La Revue Nationale De La Chasse N°864 – Septembre 2019

(Wang) #1
tées de chênes, que viennent
se nourrir les nombreux effectifs
de ramiers de l’agglomération ren-
naise. Le phénomène d’urbanisa-
tion des populations de palombes
(ici sédentaires) n’est pas nouveau
et s’observe dans nombre de villes
européennes. « À l’abri des préda-
teurs, leur taux de reproduction y
est bien meilleur qu’en zone rurale,
si bien que les jeunes représentent
près de 90 % de nos prélèvements »,
témoigne Nicolas.

Installation minutieuse
Mais la ville étant plus protectrice
que nourricière, c’est bien dans les
cultures et forêts environnantes
qu’ils doivent se rendre chaque
jour pour trouver leur pitance. Si
les affûts mobiles permettent de
s’adapter à l’humeur du moment

des palombes, selon qu’elles se
nourrissent dans tel ou tel champs,
Nicolas choisit aujourd’hui d’oc-
cuper son poste habituel "en dur"
dissimulé dans une haie, au mi-
lieu d’une prairie idéalement située
entre des cultures de maïs et un
bois de chêne. Car les pigeons ne
passent pas n’importe où, et c’est ce
qui rend cette chasse possible. La fly
line (couloir de vol) comme disent
les Britanniques qui ont particuliè-
rement développé cette chasse, est
fonction de nombreux paramètres
comme la topographie, la couver-
ture végétale ainsi qu’un ensemble
de facteurs un peu mystérieux qui
font que ça passe là et non pas ici,
et font le sel de cette chasse. Aussi,
une fine observation du territoire
et des mœurs des oiseaux, parti-
culièrement les jours précédant la

chasse, est capitale pour la réus-
site de l’entreprise, sachant qu’un
changement de météo peut tout
perturber du jour au lendemain.
De même, le contexte agricole est
important, la récolte récente d’une
culture et les possibilités d’y glaner
en abondance peuvent détourner
les oiseaux d’un ancien site de nour-
rissage moins généreux.

Des formes à leur place
Il reste maintenant à disposer les
formes avec habileté. Là encore,
il faut respecter certaines règles.
« Tout comme le feraient naturel-
lement les pigeons sauvages, les
formes sont placées bec au vent,
avec suffisamment d’espace entre
elles pour que ce soit réaliste. Dans
la nature, les ramiers gardent une
certaine distance entre eux »,

Chasse Tendance


Coques et
formes sont
disposées en
nombre et becs
au vent pour
plus de réalisme.

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42 La Revue nationale de la chasse - No 864 septembre 2019


Ramiers et palombes
Rappelons qu’ils
sont de la même espèce
et son génétiquement
identiques. Seules les
conditions climatiques
de leur provenance
géographique,
poussent certains
ramiers à devenir
palombes en entamant
une migration pour
fuir les rigueurs de
l’hiver. Avec son

climat océanique
doux, la Bretagne est
principalement peuplée
de pigeons ramiers
présents à l’année.
Cela n’empêche pas les
palombes de débarquer
l’automne venu et
en gros paquets,
généralement entre
le 20 octobre et le
15 novembre, ainsi
qu’à chaque grand

coup de froid. Autre
phénomène local, les
ramiers sédentaires
de la région
rennaise semblent
se déplacer de 150
à 200 kilomètres
plus au sud lorsque
s’installent les vents
de nord/nord-est.
Dans chaque ramier
sommeille une
palombe!

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