Télérama Magazine N°3632 Du 24 Août 2019

(coco) #1
80 t On aime un peu... y ... beaucoup u ... passionnément r ... pas du tout I Pas vu mais... faut voir

câble | satellite


y 20.40 Histoire Documentaire

La Bataille de Normandie : 85 jours en enfer


y 20.50 Ciné+ Emotion Film

Brooklyn Village


| Film d’Ira Sachs (Little Men, USA, 2016) | Scénario : I. Sachs, Maurizio
Zacharias | 80 mn. VM | Avec Theo Taplitz (Jake Jardine), Greg Kinnear
(Brian Jardine), Jennifer Ehle (Kathy Jardine), Paulina García (Leonor).
| GEnrE : TchEKhoV à nYc.
Il est triste, bien sûr, mais ne le montre pas. C’est en descendant
les poubelles, lorsqu’on ne le voit pas, que Brian (Greg Kinnear)
pleure. Son père, il l’aimait, mais de loin, et sa mort l’arrange, en
fait. Comme acteur, il gagne à peine sa vie. C’est sa femme, Ka-
thy ( Jennifer Ehle), psy, qui assure le train de vie de la famille.
Cet appartement de Brooklyn dont il hérite est une bénédic-
tion... Tout irait pour le mieux si le vieil homme n’avait loué, à
un prix dérisoire, l’espace sous son appartement à une amie
mexicaine, Leonor (Pauline García), que celle-ci a transformé en
modeste boutique.

y 22.05 OCS Géants Film

Les Proies


| Film de Don Siegel (The Beguiled, USA, 1971) | D’après Thomas cullinan
| 100 mn. VM | Avec clint Eastwood (John McBurney), Geraldine Page
(Martha Farnsworth), Elizabeth hartman (Edwina Dabney).
| GEnrE : hUIS cLoS VénénEUx.
Blessé, un caporal nordiste est recueilli dans un pensionnat de
jeunes filles. Il suscite désir et jalousie...
C’est l’une des œuvres les plus curieuses de Don Siegel, une
tentative rare de cinéma à l’européenne, influencée par Ingmar
Bergman. Le prologue pourrait laisser présager un film de guerre
plus ou moins classique, mais le récit bifurque rapidement, res-
tituant alors l’ambiance vénéneuse d’un monde clos et exclusive-
ment féminin, où toute sexualité a été réprimée de longue date,
et qui voit surgir un mâle beau, docile, vulnérable... objet instan-
tané de toutes les convoitises.
Au fur et à mesure que la tension monte, le film prend une
dimension clairement psychanalytique : l’amputation de
McBurney est une évidente castration. On peut trouver la vision
du cinéaste misogyne, traquant la tortionnaire derrière chaque
infirmière : il faut la replacer dans un contexte historique où les
tabous étaient nombreux. L’interprétation est admirable, en
particulier celle de Clint Eastwood, plus antihéros que jamais.

— Aurélien Ferenczi Charlie GuidanCe Pr


OduC

tiOns

Les grands se haïssant
inlassablement pour
des histoires d’argent,
leur soudaine amitié
détonne... Expressif,
délicat, cruel aussi.

| Documentaire de Dominique Forget, Thibaut
Martin et Guilain Depardieu (France, 2017)
| 55 mn. Inédit.
Le D-day n’était qu’un début. Les plus de
trois millions de soldats américains, cana-
diens ou britanniques débarquant le 6 juin
1944 sur les plages normandes étaient loin
d’imaginer ce qui les attendait. « Un enfer »,
explique ce documentaire, qui détaille ces
85 jours de combats, de bombardements
et d’horreur. « De l’issue de cette bataille
dépend l’issue de la guerre », souligne un
historien. Par son enjeu majeur, l’opéra-
tion Overlord mobilisa l’ensemble des
moyens militaires des grandes puissances.
L’importance de conserver la Normandie
et de résister aux Alliés n’a pas échappé à
Hitler. Dans les bocages normands ou dans
les villes côtières, les batailles livrées sont
d’une rare férocité et particulièrement
meurtrières. Au total, 37 000 soldats alliés
trouveront la mort (180 000 blessés et dis-

La cohabitation idyllique entre les héritiers et la locataire du des-
sous vire à l’affrontement — très inégal. D’autant plus que Tony,
le gamin extraverti de Leonor, et Jake, le fils solitaire de Brian et
Kathy, éprouvent l’un pour l’autre une de ces amitiés soudaines,
incompréhensibles qu’épanouit l’adolescence. L’un songe à de-
venir comédien. L’autre dessine et peint, sur son cahier,
d’étranges ciels verts et dorés. Lui aussi se rêve artiste...
Presque rien n’est dit. La suggestion règne. On dirait une de
ces nouvelles sensibles et féroces qu’écrivait Tchekhov. Ira Sachs
est un cinéaste ambitieux, indépendant, dont les drames passion-
nels (Keep the Lights On) et les comédies douces-amères (Love Is
Strange) peignent des êtres dénués de méchanceté, mais que le
quotidien rend cruels, à leur corps défendant. — Pierre Murat
rediffusions : 28/8 à 8.30, 2/9 à 13.30, 4/9 à 22.30.

parus), 80 000 Allemands (120 000 blessés
ou disparus). Aux militaires, il faut ajouter
plus de 20 000 civils tués par des bombar-
dements ravageurs. Les images témoignent
de la violence des affrontements, parfois au
corps-à-corps. On découvre les scènes de
combat sur des zones minuscules. Celle, dé-
cisive, de « la poche de Falaise » (« le Stalin-
grad de Normandie »), du 21 août 1944, est
parfois difficile à voir. « Impossible de traver-
ser le champ de bataille sans marcher sur des
corps », témoigne le général Eisenhower.
On entre également dans des villes à terre,
totalement détruites, comme Saint-Lô, « la
capitale des ruines », où les survivants
peinent à accueillir les Alliés en héros. Des
images saisissantes, souvent inédites, exhu-
mées et décortiquées parmi des centaines
d’heures d’archives. — Etienne Labrunie
Spéciale « 75 ans du D-Day » : suivi du doc
The Unknown Battle, la bataille inconnue.
rediffusions : 28/8 à 22.20, 1/9 à 18.15, 5/9 à 23.55.

Télérama 3632 21 / 08 / 19
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