Télérama Magazine N°3632 Du 24 Août 2019

jeudi

94 t On aime un peu... y ... beaucoup u ... passionnément r ... pas du tout I Pas vu mais... faut voir

tnt

y 20.55 LCP Documentaire

Mon pays fabrique des armes

| Documentaire d’Anne Poiret (France, 2018)

| 50 mn. Rediffusion.

C’est un pan peu commenté du bilan de

François Hollande : sous son mandat, la

France est devenue le troisième exporta-

teur d’armes au monde, derrière les Etats-

Unis et la Russie. Au nom de la préserva-

tion de l’emploi et de la souveraineté

nationale... et sans provoquer de débat

public. Les deux plus gros clients de la

France, l’Egypte répressive du maréchal

al-Sissi et l’Arabie saoudite, accusée de

crimes de guerre au Yémen, devraient

pourtant interroger... Cette enquête ques-

tionne cette posture de la France, qui se

voudrait défenseur des droits de l’homme

tout en fournissant armes et matériel de

surveillance à des pays qui les bafouent.

Avec pédagogie, elle rend intelligibles le

processus de validation des licences d’ex-

portation et les manquements du gouver-

nement à ses engagements internationaux.

Ce doc est aussi le récit teinté d’ironie

de l’opacité extrême d’une industrie pla-

cée sous le sceau bien commode du secret

défense. Elle donne à voir, dans une sé-

quence hallucinante, le manque de

contrôle des exportations par l’Assem-

blée et, par là même, le défaut d’informa-

tion des citoyens. Malgré l’omerta, les

multiples fins de non-recevoir qui ont en-

travé son enquête, Anne Poiret réussit un

foisonnant tour d’horizon de la question,

grâce notamment à quelques témoi-

gnages anonymes de sources qui, au Quai

d’Orsay ou dans l’industrie, ont accepté

de commenter le système de l’intérieur.

Son film dérangeant sonne comme un ap-

pel urgent à la prise de conscience d’une

atteinte majeure au pouvoir démocra-

tique. — Marie-Hélène Soenen

Rediffusion : 5/9 à 23.30.

y 20.50 France 5 Documentaire

Des trains pas comme les autres

Costa Rica

| Documentaire de Nicolas Boero et Philippe Gougler (saison 9, nº 7, France, 2019) | 50 mn. Inédit.

Traversant le somptueux poumon vert du Costa Rica, la voie ferrée s’adapte aux pra-

tiques des déplacements personnels, au commerce quotidien, à la vie des familles. On

y transporte des vaches malades sur des roulettes pour aller consulter le vétérinaire. On

s’arrête le temps qu’il faut pour une séance de rodéo où des adolescentes parviennent

à mater les taureaux les plus rétifs. Tandis que le train parti de San José brinquebale vers

Cartago, les voyageurs discutent avec les étrangers pour leur souhaiter une « pura vida »,

soit de poursuivre le cours de leur existence dans les meilleures conditions.

Toujours prêt à tenter l’aventure, le reporter Philippe Gougler a pris rendez-vous

avec un Indien, près de la jungle qui commence juste au bord de la route. A deux pas

d’une cascade, il apprend à débusquer quelques repaires de serpents venimeux.

Convois de bananes tirés par des mules, locomotive poussive effectuant ses 3 kilo-

mètres en trente minutes..., le voyage magique et toujours inattendu se termine par un

anniversaire où les centenaires dansent sans penser au lendemain. Images de carte

postale et reportages incongrus se succèdent dans ce magazine qui ne déçoit jamais en

s’éloignant des circuits touristiques, et prend le temps de vivre au rythme des autoch-

tones et des voies ferrées. — Christine Ferniot

Suivi de l’épisode sur l’Ecosse (saison 5, 5/5, 2015).

y 21.00 Gulli Film

Mune, le gardien de la Lune

| Film d’animation de Benoît Philippon

et Alexandre Heboyan (France, 2015) | 90 mn

| Avec les voix d’Omar Sy (Sohone), Izïa Higelin

(Cire), Michaël Grégorio (Mune), Patrick Préjean

(le père de Cire), Féodor Atkine (Leeyoon).

| GENRE : CONtE L uMINEux.

Dans ce monde fabuleux, le Soleil a ren-

dez-vous avec la Lune, et chacun des deux

astres a son gardien. Surprise : c’est un pe-

tit faune facétieux qui est désigné malgré

lui comme veilleur lunaire et gardien de la

nuit. Inexpérimenté, il laisse les ténèbres

se charger du Soleil. Aidé d’un autre gar-

dien nettement plus fier-à-bras et de la

fondante Cire, il va essayer de remettre

l’ombre et la lumière à leur place...

Tout, dans cette féerie diablement effi-

cace, marche par deux : l’association

d’un petit nouveau (Benoît Philippon) et

d’un pro (Alexandre Heboyan). Le Soleil

et la Lune, bien sûr. Le bien et le mal,

comme dans tout bon film pour le jeune NicOlas B

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Voici Cire,

demoiselle-bougie

à la Tim Burton,

pour fondre

de tendresse.

Au pays de « la pura vida », des trains pas comme les autres, et parfois même pas de train du tout.

public... Et le couple de héros : un faune

d’un bleu très Luc Besson et une demoi-

selle-bougie à la Tim Burton. Les décors —

forêts épaisses avec de superbes lou-

piotes, frontières fluctuantes entre

ombre et clarté — sont particulièrement

réussis. Et si le film digère intelligemment

une multitude de références animées,

c’est surtout à Miyazaki et à Salvador Dalí

que font penser les créatures de ce conte

sylvestre et astral. — Guillemette Odicino

Rediffusion : 6/9 à 19.00.

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