Spécial rentrée littéraire 1/2
Sur les pas d’un aïeul fantasque, familier du Jardin des Plantes à Paris.
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Et hop, nous y voilà, lecteurs sautillant
aux côtés de Christine Montalbetti qui,
cette fois, nous a pris par la main dans
les allées du Museum d’histoire natu-
relle. En route pour l’aventure de son
arrière-arrière-grand-père, Jules Pois-
son, botaniste dès l’âge de 9 ans, et qui
connaissait le Jardin des Plantes de Pa-
ris comme sa poche. Il naît en 1833 et
nous permet de traverser les siècles, le
siège de 1870, la Commune, la guerre
de 14 — jusqu’à sa mort, en 1919. La nar-
ratrice se sent « missionnaire » et dé-
tective, mais petite fille aussi, interro-
geant sa grand-mère (la petite-fille de
Jules, donc) sur cet homme savant et
fantasque, « gentiment dans la lune ».
Elle lit ses articles sérieux pour la
Revue horticole ou le Bulletin de la
société botanique de France. « Ce que je
fais, longtemps, je te lis et à tes phrases
je noue les miennes », écrit-elle en l’ap-
pelant « mon Jules », cherchant et scru-
tant au microscope ses désirs et sa mé-
lancolie. On vit au temps de la bougie,
puis à celui du bec de gaz, on traverse
les époques et les coutumes d’un quo-
tidien gorgé de végétaux, de radis sau-
vages et de lombrics. Mais il y a aussi la
Grande Guerre, qui éventre les hommes
et les paysages, où l’on finit d’herbori-
ser dans le sang et contre les rats.
Il y a bien des secrets, dans cette
histoire d’homme, de savant et de
père de famille, qui voit partir son fils
au loin. Christine Montalbetti nous fait
croire qu’elle digresse avec ses paren-
thèses, qu’elle doute avec ses interro-
gations, qu’elle hésite en nous prenant
à partie. Mais elle fait respirer les ar-
chives pour nous conter le destin
meurtri d’un homme dont la vie, ja-
mais anodine, s’achève en novembre
1919 après un dernier article sur les
vers de terre, conseillant le mâchefer
pour s’en débarrasser. Ça n’a l’air de
rien mais, tout à coup, Jules Poisson
nous manque et comme son arrière-
arrière-petite-fille, nous aimerions
faire quelques pas avec ce fantôme des
jardins que l’écriture chavirante et fan-
tasque de la narratrice fait revivre avec
un immense talent de rêveuse hypno-
tique. — C.F.
| Ed. P.O.L, 240 p., 19 €.
Mon ancêtre poiSSon
ROman
chriStine Montalbetti
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