Télérama Magazine N°3632 Du 24 Août 2019

(coco) #1
55

samedi 24


t 20.5 5 France Ô Téléfilm

Les Mains de Roxana


| Téléfilm de Philippe Setbon (France, 2012)
| 95 mn. Rediffusion | Avec Sylvie Testud,
Micky Sébastian, Jean-Marie Winling.
Violoniste de renom, Roxana perd l’usage
de ses deux mains dans un accident d’as-
censeur. Son médecin tente de la
convaincre d’accepter la pose de pro-
thèses, quand elle reçoit la visite du mys-
térieux Pr Christiansen. Ce chirurgien
controversé lui propose une double greffe
qui lui rendrait une parfaite mobilité.
L’opération est un succès, mais très vite
Roxana est victime d’absences et
d’étranges cauchemars...
Malédiction des mains tueuses ou ter-
rible machination? Entre petit goût de
déjà-vu et rebondissements à la limite de
la vraisemblance, Les Mains de Roxana
échoue à faire naître un suspense impla-
cable, sans pour autant faire fuir. Pas de
cauchemar en perspective : les incur-
sions dans le fantastique relèvent plus du
Grand-Guignol que du film d’horreur in-
soutenable. Dans le rôle de la violoniste,
Sylvie Testud impose son charme fon-
ceur mais se cogne à des personnages dé-
pourvus d’épaisseur, comme ce flic mélo-
mane et amoureux, et désespérément
lisse. — Isabelle Poitte

y 20.50 Arte Documentaire

La Grande histoire


des peuples d’Amérique


| Documentaire de Scott Tiffany et Gary Glassman (1 et 2/4, USA, 2018) | 2 × 55 mn. Inédit.
L’étiquette de minorité perdue, ravagée par la misère et l’alcoolisme, leur a longtemps
collé à la peau. Mais, avec une population en pleine croissance (plus de 5 millions vivant
aux Etats-Unis) et trois représentantes récemment élues au Congrès, les Amérindiens,
ou « Native Americans », entament leur reconquête sociale et culturelle.
Oubliez tipis, tomahawks et danse de la pluie. Cette série sur les premiers peuples
d’Amérique (Amérindiens mais aussi Incas, Mayas...) révèle une civilisation foisonnante,
interconnectée bien qu’étendue sur deux continents, développée aussi bien sur le plan
artistique que scientifique. Le premier épisode, qui commence et se conclut au Nou-
veau-Mexique, interroge ainsi leurs différents rapports au temps et à l’espace : un peu
aride mais passionnant. Le volet suivant, moins abstrait, plus incarné, revient sur l’or-
ganisation politique iroquoise. Ce système démocratique, le plus vieux de l’histoire, ins-
pira par la suite la Constitution américaine.
Surtout, profitant du contexte climatique troublé, le doc met en lumière la lutte
continuelle des minorités pour préserver une culture plurimillénaire... et souligne, l’air
de rien, leur vieille sagesse vis-à-vis de la nature. L’ensemble, rigoureux et très docu-
menté, pourrait rebuter par sa densité. Mais certaines séquences poétiques (une pro-
menade en pirogue la nuit, un échange dans un atelier de sculpture sur bois) ainsi que
de jolies saynètes animées offrent de beaux moments de respiration. — Pauline Vallée
Suite et fin samedi prochain.
Rediffusion : 5/9 à 9.25.

t 22.35 Arte Documentaire

Zika,


enquête sur une épidémie


| Documentaire de Malcolm Clark (France, 2017)
| 55 mn.Rediffusion.
En 2015, au Brésil, des milliers d’enfants
naissent atteints de microcéphalie : leur
crâne est plus petit que la normale. Leur
cerveau s’est arrêté in utero. Cela les
condamne à subir des troubles neurolo-
giques graves. Le lien est établi entre
l’épidémie de Zika qui sévit dans le pays
à l’époque et les malformations fœtales.
Mais comment expliquer que ce virus
identifié en 1947 en Ouganda puisse avoir
des conséquences aussi graves? En
soixante ans, il n’a causé que quatorze
infections reconnues. Il est réapparu sur
l’île de Yap dans le Pacifique en 2007,
puis en Polynésie française en 2013. Là,
une quarantaine de patients ont été at-
teints du syndrome de Guillain-Barré,
une paralysie sévère. Face à l’épidémie
au Brésil, un véritable marathon s’en-
gage dans les milieux scientifiques. De
par le monde, des équipes se mobilisent
pour tenter de répondre aux énigmes
posées par la résurgence de Zika et sa vi-
rulence inattendue...
La narration, ponctuée de chapitres
qui s’ouvrent chacun sur une sorte de
kaléidoscope d’images, vise à maintenir
la tension dramatique. On peut regret-
ter un usage un brin excessif de plans
tournés par des drones.
— Christine Chaumeau

ArdimARediffusion : 2/9 à 11.55.


ges-Nolit


A CiNemA


| ProvideNCe PiC


tures


y 0.1 0 Canal+ Film

Climax


| Film de Gaspar Noé (France, 2018) | 95 mn
| Avec Sofia Boutella (Selva), Romain Guillermic
(David), Claude-Emmanuelle Gajan-Maull
(Emmanuelle), Souheila Yacoub (Lou).
| GENRE : ExPéRIENCE hoRRIFIqUE.
Une troupe de danseurs à une fête de fin
de répétitions. Un petit buffet avec de la
sangria, et une platine au-dessus de la-
quelle est tendue une énorme banderole
tricolore, comme un drôle de cocorico
candide et provocant à la fois. Ils sont une
poignée de jeunes de toutes couleurs à
exulter, avec leurs talents de performeurs,
au son de Supernature, le tube disco de
Cerrone. Mais les meilleurs « trips » ont
une face B : quelqu’un a mis « quelque
chose dans la sangria ». La soirée déraille,
mettant au jour les failles de ce collectif de

jeunes et menant à toutes les violences...
Une femme titube sévèrement dans un
couloir à l’éclairage vert de fin du monde,
façon jeu vidéo. Une autre fille frappe au
ventre sa collègue enceinte. Des corps
sous emprise d’une drogue ravageuse se
mêlent, nus, à même le sol, pour dispa-
raître dans des lumières rouges aveuglan-
tes. Quand, au petit matin, la porte de cet
enfer s’ouvrira enfin, on tentera de comp-
ter les morts, les blessés, ou ceux qui ont
survécu en s’accouplant dans cette orgie.
Climax est, à sa manière, un film radicale-
ment romanti que, où la pulsion de vie de
la jeunesse semble tragiquement réver-
sible. — Guillemette Odicino
Rediffusions sur Canal+ Cinéma :
1/9 à 2.0, 2/9/à 1.30.

Le Nouveau Monde,
c’est treize mille ans
d’histoire à explorer.
Un eldorado pour
les archéologues.

Télérama 3632 21 / 08 / 19
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