Le Soir Magazine Du 23 Août 2019

(Martin Jones) #1

Sortir Grand écran


PHOTO
Splendide isolement
Le 21 juillet
1969, la mis-
sion Apollo 11
réussissait à
alunir. On
revit l’événe-
ment histo-
rique à travers 85 tirages d’époque de la Nasa. Les
clichés du collectionneur Bruno Vermeersch nous
confrontent à la fois à l’infiniment grand ou à l’infini-
ment petit, mais ils permettent également à la photo-
graphie scientifique, trop souvent négligée, de trouver
sa place dans un musée d’art.
J.S.
Jusqu’au 22 septembre au Musée de la photographie,
11 av. Paul Pastur, Charleroi. Tél. 071-43.58.10.
http://www.museephoto.be

CONCERTS
Nuit des Chœurs
Pour ses 20 ans,
l’événement s’offre
des invités de re-
nom : Voca People, i
Muvrini, Arielle
Dombasle, Jazz-
chor, Celtic tenors
et le Chœur natio-
nal des jeunes de
Belgique participeront aux célèbres concerts prome-
nades qui se donnent à l’abbaye de Villers-la-Ville. Ils
chanteront chacun pendant 20 minutes à un endroit du
site. De quoi permettre aux spectateurs de les décou-
vrir à leur rythme au détour d’un pan de muraille ou
sous une crypte.
J.S.
Les 30 et 31 août dès 18 heures à l’abbaye de Villers-la-
Ville. Tél. 02-736 01 29. http://www.nuitdeschoeurs.be

MUSICAL
My Fair Lady ★★★
Envie de
plonger
dans un
bain de
naïveté
rafraîchis-
sante porté
par une
troupe au
top, y
compris
l’orchestre
de 17 musi-
ciens? Alors filez voir « My Fair Lady », festival d’émo-
tions et de performances qui rappelle que la comédie
musicale de Fr. Loewe et A.J. Lerner, tirée d’une pièce
de George Bernard Shaw, est un pur bijou récompensé
par huit Tony Awards. Cette histoire, enthousiasmante
et sensible, met en scène Eliza Doolittle (excellente
Marina Pangos), petite bouquetière des bas-fonds de
Londres appelée à se transformer en Lady, bref à chan-
ger de vie et de statut social, en améliorant sa diction
très cockney. Le film avec Julie Andrews puis Audrey
Hepburn a ravi les spectateurs. Cette version belge, de
bonne tenue grâce à sa distribution, vaut son pesant de
plaisir. On y chante, on y danse, on y vibre au fil des
tableaux avec plus de 30 comédiens, emmenés par
Franck Vincent.
B.M.
Au château du Karreveld, à Molenbeek-Saint-Jean,
« Bruxellons 2019 », jusqu’au 7 septembre. Tél. 02-
724.24.24. – http://www.bruxellons.be

Photos : DR


Poms ★★★
Atteinte d’un cancer qu’elle refuse de
traiter, Martha Walker part s’installer
dans une communauté de retraités. Là,
elle se lie d’amitié avec son exubérante
voisine, Sheryl, avec qui elle décide de
monter un groupe de pom-pom girls. De
quoi susciter les réactions outrées et
moqueuses de certains, mais aussi nouer
des amitiés inattendues... Prenez un peu
de « Full Monty » ou de « Grand Bain », arrosez-le de « Calendar Girls » et
vous obtiendrez cette comédie feel good sympathique. Le scénario est certes
cousu de fil blanc, mais quelques gags et répliques bien senties font de ce
film une bonne surprise. Et puis, on ne peut que se réjouir de la mise en avant
de plus en plus fréquente, et positive, de héros de plus de 70 ans. Le casting,
emmené par Diane Keaton, est parfaitement choisi.
S.D.
Comédie dramatique américaine de Zara Hayes avec Diane Keaton, Jacki Weaver,
PamGrier...

LaQuietud ★★★
BuenosAires,denosjours.Sonpèreayant
faitunAVC,EugeniarevientdeParispour
soutenirsasœurMiaetsamèreEsmeral-
da.Prochesmalgréladistance,lesdeux
sœurs,dontlarelationfrôlel’inceste,sont
raviesdeserevoir.Maislajoiedesretrou-
vailless’estompevite...LaQuietud,c’est
l’impressionnantebâtisseoùseréunit
cettefamilled’apparenceunie.Uncocon
quisemueenprison,oùlalumièrecèdelepasà l’obscurité.Maiselleest
surtoutaucentred’uneenquêtepolicièrequivafairetomberlesmasques.Le
cinéasteargentinPabloTrapero,dontonavaitbeaucoupaimé« Leonera »,
dresseicileportraitdetroisfemmesavecleursblessuresetgriefs,dontles
vraisdesseinssedévoilentaufilderévélationschocs(hélasunpeutrop
prévisibles).
S.D.
DrameargentindePabloTraperoavecBéréniceBejo,MartinaGusman,Edgar
Ramirez...

Photos : DR

Netflix


Retrouveztoutel’actualitécinémasurwww.cinenews.be

« The bodyguard » (série) ★★★
Le label BBC est généralement syno-
nyme de qualité. Et c’est encore le
cas avec « Bodyguard », une série de
six épisodes créée en 2018, qui suit
la reconversion musclée du vétéran
de guerre David Budd (Richard Mad-
den), un ex-militaire traumatisé par
l’Afghanistan qui travaille comme
agent de protection des personnali-
tés dans la police londonienne. Après
une séquence d’ouverture à couper le
souffle qui donne directement le ton,
David se retrouve promu à la protec-
tion de la ministre de l’Intérieur
britannique, l’ambitieuse Julia Mon-
tague, dont la politique conservatrice
opportuniste représente tout ce qu’il
méprise. Intense et captivant, mé-
lange parfait entre thriller politique
et série à suspense, l’intrigue joue
astucieusementaveclescodestrèsbritish du cinéma autour d’un Richard
Madden hallucinant de justesse dans son rôle de garde du corps mutique,
mâchoire carrée et costard impeccable, habité par ce personnage torturé qui
oscille entre devoir et conscience. La tension ne faiblit jamais, la réalisation
est impeccable, le scénario tranchant comme une lame, le casting parfait, la
musique hypnotique. Les six épisodes ont suffi à faire exploser les parts
d’audience outre-Manche, avec un pic à 11 millions de téléspectateurs pour le
dernier volet! À l’heure des interrogations britanniques autour du Brexit,
traiter de la collusion parfois poreuse entre politique, ambition personnelle et
terrorisme ne manque pas de pertinence.
Philippe Cools

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