Le Soir Magazine Du 23 Août 2019

(Martin Jones) #1

Grand écran


Voilàunfilmquisentbonlesoleilet
l’été. Quand et où a eu lieule tour-
nage? L’été dernier, dans la commune
de La Seyne-sur-Mer. Le tournage a été
long car le réalisateur, Adria Garcia,
voulait que l’on soit toujours tous pré-
sents. Pour renforcer les liens entre
nous. Mais aussi pour suivre le rythme
des enfants, prendre le relais et tourner
quand ils fatiguaient un peu.
Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce
projet? J’adorais l’idée de ce conte avec
un côté sombre, mais aussi plein de
poésie, et avec plein de niveaux de lec-
ture. Un adulte et un enfant le verront
différemment. L’un verra le récit du
deuil, l’autre, l’histoire du loup. Mais
surtout, moi qui suis un grand fan
d’animation, j’ai été séduit par le travail
d’Adria dans ce domaine (le film intègre
différentes séquences animées, ndlr).
C’est un génie. Il a un univers bien à lui.
J’adore ça.
Les rôles y sont parfois inversés. Les
adultes ayant tendance à se comporter
comme des enfants... Ah ce sont sur-
tout eux qui font des bêtises!
Cela vous ressemble? J’espère être
différent de mon personnage (rires). Il

estquandmêmelourdingue.C’estl’aîné
delafratrie,unancienmilitaireunpeu
bourrin mais aussi très tendre. Avec ses
frères, il est lourd, blagueur, il lance des
concours idiots comme « celui qui
mange le plus de piments », il veut tout
gérer... Les autres le subissent un peu.
Par contre, avec ses enfants, il est plein
de tendresse, très protecteur. Et j’aime
bien cette facette.
On sent une réelle complicité entre
tous les acteurs, vous vous connaissiez
déjà? J’avais tourné « Goal of the
Dead » avec Franc Bruneau, un film de
zombies frappé assez réussi. Pour le
reste, on ne se connaissait pas, mais
tout s’est fait naturellement. Il était
difficile de ne pas tomber sous le
charme de Carmen Maura qui joue
notre mère, c’est une femme exception-
nelle. Et le tournage – c’est assez rare
pour le souligner – était serein, on pre-
nait le temps. Dans un cadre paradi-
siaque. Sans pression. Que du bon-
heur!
L’été, c’est plus propice au repos ou au
travail pour vous ?Beaucoup de tour-
nages ont lieu l’été car la lumière est
belle. Et puis, il y a des festivals de

théâtre,decinéma,delivres...Lavieest
assezanimée.Encequimeconcerne,
c’est toujours un peu compliqué de
prévoir un départ en vacances. J’ai
tendance à vivre au jour le jour.
Et à multiplier les terrains de jeux.
Entre la scène, la télé, l’écriture, on a
parfois du mal à vous suivre... (Sou-
rire). Je me projette dans tous et tout
est lié. J’ai commencé à jouer sur scène,
j’ai écrit un one-man-show, j’ai gardé ce
goût de l’écriture. Là, je bosse sur l’écri-
ture d’un film d’animation et je peau-
fine mon nouveau spectacle, « Le show
du futur », où je joue tous les rôles, et
que je jouerai en Belgique en décembre
(le 17 à Charleroi, le18 à Liège). J’aime
raconter des histoires, quel que soit le
mode d’expression.
Vous venez aussi de sortir un roman,
« Les misophones »...La misophonie,
la haine du son, me touche personnelle-
ment, c’est une pathologie méconnue.
C’est incontrôlable. J’avais envie de
m’en inspirer pour embarquer les gens
dans une histoire avec un univers so-
nore. Et je rencontre depuis plein de
gens qui en sont atteints également.
Propos recueillis par Sigrid Descamps

DR

Homme de scène,
auteur, doubleur
(la voix du
« Burger Quiz »,
c’est lui !),
l’acteur est à
l’affiche de « Ma
famille et le
loup », joli conte
empli de poésie...

tendre conteur d’histoires


Bruno Salomone,


38

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