pallidum évolue en différentes phases
entrecoupées de périodes de latence.
Après les chancres indolores sur les par-
ties intimes, les éruptions cutanées, ro-
séoles et papules, surviennent après
quelques années des problèmes bien
plus graves tels que des céphalées in-
tenses, problèmes articulaires, nerveux
et cardio-vasculaires, aphasies, hémiplé-
gies, dommages au squelette, etc. Si ces
stades ultimes sont très rarement at-
teints, les premiers peuvent être facile-
ment évités grâce au préservatif.
Joëlle SmetsLa maladie peut entraîner de nombreux problèmes dont des éruptions cutanées sévères.Isopix