La Revue Nationale De La Chasse N°864 – Septembre 2019

(Wang) #1
Tous les mois, les conseils du Dr P-A Jeannerat,
médecin, chasseur et spécialiste du sport

L



ouverture de la chasse pour-
raient bien se passer sous un
soleil ardent. Or la prise de
médicaments en période de chaleur
extrême, peut entraîner des risques
selon l’âge avancé du sujet, les pa-
thologies sous-jacentes, ou encore
la diminution ou la perte d’auto-
nomie. En cas de vague de chaleur
importante, il faut surveiller l’état
général des chasseurs, tenir compte
des facteurs de risques ainsi que
de l’ensemble des mesures hygié-
no-diététiques, notamment le ra-
fraîchissement, l’aération et l’hydra-
tation. En aucun cas, il n’est justifié
d’envisager d’emblée la diminution
ou un arrêt des médicaments pou-
vant interagir avec l’adaptation de
l’organisme à la chaleur.

Une situation à évaluer
L’évaluation clinique de l’état d’hy-
dratation des personnes à risque
passe par un recensement des ap-
ports hydriques (eau), leur poids,

Chaleur


un mauvais binôme


leur pouls et leur pression artérielle.
Avec son médecin, le patient doit
lister ses médicaments prescrits,
les identifier, et réévaluer l’intérêt
de chacun en termes de bénéfices
physiques. L’objectif est de limiter
les risques individuels et de suppri-
mer tout médicament non indis-
pensable, en tenant compte de la
pathologie traitée. De plus, il faut
éviter la prescription de médica-

ments toxiques en cas de déshy-
dratation, comme les anti-inflam-
matoires non stéroïdiens. En cas
de fièvre, le patient doit éviter de
prendre du paracétamol du fait de
son inefficacité pour le coup de
chaleur, et d’une possible atteinte
hépatique. Mais avant tout, il est
recommandé de ne prendre aucun
médicament sans un avis médical.
J-P. B ◆

Focus Gare au coup de chaud
Lors de fortes chaleurs, plusieurs
médicaments peuvent aggraver le
syndrome d’épuisement et de
déshydratation. C’est le cas de certains
traitements de l’hypertension artérielle
et de l’insuffisance cardiaque chronique,
des anti-inflammatoires non stéroïdiens,
des antiépileptiques... Par ailleurs, les
neuroleptiques, anticholinergiques, et
médicaments réduisant le débit
cardiaque, peuvent affecter la fonction
rénale.
Il existe 4 niveaux de gravité des
pathologies liées à la chaleur.


  • Le niveau 1 se limite aux coups de
    soleil, avec des rougeurs et des douleurs,
    et dans les cas sévères à des gonflements,
    de la fièvre et des céphalées.

  • Le niveau 2 se caractérise par des
    crampes, et des spasmes douloureux des
    muscles, avec une forte transpiration.

  • Le niveau 3 présente un épuisement et
    une forte transpiration. La personne
    constate une véritable faiblesse
    musculaire, une froideur et une pâleur de
    la peau et un pouls faible. Ces symptômes
    peuvent s’accompagner de vomissements
    et d’évanouissements.

    • Au niveau 4, le patient a une
      température du corps élevée, supérieure à
      40°C. Sa peau est sèche et chaude. Cela
      s’accompagne de l’apparition de signes
      neurologiques, qui doivent conduire très
      rapidement au repos dans un endroit frais
      et à l’ombre, avec les jambes surélevées. Il
      faut appliquer au plus vite de l’eau fraîche
      sur les parties dénudées du corps, ventiler,
      et faire boire lentement une boisson de
      réhydratation. Mettre de la glace sur la
      nuque, la tête, les aisselles, et les aines
      pour refroidir le corps. En cas de coup de
      chaleur important, appelez le 112.




Shutterstock / Olivier Frampas

Chez le médecin


par le Dr Pierre-André
Jeannerat, médecin
à Trévières (14710).

J - P. B u r i a s

Après-chasse Santé du chasseur


Pages réalisées par Jean-Paul Burias


142 La Revue nationale de la chasse - No 864 septembre 2019



Avant
tout, ne
prenez ou
n’arrêtez
aucun
médicament
sans un avis
médical.

et médicaments

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