L
es chasseurs de petit gibier
le savent : l’ouverture de
la chasse dans les vignes,
presque toujours décalée en
saison, est un rendez-vous à ne pas
manquer. Battues depuis l’ouver-
ture générale sur le reste du terri-
toire, les compagnies de perdreaux
y trouvent un refuge salutaire. Les
faisans aiment y piéter entre les
rangs, survolés par les grives. Et,
alors que le chasseur se fait par-
fois cueilleur, profitant de quelques
grappes oubliées, le lièvre sait jaillir
en un éclair du cep sous lequel est
établi son gîte. Appréciée du gibier,
mais difficile d'y chasser, la vigne
a tout pour plaire. Mais, comme
bien d’autres milieux agricoles, les
pratiques qui y ont cours ne sont
pas nécessairement favorables à la
petite faune.
Un biotope parfait pour
le petit gibier
À rebours de l’opinion véhiculée par
quelques médias grand public, de
nombreux vignerons ont pourtant
adopté des pratiques qui profitent
à de nombreuses espèces présentes
dans ces milieux. Certes, à l’échelle
du pays, la vigne ne représente que
3 % de la surface agricole utile. Elle
occupe, selon les communes, des
proportions très différentes du
territoire. Mais dans tous les cas,
le petit million d’hectares du vi-
gnoble français peut revêtir un rôle
Chasse Biodiversité
Lorsqu’on parle d’agir pour
le petit gibier, on pense
souvent aux grandes plaines
céréalières, quelquefois à la
restauration de bocages
dégradés, mais il est un
autre biotope qui peut
combler les besoins de la
petite faune : la vigne.
Quelques pratiques ont
émergé récemment qui
permettent d’améliorer sa
capacité d’accueil.
Texte Antoine Berger
54 La Revue nationale de la chasse - No 864 septembre 2019
A. Berger